Le Mariage et la Famille en Gascogne (Tome Ier : le mariage et la famille)
244 pages
Occitan (post 1500); Provençal

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Le Mariage et la Famille en Gascogne (Tome Ier : le mariage et la famille) , livre ebook

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Description

Il nous a semblé qu’une étude sur Le Mariage et la Famille en Gascogne, d’après les Proverbes et les Chansons, mettrait en lumière la personnalité originale de notre Province. Nous avons surtout utilisé les Proverbes, qui [...] sont à la fois la sagesse et la psychologie d’une race ou d’une nation. Ces formules proverbiales deviennent comme un moule social auquel personne n’échappe. Beaucoup sont piquants, pittoresques, originaux, particuliers à la langue gasconne soit par l’image évoquée, soit par l’expression qui sent le terroir. Notre seul mérite aura été de les grouper par ordre d’idées, et, pour ainsi dire, de les codifier.


Le lecteur nous pardonnera certaines expressions... très expressives : nous en avons limité le nombre. Mais le Gascon n’aime pas les voies détournées pour exprimer la vérité proverbiale. Sa finesse vit d’images réelles et non d’abstractions plus ou moins savantes ou délicates. Tout ce que pourront dire les délicats et les raffinés, c’est que nos ancêtres avaient un rude bon sens et un bon sens un peu rude... » (Préface de l’édition de 1916). — Tout en respectant le texte et l’orthographe de l’auteur pour ce qui est du gascon, cette nouvelle édition, entièrement recomposée, donne également une transcription en graphie classique des textes gascons.


Le chanoine Césaire Daugé, né à Aire-sur-l’Adour (1858-1945), vice-président de la société de Borda, ardent artisan de la renaissance d’oc, reste un des plus importants écrivains en langue gasconne du XXe siècle : sa Grammaire, ses pièces de théâtre et son imposante étude sur le mariage et la famille en Gascogne (en 3 tomes) sont là pour en témoigner.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 décembre 2016
Nombre de lectures 4
EAN13 9782824051406
Langue Occitan (post 1500); Provençal
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CCÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉSAIRE DSAIRE DAAUGUGÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ
LLEE MARIAMARIAGEGE
ETET LLAA FFAMILLE AMILLE EENN
GGASCOGNEASCOGNE
978-2-8240-0725-0
9HSMIME*aahcfa+Même auteur, même éditeur
Grammaire élémentaire
de la langue gasconne.
Lou Bartèr / Lou Bartè.
Tous droits de traduction de reproduction
et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Éric Chaplain
Pour la présente édition :
© EDR/ÉDITIONS DES RÉGIONALISMES ™ — 2012/2016
EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 CRESSÉ
ISBN 978.2.8240.0725.0
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous
laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois
des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra
d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
2CÉSAIRE DAUGÉ
LE MARIAGE
ET LA FAMILLE
EN GASCOGNE
D’APRÈS LES PROVERBES
ET LES CHANSONS
ER
(TOME I )

