La Naissance, le Mariage et le Décès - Mœurs et coutumes, usages anciens, croyances et superstitions dans le Sud-Ouest de la France
106 pages
Français

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La Naissance, le Mariage et le Décès - Mœurs et coutumes, usages anciens, croyances et superstitions dans le Sud-Ouest de la France , livre ebook

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Description

La naissance, c’est l’entrée de l’enfant dans la vie. Dans ce moment, il a besoin des plus grands soins ; autrement il naîtrait pour mourir.L’enfant unit le père et la mère par les plus forts liens. Sa naissance est une occasion de réjouissances pour les familles.Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris : son doux regard qui brilleFait briller tous les yeux.Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut être, Se dérident soudain à voir l’enfant paraître,Innocent et joyeux.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346085194
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Pierre Cuzacq
La Naissance, le Mariage et le Décès
Mœurs et coutumes, usages anciens, croyances et superstitions dans le Sud-Ouest de la France
Je me propose de décrire les usages, les mœurs, les anciennes coutumes, les croyances, les superstitions, les cérémonies qui se rapportent aux principaux événements de la vie dans le Sud-Ouest de la France et qui sont marqués par trois grandes époques : la naissance, le mariage et la mort. Il m’a paru intéressant de rechercher ces diverses coutumes. Tout ce qui tient au passé de notre coin de terre, aux mœurs et à la législation de nos pères ne peut nous être indifférent.
Plusieurs de ces usages ont disparu ou tendent à disparaître avec les progrès de la civilisation ; mais il en existe encore aujourd’hui surtout dans les campagnes. Leur origine est obscure et remonte quelquefois au paganisme. J’ai donc cru faire œuvre utile en les recueillant.
PREMIÈRE PARTIE
LA NAISSANCE
I
La naissance, c’est l’entrée de l’enfant dans la vie. Dans ce moment, il a besoin des plus grands soins ; autrement il naîtrait pour mourir.
L’enfant unit le père et la mère par les plus forts liens. Sa naissance est une occasion de réjouissances pour les familles.

Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris  : son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux.
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut être, Se dérident soudain à voir l’enfant paraître,
Innocent et joyeux 1 .
Dans certaines contrées, on conserve encore l’usage de planter un arbre à la naissance des enfants. Cet arbre est soigné avec un amour superstitieux comme si sa destinée était liée à celle de l’enfant nouveau-né. Les Juifs avaient pour habitude de planter un cèdre quand il leur naissait un fils. A la naissance d’une fille, ils plantaient un pin.
Dans l’intérêt de l’enfant, de la famille et de la société, la loi assure son état civil. Autrefois, et pendant des siècles, on ne constatait pas sur des registres les actes de l’état civil. Au moyen âge, le clergé, afin d’assurer l’exécution des lois religieuses, constatait dans des registres les baptêmes, mariages et sépultures, mais ces actes n’étaient pas susceptibles de faire foi en justice.
A partir de l’ordonnance de Villers-Cotterets (1539), les curés furent obligés de tenir des registres curiaux. L’ordonnance de Blois (1579), celle de 1667 rappelèrent aux curés l’accomplissement de ce devoir.
Le 9 avril 1736, une nouvelle ordonnance fut encore rendue.
Voici la Déclaration du Roi concernant la forme de tenir les registres des baptêmes, mariages, sépultures, donnée à Versailles, le 9 avril 1736 :

