Le contrat jeune majeur
190 pages
Français

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Le contrat jeune majeur , livre ebook

190 pages
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Description

Le contrat jeune-majeur est une mesure permettant la poursuite de la protection des jeunes en établissements éducatifs après leur majorité. Cette recherche s'appuie sur un travail d'observation, d'enquêtes et d'entretiens auprès de jeunes majeurs et de professionnels de l'enfance. Elle renseigne sur la façon dont les jeunes vivent cette expérience et analyse les influences de ce dispositif contractuel sur leur entrée dans la vie adulte.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 102
EAN13 9782296470644
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE CONTRAT JEUNE MAJEUR
Un temps négocié
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Christiana CONSTANTOPOULOU (sous la dir. de), Récits et fictions dans la société contemporaine , 2011.
Raphaële VANCON, Enseigner la musique : un défi , 2011.
Fred DERVIN, Les identités des couples interculturels. En finir vraiment avec la culture ?, 2011.
Christian GUINCHARD, Logiques du dénuement. Réflexions sociologiques sur la pauvreté et le temps , 2011.
Jérôme DUBOIS (sous la dir. de), Les usages sociaux du théâtre en dehors du théâtre , 2011.
Isabelle PAPIEAU, La culture excentrique, de Michael Jackson à Tim Burton , 2011.
Aziz JELLAB, Les étudiants en quête d’université . Une expérience scolaire sous tensions, 2011.
Odile MERCKLING, Femmes de l’immigration dans le travail précaire , 2011.
Vanessa BOLEGUIN, La Réunion : une jeunesse tiraillée entre tradition et modernité. Les 16-30 ans au chômage , 2011.
Maurice MAUVIEL, L’histoire du concept de culture, 2011.
Emmanuel AMOUGOU, Sciences sociales et patrimoines, 2011.
Gérard REGNAULT, Les mondes sociaux des petites et très petites entreprises , 2011.
Nathalie Guimard et Juliette Petit-Gats
LE CONTRAT JEUNE MAJEUR
Un temps négocié
Préface de David Pioli
Sous la direction de Marc Bessin,
sociologue, chargé de recherche au CNRS,
directeur de l'Iris (Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux)
à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales).
Sous la responsabilité de l’O.N.E.D.
Observatoire national de l’enfance en danger
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55518-1
EAN : 9782296555181
Préface de David Pioli
David Pioli est docteur en sociologie et chargé d’études à l’Observatoire national de l’enfance en danger.
En 2008, l’Oned rend public un rapport consacré à la préparation et à l’accompagnement des jeunes en fin de mesure et lance parallèlement un appel d’offres de recherches sur le même sujet. L’intérêt de l’observatoire pour cette thématique est alors lié à la forte préoccupation de la part des services de protection de mieux connaître le devenir des jeunes qui leur ont été confiés. Ceci, alors même qu’on observe une forte prévalence chez les jeunes précaires d’une histoire ponctuée par des accueils et placements dans les services de protection de l’enfance 1 et que d’aucuns envisagent de faire de cette question du devenir un des indicateurs d’évaluation de la politique publique départementale de protection. Plusieurs recherches sont ainsi en cours de réalisation. On pense en premier lieu à l’Etude longitudinale sur l’autonomisation des jeunes après un placement, dirigée par Isabelle Frechon (INED/CNRS), mais aussi à plusieurs travaux menés à l’échelle d’un département et à l’initiative des conseils généraux (dans le Rhône, la Gironde, les Yvelines…). Généralement, les travaux portant sur cette thématique soulignent dans leurs attendus un même point de tension. Chacun s’accorde ainsi sur le fait que l’accès à l'autonomie des jeunes est de plus en plus long et difficile. Or, on constate parallèlement que les jeunes issus des dispositifs de protection de l’enfance, bien que plus vulnérables que les autres jeunes, sont contraints par les services de protection de l’enfance de formuler des projets d’insertion dès l’approche de leur majorité. Du moins est-ce une des conditions de la signature du contrat jeune majeur, seul