Les Fang aux XIXe et XXe siècles
206 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Les Fang aux XIXe et XXe siècles , livre ebook

-

206 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'historiographie gabonaise se base sur une histoire évènementielle, avec pour épicentre le rôle des conquérants européens venus apporter la "civilisation" à des peuples "anhistoriques". Cet ouvrage prend le contrepied de cette approche. Il aborde l'histoire fondée sur les phénomènes imperceptibles s'inscrivant dans la longue durée comme la sociabilité, la mentalité et la mémoire chez les Fang du Gabon.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 77
EAN13 9782296804128
Langue Français
Poids de l'ouvrage 14 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES FANG
AUX XIX e ET XX e SIÈCLES
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanado.fr

ISBN : 978-2-296-54462-8
EAN : 9782296544628

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Dieudonné M EYO - ME -N KOGHE


LES FANG
AUX XIX e ET XX e SIÈCLES

Aspects de l’histoire socioculturelle du Gabon
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Mohamed Lamine. GAKOU, Quelles perspectives pour l’Afrique ?, 2011.
Olivier LOMPO, Burkina Faso. Pour une nouvelle planification territoriale et environnementale, 2011.
Hamidou MAGASSA, Une autre face de Ségou. Anthropologie du patronat malien, 2011.
Mohamed Lemine Ould Meymoun, La Mauritanie entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire, 2011.
Marc Adoux PAPE, Les conflits identitaires en « Afrique francophone », 2011.
Claudine-Augée ANGOUE, L’indifférence scientifique envers La recherche en sciences sociales au Gabon de Jean Ferdinand Mbah, 2011.
B. Y. DIALLO, La Guinée, un demi-siècle de politique, 1945-2008, 2011.
Ousseini DIALLO, Oui, le développement est possible en Afrique, 2011.
Walter Gérard AMEDZRO ST-HILAIRE, PhD,
Gouvernance et politiques industrielles. Des défis aux stratégies des Télécoms d’État africains, 2011.
Toavina RALAMBOMAHAY, Madagascar dans une crise interminable, 2011.
Badara DIOUBATE, Bonne gouvernance et problématique de la dette en Afrique. Le cas de la Guinée, 2011.
Komi DJADE, L’économie informelle en Afrique subsaharienne, 2011.
I NTRODUCTION GENERALE
La manière dont l’histoire du Gabon continue à être menée semble aller à l’encontre de l’évolution de la discipline. Une approche des programmes en vigueur au département d’Histoire et Archéologie de la Faculté de Lettres et Sciences Humaines de l’Université Omar Bongo et de l’Ecole Normale Supérieure de Libreville laisse entrevoir des enseignements quelques peu éloignés de l’évolution de la discipline qui s’est considérablement dilatée depuis quelques années notamment au sein de certaines institutions universitaires françaises, italiennes et allemandes. Force est donc de regretter l’absence de cette mise en conformité avec l’évolution des pratiques laissant penser au fait que les historiens du Gabon feraient de l’histoire avec un décalage de plusieurs décennies, c’est-à-dire, à retardement, avec des méthodes et des outils surannés. Un regard sur quelques travaux de maîtrise laisse pourtant entrevoir qu’ils portent, en partie, sur l’histoire sociale et parfois culturelle, mais semblent menés sans recul épistémique nécessaire, ce qui fait que ni leurs auteurs, ni leurs directeurs, ne savent finalement pas à quels courants les rattacher. Les discussions avec des étudiants de DEA « Histoire des sociétés et civilisations africaines » de l’UOB font apparaître une méconnaissance des expressions comme histoire des mentalités, anthropologie historique, histoire culturelle, histoire de la mémoire, des identités, ce qui fait de ces jeunes en phase de préparer une thèse de doctorat, des professionnels de l’histoire qui n’en connaissent que les notions préliminaires comme les grandes périodes : histoire ancienne, médiévale, moderne et contemporaine ou encore des notions largement dépassées comme précoloniale et coloniale… Or, si l’histoire n’est pas seulement le récit de ce qui s’est passé autrefois, contrairement à l’assertion de Meyo Bibang (cf. Aperçu historique du Gabon ), la situation en vigueur dans les institutions d’enseignement supérieure où est enseignée l’histoire, est préoccupante. Pourtant l’histoire, comme le soutenaient déjà les tenants des Annales, notamment Febvre et Bloch, englobe le vécu humain. Autrement dit, tout ce qui concerne et touche l’homme est historisable. C’est la raison pour laquelle la position des collègues soutenant que le sujet pourtant éminemment historique intitulé : Le Lycée Léon Mba : contribution à la