Le Viol : Un vol identitaire
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Le Viol : Un vol identitaire , livre ebook

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Description

Ce travail tente de donner des clés à celles et ceux qui ont subi cette épreuve, éventuellement leurs proches, pour mieux se comprendre, pour mieux s’appréhender en dehors de tout jugement de valeur ou de morale donc se reconstruire. L'auteur ne prétend pas apporter des réponses, simplement des questionnements et des éléments anatomiques et physiologiques factuels. À chacune, chacun de reconstruire sa réalité physique et émotionnelle...

Informations

Publié par
Date de parution 05 juin 2013
Nombre de lectures 3
EAN13 9782312011059
Langue Français

Extrait

Le Viol : Un vol identitaire

Jean-Marc Tenenhaus
Le Viol : Un vol identitaire
Petit Guide à l’usage des Victimes… mais pas seulement !



LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01105-9
Remerciements
À Mireille pour la relecture attentive de cet ouvrage, pour ses conseils si précieux et toujours pertinents.

Avant-Propos
Ce travail est dédié à toutes les femmes, toutes les personnes qui ont subi des violences sexuelles de par le monde et de par les âges, trop souvent sans jamais pouvoir en parler, voguant en solitaire dans l’océan de leur incompréhension…
J’espère qu’elles trouveront ici une ébauche de réponse à certaines de leurs questions.

Introduction
« Pourquoi n’avez-vous pas dit non avant ? »
– Une psychologue – {1}
Au-delà de l’agression physique et/ou morale, avec toutes ses conséquences, ses blessures et ses cicatrices, le Viol est aussi un vol d’identité, d’humanité. La personne violée se trouve de facto ravalé au rang d’objet, de sex-toy vivant (plus de 90 % des personnes violées sont des femmes, 96 % des agresseurs des hommes).
Sacralisé, rituel, guerrier {2} , barbare, ethnique, léthal, pédophile, collectif, organisé, en réunion, impulsif, conjugal, le viol est protéiforme, complexe, de ce fait difficile à analyser tant il semble répondre à des motivations d’agressions différentes. Bien que l’usage ne considère que son aspect physique, le viol peut aussi être psychologique, moral ou sociétal. On viole une idée de la même manière que l’on viole un homme ou une femme.
Le viol : 4 lettres qui résonnent…
Le viol : un concentré de violence, qui en devient l’essence même, la racine étymologique. Rattaché selon les auteurs à la racine latine vis (la force) ou via (la voie), le terme n’apparaît dans les dictionnaires qu’à partir du XVII ème siècle {3} .
Est-ce à dire que le Viol n’existait pas auparavant ? Certes non, puisque le Code Hammurabi (Babylone – 1750 av. J. C.) fait déjà la distinction entre viol et adultère ; que le 10ème Commandement « Tu ne convoiteras ni la femme, ni la maison, ni rien de ce qui appartient à ton prochain » interdit le viol. Seul le regard de la société sur l’acte a changé. Ce qui était puni, c’est l’atteinte à la propriété, à l’appartenance, à la virginité ; en aucun cas l’atteinte à l’intégrité physique et morale de la victime.
Et aujourd’hui encore, que sanctionne-t-on exactement ? L’atteinte corporelle et psychologique d’un individu (femme, homme, enfant) ou bien l’atteinte à l’image sociale et sociétale de l’être humain ? L’atteinte à son identité ?
Y a-t-il véritablement victimisation de l’agressé (e) (c’est-à-dire reconnaissance de sa qualité de victime) ?
La réponse est-elle si évidente qu’il n’y ait besoin de poser la question ?
Le Viol au féminin et le Viol au masculin provoquent des atteintes identitaires sociales, sociétales différentes. L’analyse présentée dans les chapitres V et VI concerne uniquement les victimes féminines.
E N F RANCE LE V IOL CONCERNE {4} :



– 1 Femme sur 10.
– 1 Homme sur 60.
– 75 000 personnes par an {5} .

