Les féministes belges et les luttes pour l égalité politique et économique (1914-1968)
159 pages
Français

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Les féministes belges et les luttes pour l'égalité politique et économique (1914-1968) , livre ebook

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Description

Alors que l’histoire des femmes est relativement bien implantée en Belgique, il n’existe encore aucune étude qui envisage l’ensemble des mouvements féministes dans leur rapport à la société civile et politique. L’époque choisie s’étend de 1918 à 1968. En effet des pans entiers de l’activité féministe de l’entre-deux-guerres aux années 1960 demeurent largement méconnus.

Le contexte a ici toute son importance : le féminisme d’entre-deux-guerres est en effet confronté à la mise en place de nouveaux processus d’intervention de l’État et aux conséquences des politiques natalistes menées par tous les gouvernements. Or ces tendances sont en totale contradiction avec l’implication des femmes dans l’espace public, avec leur accès à de nouvelles filières professionnelles, avec leur arrivée plus nombreuse dans l’enseignement secondaire et même supérieur. Longtemps, on a cru qu’en signalant l’accès des femmes au suffrage en 1948, on avait tout dit ; pour beaucoup, ces années seraient caractérisées par un mouvement féministe en léthargie, alors qu’en réalité il engrange des succès et mène des combats fondamentaux.

L’ouvrage privilégie une approche thématique des revendications féministes et offre un focus sur les avancés dans la sphère publique (pour l’essentiel la question du droit à la citoyenneté économique et politique). À terme les éléments dégagés éclairent les processus de construction des citoyennetés civile, politique et sociale des femmes. Notre étude si elle se situe sur le plan national, envisage conjointement l’impact de l’international sur l’évolution du féminisme belge.

Au terme, l’ouvrage permet de mieux comprendre le processus d’inclusion des femmes dans la société belge et éclaire sur les mécanismes de démocratisation de celle-ci par l’intégration de ses citoyennes.

Catherine Jacques est docteure en histoire de l’Université d’Angers et de l’Université libre de Bruxelles (2007-2008). Elle est depuis 2009 collaboratrice scientifique à l’ULB auprès du Centre d’histoire du droit et d’anthropologie juridique.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782803103430
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES FÉMINISTES BELGES ET LES LUTTES POUR L'ÉGALITÉ POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE (1918-1968)
Catherine Jacques
Les féministes belges et les luttes pour l’égalité politique et économique (1918-1968)
Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques
Académie royale de Belgique
Académie royale de Belgique
rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique
www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique
ISBN : 978-2-8031-0343-0

© 2013, Académie royale de Belgique
Mémoire de la Classe des Lettres, Collection in-8°, IV e Série, tome III, N° 2089
Diffusion
Académie royale de Belgique
www.academie-editions.be
Crédits
Photo de couverture : Montage, Académie royale de Belgique.
Conception et réalisation : Grégory Van Aelbrouck, Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
L'Aurore - Editions numériques
rue de Verlaine, 12 - 4537 Seraing-le-Château (Belgique)
contact@laurore.net
www.laurore.net

