La logique de l usage
274 pages
Français

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La logique de l'usage , livre ebook

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Description

Sous les yeux étonnés de leurs parents, les enfants font leurs devoirs en regardant la télévision et manipulent l'ordinateur avec une immédiate dextérité. L'auteur précurseur de l'ethnotechnologie raconte ici l'histoire de ces pratiques et montre que la façon de se servir des machines à communiquer s'est en fait construite progressivement.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2008
Nombre de lectures 371
EAN13 9782336278056
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Eléments pour un dialogue avec l’informaticien . La Haye Mouton, Paris, 1971
La photo buissonnière. L’expérience d’une école de village . Préface d’Armand Biancheri, Fleurus, Paris, 1977
Mémoires de l’ombre et du son. Une archéologie de l’audiovisuel . Préface de Bertrand Gille. Paris, Flammarion, 1981 (Grand Prix d’Histoire de la Photographie)
La logique de l’usage. Essai sur les machines à communiquer. Préface de Pierre Schaeffer. Flammarion, Paris, 1989
Las maquinas de comunicar y su utilizacion logica. Coll. El Mamifero parlante. Barcelone, GEDISA, 1991
La communication du savoir à distance, Autoroutes de l’information et télé-savoirs . Préface de Michel Moreau, Paris, L’Harmattan, 1996
La communicazione del sapere a distanza . Milan, Pitagora, 1998
L’accès au savoir en ligne. Paris Editions Odile Jacob, 2002
avec Michel Arnaud, Les espaces publics d’accès à Internet. Paris , PUF, 2002
Education et nouvelles technologies. Théorie et pratiques . Paris, Nathan Université, 2002
La logique de l'usage

Jacques Perriault
© 1 ère édition, Flammarion 1989 © L’HARMATTAN 2008 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296057661
EAN : 9782296057661
Sommaire
Du même auteur Page de titre Page de Copyright Introduction à la nouvelle édition Préface Introduction PREMIÈRE PARTIE - INVENTEURS ET TECHNOLOGIES DE L’ILLUSION
I - Une lignée millénaire II - Machines à réguler III - Mythologies audiovisuelles IV - Entourage technicien et exploration des possibles
DEUXIÈME PARTIE - LES USAGES AU QUOTIDIEN
V - Variations autour de quatre appareils VI - Magies familiales VII - Les appareils désenchantés VIII - Les temps longs de l’usage IX - La logique de l’usage
Conclusion Remerciements Notes Index des noms cités
Introduction à la nouvelle édition
La logique de l’usage s’oppose à la thèse du déterminisme technologique en montrant que l’individu détient fondamentalement une part de liberté dans le choix qu’il fait d’un outil pour s’en servir conformément ou non à son mode d’emploi.
Dix-huit ans après sa parution, on réclame toujours ce livre. Les Editions de l’Harmattan m’en proposent la réédition. Je leur en sais gré. Le livre, publié chez Flammarion en 1989, comprend une partie de la thèse de doctorat d’Etat Machines à calculer et machines à communiquer : logique des fonctions, logique des usages, que j’avais soutenue sur travaux en 1985 à l’Université Bordeaux III devant un jury que présidait Jean Meyriat, composé de Anne Marie Laulan, ma directrice de thèse, Robert Escarpit, Jacques Rouault et Jean Jacques Salomon. Il n’en contient qu’une partie pour deux raisons. La première est d’ordre éditorial: Françoise Verny et Monique Némer, son adjointe, avaient estimé que la partie théorique aurait été fastidieuse pour le lecteur. J’avais accepté cette coupure mais je le regrette toujours, tant les sources théoriques que l’on trouve dans le mémoire de thèse me paraissent toujours importantes et leur absence a été à l’origine de nombreuses incompréhensions. La seconde raison trouve son origine dans mon désir d’illustrer la théorie par d’autres exemples, puisés dans les travaux statistiques de l’Insee et dans des études sur les taux d’écoute de la radio et de la télévision, notamment la relation des normes sociales avec les logiques d’usage.
Cette préface me donne l’occasion de faire le point sur les avancées qui ont eu lieu depuis dix-huit ans. Je rappellerai les origines et les ancrages théoriques de ma réflexion. Je reviendrai ensuite sur la distinction entre logique d’usage et usage. Je décrirai ensuite les enrichissements successifs de l’approche « logique de l’usage » soit par filiation directe, soit par rapprochement avec des courants de recherche convergents.