dispositif aujourd’hui existant pour accompagner ces jeunes au-delà de leur minorité – a fortiori depuis la décision du ministère de la Justice de ne plus financer les mesures de protection jeune majeur. Si l’étude du contrat jeune majeur ne dit pas tout de la compréhension des situations de jeunes à la sortie des prises en charge, et encore moins du devenir du jeune à long terme 2 , il n’en reste pas moins un objet de recherche d’importance. Le choix de N. Guimard et J. Petit-Gats de s’intéresser prioritairement à ce dispositif spécifique ne pouvait ainsi que rencontrer celui de l’Observatoire et de ses partenaires. Et il en va de même pour ce qui est des résultats de la recherche présentés dans cet ouvrage.
L’éclairage porté sur le recours aux contrats jeunes majeurs au sein de trois structures gérées par l’association Jean Cotxet nous donne à voir tout à la fois les logiques des acteurs – professionnels et jeunes – et les transformations et effets de la contractualisation des politiques de solidarité. Cela est rendu possible par les choix méthodologiques effectués, la richesse des matériaux recueillis, et l’inventivité de l’équipe de recherche, encadrée par Marc Bessin.
L’analyse de plus de 200 lettres de jeunes envoyées entre 1975 et 2008 aux services de l’Aide sociale à l’enfance, la réalisation de plus de 40 entretiens auprès de jeunes et de professionnels, ainsi que de nombreuses observations participantes ont ainsi permis aux auteurs de mettre au jour au moins trois éléments qui nous paraissent essentiels.
Le premier des trois est l’évolution des attendus implicites auxquels se réfèrent les services de protection de l’enfance pour accorder ou non un contrat jeune majeur, et en amont les stratégies des jeunes et celles des professionnels au regard de la perception qu’ils ont de ces attendus. La lecture du courrier des jeunes et des entretiens qui suivent ces échanges épistolaires semble mettre en exergue la nécessité de plus en plus affirmée pour le jeune d’expliciter son projet individuel et de fournir des garanties quant à sa détermination. Parallèlement, les stratégies de mise en scène de soi évoluent. Les registres de l’engagement et de la responsabilisation se substituent à celui des souffrances et difficultés ayant émaillé le vécu des jeunes. Le deuxième élément d’importance concerne la manière dont les professionnels ont intériorisé les fondements de cette contractualisation de l’aide dans leur lecture de la situation du jeune, et dans la manière dont ils se positionnent face à une éventuelle demande de ce dernier en termes d’accès au dispositif. Le recours aux contrats jeunes majeurs semble ainsi partiellement déterminé par la manière dont le professionnel perçoit la situation autour de deux axes : la capacité d’insertion du jeune, et la qualité de la relation éducative. Se dégage notamment une situation que les auteurs qualifient « d’idéale » où le processus d’insertion semble déjà engagé et où la relation éducative est jugée « satisfaisante ». Bref, il s’agit d’une situation au sein de laquelle le jeune est perçu comme un adulte responsable ayant déjà fait l’acquisition d’une forme d’autonomie… Le recours au dispositif paraît alors être proposé prioritairement aux jeunes qui sont les moins en difficulté. En ce sens, et comme le fait aussi remarquer C. Jung dans un travail récent 3 , la contractualisation semble avant tout protéger le professionnel et l’institution, lesquels s’engageront d’autant plus volontiers auprès d’un jeune qu’ils l’estimeront capable d’honorer son engagement. Le recours au contrat n’agit-il pas ainsi comme un processus de filtre dans un contexte organisationnel et financier où chacun est de plus en plus invité à rendre des comptes ?
Enfin, la recherche a permis de dégager une typologie des jeunes bénéficiaires en fonction du sens qu’ils donnent à leur parcours. C’est l’occasion pour les auteurs de souligner combien, au delà des logiques des professionnels et institutions, les jeunes restent acteurs dans les processus de négociation ; mais des acteurs dont les stratégies semblent surdéte

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