Le clown thérapeute
226 pages
Français

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Le clown thérapeute , livre ebook

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226 pages
Français

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Description

L'état de clown soutient le processus de transformation de la personne en lui offrant de la liberté et du mouvement. Il invite praticien et client à devenir joueurs et les rend disponibles et curieux de ce qui se présente à eux. Le personnage du clown apporte ici des clés réflexives et pratiques aux professionnels de l'accompagnement pour faire émerger un espace de jeu, compris comme un lieu où l'imaginaire s'actualise et les ressources de la vie quotidienne se potentialisent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 18
EAN13 9782296487994
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le clown thérapeute
Collection Arts : thérapie
Dirigée par Henri Saigre

Cette nouvelle collection veut contribuer au large débat qui traverse les différentes orientations de l’art-thérapie. Elle s’intéresse, sans dogmatisme, à son histoire ainsi qu’à l’expression des fondamentaux de ses différentes écoles de pensée, à l’écoute des pratiques singulières, à la relation des colloques et des congrès où se brassent les idées, à leur dimension socio-politique. Elle souhaite également, en publiant des monographies, continuer à questionner les rapports entre l’art et la folie.

Déjà parus

SAIGRE H., Deviens qui tu seras, 2009.
FERTIER A., Musicothérapie, Fantasmes et réalités, 2011.
MAP, ouvrage collectif, Manueld’art transformationnel, 2011.

À paraître
MERCADER S., Extrate-Art, 2012.
Isabelle Schenkel
Le clown thérapeute
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1 @wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56991-1
EAN : 9782296569911
Enfin, de son vil échafaud,
Le clown sauta si haut, si haut,
Qu’il creva le plafond de toile
Au son du cor et du tambour,
Et, le cœur dévoré d’amour,
Alla rouler dans les étoiles.

Odes funambulesques
Toute cette fabuleuse aventure a démarré par une invitation à jouer. Merci à Stephen et Ellen Levine de m’avoir fait découvrir le clown qu’à ma plus grande surprise, j’ai aimé. Merci pour leur soutien et le renouvellement constant de leur confiance. Merci à Jacques Stitelmann qui m’a offert un cadre de travail stimulant et a accueilli le clown à bras ouverts dans son institut de formation.
Merci à Jean-Bernard Bonange pour son précieux enseignement du clown. Merci à Pierre Byland et Serge Martin pour leur fine et immense connaissance de la nature du clown. Merci aux artistes qui m’ont livré avec une grande sincérité la fragilité de leur vécu. Merci à Eric Boekholt pour m’avoir ouvert les portes de l’association Auguste et mis en contact avec tant de magnifiques clowns.
Merci à mes co-clowns d’Otoclowns, formidables partenaires de jeu. Merci à Florence Godoy pour les dessins qui ponctuent ce travail. Merci enfin à Irène Gernsheim pour sa relecture assidue et à toute ma famille pour son soutien inconditionnel.
Introduction
Le clown est un être empathique et curieux, volontiers provocateur et extravagant, il est littéral et poétique, amplificateur et désordonné. La liste de ses attributs est longue et ce n’est là qu’un petit aperçu. Sa position marginale dans le théâtre et la société - rappelons-nous qu’il se rattache à la tradition des fous et autres bouffons - lui offre une liberté de regard et de parole unique dans notre tradition occidentale. C’est une figure à la fois artistique et sociale.
Le clown ne craint pas de perdre la face et sa position nous permet de réaliser la rigueur de nos rôles sociaux, de s’en distancer un instant, d’en rire. Cette attitude me paraît particulièrement adaptée pour permettre une réflexion dans un travail d’accompagnement. Il me semble à la suite de Hillman 1 qu’il faut penser le cabinet également comme une cellule de réflexion critique sur notre société et ses exigences de conformité.
Et n’est-ce pas également une des fonctions essentielles de l’art que d’offrir un regard décalé et parfois provocateur sur notre monde ? Ceci dit, faire une recherche, c’est du sérieux ! C’est du méthodique, méthodologique, logique ! Pourtant pour créer cet écrit, je me suis lancé un défi fou : faire vivre le clown en moi. Cela relève de la gageure en effet que de s’intéresser à cet être maladroit et excentrique dans un ouvrage si formel. Il m’a pourtant été salvateur de laisser s’exprimer ce « serviteur amuseur, capricieux, imprévisible, fantaisiste, dérisoire, superficiel qui suit chacun de nous comme son ombre, et qui nous souffle sans relâche : CE N’EST PAS SERIEUX. » 2 Ce compagnon qui permet de rire de soi et de ses chimères. Peut-être que le clown en nous, puisque l’on parle de nos jours de la découverte du clown en soi 3 , c’est cette part de nous qui vit le monde de façon illogique et démesurée, mais aussi étonnamment claire et lucide. Un recoin de notre être qui vit sa vie sans lui donner un but, sans lui donner de raison, sans en faire l’expression d’un désir particulier. Vivre son clown ou être dans l’état de clown, c’est se libérer un peu du sérieux qui emprisonne. Ce fou, sage « conseiller qui nous rend la distance nécessaire vis-à-vis des choses et des événements, nous décolle le nez du problème devenu maison alors qu’il n’avait jamais prétendu à être autre chose qu’une niche. » 4
Dans un premier temps, cette étude a pour volonté d’apporter une meilleure compréhension de l’état de clown, évoqué par Catherine Dolto 5 . Cet état d’être qui habite la personne lorsqu’elle incarne le personnage du clown, sa façon d’habiter le monde et d’envisager l’autre. Cela se fait par une recherche phénoménologique du clown comme personnage théâtral. Deux terrains de recherche sont utilisés : le travail du clown dans le cadre de la formation d’acteur et l’intervention de clowns en milieu institutionnel.
L’étude du personnage du clown a pour but, dans un second temps, de venir enrichir la posture d’accompagnement du praticien en arts expressifs quel que soit le champ de pratique professionnelle vers lequel il se dirige - santé, social ou éducation. L’état de clown s’apparente à un état de jeu, de rencontre et d’ouverture à la surprise. La recherche a apporté une certaine compréhension des mécanismes qui favorisent cet état et permet ainsi aux praticiens de s’en inspirer. Une attitude analogue à l’art….. du clown.
Dans l’accompagnement, après que les buts et les attentes aient été définis, le temps de création offre l’occasion d’initier le jeu. Afin de favoriser le déploiement de cet espace de jeu, praticien et client sont invités à devenir joueur, c’est-à-dire à faire appel aux qualités du personnage de clown. Les personnes se rendent ainsi disponibles et curieuses de ce qui va se présenter à elles et de ce qu’il en adviendra. L’état de jeu inspiré de l’état de clown, donne de l’espace, de la liberté, du mouvement et soutient ainsi le processus de transformation de la personne.