34PRÉFACE
os vieilles coutumes provinciales disparaissent un peu partout
avec la langue elle-même. Le cri d’alarme a vainement retenti. Tout
Nsemble conspirer contre elles depuis un demi siècle. Beaucoup
s’en réjouissent bien à tort. Le parisianisme, l’exode vers la Grande Ville
priment tout.
Sur certaines lèvres narquoises, l’épithéte de Provincial prend des allures
satiriques presque méprisantes. Le Provincial est le retardataire, le simple
d’esprit, le naïf à courte vue qui n’a jamais quitté le foyer, qui ignore les
coulisses du théâtre, qui jargonne comme les terriens ses aïeux, qui ouvre
de grands yeux étonnés devant les progrès de la civilisation moderne.
Chose amusante ! Certains Bordelais, Toulousains et Marseillais — pour
ne parler que des Parisiens du Midi, — se moquent volontiers des ruraux
de leurs contrées, comme si Bordeaux, Toulouse et Marseille n’étaient pas la
Province. Il est vrai que si Paris avait la Cannebière, il serait un petit Marseille,
troun de l’air ! et que la Garonne n’a pas voulu !.. dit une chanson fameuse. A
leur tour, ces Bordelais, Toulousains ou Marseillais, subissent le même sort,
et se voient dédaigneusement traités de provinciaux, lorsqu’ils se mêlent
d’affronter Paris et de lui offrir leur curiosité, leur industrie ou leur talent.
De plus en plus on paraît se persuader que Paris a seul droit d’existence
et de préséance. Seul, il consacré le talent et distribue la gloire. Cependant
que serait Paris sans la Province ? Une ville qui s’étiolerait d’elle-même et
mourrait de sa belle mort. Car Paris, le débilitant par excellence, n’existe
et ne se maintient que grâce à l’apport incessant des provinciaux, surtout
depuis que l’on a voulu en faire le cerveau de la France et de l’Humanité.
La Province est la réserve dans laquelle la Capitale, qui absorbe tout, puise
une jeunesse toujours nouvelle en lui empruntant ses écrivains, ses penseurs,
ses artistes et ses hommes d’Etat.
D’ailleurs Paris, seul moule d’où doit sortir toute pensée, toute idée,
toute vie, toute gloire, quelle monotonie désespérante, quelle fastidieuse
perspective ! Rien n’est triste comme l’uniformité. Boileau l’a proclamé pour
le genre littéraire ; cela est vrai de tous les genres.
La Province dédaignée, méprisée, systématiquement annihilée dans ses
mœurs, son langage, ses traditions ancestrales, mais c’est un crime contre
nature. On renonce à la liberté pour se jeter dans la tyrannie.
La France peut être considérée comme un vaste et riche verger, où se
développent des arbres de toute essence et de toute variété. La sève n’est
pas la même pour chaque essence d’arbres, qui demande un sol approprié et
des conditions climatériques favorables. Telle espèce, qui prospère et produit
des fruits délicieux en livrant aux baisers d’un soleil ardent sa chevelure
luxuriante, végètera et ne produira aucun fruit savoureux sous les froides
brumes des régions septentrionales. Ainsi en est-il des diverses Provinces. La
sève Gasconne n’est pas la sève Bourguignonne, Normande ou Bretonne. La
sève Provençale n’a rien de commun avec la froideur légèrement compassée
des esprits du Nord.
5Que l’on n’achève pas de détruire ce qui reste de nos vieilles Provinces.
Qu’on les rétablisse plutôt en quelque manière, sans méconnaître les
exigences des temps modernes, et qu’on permette à la sève de se manifester,
de fleurir et de donner des fruits, suivant la race et le sol sur lequel cette
race s’est victorieusement affirmée pendant des siècles. Que l’on permette
à un Gascon d’être quelqu’un et quelque chose en Gascogne, à un Provençal
d’être quelqu’un et quelque chose en Provence, sans recourir à la
consécration de Paris. Que l’on facilite l’essor de la race, en limitant de nouveau
sa sphère d’action régionale sans limiter l’esprit français, depuis longtemps
commun à toutes les Provinces, et l’on ne verra plus les diverses régions
dépérir, s’étioler, se dépeupler par l’afflux incessant et égoïste de chaque
individualité vers Paris, la Grande Ville, où l’on ne saura pas fonder un foyer,
où l’on sera souvent un découragé, toujours un déraciné. C’est là un des
côtés qui nous paraissent devoir être envisagés par ceux qui ont à cœur de
combattre la dépopulation de la France.
Il nous a semblé qu’une étude sur Le Mariage et la Famille en Gascogne,
d’après les Proverbes et les Chansons, mettrait en lumière la personnalité
originale de notre Province. Nous avons peu insisté sur les Chansons,
qui relèvent généralement du fonds de Littérature populaire commun à
