Les femmes-martyres dans le monde arabe : Liban, Palestine & Irak
319 pages
Français

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Les femmes-martyres dans le monde arabe : Liban, Palestine & Irak , livre ebook

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Description

L'intention de cet ouvrage est de montrer comment et pourquoi des femmes ont opté pour cette stratégie du martyre, de voir quelle place elles occupent dans cet engagement tout en veillant à bien différencier les situations selon un contexte propre à chacune des trois zones. L'auteure tend à montrer que la guerre est de loin le processus qui affecte le plus durablement le tissu social, les femmes étant, d'une manière ou d'une autre, les premières touchées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2013
Nombre de lectures 7
EAN13 9782336332659
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-68275-4
Titre
Comprendre le Moyen-Orient
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud
Ohvanesse G. EKINDJIAN, Edesse, Joyau chrétien aux confins arméno-syriens , 2013.
Firouzeh NAHAVANDI, L’Iran dans le monde , 2013.
Aline KORBAN, L’évolution idéologique du Hezbollah , 2013.
Samy DORLIAN, La mouvance zaydite dans le Yémen contemporain , 2013.
Gamâl AL-BANNA, L’islam, la liberté, la laïcité et le crime de la Tribu des "Il nous a été rapporté", 2013.
Daniel CLAIRVAUX, Iran : la contre-révolution islamique, 2013.
Naïm STIFAN ATEEK, Le cri d’un chrétien palestinien pour la réconciliation. Pour une théologie palestinienne de la libération , 2013.
Céline LEBRUN, Julien SALINGUE (dir.), Israël, un État d’apartheid ? Enjeux juridiques et politiques , 2013.
Pierre GUILLOSSOU, La Palestine contemporaine, des Ottomans aux Israéliens , 2013.
Mohammad AL SUBAIE, L’idéologie de l’islamisme radical . La nouvelle génération des intellectuels islamistes, 2012.
Didier LEROY, Hezbollah, la résilience islamique au Liban , 2012.
Hassan Diab EL HARAKÉ, République islamique d’Iran : quel pouvoir pour le peuple ? , 2012.
Alice POULLEAU, À Damas sous les bombes, Journal d’une Française pendant la révolte syrienne (1924-1926), 2012.
Malkom KASP, La République islamique et les heures sombres de l’Iran , 2012.
Simon VALADOU, La Jordanie et la paix avec Israël , 2012.
Dominique LE NEN, De Gaza à Jénine, Au cœur de la Palestine , 2012.
Estelle BRACK, Systèmes bancaires et financiers des pays arabes. Vers un modèle commun ? , 2012.
Philippe CONTE, Afghanistan, guerre lointaine ? , 2011.
Samson N’Tadadjèl KAGMATCHE, Etudes comparatives entre les lamassu et les chérubins bibliques , 2011.
Ali AOUATTAH, Pensée et idéologie arabes. Figures, courants et thèmes au XXe siècle , 2011.
Vivi KEFALA, L’évolution du Liban, les facteurs déterminants , 2011.
R. PORTEILLA, J. FONTAINE, P. ICARD, A. LARCENEUX (dir.), Quel État pour quelle Palestine ?, 2011.
Dédicace
Je dédie ce travail à ma famille
ainsi qu’à M. A. Sbaiti
REMERCIEMENTS
J’adresse toute ma reconnaissance ainsi que mes plus vifs remerciements à mon directeur de thèse, le professeur Farhad KHOSROKHAVAR, qui a accepté de me diriger dans ce travail de doctorat, m’a accordé sa confiance et qui n’a eu de cesse de me prodiguer ses conseils qui ont été précieux.

Je tiens à remercier le Professeur Jean-Paul CHAGNOLLAUD, directeur de la Collection « Comprendre le Moyen-Orient », qui n’a pas hésité à publier mon travail.

Je remercie toutes les personnes qui ont accepté de m’accorder un entretien.

Je remercie Marc HOUDAYER & Stéphanie RENAULT, Corinne MACCOTTA, Annie-Mireille PERRIER & Florence CHAMAILLARD, ainsi que Mme MABIALA et M. MADELAINE pour leur soutien.
PREFACE
Les femmes-martyres dans le monde arabe : Liban, Palestine et Irak de Carole André-Dessornes

