La quête du moi
198 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La quête du moi , livre ebook

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198 pages
Français

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Description

Voici le troisième volet de ma "quête" psychanalytique. Dans le texte qui va suivre, le moi, c'est le mien, avec son ballot d'histoire(s). Mon histoire ? Mais parlant de ma personne, de quel sujet s'agirait-il et à quoi ou à qui serais-je donc assujetti ? A mon ça ? A mes pulsions ? A mon inconscient ? Ou bien à mon surmoi et mes formations réactionnelles ? L'auteur, psychiatre et psychanalyste, a contribué à promouvoir la psychanalyse appliquée aux groupes, aux familles et aux institutions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 43
EAN13 9782336288789
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Claude PIGOTT






La Quête du Moi

par un psychanalyste

εγο








L ’ H ARMATTAN
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-28878-9
Préambule

Ceux qui liront cet ouvrage, verront que l’histoire de mon moi c’est, en fait, des « Mémoires » et, plus particulièrement, ceux de mon adolescence. Cette période de la vie, où tout peut basculer. La chance a fait que cela ne s’est pas trop mal terminé et, pour cela, j’en remercie ceux qui m’ont aidé et, principalement, mes parents dont le rôle de fond, a permis tout le reste. Et puis, il y a eu cette rencontre avec cette jeune fille, une gamine, en seconde année de Médecine…
Cela dit, je dédie cet ouvrage à Conil, un brave, un ami d’un soir et quel soir ! J’avais tout juste seize ans. Le lecteur appréciera…
Et puis, il y a aussi, Marthe Cohn, auteur(e) de « Derrière les lignes ennemies », qui me fit l’honneur, en juin 2011, de me dédicacer son ouvrage. Elle montre que l’on ne s’improvise pas espionne, le courage ne suffit pas, il faut la lucidité en plus. Il en était de même pour la Résistance.
Introduction
Ceci est le troisième volet de ma « Quête » psychanalytique, le dernier d’une Trilogie. J’avais envisagé d’écrire une Tétralogie, hélas, ainsi que le lecteur le sait sans doute, la place était déjà prise, alors, à quoi bon ! 1 Après celle du Logos et celle des Origines, il me paraissait naturel d’aborder cet autre domaine, celui du Moi ou du Je, ce qui fonde le sujet.
Le sujet ? Un bien grand mot sur lequel notre bon Jacques Lacan avait, me semble-t-il, fondé de grands espoirs, mais qui, ainsi que j’en fis la remarque naguère, comme tous les sujets, il est assujetti. Peut-être l’est-il comme un enfant, ainsi que notre Jacques l’avait lui-même constaté, lors de son cours du 8 décembre 1954, rapporté à la page 63 de son « Le Moi… » : « Cet enfant, c’est le sujet, il n’y a aucun doute » 2 . De sorte que, avec ce sujet, encore petit et immature, apparaît à l’horizon de notre réflexion, une incertitude, une perplexité, peut-être même un sentiment d’ inquiétante étrangeté (Freud) : émergeant de la brume, tel un vaisseau fantôme, dont on s’apercevrait avec désarroi, que le gréement porte en haut de son grand mât et flottant au vent, le drapeau noir à tête de mort de la paradoxalité. Car, celle-ci signale la fin de la relation d’objet génitale, de sa mise à mort et que ce corsaire de la pensée s’apprête à piller, pour établir sur elle son emprise envieuse et cruelle, car elle est riche, belle et désirable, la relation d’objet génitale !
Si ledit sujet ne serait plus qu’un enfant et que, de plus, il serait livré, pieds et poings liés, aux remous des envies et des passions des hommes, sur l’océan desquels navigueraient avec assurance, ces cruels prédateurs. Alors l’insécurité serait totale et ce serait la « nuit de sens ».
Dans le texte qui va suivre, le moi, c’est le mien, avec son ballot d’histoire(s). Mon histoire ? Mais, parlant de ma personne, de quel sujet s’agirait-il et à quoi ou à qui serais-je donc assujetti ? À mon ça ? À mes pulsions ? À mon inconscient ? Ou bien à mon surmoi et mes formations réactionnelles ? Pis encore, à mon surantimoi et ses imagos terribles ? Dans « Pulsions et destins de pulsions », Freud a écrit des choses déconcertantes. Il est vrai que ce texte est né en 1915, durant la tourmente de l’abominable boucherie de la Grande Guerre, où l’homme ne fut plus que chair à canon. À propos de la haine, il nous dit qu’elle vient « de la lutte du moi pour sa conservation et son affirmation » et puis, plus loin : « Le moi hait, exècre, persécute, avec des intentions destructrices, tous les objets qui deviennent pour lui sources de sensations de déplaisir. » (tome XIII, page 185). Ainsi, le monde objectal étant une menace pour la toute-puissance du moi précoce de l’enfant, il naît dans la haine et, si l’objet peut devenir un objet d’amour, ce n’est que beaucoup plus tard, au cours d’une psychogenèse qui évolue favorablement. Mais, si tel n’est pas le cas, il ne reste plus que la haine pour survivre.