Genèse
Dans les années soixante-dix, je m’intéressais en tant que chercheur aux applications de l’ordinateur aux sciences sociales et observais souvent des déviances dans les motivations et les usages de cet outil. A quels courants théoriques pouvais-je me raccrocher pour vérifier si mes observations étaient fondées, d’autant que foisonnaient les discours lyriques sur le merveilleux informatique ? J’avais fait de l’informatique longtemps avant que ce mot n’existât, ayant obtenu au début des années soixante un diplôme de programmeur chez IBM. (Remarque pour les jeunes et aussi les moins jeunes générations : il n’y avait à cette époque aucune formation universitaire dans ce domaine). Très tôt j’avais acquis la conviction que chercheur en sciences humaines et informaticien étaient deux rôles complémentaires, mais difficilement conciliables dans une seule et même personne, ce qui justifia le titre de mon livre Eléments pour un dialogue avec l’informaticien, publié chez Mouton en 1971.
Le fait d’avoir passé une bonne partie de cette période à la Maison des Sciences de l’Homme puis à l’EHESS m’avait permis de rencontrer dans le quotidien ethnologues et sociologues qui partageaient ma perplexité. Je dois mentionner ici Jean Claude Gardin qui fut mon patron et qui a toujours recouru à l’informatique avec la plus grande rigueur 1 .

Ancrages théoriques
Soucieux des contextes d’utilisation de la machine, d’une part, et de l’inscription de celle-ci dans une histoire des techniques, j’avais lu trois auteurs : Pierre Bourdieu, Dell Hymes et André Leroi-Gourhan, et notamment leurs ouvrages qui furent publiés tous les trois en 1965. Le Bourdieu qui m’intéresse alors est celui de Un Art Moyen. La photographie 2 . Il met en évidence le jeu des normes sociales dans l’utilisation de l’appareil de photo. Le paysan béarnais ne prend pas de photo de défunts, tandis que c’est l’ordinaire du photographe de presse. Sur cet exemple simple, Bourdieu définit ce qu’il appelle l’aire du photographiable. Un même appareil, trempé dans des milieux différents, trouve des usages différents. Dell Hymes publie en 1965 un ouvrage collectif dont le titre m’a beaucoup fait réfléchir : The Use of Computer in Anthropology 3 . Il donne ainsi à la notion d’usage, d’utilisation - les distinguos viendront plus tard - une consistance, une épaisseur inconnue jusqu’alors. L’usage n’est pas le mode d’emploi ; c’est un objet à analyser dans et par une discipline. J’ai moi-même pensé qu’il y avait des pratiques canoniques en informatique. J’adhérais à la pensée de Jean Kuntzmann, alors directeur de l’Institut de Mathématiques Appliquées de Grenoble (IMAG) dont la position théorique affirmait qu’il n’y avait pas

1 Gardin J.C., Perriault J., Un modèle de chaîne semi-automatique de traitement de l’information scientifique . Rapport de recherche, CNRS, Section d’Automatique Documentaire, 1964, 86 p. ; Bely, N., Cros R., Gardin J.C., Levy F., Perriault J., Economie générale d’une chaîne documentaire mécanisée . Paris, Gauthier-Villars, 1965
2 Bourdieu P. et alii., Un art moyen. La photographie. Paris, Editions de Minuit, 1965
3 Hymes D (Editor), The Use of Computers in Anthropology. La Haye, Mouton, 1965
d’informatisation sans construction préalable d’un modèle 4 .
La troisième référence initiale est André Leroi-Gourhan, que j’avais eu la chance de connaître, grâce à Jean Chavaillon qui m’avait beaucoup appris sur l’usage des outils dans des sites paléolithiques. J’avais passé une journée avec l’auteur de La mémoire et les rythmes 5 sur son site de fouilles de Pincevent. Je lui avais lors demandé de préfacer, ce qu’il accepta, le Manifeste pour le développement de la Culture Technique, fascicule collectif sous la direction de Jocelyn de Noblet, qui fut publié en 1981 6 . Que doit la notion de logique de l’usage à la paléontologie ? Elle lui doit le fait que les logiques et les stratégies d’usage s’y déduisent des seules observations. Il n’existe pas de discours pour les raconter. On y retrouve dans d’autres circonstances qui corroborent l’hypothèse l’épaisseur de la notion de logique d’usage (Hymes), l’influence des contextes et des normes (Bourdieu), notamment dans le domaine symbolique. Je dois rappeler ici l’influence de Bertrand Gille qui avait préfacé en 1981 mon livre Mémoires de l’Ombre et du Son, Une archéologie de l’audiovisuel 7 . J’y avais déjà distingué à propos de la lanterne magique, codifiée depuis 1671, des logiques d’usages qui avaient varié selon des contextes et des milieux différents aux 17 ème , 18 ème et 19 ème siècles.

4 Perriault J. Sur le bon usage de l’informatique en Sciences Humaines, in Revue Internationale des Sciences sociales, XXIII, 1971, n°3
5 Leroi-Gourhan A., Le geste et la parole. La mémoire et les rythmes . Paris, Albin Michel, 1965
6 De Noblet J. (direction), Manifeste pour le développement de la cultu

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