tous les peuples. Nous avons surtout utilisé les Proverbes, qui nous sont
familiers depuis notre enfance, ou que nous avons recueillis sur les lèvres
du peuple. Les Proverbes sont à la fois la sagesse et la psychologie d’une
race ou d’une nation. Moins la langue est écrite, c’est-à-dire moins elle est
cultivée, travaillée, épurée et mise à point par les littérateurs, les savants,
les philosophes, plus elle se condense en formules brèves, formant comme
les articles non numérotés d’un code qui régit cette race par tradition et
lui imprime son empreinte. Ces formules proverbiales deviennent comme
un moule social auquel personne n’échappe. Une race qui pense ainsi est
une race qui vit fortement.
Jusqu’à l’heure, le Folk-lore gascon s’était contenté de publier, ça et
là, plutôt timidement, certains chants du jour des noces, ou d’ébaucher
(1)
. Nous avons cru que
certaines coutumes se rattachant à ce grand jour
la question du Mariage et de la Famille méritait une étude plus sérieuse,
plus approfondie, et que les Proverbes, si nombreux dans toute la région
gasconne, méthodiquement classés et présentés, pourraient nous révéler
une psychologie presque insoupçonnée. La Société de Borda n’a pas hésité à
accepter notre travail dans son Bulletin. Plusieurs lecteurs, des plus qualifiés,
ne nous ont pas caché leur satisfaction : l’étude était piquante et nouvelle.
Nous les remercions vivement de leur bienveillant accueil et nous livrons
au public ce qui tout d’abord n’était destiné qu’à une élite, comme le sont
généralement les membres d’une Société savante.
Notre travail aidera-t-il à la restauration provinciale que tant d’esprits,
1. Bladé, Chansons populaires. T. I Poesies noubiauos. Cénac-Moncaut, passim. Cuzacq.
La Naissance, le Mariage, le Décès, dans le Sud-Ouest de la France. Paris, Champion, 199
p. 1902. De Laporterie (Joseph). Une noce de paysans. Paul Duffard. L’Armagnac Noir.
e
Foix. Poésie populaire landaise. 2 édition. Aire, Labrouche imprimeur 1902, in-4° de 78
pages. Trébucq. La chanson populaire et la vie rurale des Pyrénées à la Vendée. Féret,
Bordeaux, 2 vol. in-4°, 1912. J.-B. Laborde. Coutumes et chansons de noces dans la vallée
6amis du passé et soucieux de l’avenir, appellent de tout cœur ? Nous le
désirons. En tout cas, il plaidera la cause du régionalisme dans la grande
Patrie. Il démontrera, par des preuves évidentes, que la vieille Gascogne a
possédé une vitalité qui lui était propre. Ses mœurs, ses usages, sa
mentalité, se sont figés dans des Proverbes qui sont encore sur toutes les lèvres
et dont la formule n’a pas changé depuis des siècles, formant comme une
littérature parlée, qui se transmet de génération en génération et fixe le
génie particulier de la race.
Beaucoup de ces Proverbes sont piquants, pittoresques, originaux,
particuliers à la langue gasconne soit par l’image évoquée, soit par l’expression qui
sent le terroir. Notre seul mérite aura été de les grouper par ordre d’idées,
et, pour ainsi dire, de les codifier. Quelques-uns d’entre eux exhalent une
saveur à laquelle d’autres langues plus policées se seraient peut-être refusées :
cela prouve simplement qu’il ne faut pas mépriser les dialectes provinciaux,
qui ne sont pas tous des patois, et auxquels il n’a souvent manqué qu’une
occasion pour devenir une langue belle, large de souffle, élégante, imagée,
harmonieuse.
Le lecteur nous pardonnera certaines expressions... très expressives : nous
en avons limité le nombre. Mais le Gascon n’aime pas les voies détournées
pour exprimer la vérité proverbiale. Il va droit au but, frappant d’estoc et
de taille, faisant flèche de tout bois. Sa finesse vit d’images réelles et non
d’abstractions plus ou moins savantes ou délicates. Ne pas lui conserver
son allure eut été trahir le génie même de la langue. Tout ce que pourront
dire les délicats et les raffinés, c’est que nos ancêtres avaient un rude bon
sens et un bon sens un peu rude.
Nous aurions pu donner plus d’étendue à notre travail : la matière est loin
de faire défaut et les variantes existent à l’indéfini. Pour les divers travaux
de la terre, les saisons, les récoltes, le temps, le jeu, la chasse, etc., nos
ancêtres avaient condensé en formules lapidaires et heureuses les sagaces
observations d’une longue et fructueuse expérience. Mais il faut savoir se
borner. Nos Gascons décocheraient peut-être à notre livre le trait mordant
de Cante de l’Anuyè ou Chanson de l’ennui

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