La Turquie et nous
383 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La Turquie et nous , livre ebook

-

383 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

A l'heure où les négociations d'adhésion se poursuivent entre la Turquie et l'Union Européenne, cet ouvrage fait le point sur les représentations qui traversent l'imaginaire collectif des français. L'auteur étudie : la "figure turque" dans de grandes oeuvres littéraires françaises, des discours contemporains des négociations d'entrée de la Turquie publiés sur des forums et analyse un corpus de presse de trois grands quotidiens nationaux (Le Monde, Libération, et Le Figaro). Une réflexion quant au traitement médiatique de la question turque et aux enjeux identitaires qu'elle fait naître.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 128
EAN13 9782296699946
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Turquie et nous
Sociolinguistique
Collection dirigée par Henri Boyer (Université de Montpellier 3)
Conseil scientifique :
G. Bergounioux (Univ. d’Orléans, France), A. Boudreau (Univ. de Moncton, Canada), E. Boix (Univ. de Barcelona, Espagne), J.-F. De Pietro (IRDP, Neuchâtel, Suisse), J. Guilhaumou (CNRS, France), G. Kremnitz (Univ. de Wien, Autriche), M. Matthey (Univ. de Grenoble 3, France), B. Maurer (Univ. de Montpellier 3, France), H. Monteagudo (Univ. de Santiago de Compostela, Espagne), H. Penner (Univ. Católica de Asunción, Paraguay), A. Kristol (Univ. de Neuchâtel, Suisse), Ch. Lagarde (Univ. de Perpignan Via Domitia, France), M. Tournier (CNRS, France)

La Collection Sociolinguistique se veut un lieu exigeant d’expression et de confrontation des diverses recherches en sciences du langage ou dans les champs disciplinaires connexes qui, en France et ailleurs, contribuent à l’intelligence de l’exercice des langues en société : qu’elles traitent de la variation ou de la pluralité linguistiques et donc des mécanismes de valorisation et de stigmatisation des formes linguistiques et des idiomes en présence (dans les faits comme dans les imaginaires collectifs), qu’elles analysent des interventions glottopolitiques ou encore qu’elles interrogent la dimension sociopragmatique de l’activité de langage, orale ou scripturale, ordinaire, médiatique ou même «littéraire».
Donc une collection largement ouverte d la diversité des terrains, des objets, des méthodologies. Et, bien entendu, des sensibilités.

Dernières parutions
Henri BOYER (sous la dir. de), Hybrides linguistiques. Genèses, statuts, fonctionnements, 2010.
Patrick CHARAUDEAU (dir.), Identités sociales et discursives du sujet parlant, 2009.
Carmen ALEN GARABATO, Langues minoritaires en quête de dignité. Le galicien en Espagne et l’occitan en France, 2009.
Dominique VERBEKEN (textes réunis par), Entre sens et signification. Constitution du sens : points de vue sur /’articulation sémantique­ pragmatique, 2009.
François PIC, Patrick SAUZET, Politique linguistique et enseignement des ‘Langues de France’, 2009.
Jean Leo LEONARD, Ksenija DJORDJEVIĆ, Construction nationale et intégration multilingue en Europe. Deux études de cas périphériques : Finlande et Serbie , 2008.
Eléonore YASRI-LABRIQUE


La Turquie et nous

Enquête sur l’imaginaire turc de la France


Préface de
Maurice Tournier
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-11993-2
EAN : 9782296119932

