La place et le rôle des femmes dans la société congolaise (Tome II)

Akoun Joseph Adoyi

Description

Ce tome II retrace l'histoire, celle des luttes féminines aux côtés de certains hommes aux idées révolutionnaires, ce qui fait évoluer très rapidement leur statut et leur positionnement dans la communauté nationale.

Sujets

• Congo (Brazzaville)
• Histoire
• Afrique subsaharienne

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 février 2011
• Nombre de lectures: 13
• EAN13: 9782296456693
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

La place et le rôle des femmes
dans la société congolaise
1960-2010
Bilan et perspectives
Sous la direction de
Jeanne Dambendzet
Scholastique Dianzinga
Élise Thérèse Gamassa


La place et le rôle des femmes
dans la société congolaise
1960-2010
Bilan et perspectives


TOME II


Actes du Forum national des Femmes
28-31 juillet 2010 – Brazzaville
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-54339-3
EAN : 9782296543393

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
Remerciements
A
Madame Antoinette SASSOU NGUESSO
Première Dame
Présidente de la Fondation Congo Assistance

A une femme de cœur, une grande Dame du Congo qui a accepté de placer sous son haut patronage le Forum national des femmes du Congo, lui assurant ainsi un éclat particulier.
Les cinq cents (500) participantes à cette rencontre historique des femmes lui expriment leur profonde reconnaissance pour son engagement permanent à leur côté et pour le soutien inlassable qu’elle ne cesse d’apporter à leur combat, ainsi que pour l’œuvre considérable qu’elle a réalisée dans le domaine de la paix et de la solidarité en faveur des personnes vulnérables.
Sa grande sensibilité à la souffrance de l’autre a fait d’elle une femme de distinction tant au plan national qu’international.

