Le mythe du "surdoué"
222 pages
Français

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Le mythe du "surdoué" , livre ebook

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222 pages
Français

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Description

J'ai 33 ans et je viens de découvrir avec stupeur que je suis surdouée. Je ne le soupçonnais même pas. Avant, être supérieurement intelligent signifiait que tout nous réussissait. Ce livre décrit certaines caractéristiques propres aux surdoués, notamment les difficultés existentielles auxquelles ils peuvent être confrontés. Un surdoué n'est pas un génie, au sens où tout le monde l'entend. Il serait plus exact de parler d'intelligence divergente que de supériorité. Un témoignage éclairant sur une situation plus complexe à vivre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2017
Nombre de lectures 37
EAN13 9782140034275
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre


Valérie Da Silva







LE MYTHE DU « SURDOUÉ »

Libérons les potentiels
Copyright























© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-78663-6
Exergue

« Combien de rires, combien de larmes
Combien d’années de malheur faut-il
Pour que mon cœur s’enflamme ?
Pour enfin ne plus avoir peur
Explose mon cœur, explose mon âme
Rester dans le noir des heures
Pour enfin ne plus avoir peur »
Pour ne plus avoir peur
Lilian Renaud
Préambule
J’ai 33 ans et trois mois, et je viens de découvrir avec stupeur que je suis « surdouée ». Je possède une intelligence dite « supérieure », et je ne le savais pas. Je ne le soupçonnais même pas et ne l’aurais peut-être jamais soupçonné si ma sœur ne m’avait offert un jour un livre bien précis intitulé Intelligent, trop intelligent ? de Carlos Tinoco.
Avant cela, être supérieurement intelligent signifiait pour moi que tout devait vous réussir dans la vie, que celle-ci ne devait être remplie que de solutions et de réponses, alors que la mienne était pleine d’incompréhension, de questions et d’émotions déstabilisantes. Avant cela, je pensais qu’un tel être était forcément confirmé par le milieu scolaire d’une manière ou d’une autre.
Ce livre m’a fait clairement comprendre que je me fourvoyais. Il décrit certaines caractéristiques propres aux « surdoués », notamment les difficultés existentielles auxquelles ils peuvent se trouver confronter. J’en ai eu les larmes aux yeux, à plusieurs reprises. Au-delà d’une critique ou d’une adhésion absolue aux principes et concepts formulés par l’auteur, je me suis reconnue au travers de ces lignes. J’ai senti une évidente similarité entre mon parcours de vie, ma nature et la description de cet individu défini comme « surdoué » au cœur de cet ouvrage. J’ai reconnu des situations, des troubles, des propos auxquels j’ai été et je suis toujours confrontée dans la vie. J’en étais fébrile, persuadée que c’était bien de moi et de ma vie dont il s’agissait, même si j’étais convaincue simultanément de ne pas avoir l’intelligence « supérieure » qui semblait aller de pair avec cette personnalité, en raison des préjugés sociaux qui m’habitaient alors, de mon humilité peut-être, et du manque d’estime qui me taraude parfois.
Pour en avoir le cœur net, j’ai rencontré une neuropsychologue de ma région recommandée par l’AFEP (association française pour les enfants précoces) dès le mois suivant. Une professionnelle qui a pour habitude de faire passer des tests de QI (quotient intellectuel) aux adultes comme aux enfants. Je lui confiais mon sentiment assez paradoxal d’avoir le profil d’un « surdoué », mais pas l’intellect. Elle m’a affirmé de suite que l’un ne pouvait aller sans l’autre. Tant pis, me suis-je dit, un coup d’épée dans l’eau. Encore une fois, ce que je prenais pour un semblant de réalité n’était qu’une simple fiction née de mon imagination fertile. J’ai cependant réalisé ce test, et il s’est avéré, à ma grande surprise, concluant dans le sens d’un haut potentiel.
