Le monde des AA
77 pages
Français

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Description

Comment expliquer que, malgré l’augmentation du nombre de regroupements anonymes, l’incidence des problèmes de dépendance continue à croître ? Peut-on parler de succès ? Quels sont les acteurs, les idées et les dynamiques qui permettent la construction sociale du discours des AA ? Existe-t-il d’autres options à ce mode de gestion des problèmes sociaux liés aux dépendances qui ne considèrent pas leurs membres comme des personnes souffrant de perte de contrôle sur une base permanente ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mars 2011
Nombre de lectures 1
EAN13 9782760529069
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AMNON JACOB SUISSA
Table des matières
Couverture
Titre
Table des matières
Copyright
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 - HISTOIRE DES AA
1.1. LE PASSÉ ÉCLAIRE LE PRÉSENT
1.2. LES AA : UNE RÉVOLUTION CULTURELLE
CHAPITRE 2 - LE FER DE LANCE DE LA MALADIE DES AA
2.1. LA PERTE DE CONTRÔLE ET L’ABSTINENCE
2.2. LES AA ET LE MYTHE FONDATEUR
2.3. CRITIQUE DE L’IDÉOLOGIE DES AA : UN RELAIS DANS LA MÉDICALISATION DES DÉPENDANCES
CHAPITRE 3 - LA PRATIQUE DES AA
3.1. UNE « RÉUNION TYPE » DES AA
3.2. LES 12 ÉTAPES ET LES 12 TRADITIONS
3.3. LES POINTS FORTS DU MOUVEMENT
3.4. CRITIQUE DE LA PRATIQUE : QUE SONT LES AA POUR VOUS ?
3.5. COMMENT ÉPOUSER L’IDENTITÉ DE L’ALCOOLIQUE SOBRE
CHAPITRE 4 - LES AA : UN MOUVEMENT RELIGIEUX ?
4.1. DIEU, SOLIDARITÉ SOCIALE ET ANONYMAT
4.2. LES AA : ENTRE COERCITION ET RELIGION
CHAPITRE 5 - QUELQUES RÉSULTATS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE SUR LES AA
5.1. LES ÉTUDES DE EMRICK ET AL. ET DE TONIGAN ET AL.
5.2. LE PROJET MATCH
5.3. L’ÉTUDE DE WALSH ET AL. (1991)
5.4. L’ÉTUDE DE OUIMETTE ET AL. (1997)
5.5. L’ÉTUDE DE SUIRE ET BOTHWELL (2006)
5.6. QU’EST-CE QU’UNE DÉPENDANCE ?
CHAPITRE 6 - PRATIQUES ALTERNATIVES AUX AA
6.1. PEUT-ON CONTRÔLER SA CONSOMMATION ?
6.2. DE L’IMPORTANCE D’INCLURE LES LIENS SOCIAUX ET FAMILIAUX EN INTERVENTION
6.3. VERS LE DÉVELOPPEMENT DU POUVOIR D’AGIR : PISTES POUR L’INTERVENANT SOCIAL
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
L’analyse des problèmes sociaux est encore aujourd’hui au cœurde la formation de plusieurs disciplines en sciences humaines,notamment en sociologie et en travail social. Les milieux francophones ont manifesté depuis quelques années un intérêt croissantpour l’analyse des problèmes sociaux, qui présentent maintenantdes visages variables compte tenu des mutations des valeurs, destransformations du rôle de l’État, de la précarité de l’emploi et duphénomène de mondialisation. Partant, il devenait impératif derendre compte, dans une perspective résolument multidisciplinaire,des nouvelles approches théoriques et méthodologiques dansl’analyse des problèmes sociaux ainsi que des diverses modalitésd’intervention de l’action sociale, de l’action législative et de l’actioninstitutionnelle à l’égard de ces problèmes.

La collection « Problèmes sociaux et interventions sociales »veut précisément témoigner de ce renouveau en permettant la diffusion de travaux sur divers problèmes sociaux. Pour ce faire, elle viseun large public comprenant tant les étudiants, les formateurs et lesintervenants que les responsables administratifs et politiques.

La collection PSIS des Presses de l’Université du Québec aété fondée en 2001 par Henri Dorvil, de l’École de travail social del’Université du Québec à Montréal, et Robert Mayer, de l’École deservice social de l’Université de Montréal.
PRESSES DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450
Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418-657-4399 • Télécopieur : 418-657-2096
Courriel : puq@puq.ca • Internet : www.puq.ca
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
et Bibliothèque et Archives Canada

Suissa, Jacob
Le monde des AA : alcooliques, gamblers, narcomanes--
(Collection Problèmes sociaux & interventions sociales ; 44)
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-2-7605-2464-4
1. Alcooliques anonymes. 2. Groupes d’entraide. 3. Dépendants, Services aux.
4. Alcooliques anonymes - Histoire. 5. Dépendance (Psychologie). I. Titre.
II. Collection : Collection Problèmes sociaux & interventions sociales ; 44.
HV5278. S94 2009 616.86'106 C2009-942056-2

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada
par l’entremise du Programme d’aide au développement
de l’industrie de l’édition (PADIE) pour nos activités d’édition.
La publication de cet ouvrage a été rendue possible
grâce à l’aide financière de la Société de développement
des entreprises culturelles (SODEC).