Méthodologie

Cette recherche est une étude phénoménologique qui se base sur les éléments suivants :

1. Expérience personnelle du clown et de l’accompagnement en arts expressifs
Les arts que j’ai pratiqués avant le clown étaient la danse et le théâtre d’improvisation. J’ai retrouvé avec le clown un ancrage corporel très fort, sans la rigidité des formes imposées par les danses classiques et modernes que j’avais pratiquées. Du théâtre d’improvisation, j’ai retrouvé l’amour du jeu scénique et de la création sur le vif, tout en ayant une perspective plus naïve et plus empathique, ce qui m’a mieux convenu. Le clown m’a ainsi permis de garder ce qui me tenait le plus à cœur dans mes pratiques artistiques antérieures.
Ma rencontre avec le clown s’est faite en 2001 dans le cadre de ma formation à l’université EGS avec Steve Levine. Les Levine m’ont invitée à participer à une représentation de Max & Sadie en tant que leur fille Edelweiss. Ce fut mon premier personnage de clown et je le retrouve toujours avec grand plaisir. Depuis, j’ai suivi différentes formations clowns à Genève auprès de Véronique Clerc, à Paris avec l’association Clownambule, puis au Bataclown avant d’intégrer en 2008, un groupe de clown autogérés, les Otoclowns.
La pratique du clown me permet à titre personnel de révéler et d’affiner ma pratique d’enseignante, de coach et superviseuse. Pendant plus de 2 ans, j’ai improvisé en clown avec ma superviseuse pour mettre en jeu des situations d’accompagnement. J’ai également construit un atelier de trois jours dans le cadre de l’Atelier, institut de formation à l’art-thérapie expressive à Genève, que j’ai intitulé Le clown et laposture d’accompagnement.
Dans la première partie, j’ai repris des situations d’

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