Le Bureau du Forum
Introduction
Le Tome II des Actes du Forum national des femmes du Congo tenu du 28 au 31 juillet 2010, prélude aux manifestations relatives à la célébration du cinquantenaire de l’accession du Congo à la souveraineté nationale, est la suite du Tome I des Actes du Forum qui a consigné, quant à lui, les grands moments du déroulement de cet événement, présenté les recommandations et résolutions arrêtées ; les perspectives projetées pour l’avenir.
Pour les besoins d’une présentation efficace, le thème principal du Forum national « Cinquante (50) ans d’indépendance : place et rôle des femmes dans la société congolaise, bilan et perspectives », a été subdivisé en cinq (5) thèmes, eux-mêmes éclatés en vingt (20) sous-thèmes. Les cinq (5) thèmes ont été regroupés par centres d’intérêt ayant fait l’objet de présentations par des communicatrices choisies en fonction de leurs compétences. Pour tenir compte du GENRE (politique chère à la République du Congo), deux (2) communications ont été présentées par deux (2) hommes disposant d’une longue expérience de travail avec les femmes. Il s’agit de Jean François OBEMBE et André MOUTSARA.
Toutes les communications ont été introduites par des modératrices qui avaient la responsabilité de dessiner les grands contours avant d’inviter chaque oratrice à faire sa présentation.
Quelques illustrations photographiques de l’exposition des œuvres féminines organisée à cette occasion ont été insérées dans le Tome II pour montrer la richesse de la diversité du génie de la Congolaise ainsi que les savoir-faire qu’elle a développés tout au long de sa marche historique, qui sont révélateurs du processus de son autonomisation.
Que les pouvoirs publics y voient dans cette ingéniosité des possibilités d’un réel développement individuel et collectif si ces femmes étaient formées, aidées, encadrées et soutenues de manière multiforme par les institutions de la République.
Communications spécifiques
Après la leçon inaugurale, cinq (5) sous-thèmes ont fait l’objet de plusieurs communications qui ont mis en évidence la persistance des pesanteurs sociales et la faible représentativité des femmes dans toutes les sphères de la vie nationale, notamment au niveau des postes de prise de décisions.
Thème 1 : Femmes, politique, paix et participation à la gestion du pays
Femmes congolaises et droits fondamentaux, par Mme Rébecca QUIONIE BOWAO, magistrate ;
Femmes congolaises, politique et militantisme, par Mme Jeanne Françoise LECKOMBA LOUMETO POMBO, ministre de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement ;
Femmes congolaises et relations internationales, par Mme Ida Victorine NGAMPOLO, historienne et ancienne présidente de la Croix-Rouge congolaise ;
Femmes congolaises, paix et sécurité, par Mme Clémentine PORTELLA, Professeur de lettres et de littérature africaine, Présidente du comité national pour la paix ;
Femmes congolaises et restauration de la paix, par Mme
Virginie KOUMBA, membre du comité de suivi de la réinsertion des ex-combattants ;
Femmes congolaises et administration publique, par Mme EDZIO BEMBA, directrice générale de la réforme de l’Etat.
Mme Rébecca QUIONIE BOWAO Magistrate
Femmes congolaises et droits fondamentaux
La tenue du Forum national des femmes à un moment symboliquement fort de l’histoire de notre pays me permet, pour marquer l’intérêt de notre réflexion, de recourir à la pensée de PLOTIN, un philosophe.
« Fais comme le sculpteur : enlève ce qui est superflu, redresse ce qui est de travers, dissipe toute opacité, ne cesse jamais de sculpter ta propre statue » (1)
La référence à cette évocation est ici une invite, à travers une mise en exergue de l’art comme sublimation du beau, à l’éveil de la citoyenneté et de « l’éthique de responsabilité », nécessaire pour une humanité qui prospère.
Cette quête d’humanité prospérante, donc de la beauté, du développement, de la modernité n’est pas, sans le rayonnement des droits de l’homme. La tentation serait grande de dire que quête d’humanité, de développement, de modernité et les droits de l’homme se confondent ; l’humanité dans toute sa complexité, comme les droits de l’homme et l’éthique, étant de l’ordre de l’absolu, de l’ordre de l’inaliénable.
C’est de cet horizon plotinien, que notre réflexion qui porte en réalité sur le bilan de la Responsabilité du Congo à protéger les droits de l’homme-ceux de la femme en particulier, puise son inspiration.
Ainsi, notre démarche est structurée autour de deux axes principaux. Le premier porte sur l’analyse des fondamentaux de la promotion et la protection des droits de la femme et le second va consister à travers une évaluation, à la déconstruction et reconstruction des paradigmes.
Mais avant cela, en prolégomènes s’impose, une définition des concepts permettant la délimitation du champ de la réflexion.

Prolégomènes : définition des concepts
L’approche sexo-spécifique des droits fondamentaux
Il est important de rappeler que la thématique « Femmes congolaises et droits fondamentaux » s’inscrit dans le cadre global de la problématique des droits de l’homme. L’incise sexo-spécifique est une démarcation universellement partagée, structurante d’une analyse situationnelle ou spécifique de la femme en général, la femme congolaise en particulier.
Une approche qui permet de reconnaître et de prendre conscience que s’agissant de la jouissance effective des droits fondamentaux de la personne humaine, les hommes et les femmes ne sont pas confrontés aux mêmes obstacles. Il est clair que malgré d’évidents progrès réalisés depuis 50 ans, les femmes continuent à subir les pesanteurs de toutes sortes, surtout, celles liées à l’environnement socioculturel, nuisibles à sa dignité en tant que membre de la famille humaine et au progrès pour tous.
L’appropriation de la quintessence du message symbolique découlant du thème à développer, nécessite la définition du concept « Droits fondamentaux ».

La notion des droits fondamentaux :
La distinction des droits fondamentaux de la personne humaine de l’ensemble des droits humains tels que définis à l’issue de la deuxième guerre mondiale par la Charte des Nations Unies en 1945 et les textes subséquents, renvoie à une controverse doctrinale et jurisprudentielle.
En l’absence d’une définition conventionnelle des droits de l’homme, puisque les textes juridiques se sont contentés de l’énumération des droits et obligations, les auteurs KEMBA MBAYE (2) et AURENCHE (3), définissent la notion de droits de l’homme comme un ensemble