Quelque part, ce livre m’a ouvert les yeux et libéré l’âme. Un « surdoué » n’est pas forcément un génie au sens où tout le monde l’entend. Ce terme de nos jours reste extrêmement stéréotypé : tout connaître, exceller aux examens, découvrir ou inventer des choses extraordinaires, être un leader dans tous les domaines… Tout cela est si loin de la réalité ! Les « surdoués » possèdent seulement une structure psychologique particulière, une façon de réfléchir et de penser complètement différente de ce que notre société considère comme une norme, un quelque chose de dissemblable leur permettant l’évolution de leur potentiel à divers degrés et dans divers domaines. Il y a tant de nuances… autant que d’êtres humains. Des intelligences supérieures, moyennes, fortes à très fortes jusqu’aux prodiges, aux génies. Il serait plus exact, pour tout individu, quel qu’il soit, de parler d’intelligences divergentes que de supériorité ou d’infériorité selon un comparateur qui ne peut tout bonnement être qu’erroné. Toucher le plus grand nombre, tout ramener à une moyenne… Ne peut-on aller au-delà de cette vision apocryphe de nos jours ?
Beaucoup de ces « surdoués » se sentent seulement différents, pas supérieurs, mais différents, un peu comme les super héros des séries télévisées qui ne se sentent jamais à leur place, toujours incompris, étouffés, desservis par leur différence et qui préfèrent la plupart du temps ne pas exposer celle-ci à la lumière, ne laisser que très rarement apparaître leur éclair de génie ou leur talent. Ceux qui ne sont pas si éloignés que cela de la norme, mais qui ne sont pas non plus des prodiges pour autant. Ceux qui n’ont pas été décelés par leur famille et l’Éducation nationale et qui se sont élevés seuls tant bien que mal. Ceux qui vivent en étant ignorés ou ignorant leur condition. Ceux qui ne se sentent bien dans aucun des deux mondes classifiés par nos représentations sociologiques étriquées : la norme ou le hors-norme. Je ne faisais pas partie des intellectuels, des têtes pensantes de ma génération. Je ne me démarquais pas par une quelconque performance, par une qualité spécifique. Comment aurais-je pu imaginer que j’étais plus que ce que je croyais ? Je pensais que mes sentiments et mes pensées étaient partagés par tous et qu’il fallait faire avec. J’étais juste plus capricieuse, plus pénible, souvent plus critique et insatisfaite. J’avais simplement plus de mal à faire comme tout le monde, plus de mal à vivre selon les coutumes en vigueur. Et si j’avais du mal à vivre ainsi, c’était qu’après tout, certains devaient être plus écorchés que d’autres par la vie, plus sensibles, plus fragiles, qu’ils avaient certainement tendance à faire les mauvais choix. Aujourd’hui, je me rends compte que l’histoire, mon histoire ne s’est pas déroulée tout à fait comme je le croyais…
Mythe du « Surdoué » Explose mon âme…
Chapitre I À l’origine…
Les premières bribes de mémoire très claires et conscientes qui me reviennent remontent à mes cinq ans, lorsque j’importunais ma mère sans cesse parce que je savais avec certitude que je voulais être majorette, que je me sentais faite pour cela. Je me revois, tapant sur les dossiers marron de notre vieille 204 blanche, trépignant d’impatience à l’arrière du véhicule pour exprimer cette irrépressible envie, alors que ma sœur pleurait à côté parce qu’elle ne souhaitait plus pratiquer cette discipline.
En retrouvant dans les albums photographiques de mon grand-père maternel, des photos de ma sœur en plein spectacle de rue, j’ai pu constater que ce désir crevait littéralement les yeux. Je ne la quittais du regard sur aucune photo. Je me tenais au plus près d’elle, et je la scrutais si intensément. J’aurai tout donné pour être à sa place, indubitablement. Tout au fond de moi, c’était indéfinissable : une évidence, une confiance absolue en mes capacités. J’étais attirée et je savais avec certitude que j’étais faite pour cela, que je saurais le faire et que je devais le faire.
Ma mère a fini par se renseigner devant mon insistance et ma persévérance, et l’on a exceptionnellement accepté de me prendre dans ce club avant l’âge révolu. J’ai appartenu à cette association durant seize ans, passant par tous les échelons : minirettes, capitaine des minirettes, majorette, monitrice des majorettes. La plus jeune qu’il n’y avait jamais eu à ces fonctions jusque-là, au point que j’entraîne et forme à 14 ans seulement de jeunes femmes de 25 ans. Et je ne m’étais pas trompée, cela a été une des aventures les plus passionnantes de ma vie, une activité, une passion sans lesquelles ma vie aurait été complètement différente. La danse, dès

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