Fabrication numérique : Socprest, 2012
REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont tout d’abord à Monsieur le Professeur Henri BOYER, qui a non seulement accepté avec enthousiasme de diriger mon travail de recherche mais qui m’a aussi constamment assurée de son soutien tout au long de mes trois années de thèse. Je lui suis reconnaissante pour sa grande disponibilité, son écoute attentive et ses précieux conseils.
Je tiens également à remercier mon mari qui m’a aidée à accomplir mes études doctorales dans les meilleures conditions, m’emmenant jusqu’à Istanbul lors d’un voyage inoubliable. Les échanges que nous avons eus à propos de ce travail ont été primordiaux ; ses encouragements sans cesse renouvelés, sa capacité de compréhension et son amour m’ont permis d’atteindre avec sérénité les objectifs que je m’étais fixés.
Merci aussi à mes fils, mes « petites étoiles » qui ont éclairé avec humour, patience et tendresse, ces pages écrites à l’ordinateur, ces pages que je leur dédie avec ma plus profonde affection et une espérance sans faille.
Je n’oublie pas mes parents qui, du Rwanda au Languedoc-Roussillon, en passant par la Belgique et le Maroc, m’ont initiée dès l’enfance aux joies de l’interculturel et ont fait de cette expérience une réalité belle et féconde avant qu’elle ne devienne pour moi un objet d’étude.
Je remercie aussi tous ceux qui, parmi mes amis ou les membres de ma famille, m’ont soutenue et encouragée jour après jour, parfois même avant que je ne prenne la décision de concrétiser ce projet et surtout jusqu’au bout de mes efforts.
PREFACE
L’ouvrage d’Eléonore Yasri-Labrique pose, dès le départ, un problème brûlant et crucial pour l’avenir de la Turquie et de l’Europe : dira-t-on, en France, « oui » ou « non » à l’intégration de ce pays dans l’Union européenne ? Une telle question trouve ses raisons les plus viscérales et, parfois, les moins rationnelles, dans les représentations sociales, voire le stéréotypage, des imaginaires français. À la motivation de la chercheuse s’ajoute celle de ses lecteurs. Le piège du parti pris était tendu. Non seulement l’auteure a su admirablement le contourner, mais son travail de recherche est une illustration de ce qu’une étude sociolinguistique, fort bien écrite, conduite avec logique, rigueur et doigté, peut apporter comme éclaircissements à des argumentaires nourris de clichés, d’amalgames et d’ambivalences. Cette étude commence par poser des repères théoriques clairement expliqués puis des renseignements historiques, très utiles, concernant la Turquie et le kémalisme. Mais l’essentiel n’est pas là.


Une seconde partie, ouvrant des perspectives diachroniques et synchroniques, repose le problème initial à partir d’enquêtes au présent : des sondages font apparaître entre 2002 et 2005 une doxa assez majoritairement défavorable à l’entrée de la Turquie, qui pousse à s’interroger sur les origines des représentations sociales à la base de cette réponse négative. Un panorama des grands écrivains, supposés facteurs d’influence et/ou échos sonores des mentalités, conduit à un balayage littéraire qui n’est pas sans intérêt, des croisades au début du 20 e siècle. Il mérite cependant d’être nuancé. Certes Picrochole, Sganarelle, Scapin, Matamore, méchants ou naïfs supports de clichés populaires, révèlent la présence d’une image de l’« étranger absolu » non seulement derrière le personnage du turc mais, bien au-delà, derrière tout « barbare » mythique oriental qui sert de repoussoir ou de révélateur (de l’Occident, bien sûr). Sont-ils pour cela les porteurs d’un message négatif, voire raciste, de leur créateur ? Parfois le message contredit le cliché : c’est le cas de Voltaire (attaque masquée contre l’Eglise catholique et son intégrisme dans Mahomet, plaidoyer en faveur de la tolérance sociale dans Zaïre ) ; parfois le message est double (admiration pour la Turquie mais engagement « libéral » en faveur de la révolte des Grecs contre l’occupant ottoman : cas de Lamartine) ; mode du « philhellénisme » transformée en campagne de propagande politique, qui aboutira à Navarin : cas de Vigny et Hugo. Une très bonne synthèse sur la « figure turque » clôt avec mesure ce panorama littéraire.


Retour à aujourd’hui avec un travail impeccable sur 9 forums de discussion sur internet, en français plus ou moins SMSisé. La volonté d’accéder à une documentation authentique, objectivement analysée, devient patente. Il en est de même pour l’exploitation du corpus d’articles de presse réuni par Eléonore Yasri-Labrique. Ce corpus majeur fournit les objets de l’analyse centrale de cette recherche : trois quotidiens nationaux français sont minutieusement interrogés quant à la perception que manifestent leurs rédacteurs au sujet de la Turquie. Chaque usage de loupe s’initialise dans une quête contextuelle, qu’il s’agisse de titres ou de textes, autour de mots-pivots judicieusement choisis ( Turquie et turc , d’abord, puis Ankara et Istanbul , où l’incidence du référentiel et du métonymique sera très finement décryptée). Les notions de représentations sociales et de stéréotypage sont activées ici dans le détail et avec circonspection. Vu le caractère « haut de gamme » des journaux, la question posée aux textes sélectionnés est double : comment reproduisent-ils les représentations populaires dans leurs argumentaires (aspect sociolangagier), comment mettent-ils en cause les images trop stéréotypées afin de présenter, à travers la diversité des points de vue, un débat public à voix discordantes et argumentations affrontées (aspect critique) ? Le choix des titres et du titrage comme matériau premier se justifie pleinement, tout titre et tout gros-titre signifiant « lisez-moi », fonction d’appel doublée de dramatisation. La réponse des journaux n’est pas identique et l’analyse des contextes le montre à la perfection : Le Monde combat la tentation du stéréotype en s’efforçant à une 

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents