La sorcellerie chez les Ding de la RDC
108 pages
Français

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La sorcellerie chez les Ding de la RDC , livre ebook

108 pages
Français

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Description

La sorcellerie constitue une force surhumaine, une croyance et une pratique ambigüe, notamment chez les Ding de RDC. L'accent a été mis sur le rôle, le pouvoir et la position du sorcier ainsi que sur les voies d'accès et celle de sa transmission. D'autres phénomènes sont analysés tels que l'incarnation, la réincarnation, l'antisorcellerie, la science et la recherche scientifique. Sans oublier le génie créatif ou inventif propres à chaque peuple. Egalement liée à la religion, elle est à ce titre l'opium du peuple Ding. Elle bloque par l'envoutement, il faut chercher à la débloquer par des mécanismes d'antisorcellerie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2015
Nombre de lectures 19
EAN13 9782336370781
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Géopolitique mondiale »
Collection « Géopolitique mondiale »

Dirigée par Mwayila TSHIYEMBE

L’objet de la collection « Géopolitique mondiale » est de susciter les publications dont la vocation est double : d’une part, donner un sens aux mutations provoquées par la mondialisation, étant donné la perte des repères du monde ancien et la nécessité d’inventer des repères du monde nouveau ; d’autre part, analyser la complexité des enjeux territoriaux, des rivalités d’intérêt et de stratégies qui pousse les acteurs à user de la force ou de la diplomatie, pour modifier ou tenter de modifier le rapport de force (ressources naturelles, humaines, culturelles), selon des idéologies qui les animent. A cette fin, la prospective et la pluridisciplinarité sont des approches privilégiées.

Déjà parus

Adrien BANWITIYA NTEKANGI, Vers un nouveau droit international des réfugiés écologiques , 2014
Patrick WENDA T. TSHILUMBA, L’orientation scolaire et professionnelle en RD Congo , 2014.
Germain NGOIE TSHIBAMBE, (dir.), Identités, ressources naturelles et conflits en RDC. Défis méthodologiques et voies de sortie ?, 2013.
Evelyne GARNIER-ZARLI (dir.), La licence scientifique dans l’espace francophone, Essai de référentiel de connaissances et de compétences , 2014.
Mwayila TSHIYEMBE, Quel système politique pour la République démocratique du Congo : fédéralisme, régionalisme, décentralisation ?, 2012.
Titre
François-Xavier
NKUMISONGO VAVI FABIYO