formation de la future élite du Gabon de 1954 à nos jours {1} ne relèverait pas de l’histoire, est surprenante. Notre étonnement devant une position aussi rétrograde provenant d’un historien en 2008 est grand. Il en est de même d’une réunion de validation des sujets au cours de laquelle un autre collègue, non moins éminent, affirmait qu’un sujet d’histoire se situant dans les années 90 ne peut être considéré comme relevant de l’histoire, oubliant que, depuis quelques décennies, l’IHTP {2} avait réalisé des progrès importants tendant à faire accepter la notion d’histoire immédiate. La « maison histoire » du Gabon mérite d’être revisitée sans fanfares ni trompettes. En effet, des assertions tendant à contester l’historicité d’un sujet comme celui consacré au Lycée national Léon Mba qui est l’un des plus vieux établissements secondaires de la capitale, même s’il a subi une évolution au niveau des noms, ne devraient plus avoir cours dans nos officines. Certains collègues apparaissent ainsi un peu comme naviguant à contre-courant de l’évolution, et, pire encore, comme faisant de l’obstruction à ceux qui souhaitent adapter nos pratiques, nos objets, nos méthodes à la dilatation de la discipline qui a investi de nouveaux champs et territoires. Dans le cas du lycée Léon Mba, un historien peut parfaitement s’intéresser aux élites qui y ont été formées, pour en réaliser une prosopographie {3} . Ensuite, les programmes en vigueur dans cet établissement ont subi une nécessaire évolution. Il est donc possible de s’interroger sur leur portée. Enfin, on peut voir l’évolution des effectifs, des enseignants, des personnels administratifs, des proviseurs… autour desquels il est loisible de réaliser des biographies. Dire que tout cela ne relève pas de l’histoire, tient de la méconnaissance de la discipline. D’où la nécessité de la définir une nouvelle fois ici pour en apprécier les évolutions et circonvolutions.
L’histoire ne saurait donc être un simple récit des événements passés, comme le suggérait Frédérique Meyo Bibang ; mais elle concerne tout ce qui touche l’homme. Et à ce propos, Charland, dans ses Pérégrinations intellectuelles, affirmait, lors de son séminaire de didactique, qu’elle est simplement « l’ensemble des démarches vérifiables suivies par les chercheurs pour interpréter l’enchaînement des phénomènes sociaux à partir de leurs traces » (2000). Cette définition, quoique assez révolutionnaire, arrime encore la discipline aux seules traces finalement écrites, oubliant, par conséquent, la dimension de l’oralité dont le Professeur Metegue N’nah {4} , à la suite des Annales , a élaboré une théorie originale qu’il a désignée par le mot « oralistique ». C’est dire que l’histoire serait finalement la vie dans la mesure où elle prend en compte les contours de celle-ci, c’est-à-dire notre naissance, notre vie, notre mort, nos passions, nos amours, notre travail, nos loisirs, notre mentalité, notre alimentation, notre psyché, notre mariage, notre baptême, notre scolarité, en fait, la vie humaine dans ses manifestations et célébrations, dans la joie ou la tristesse. C’est Loungou Mouelé qui, déjà, corroborait cette assertion, quand il affirmait, dans ses cours d’histoire à l’Université Omar Bongo, que l’histoire serait finalement la vie. Mais pas seulement la nôtre, mais aussi celle de nos ancêtres, de notre société, de notre système politique, des interactions hommes/systèmes, hommes/structures, hommes/femmes… Ce sont à la fois, les phénomènes perceptibles et imperceptibles comme les odeurs, le bruit, l’amour, les passions, les haines, la mentalité, la sociabilité… Il n’y a qu’à mesurer l’annexion de nouveaux territoires par les Annales pour mesurer la dilation subie par la discipline ce qui a permis à l’histoire de préserver sa situation de carrefour des sciences sociales. Il y a ainsi plusieurs histoires. On parle alors d’histoire anthropologique, d’histoire démographique ou démographie historique, d’histoire des mentalités, d’histoire culturelle, d’histoire de la mémoire, de l’identité, de l’histoire immédiate, de l’imaginaire, des marginaux…, en veut-on encore ? Notre discipline a, fort à propos, annexé de nouveaux territoires et nous nous devons d’apprendre à nos étudiants les méthodes, les outils et les sources pouvant permettre de les aborder.
S’agissant maintenant du territoire du Gabon, l’ancienne colonie française de l’Afrique Equatoriale, a toujours été considérée comme une zone de sous-peuplement. Gilles Sautter {5} , dans sa thèse, a révélé cette géographie de sous-peuplement caract&

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents