Le patrimoine culturel immatériel et numérique
212 pages
Français

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Le patrimoine culturel immatériel et numérique , livre ebook

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Description

Le patrimoine culturel immatériel, couvert par la Convention de l'UNESCO de 2003, est par définition un patrimoine vivant, nourri par les communautés qui le portent. Aujourd'hui, le numérique, notamment le web, ouvre des perspectives prometteuses pour sauvegarder et valoriser ce patrimoine. Comment les nouvelles applications numériques peuvent-elles dialoguer avec les démarches d'inventaire conduites au niveau institutionnel ? Comment protéger les droits des communautés dans le cadre de l'enregistrement et de la publication sur Internet de leurs éléments patrimoniaux ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2017
Nombre de lectures 27
EAN13 9782140025587
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction deMARTA SEVERO et SÉVERINE CACHAT
PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL ET NUMÉRIQUE
Patrimoine culturel immatériel et numérique Transmission, participation, enjeux
Collection « Humanités numériques » dirigée par Julien Longhi Les humanités numériques connaissent un développement croissant, et deviennent un centre d’intérêt de plus en plus important et partagé (par les chercheurs, mais aussi les institutions, les politiques publiques, les professionnels de l’éducation, etc.). Mais derrière cette dénomination, force est de constater qu’une pluralité d’objets, de pratiques, de méthodes, et d’objectifs, peuvent s’incarner. L’objectif de cette collection « Humanités Numériques », est de proposer un espace capable de se saisir des problématiques et travaux actuels sur le renouvellement des humanités via le numérique, des dispositifs techniques vis-à-vis de la transmission et la circulation des connaissances, des différentes appréhensions du numérique, ou encore de l’accès aux savoirs au regard de la médiation symbolique, sémiotique, et technologique des nouveaux médias et supports. Elle est donc un lieu de production de savoirs transversal des stricts champs disciplinaires académiques, et s’intéresse aux sciences du langage, à l'information-communication, à la sociologie, aux sciences politiques, à l'informatique, aux sciences de l’éducation, à la philosophie, à l’anthropologie, etc... avec pour dénominateur commun le croisement des humanités et du numérique. La collection encourage donc la publication de monographies, d’essais, d’ouvrages collectifs, d’actes de journées ou de colloques, qui donneront à voir des recherches ou pratiques originales dans l’appréhension des objets culturels, textuels, politiques, sociaux, en lien avec leur appréhension, diffusion, réception, numérique. Déjà parus Xavier-Laurent SALVADOR,XML pour les linguistes, 2016. Agata JACKIEWICZ,Études sur les discours évaluatifs et d’opinion, 2016.
Sous la direction de Marta Severo et Séverine Cachat Patrimoine culturel immatériel et numérique
Transmission, participation, enjeux
Du même auteur Marta Severo et Alberto Romele, Traces numériques et territoires, Presses des mines, 2015 Séverine Cachat,Mozambique Réunion. Esclavages, mémoire et patrimoines dans l’océan Indien, Sépia, 2008. Cet ouvrage a été réalisé avec le soutien du Centre français du patrimoine culturel immatériel - Maison des cultures du monde et de la direction générale des patrimoines du ministère de la Culture et de la Communication.
