La prévention précoce : un droit de l'enfant

Description

Donner aux parents les moyens d'assurer leur rôle, permettre aux enfants de se construire dans le temps pour mieux faire face aux difficultés et aux pressions : tel est le but des programmes de prévention précoce mis en place et désormais évalués dans de nombreux pays. Face aux réponses exclusivement répressives trop souvent mises en avant par nos sociétés, il est grand temps de promouvoir la prévention précoce comme un réel droit de l'enfant, qui lui permet de faire face aux difficultés et de bâtir son avenir.

Sujets

• Sociologie, société et politique
• Travail social

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2011
• Nombre de lectures: 34
• EAN13: 9782296803398
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 17 Mo

Extrait

La prévention précoce :
un droit de l’enfant
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
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ISBN : 978-2-296-54395-9
EAN : 9782296543959

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Sous la direction de
Claude Beau


La prévention précoce :
un droit de l’enfant


Journées internationales de la prévention


31 janvier – 1 er février 2008
IBM Forum – Paris la Défense
Ce recueil est dédié à la mémoire de Claude Beau,
prématurément disparue peu après sa rédaction
Remerciements
Mission Possible remercie vivement tous les acteurs qui ont rendu possible les Journées Internationales de la prévention :

IBM , en particulier Céline-Marie Audras

Le Rotary Club de Paris , en particulier Joëlle Chauvin

Le comité directeur du colloque :
Claudine Attias-Donfut, Directrice de recherches à la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse
Anne Ballereau, Inspectrice de l’Éducation nationale, responsable de la formation des IEN 1 er degré
Magali Duwelz, Présidente de l’association SOS Benjamin-Prévention des jeux dangereux
Harry Ifergan, Psychologue psychanalyste
Elyette Joubert, Responsable inter-générations à l’École des grands-parents européens
Lucette Khaïat, Ingénieur de recherche honoraire du CNRS , directrice scientifique de l’Association Louis Chatin pour la défense des droits de l’enfant
Ketty de Larrinaga, Inspectrice de l’Éducation Nationale
Max Longeron, Service pour l’accès au Droit, à la Justice et à la politique de la Ville
François Marty, Professeur des Universités , Directeur de l’Institut de Psychologie (Université Paris Descartes)
Alain Rozenkier, Sociologue , chercheur à la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse
Jean-Claude Sommaire, Ancien secrétaire général du Haut Conseil à l’intégration
Gérard Teboul, Professeur des universités (UFR des sciences juridiques – Université Paris Val-de-Marne)

Son comité d’honneur :
Ghislaine Alajouanine, Déléguée Générale de l’Institut des Nations Unies (Unitar)
Marisa Berenson, Comédienne , Artiste de l’Unesco pour la Paix
Morad El Hattab, Philosophe , lauréat du prix littéraire pour la paix et la tolérance
Robert Hossein, Metteur en scène, réalisateur
Albert Jacquard, Généticien
Princesse Esther Kamatari, Présidente de l’association burundaise « Un enfant par Rugo »
François Zimeray, Avocat , Président de l’Agglomération de Rouen, ancien Député Européen

Les interprètes bénévoles , étudiants de l’ISIT ou de l’ESIT ou membres de l’Association Internationale des Interprètes de Conférence :
Anne Giannini, Annie Robert, Madeleine Walter, Rachel Cuzin, Eliane Bros Brann, Mélanie Marx