L’A GRESSEUR :
– 34 % Conjoint, Partenaire, Ami.
– 25 % Autre personne connue.
– 19 % Inconnu.
Définition
Comment définir le viol ?
« Rapport sexuel imposé à quelqu’un par la violence, obtenu par la contrainte, qui constitue pénalement un crime. » ? {6}
« Fait par toute personne de commettre un acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, menace ou surprise. » {7} ?
Certes, mais pas seulement. Toutes les sociétés ne condamnent pas le viol, que les définitions pénales sont différentes selon les pays. Ces définitions demeurent restrictives malgré leur apparente ouverture.
Un viol peut se définir comme l’utilisation d’autrui, de quelque manière que ce soit afin d’obtenir son propre plaisir, sa propre jouissance sous la contrainte physique, morale, psychologique, sociologique avec ou sans expression physique violente, avec ou sans pénétration ou attouchement.
Le principe même du viol est une atteinte à l’intégrité physique s’accompagnant du vol, voire de la destruction de l’identité de l’autre dans le but d’en retirer une jouissance personnelle physique et/ou psychologique par tout moyen possible.
Un viol, c’est la rencontre de deux personnes : l’une, en quête d’identité, qui vole celle de l’autre pour se rassurer, pour la rendre semblable à elle-même.
Détruire l’autre, mais pas seulement, l’avilir aussi. Martyriser son corps, mais aussi son âme. On viole une personnalité de la même façon que l’on viole un corps. C’est d’ailleurs, par exemple, le but du viol-torture, prélude à un interrogatoire.
Dans le cadre de l’agression sexuelle d’une femme par un ou plusieurs hommes, les séquelles psychologiques sont au moins aussi importantes et durables dans le temps que les cicatrices physiques, voire davantage.
Lorsqu’il s’agit d’un homme qui a été violé, le silence est encore plus profond, plus opaque {8} , d’où un manque de données permettant une analyse des problèmes rencontrés (22 à 25 % des détenus subissent un viol en prison ; une étude de 1987 estime à près de 3 % le nombre d’hommes violés dans la population générale) {9} .


CONTRAINTE SEXUELLE = VIOL !

Première Atteinte : Le Choix du Corps
« Si tu parles, je te tue »
– Un agresseur – {10}
Tout d’abord, considérons le rôle de « l’instinct de survie », cette programmation biologique qui permet à notre corps notre partie animale de survivre et de s’adapter quasi instantanément dans presque toutes les circonstances. Dans une période de l’humanité où l’on privilégie la corticalité et la spiritualité, ce rappel à l’ordre impulsif et incontrôlable de notre animalité dérange, perturbe.
Pourtant, comment penser pouvoir lutter du haut de nos quelques décades d’âge physique contre une programmation cellulaire multi–millénaire ?
N’oublions pas : la Vie n’a pu exister sans instinct de survie, et ce, depuis environ 4,5 milliards d’années. La Vie n’a d’autre objectif que de continuer à vivre, quel qu’en soit le moyen. {11}
La définition même d’un organisme vivant comprend cette notion de Survie ainsi que celle de Reproduction à l’identique. Pour qu’une particule de Vie ait traversé les âges, dès les origines il a fallu qu’elle surmonte les dangers présents autour d’elle, qu’elle se reproduise, faute de quoi elle aurait disparu de l’arbre du vivant, de notre connaissance.
À ses origines, la Vie est représentée par des assemblages de protéines, sorte de proto-virus. La transmission de la Vie se fait par Reproduction, c’est-à-dire le Un donne Deux. Le proto-virus sert de modèle, de moule pour lui-même. La Reproduction consiste à capter dans le milieu extérieur environnant les éléments nécessaires à la copie. C’est une forme de Prédation, soit passive (les éléments sont captés au gré des contacts de manière aléatoire d’abord, de manière intentionnelle par le mouvement ensuite), soit active (il y a destruction intentionnelle d’un complexe pour capter les éléments de base nécessaires).
L’espèce humaine répond à la Procréation, c’est-à-dire au Deux donne Un, plus exactement au Deux donne Trois : deux entités, chacune ayant une personnalité distincte, donne naissance à une troisième entité, différente de ses géniteurs. La prédation biologique est organisée, complexe, mais perdure tant dans le choix du partenaire que dans le mécanisme biologique de la construction fœtale.
Complexifiée au niveau comportemental et social, la recherche d’un partenaire sexuel reste une prédation inhibée en partie par les codes sociaux, culturels et cultuels (avec, par exemple, l’essor de l’amour courtois et la carte du tendre). La prédation, quant à elle, implique de fait l’existence d’un prédateur et d’une proie.

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