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr ISBN : 978-2-343-10654-0 EAN : 9782343106540
SOMMAIREAvant-propos ..................................................................................... 7Marta Severo Première partie. Transmission, valorisation, médiation ................. 13 Pour un humanisme numérique ....................................................... 15 Milad Doueihi Le numérique au secours du patrimoine culturel immatériel ? .......... 31 Hugues Sicard Réseaux numériques du patrimoine culturel immatériel en France.......................................................................................... 41 Marta Severo et Francesca Cominelli Enjeux et spécificités de la médiation numérique ........................... 59 Jean-Pierre Dalbéra, Sylvaine Leblond Martin et Renan Mouren Deuxième partie. Enjeux éthiques et juridiques .............................. 81 A-t-on le droit de réutiliser les données culturelles publiques ? ....................................................................................... 83 Anne-Laure Stérin Enjeux et pratiques éthiques pour la diffusion des archives orales dans une phonothèque de recherche...................................... 91 Véronique Ginouvès YouTube and Intangible Cultural Heritage: Disseminating Community Expressions within a Commercial Platform .............. 109 Sheenagh PietrobrunoLe patrimoine culturel immatériel pour aider à penser le patrimoine nativement numérique ............................................. 131 Valérie Schafer, Francesca Musiani et Marguerite Borelli
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Troisième partie. Participation : retours d’expérience ................. 145 Le projet « PciLab » pour la valorisation numérique de l’Inventaire français du PCI........................................................... 147 Jean-Jacques Castéret et Mélanie Larché Valoriser des archives en ligne à l’aide des outils développés par Google ?................................................................................... 163 Nolwenn Blanchard The i-Treasures project: capturing the intangible through Information and Communication Technologies ............................ 169 Francesca Dagnino et Francesca Pozzi Inventorying intangible heritage: the approach in Scotland .......... 183 Alison McCleery et Alistair McCleery From first footing to faeries: an inventory of Scotland’s living culture.................................................................................. 199 Joanne Orr et Sara Thomas Liste des auteurs ............................................................................ 207
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AVANT-PROPOSMarta Severo, Université de Paris Ouest Nanterre La Défense, Dicen-IDF Le patrimoine culturel immatériel (PCI), protégé par la 1 convention de l’Unesco de 2003 , est par définition un patrimoine vivant, nourri par les communautés qui le portent et qui continuent de le recréer. Préserver ce patrimoine implique la mise en place d’approches adaptées, participatives et décentralisées, pour assurer à ces communautés de pratique la capacité de continuer à vivre et à reproduire leurs activités culturelles. Par conséquent, l’un des principaux défis soulevés par cette convention est la nécessité de proposer de nouveaux outils de sauvegarde et de valorisation du patrimoine permettant de transcrire des cultures orales en respectant leur nature dynamique et participative. Dans ce sens, le numérique – et notamment le web 2.0 – ouvre des perspectives prometteuses pour préserver le PCI en respectant la spécificité de ce patrimoine. En effet, ces outils offrent non seulement la possibilité de recueillir différentes traductions d’un élément culturel dans un espace unique d’expression (en respectant la nature participative des éléments patrimoniaux), mais aussi l’opportunité de laisser les transcriptions ouvertes à une nouvelle évolution (en respectant la nature vivante du PCI). Grâce à leur structure ouverte et partagée, les plateformes numériques devraient contribuer à résoudre deux problèmes majeurs en matière de sauvegarde : la contrainte d’une organisation top-down qui est traditionnellement celle des institutions du patrimoine, et les risques de simplification ou de « fossilisation » liés à la documentation et à l’archivage. Ces dernières années, les applications basées sur la numérisation d’objets culturels (monuments, collections de musées, documents, etc.) sont devenues très populaires. Des expériences ont également 2 été mises en œuvre dans le champ du PCI, comme i-Treasures , le 3 4 projet coréen ichpedia.org ou écossais ichscotland.org . Cependant, 1 http://www.unesco.org/culture/ich/fr/convention. 2 http://i-treasures.eu/. 3 http://www.ichpedia.org/. 4 http://ichscotland.org/.