Et l’ensemble des intervenants et animateurs :
Patrick Atlas, Sylvana Côté, Catherine Delcroix, Maria-José Diaz-Aguado, Bruno Domingo, Raymonde Dury, Adélie Elbaz, Laia Falcón, Gérard Huber, Jacky Israël, Stephanie Jones, François Marty, Dénia Otmane, Andreas Schick, Jean-Claude Sommaire, Catherine Sztal-Kutas, Katia Tarouquela, Luc Touchette, Richard Tremblay, Howard Williamson.
Mot de la Fondatrice Claude Beau
Inhibition, jeux dangereux, actes de délinquance, incivilités, difficultés d’insertion, maladies psychosomatiques, violences contre soi-même sont autant de révélateurs du mal-être des jeunes et des relations difficiles qu’ils entretiennent avec la société. Face à ces signaux d’alerte, chacun mesure la gravité de la situation et s’interroge sur les causes de ces phénomènes. Ne renvoient-ils pas d’une part aux relations des parents à leurs enfants et de la société avec la jeunesse ? N’expriment-ils pas d’autre part une quête de sens et une perte de repères des jeunes qui s’expriment parfois sans ménagement ? N’est-il pas urgent de nous interroger également sur le rôle de nos institutions face à une jeunesse populaire de plus en plus difficulté ?
Ce phénomène se développe dans nombre de pays qui s’interrogent sur la pertinence des réponses en vigueur. L’école ne peut faire face aux difficultés d’un certain nombre de jeunes, difficultés qui obèrent pourtant leur réussite scolaire et compromet leur avenir. Les parents ne trouvent pas le soutien dont ils auraient besoin pour répondre à leur mission d’éducation dans des conditions parfois difficiles. Les mesures s’empilent au détriment de leur lisibilité et sans être évaluées. S’agissant des actes de délinquance juvénile, qui marquent une courbe statistique ascendante, la tentation répressive s’empare de tous les pays. Cette fermeté touche à la fois les mesures à caractère éducatif, dont le renforcement est affirmé, et les sanctions pénales, que certains voudraient même voir appliquées plus tôt au prétexte d’une maturité s’exprimant ainsi avant l’heure. Pourtant, la persistance voire l’aggravation du phénomène montre les limites des réponses apportées.
Qu’observe-t-on sur le terrain ? Dans les 5 antennes de Mission Possible, la prévention précoce porte aujourd’hui ses fruits. Les enfants arrivent en état de tension et de souffrance et manifestent de l’impulsivité, un défaut de concentration, une intolérance à la frustration, un déficit d’expression verbale, des comportements d’opposition à la règle et l’adulte. Au bout de six mois, ils retrouvent le calme et la joie de vivre. Ils prennent confiance en eux, en leurs pairs et en l’adulte. Ils s’ouvrent à l’autre. Ils s’appliquent, se concentrent, sont plus réceptifs aux apprentissages. Ils s’intéressent à la société à laquelle ils sont fiers d’appartenir. Leurs parents s’impliquent au fur et à mesure que leurs enfants s’apaisent et développent leurs aptitudes.
Les partenaires du projet et les pouvoirs publics plébiscitent cette action, qui ne coûte que 8 euros par jour par bénéficiaire et dont l’évaluation met en valeur l’importance des résultats et leur caractère durable, tant au niveau individuel qu’à l’échelle d’un quartier.
Alors que la prévention est aujourd’hui souvent critiquée, qu’on lui reproche son défaut de projet, son manque de lisibilité, son inefficacité, la prévention précoce, à la lumière de l’expérience de Mission Possible, est ainsi au contraire largement préconisée tant au niveau national qu’européen. Dès lors, cette démarche emblématique de la logique préventive ne nous offre-t-elle pas l’occasion de redonner à la prévention une légitimité qui lui est injustement contestée ?
C’est par la mise en commun de réflexions issues de l’expérience de nombreux acteurs et associations qui, comme, Mission Possible, œuvrent chaque jour à rendre ses lettres de noblesse à la prévention que les Journées Internationales de la Prévention entendent favoriser cette démarche. Vous trouverez dans les pages qui viennent le recueil de ces initiatives.
Je tiens à remercier les membres du comité directeur sans qui ce colloque n’aurait pu avoir lieu. Leur implication et leur contribution tant sur le fond que sur la forme à la tenue de ces journées a été le gage de leur réussite. Ils ont également été les pionniers du Réseau International de la Prévention. Au nom de Mission Possible, je leur adresse toute notre gratitude.
Introduction
Tous les pays européens font à l’heure actuelle face au même défi : celui d’une jeunesse en proie au mal-être, celui de nombreux enfants, adolescents et jeunes majeurs qui se réfugient dans les comportements à risque, les conduites addictives et auto-destructrices, ou même la délinquance.
Face à ces comportements inquiétants, qui sont autant d’appels à l’aide, les autorités se tournent de plus en plus vers des solutions répressives. Ces dernières ont le bénéfice d’être immédiatement visibles, mais elles se sont montrées incapables d’endiguer le phénomène et ont fait la preuve de leur efficience limitée.
Une autre réponse existe pourtant : la prévention, dont l’efficacité est largement démontrée. Mise e