Intérieur
Mise en pages : P RESSES DE L ’U NIVERSITÉ DU Q UÉBEC

Couverture
Conception : R ICHARD H ODGSON

1  2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2009 9 8 7 6 5 4 3 2  1
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2009 Presses de l’Université du Québec
Dépôt légal – 4 e trimestre 2009
Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada
Imprimé au Canada
AVANT-PROPOS



« Bonjour je m’appelle François, je suis alcoolique, gambler , dépressif, hyperactif, vulgaire, outremangeur, obèse, endetté anonyme et je suis malade. » Cette présentation des membres au groupe, largement répandue dans les réunions des mouvements d’entraide anonymes, illustre déjà, jusqu’à un certain point, l’identification au statut de malade d’une part, et la marche à suivre pour les personnes aux prises avec les dépendances, d’autre part. Une fois le processus de l’étiquetage déclenché et accolé avec succès, le membre anonyme devra généralement adhérer à la construction graduelle d’une identité de malade, souvent à vie. Plus, en Amérique du Nord, épouser le statut de malade sur une base permanente, loin d’être un débat d’ordre sémantique, exerce une influence considérable dans l’interprétation de ce que sont les dépendances ainsi que les moyens d’intervention et de traitements à privilégier. Dans la mesure où les AA contribuent directement à valider ce statut et à en augmenter le niveau d’acceptation sociale, ce mouvement est un acteur central dans la validation de la condition de malade, voire dans la multiplication des espaces de « maladisation ».

Depuis le premier regroupement des Alcooliques anonymes en 1935, le nombre d’adhérents a augmenté de manière exponentielle pour atteindre des sommets en Amérique du Nord et dans le monde. Si en 1935 il n’y avait que les deux pionniers des AA, soit William Wilson et Robert Smith, en 1976, le nombre estimé des membres s’élevait à plus d’un million dans 110 pays pour doubler en 1995 à plus de deux millions (Alcoholics Anonymous, 1976 ; Mäkela et al ., 1996). Aujourd’hui, un dernier sondage effectué aux États-Unis et au Canada auprès de 8 000 membres en 2007, nous apprend que le nombre de regroupements offerts dans le monde s’élève à 116 773 et celui des membres à près de trois millions (< www.aa.org >, 2007, Membership Survey). Selon cette même source, le membre typique aux États-Unis a en moyenne 47 ans avec une proportion de 67% d’hommes et de 33 % de femmes. En ce qui a trait à l’origine raciale, 85,1% sont de race blanche, 5,7% sont des Afro-Américains, 4,8% des Hispaniques, 1,6 % des Autochtones et 2,8 % proviennent d’origines diverses.

Cette tendance à la hausse se confirme également avec les nouvelles dépendances telles que les jeux de hasard et d’argent. À titre d’exemple, le mouvement des Gamblers anonymes réussit à inclure annuellement dans ses programmes de réhabilitation deux fois plus de personnes que l’ensemble des gamblers qui s’adressent aux hôpitaux, cliniques et pratiques privées. Ce succès populaire évident peut s’expliquer, d’une part, par la multiplication impressionnante des espaces de jeu, l’isolement social et familial dans lequel sont confinés des milliers de personnes souffrant de dépendance et, d’autre part, par l’apport d’une certaine solidarité humaine et sociale que propose ce mouvement.

En ce qui a trait aux professionnels œuvrant dans le champ des dépendances, une majorité d’entre eux provient également du mouvement anonyme (Peele, 2004 ; Castellani, 2000 ; Peele, Bufe et Brodsky, 2000, Ragge, 1998). Déjà en 1987, et selon les sondages effectués auprès des membres aux États-Unis, plus de 60% des professionnels travaillant dans les centres de traitement pour alcooliques étaient issus des AA (Bradley, 1988, p. 193 ; AA Word Services, 1987).

Quand nous examinons l’application grandissante de cette idéologie et de ses principes philosophiques à plusieurs comportements sociaux considérés comme des maladies : joueurs invétérés, divorcés et séparés (ANO-SEP), dépressifs, acheteurs compulsifs, dépendants affectifs ou amoureux, enfants adultes d’alcooliques, drogués, schizophrènes, outreman

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