Art. 1 er . — Dans chaque paroisse de notre Royaume, il y aura deux Registres qui seront réputés tous deux authentiques et feront également foi en justice, pour y inscrire les Baptêmes, Mariages et Sépultures, qui se feront dans le cours de chaque année, l’un desquels continuera d’être ténu sur du papier timbré dans les pays où l’usage en est prescrit, et l’autre sera en papier commun, et seront lesdits deux Registres fournis aux dépens de la Fabrique, un mois avant le commencement de chaque année.
Art. 4. — Dans les actes des Baptêmes, il sera fait mention du jour de la naissance, du nom qui sera donné à l’enfant, de ses père et mère, parrain et marraine, et l’acte sera signé sur les deux Registres, tant par celui qui aura administré le Baptême que par le père (s’il est présent), le parrain et la marraine : et à l’égard de ceux qui ne sauront et ne pourront signer, il sera fait mention de la déclaration qu’ils en feront.
La Révolution de 1789 introduisit deux principes nouveaux : la liberté des cultes et la séparation de la loi civile de la loi religieuse. L’état civil date de 1792. Les registres de l’état civil sont tenus dans chaque communes parles maires et adjoints ; ils sont officiers de l’état civil. L’officier de l’état civil reçoit les déclarations des personnes intéressées qui comparaissent devant lui en présence des témoins qui attestent la sincérité de ces déclarations ; il en dresse acte. Les témoins sont au nombre de deux pour les actes de naissance et de décès  ; il faut quatre témoins pour le mariage, deux pour chacun des futurs époux.
Une loi récente du 7 décembre 1897 a pour objet de donner à la femme majeure et jouissant de ses droits civils ; le droit d’être témoin aux actes publics et privés et aux testaments.
Le nouvel article 37 du Code civil porte  : « Les témoins produits aux actes de l’état civil devront être âgés de vingt et un ans au moins, parents ou autres, sans distinction de sexe ; ils seront choisis par les personnes intéressées. Toutefois, le mari et la femme ne pourront être témoins ensemble dans le même acte. »
1 Victor Hugo.
II
Le baptême
Aujourd’hui, et depuis longtemps, on baptise généralement les enfants peu de temps après leur naissance. Chez les peuples chrétiens, on donne au nouveau-né, dans la cérémonie du baptême, un ou plusieurs prénoms empruntés aux saints du calendrier.
Au moyen âge, on fêtait dans la famille la naissance d’un enfant et l’on régalait magnifiquement les parents et les voisins. On fut obligé d’arrêter ces grandes dépenses et d’établir des lois somptuaires.
L’article 49 de Las Trobas ou règlements de la vésiau de Tarbes défend de donner à boire on à manger à ceux qui vont voir les femmes en couche, ou après que l’enfant est né, sons peine de 2 sous morlàas. L’article 50 défend à la marraine qui va porter un enfant sur les fonts baptismaux de se faire accompagner de plus de six femmes. L’article 51 défend de donner aux joueurs de violons et aux cousins, quand ils vont à un baptême, au delà de 2 deniers pour tous tant qu’ils soient. Toutes ces défenses sont sanctionnées par des amendes applicables au seigneur.
Dans quelques villes, comme à Lourdes, j’ai vu se continuer, avec une persistance inouïe, un vieil usage, suivant lequel les enfants se rassemblent en foule pour accompagner les personnes qui se rendent aux baptêmes et les obliger, en poussant des cris intraduisibles, à leur donner, bon gré, mal gré, quelques fruits ou de l’argent, seul moyen de se délivrer de leurs importunités 1 .
Dans les Archives municipales de Bayonne (Livres des Établissements 1892, p. 120) on lit concernant les baptêmes :
 
(5 juillet 1315.)
« E que nulh enfant batiar dessi en auant no anni saub tres homise VJ femmes e no plus, sober peie de xx sols de morlans chedz de nulhe merce.
Pour le baptême d’un enfant, on n’invitera que trois hommes et six femmes, sous peine de 20 sols de morlàas, sans merçi. »
« En cette mesme année (1622), les dames et damoiselles de Bourdeaux commencerent d’aller en carrosse à l’église Sainet-André, pour faire baptiser les enfants, au lieu qu’auparavant elles alloyent à pied, chascune selon son reng. On dict que cette nouvelle coustume fut introduicte par les femmes de messieurs les thresauriers pour braver les conseilleres  ; despuits, les bourgeoises qui peuvent empruncter carrosses suivent l’exemple des autres » 2 .
 
M. Lamarque de Plaisance dans ses Usages et chansons populaires de l’ancien Bazadais (Bordeaux, 1845) donne les détails suivants relatifs au baptême :
« Le baptême d’un nouveau-né est un grand sujet de joie dans les campagnes. Les paysans, en effet, beaucoup plus que l’artisan et l’ouvrier, regardent l’augmentation de leur famille comme un bienfait du ciel ; car, il faut le reconnaître, les progrès de ce qu’on est convenu d’appeler la civilisa

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