Informations concernant la version numérique
ISBN 978-2-87569-031-9

A propos
L’Aurore est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.
Liste des abréviations
AG: Assemblée générale
AGR : Archives générales du royaume
AISF : Association internationale pour le suffrage des femmes
AP : Annales parlementaires
ASF : Société belge pour l’amélioration du sort de la femme
AVB : Archives de la Ville de Bruxelles
BIT : Bureau international du travail
BN : Biographie nationale
BR : Bibliothèque royale Albert I er (Bruxelles)
Bull. : Bulletin
C. : Carhif (Centre d’archives pour l’histoire des femmes)
Carcob : Centre d’archives du parti communiste de Belgique
CGT : Confédération générale du travail
CIF : Conseil international des femmes
CISC : Confédération internationale des syndicats chrétiens
CMF : Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme
CMP : Conseil mondial de la Paix
CNAF : Comité national d’action féminine (socialiste)
CNFB : Conseil national des femmes belges
CS : Commission syndicale
CSC : Confédération des syndicats chrétiens
CVP : Christelijke Volkspartij
DH : Droit humain (obédience du-)
Doc. parl. : Documents parlementaires
EOS : É cole Ouvrière Supérieure (socialiste)
F. : Fonds
FBFU : Fédération belge des femmes universitaires
FBFDU : Fédération belge des femmes diplômées
FDIF : Fédération démocratique internationale des femmes
FGTB : Fédération générale du travail de Belgique
FIS : Fédération internationale des syndicats
FIT : Fédération internationale des travailleuses
FN : Fabrique nationale (d’armes à Herstal)
FS : Femmes socialistes
FNFL : Fédération nationale des femmes libérales
FPS : Femmes prévoyantes socialistes
GBAF : Groupement belge pour l’affranchissement de la femme
GBPO : Groupement belge de la Porte Ouverte
IEV : Instutut Emile Vandervelde
INR : Institut national de radiodiffusion
JOCF : Jeunesses ouvrières chrétiennes féminines
KAV : Kristelijke Arbeiders Vrouwenbeweging
KULeuven : Katholieke Universiteit Leuven
LBDF : Ligue belge du droit des femmes
LIFPL : Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté
LLF : Léonie La Fontaine
LOCF : Ligues ouvrières chrétiennes féminines
M. : Mundaneum (Mons)
MB: Moniteur belge
Mss : Manuscrit
NWP : National Women Party
ODI : Open Door International
OIT : Organisation internationale du travail
ONU : Organisation des Nations-Unies
PC(B) : Parti communiste de Belgique
POB : Parti ouvrier belge
PSC : Parti social chrétien
RBHC : Revue belge d’histoire contemporaine
RBPH : Revue belge de philologie et d’histoire
RFP : Rassemblement des femmes pour la paix
RUG : Rijksuniversiteit Gent
RUP : Rassemblement universel pour la paix
SDN : Société des Nations
SU : Suffrage universel
UCL : Université catholique de Louvain
UDBP : Union belge pour la défense de la paix
ULB : Université libre de Bruxelles
UFB : Union des femmes de Belgique
YWCA : Young Women’s Christian Association
Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier et exprimer toute ma gratitude à mes deux directrices de thèse Christine Bard de l’Université d’Angers et tout particulièrement à É liane Gubin de l’Université libre de Bruxelles dont j’ai eu la chance de recevoir non seulement son enseignement mais aussi son amitié. Je ne puis qu’associer Jean Puissant à ces remerciements pour ses remarques affutées et son attention.
Mes pensées et ma reconnaissance vont aussi à Régine Beauthier et Jean-Pierre Nandrin trop tôt disparus qui m’ont toujours épaulée et encouragée tant par leur amitié que par leur intelligence.
Merci aussi à Claudine Marissal, Barbara Truffin pour leurs conseils et amitiés. J’adresse également toute ma reconnaissance à toutes les personnes qui m’ont accueillie avec compétence et gentillesse dans les nombreux centres d’archives et bibliothèques et tout particulièrement à mon ancienne collègue Els Flour.
Toute ma gratitude va également à tous ceux qui m’ont soutenue dans cette longue route qui a conduit à la publication d’une partie de ma thèse de doctorat : Anne Carton, Xavier Demeuse, Laurence Jacques, Alain Jacques, Alberte Herremans, Chantal Bassem, Jacques Baré, Sylvie Colart, Catherine Flandre, Sylvie Lefebvre, Nathalie Uyttendaele et Leonore Niels rencontrée dans un coin reculé du nord de l’Europe.
Enfin, rien de tout ceci n’aurait jamais abouti sans le soutien de Christophe et le bonheur stimulant apporté par Alice et Simon.
Introduction
L’histoire de l’émancipation féminine et plus encore du féminisme − son expression politique − demeure largement absente de l’histoire générale de la Belgique. Or en occultant un pan entier de son évolution sociale et du rôle joué par le féminisme dans la démocratisation progressive de la société au XX e siècle, cette histoire risque d’être incompréhensible. Cet ouvrage montre comment le féminisme, bien que minoritaire, a pu influencer la société de son temps, comment, en s’articulant aux autres courants politiques et idéologiques, il est parvenu à diffuser ses idées. Grâce à un repérage des vecteurs, des relais et des rouages par lesquels le féminisme s’est exprimé dans des groupes, des partis politiques, des mouvements de femmes et des institutions, on mesurera et observera ses mécanismes d’intégration dans l’espace public 1 .
L’hypothèse de départ est double. Elle postule d’une part que le féminisme est un moteur et un ferment de changement de la société belge, infiniment plus important et plus complexe que ne le laisse supposer sa force numérique. D’autre part, qu’aucune démocratisation ne peut se concrétiser pleinement sans cette prise de conscience féministe et sa structuration en mouvement revendicatif. Actrices de l’histoire, les féministes sont des protagonistes de la modernité. Encore faut-il définir la place qu’elles ont occupée dans une société qui leur était hostile et comment elles ont pu, de petite avant-garde, se muer en composante politique, sociale et économique du pays.
L’acquisition de droits égaux pour les deux sexes, au plan économique et civil, puis politique, constitue les deux pans majeurs des luttes féministes de l’entre-deux-guerres aux années 1960. Les revendications sont intimement liées et la manière dont les différents groupes féministes en ont perçu l’urgence et détermine la forme et l’organisation de leur champ revendicatif. Les luttes féministes pour obtenir l’égalité économique et politique sont analysées dans ce volume ; en revanche l’égalité civile ne sera abordée qu’au détour de certains combats, sans pouvoir être traitée de manière exhaustive 2 .
Les limites chronologiques de cette étude sont strictement délimitées, de la fin de la Première Guerre mondiale (1918) à l’année 1968, considérée comme l’aboutissement du féminisme réformiste. Le bilan en est d’ailleurs présenté par les associations fémini

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