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la rencontre entre le numérique et le patrimoine immatériel n’est pas simple pour autant. Comment le numérique peut-il intervenir dans les démarches de valorisation d’un patrimoine en respectant sa nature participative et vivante ? Comment ces nouvelles applications peuvent-elles dialoguer avec les démarches d’inventaire conduites au niveau institutionnel ? Comment protéger les droits des communautés dans le cadre de l’enregistrement et de la publication sur Internet de leurs éléments patrimoniaux ? En considérant l’urgence de ces questions, le Centre français du patrimoine culturel immatériel (CFPCI) a décidé d’organiser deux journées d’étude sur le thème du PCI et du numérique les 8 et 9 septembre 2015 à Vitré. Les travaux de ces deux jours sont réunis dans cet ouvrage qui reprend l’organisation en trois parties de la conférence autour de trois thématiques principales. La première partie est dédiée aux enjeux théoriques concernant la transmission, la valorisation et la médiation du patrimoine immatériel à travers le numérique. Milad Doueihi y reprend sa définition de l’« humanisme numérique » et se concentre sur les relations entre ce concept et ceux de « matériel » et d’« immatériel ». En particulier, l’auteur montre comment le numérique est caractérisé par une nouvelle forme de matérialité. Ensuite, Hugues Sicard présente les interconnexions entre la convention de 2003 et les nouvelles technologies du point de vue de l’Unesco. Les deux chapitres suivants de cette première partie entrent au cœur du sujet en interrogeant les usages du numérique des acteurs du PCI. D’une part, le texte de Marta Severo et Francesca Cominelli attire l’attention sur les enjeux de participation. D’autre part, celui de Jean-Pierre Dalbéra, Sylvaine Leblond Martin et Renan Mouren privilégie une approche des dynamiques de médiation rendues possibles par le numérique, notamment dans le champ musical. La deuxième partie interroge les enjeux éthiques et juridiques liés à l’emploi des nouvelles technologies pour la sauvegarde et la valorisation du PCI. En effet, ces dernières années, plusieurs questions liées aux droits des communautés de pratique ont été soulevées. La protection de ces droits devient encore plus complexe avec l’entrée en scène du numérique, qui alimente lui-même de nombreux débats. Dans cet ouvrage, le texte de Anne-Laure Stérin montre très clairement l’impossibilité d’appliquer les catégories de protection juridique aux différents types d’éléments du PCI. En
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même temps, elle relativise le risque juridique lié à un patrimoine qui nécessite d’être diffusé pour garantir sa transmission de génération en génération. En revanche, du point de vue de l’éthique, les questions semblent bien plus délicates et complexes. Véronique Ginouvès propose ainsi son expérience dans la gestion des aspects éthiques dans le cadre de l’archivage et de la diffusion du matériel audiovisuel de la Phonothèque de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme à Aix-en-Provence. Sheenagh Pietrobruno, pour sa part, se concentre sur le cas de la diffusion des vidéos concernant des pratiques du PCI sur YouTube en montrant clairement les risques que cela peut avoir pour les communautés. En conclusion de cette deuxième partie, le texte de Valérie Schafer, Francesca Musiani et Marguerite Borelli propose une relecture novatrice du patrimoine culturel immatériel à travers le concept de patrimoine numérique natif. Dans la troisième et dernière partie, les acteurs du PCI – et les chercheurs travaillant en contact direct avec eux – prennent la parole en présentant des cas concrets où les nouvelles technologies se sont imposées soit comme le support de documentation et d’archivage du patrimoine le plus fiable et le meilleur, soit comme des solutions novatrices pour faciliter l’engagement des communautés dans la définition de leur patrimoine. Quant à l’usage du numérique pour la documentation, Nolwenn Blanchard, chargée de l’audiovisuel et des ressources au CFPCI, revient sur le récent partenariat entre le CFPCI et l’Institut culturel de Google pour numériser en 3D et rendre disponible en ligne une partie des fonds de la Maison des cultures du monde conservés à Vitré. De la même manière, le texte de Francesca Dagnino et Francesca Pozzi décrit les premiers résultats du projet européen i-Treasures qui vise à construire de nouvelles modalités de documentation participative du patrimoine culturel immatériel à travers des solutions technologiques très avancées d’enregistrement des mouvements et des sons. Dans cette partie, on retrouve également les témoignages d’Alison McCleery et Alistair McCleery qui ont lancé en Écosse une des premières expérimentations d’inventaire numérique participatif du PCI. Leur texte est complémentaire de celui de Joanne Orr et Sara Thomas qui s’occupent aujourd’hui de la gestion du Wiki écossais dans le cadre institutionnel deMuseums Galleries Scotland. Le modèle de gestion collaborative a été repris en France avec le projet
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