Cherchant un titre pour mon texte, j’avais d’abord pensé à « Mémoires d’un psychanalyste », tout simplement, peut-être même tout bêtement. Et puis, plongeant dans mon passé et revenant sur ce qui avait fait problème dans ma jeunesse, j’avais eu l’idée de l’appeler « Les tribulations d’un adolescent pendant la guerre ». En effet, bien des choses s’étaient passées durant cette noire période de l’histoire, au cours de laquelle je fus, donc, un adolescent. Cela pouvait expliquer, au moins en partie, pourquoi j’avais eu plus tard besoin d’une analyse et, peut-être aussi, que j’étais devenu psychanalyste.
Hé oui, je suis « devenu » psychanalyste ! Il me paraît nécessaire de le préciser, car nous ne sommes pas des brahmanes de la science de l’esprit et de la lecture des songes, qui arriveraient au monde avec tout leur savoir, comme ceux qui héritent à la naissance de leur caste et d’un certain bagage qui y est rattaché. On ne naît pas psychanalyste. Cela ne se transmet pas de père en fils, ce n’est pas héréditaire, bien que, parfois… Et puis encore, j’avais l’innocence de penser que je ne pourrais y accéder qu’après que je fus devenu médecin ! À l’époque, il ne me semblait pas qu’il fut possible d’en être autrement. C’est que j’ignorais l’existence de certains raccourcis, de chemins de traverse, que beaucoup ne tardèrent pas à découvrir. Ce long itinéraire (les études de médecine, de par leur durée, en font reculer certains) débuta en compagnie d’un ami presque d’enfance, François, que j’avais connu avant la guerre, en 1939, dès l’entrée en sixième, au Lycée Pasteur. Par la suite, François est devenu médecin, puis psychanalyste, moi aussi.
Et puis un jour, en deuxième année de Médecine, est venue s’asseoir à côté de moi, sur les bancs de la Fac’, Anne-Christine, une jolie petite brune au doux visage, un peu oriental et qui devint ma femme. Elle avait tout juste vingt ans. J’en avais dix de plus ! C’est pourtant grâce à elle que je pus terminer mes études, attendu les conditions particulières dans lesquelles je les faisais et de l’état d’épuisement où je me trouvais à l’époque, car je devais gagner ma vie en même temps, ce qui fut dur. Quoi qu’il en soit, cette seconde année, la plus difficile, je dus la redoubler et c’est en ce point que je rencontrais ma future épouse.
De famille aisée, François avait eu la possibilité, assez jeune pour l’époque, d’acheter une de ces adorables petites 4 CV Renault, si bien qu’il avait su conduire de bonne heure et c’est avec lui que, par la suite, j’appris à piloter. C’était une conduite à risque, attendu qu’il était toujours « à fond de champignon » et qu’il ne cessait de doubler les autres voitures. Or, avant de déboîter pour doubler, il faut avoir un œil dans le rétroviseur. Aussi, l’avait-il quasiment en permanence.
On sait que dans la pratique de la psychanalyse, il faut prêter une attention particulière au passé, comme si votre inconscient vous tirait à boulets rouges, de désirs pulsionnels, plus ou moins bien refoulés et que ceux-ci ne font que de tenter de vous rattraper. Or, pour écrire des Mémoires, il faut aussi sans cesse regarder en arrière et c’est ainsi que je voulus appeler mon livre « L’œil dans le rétroviseur » ! Original, non ?
Et puis, de fil en aiguille, poursuivant ma remontée dans le temps, jusque dès avant le lycée, je parvins à l’époque de l’école Lazare Carnot, à Colombes, située dans la banlieue rouge et où j’avais été aussi en classe, depuis la Maternelle, ce qui était bien différent de Neuilly. Après la Maternelle, il y a eu la Communale et c’est ainsi que, en y repensant, je me suis souvenu de mes difficultés pour assimiler les règles de la grammaire française, avec ses temps composés de toutes sortes : l’étrange conditionnel passé deuxième forme, ou bien encore, cet être grammatical obscur, le plus-que-parfait du subjonctif (pourquoi « plus » que parfait ? Est-ce donc possible ?) et qui, selon le Petit Robert, est « propre à exprimer la dépendance », etc. Compliqué ! Or, durant mon apprentissage du langage, l’anglais de mon père et le français avec ma mère, je ne m’embarrassais pas de telles fantaisies.
Poursuivant ma méditation sur ces temps composés et complexes, je réalisai qu’il y en avait un, dont on pouvait penser qu’il abo

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