La sorcellerie chez les Ding de la RDC
Copyright

























© L’H ARMATTAN , 2015
5-7 rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72089-0
PRÉFACE
Phénomène universel caractérisé par son ambivalence au sein de chaque société humaine de tous les temps, la sorcellerie est ici examinée d’un point de vue sociologique, particulièrement dans son processus d’envoutement, selon le vécu des Ding. Il est ainsi situé au croisement des axes vertical-surnaturel et naturel – et horizontal avec impact sur les humains de toutes catégories, car personne n’échappe par nature à la sorcellerie. Fidèle à toute démarche sociologique, l’auteur n’entend pas porter de jugement de valeur sur le phénomène en question, mais de présenter pour ainsi dire une carte postale de la pratique sorcière dans la culture ding. Une telle objectivation peut scandaliser les esprits profondément religieux, lorsqu’ils entendent parler de « bon sorcier » ou de « bonne sorcellerie ».
L’aspect envoûtement, examiné par l’auteur, lui permet d’opérer d’abord des distinguos ou des nuances sémantiques dans les concepts que la pratique scientifique a légué aux générations. Pour mieux faire ressortir les sens de ces concepts, l’auteur s’efforce à juste titre de multiplier des exemples issus de la pratique chez les Ding, assortis à chaque fois, d’un vocabulaire ding approprié. Avantage qui permet au lecteur de plonger directement dans l’univers ding. Cet examen lui permet ensuite de décrire son objet d’étude en mettant en lumière la relation influençable de la sorcellerie, son rayon privilégié d’action et, surtout, sa contribution à la science et au développement. L’on peut rester perplexe, sinon dubitatif devant une telle affirmation, quand on sait que concrètement le savoir impliqué dans la pratique de la sorcellerie chez les Ding a réellement apporté comme moyens de progrès et de développement. Il faut situer cette problématique dans l’ordre de l’intention de l’auteur : son vœu de voir cette pratique contribuer au développement, de par son aspect positif qu’il met en exergue.
Précisément, c’est cette originalité qui aurait démontré le génie ding, comparativement aux autres cultures d’où l’auteur tire bien de ses comparaisons. Mais si le sociologue qui parle ne peut à lui tout seul faire cette démonstration, perce que les exigences de sa méthodologie ne le lui permettent pas directement pas directement, il lui faut s’ouvrir à la collaboration de ceux qui, grâce à leur regard plus large ou plus profond, peuvent dégager des aspects positifs qu’il semble appeler de ses vœux. Si tout n’est pas négatif dans la pratique de la sorcellerie, à qui revient, de droit, la capacité de le montrer et de le faire savoir à d’autres, particulièrement aux sorciers auxquels tantôt on recourt ou que tantôt on combat ? Dans quelle école faudrait-il engager tous les sorciers de gré ou de force pour qu’ils deviennent capables de transformer leurs pouvoirs de nuisance en une capacité permanente et efficace de progrès et de développement ? Dispose-t-on, dans notre monde, d’un modèle à suivre éventuellement dans ce domaine ? il semble que la démocratisation systématique du savoir des sorciers soit le point de départ sine qua non de cette transformation positive que non seulement les Ding mais aussi toute l’Afrique attend pour son décollage authentique, non mimétisé.
Professeur Mayele Ilo Jean-Pierre
(Université de Lubumbashi, RDC)
I. INTRODUCTION
Dans les travaux réalisés en sciences sociales et humaines, il existe une littérature scientifique disponible au sujet des Ding de la République Démocratique du Congo 1 . Mais dans l’ensemble, les Ding demeurent fort peu connus. Les recherches entreprises sur les Ding revêtent des approches diacritiques et lacunaires. En effet, une confusion de nature à créer une ambigüité est souvent entretenue par divers auteurs entre les Ding et les Dzing de la Kamtsha 2 . Les travaux accomplis dans une perspective monographique sont rares et quasi inexistants. Il faudra attendre longtemps pour que les études réalisées dans une perspective d’ensemble soient de plus en plus diffusées et disponibles. Désormais, il ne faudra plus confondre les peuples Ding et Dzing de la Kamtsha 3 . Il faudra les distinguer comme étant deux sociétés différentes, deux ethnies ou peuples spécifiques (selon les intéressés eux-mêmes et l’enquête sur terrain, les documents, etc. qui le confirment valablement).
Il existe certes des ressemblances entre les Ding et les Dzing, mais non seulement il en existe entre ces deux peuples, il y en a également entre tous les peuples de la province du Bas-Kasaï ou des Etats de la lisière de la savane 4 . Cependant, ces ressemblances n’excluent pas de dissemblances entre ces différents peuples. Est-ce suite à la ressemblance formelle des ethnonymes Ding et Dzing que certains auteurs arrivent à la conclusion que les deux sociétés constitueraient un seul et même peuple ? Il s’agirait là d’une erreur de l’Administration coloniale qui a voulu grouper toutes les deux populations sous la même appellation des « Badinga », afin de constituer un vaste ensemble ethnique artificiel.
Dans les limites de la présente étude sur la sorcellerie chez les Ding, nous n’allons pas revenir sur le débat qui oppose certains chercheurs dans ce domaine 5 . Mais pour nous fixer sur l’état de la question, nous pouvons retenir qu’actuellement, les Ding sont géographiquement et administrativement situés dans la province de Bandundu, disctict de Kwilu, territoire d’Idiofa, collectivité de Kapia 6 . Le territoire Ding est limité au nord par la rivière Kasaï sur sa rive gauche ; à l’est, par la rivière Loange et… Occupé par les Lele, les Kuba, les Wongo ; au sud, par la contrée ambuun-pende ; à l’ouest, par la rivière Pio-Pio qui sépare les Ding des Dzing de la Kamtsha et des Ngevi 7 . Les Ding se trouvent ainsi répartis d’abord, à partir de la rive gauche de la rivière Kasaï, puis entre les rives des rivières Lubwe et Pio-Pio. Les Ding (pluriel Bading) sont identifiés selon les documents administratifs coloniaux et péjorativement sous diverses appellations : Ding Mbensia, Ding Munken, Dinga d’Ipamu, Ding Munken à MBel, Dinga (pluriel Badinga), Ringa (pluriel Baringa), Zinga (pluriel Bazinga), etc. 8 . Seul le concept Ding leur est propre.
Quant aux Dzing de la Kamtsha, peuple que les Ding identifient sous le terme « Makansa » (pluriel Bamakansa), comme leur appellation les désigne, sont situés sur les rives de la rivière Kamtsha et repartis en trois groupes distincts 9 :
1) Les Dzing de Lesia,
2) Les Dzing de Tshitshiri,
3) Les Dzing de Kandol ou d’Ibial.
Chacun de ces sous-groupes Dzing de la Kamtsha se réclame du nom des Dzing de la Kamtsha et le refuse aux Ding, recherche ainsi son autonomie. Les Ding se considèrent comme étant authentiques par rapport aux Dzing de la Kamtsha qu’ils désignent du nom de « Makansa « (pluriel Bamakansa), c’est-à-dire

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