Carole André présente un ouvrage qui reprend l’essentiel d’une thèse sur les femmes martyres qu’elle a soutenue à l’EHESS en 2013. Ce travail s’articule sur l’explication socio-anthropologique de l’action des femmes martyres dans trois pays, le Liban, la Palestine et l’Irak. Le choix implique le renoncement à traiter des cas tchéchène, tamoul, mais aussi kurde. Quoi qu’il en soit, les opérations martyres qui se déroulent au Moyen-Orient ont un point focal, l’occupation : que ce soit l’occupation israélienne (le Liban pendant la période 1978-2000, la Palestine, de même, et en Irak, celle des Etats-Unis ou de l’Angleterre, mais aussi, le développement, dans ce dernier pays, des formes de jihadisme transnational, affilié à Al Qaeda.
Le travail sur le Liban présente un intérêt épistémologique plus important parce que l’essentiel de l’enquête de terrain a été mené dans ce pays.
Nous apprenons en quoi l’occupation israélienne de 1978 à 2000 a créé les conditions du développement des opérations martyres où progressivement les femmes ont joué un rôle ; comment ces opérations étaient pendant plusieurs années menées par des partis séculiers (entre autres, le parti communiste), sans rapport direct avec l’islam ; comment le religieux s’est petit à petit incrusté dans le paysage à partir du Hezbollah sous l’influence iranienne sans que le martyre demeure son exclusivité… On peut même penser que les martyres-femmes ont pu plus aisément convaincre les organisations politiques de la nécessité de leur engagement dans la mort sacrée en raison même de leur sécularisme. Toutefois, si elles parviennent à s’impliquer dans ces opérations, c’est que l’initiative vient primordialement de leur côté, et non de la part des hommes. La révolte masculine contre l’occupation devient aussi féminine lorsque les femmes sont dans des familles et dans des environnements où elles peuvent participer plus ou moins directement à l’univers masculin et ses activités (l’une des femmes interviewées parle de cette implication dans le maniement des armes, ce qui laisse supposer l’accès à ce type d’entraînement, d’habitude réservé uniquement aux hommes). D’ailleurs, c’est le premier pas (la première femme-martyre) qui est le plus dur à franchir, les autres suivant avec plus d’aisance le modèle ainsi érigé, comme cela a été le cas de Dalal Mughrabi qui inspirera bien d’autres. Dans ces cas, la composante nationaliste du martyre est évidente et bien mise en relief par Carole André-Dessornes, la dimension féminine étant aussi présente comme d’abord l’expression d’une stratégie (il est plus difficile de détecter des femmes-martyres que des hommes par les forces de l’occupation, en raison de la prégnance de l’image non-violente de la femme), mais en même temps, comme la conséquence de l’affirmation de soi d’une subjectivité féminine qui s’insurge contre l’occupation, au nom même de sa souveraineté. Ce faisant, elle construit en filigrane la parité avec les hommes : si on peut accéder dans la mort sacrée au statut du sujet souverain, dans la vie aussi on doit pouvoir bénéficier de ce privilège. On peut dire que les martyres-femmes ont tenté de jouer, en plus de leur rôle de combattantes pour la cause nationale - que ce soit au Liban ou en Palestine - un peu le même rôle qu’ont joué les femmes ouvrières pendant la Première Guerre mondiale où elles ont fait l’expérience de l’autonomie par le salaire. Seulement le prix du sang est ici l’équivalent du salaire dans le cas des femmes travailleuses. Des hommes, responsables politiques, prennent conscience, à partir de ces opérations, de la place de la femme dans l’espace public, au travail, mais aussi au politique, comme le dit Ali Fayyad, du Hezbollah, rapporté par André-Dessornes. Si les partis séculiers reconnaissent, sincèrement ou non, l’égalité des sexes, corroborée par l’engagement féminin dans les opérations-martyres, du côté des islamistes, le problème est beaucoup plus complexe. Mais ces opérations brisent le confinement de la femme dans l’espace privé, que les hommes islamistes le veuillent ou pas. Une certaine dose de féminisme est indéniable comme ingrédient de ces opérations (si on se fait tuer pour une cause collective, ce « privilège » n’est plus l’apanage des hommes et sur ce plan, les femmes s’égalisent avec eux).
L’opération martyre exige souvent une clandestinité impliquant l’ignorance des personnes les plus proches au sujet de l’engagement de la femme. Carole décrit comment une femme martyre dissimule ce fait à son père, ce qui implique l’assomption d’une décision qui va très au-delà de l’autorité patriarcale, engendrant chez elle un sentiment de culpabilité qu’elle exprime bien dans sa lettre d’adieu à ses parents. Il s’agit d’un type d’affirmation de soi qui se passe de l’autorisation du pater familias et s’inscrit dans les ressorts d’une subjectivité qui réclame pour soi un statut d’autonomie et de souveraineté dans une décision qui implique sa mort.
La mort des femmes martyres peut devenir aussi une revendication de la part des autres femmes, pour la parité avec les hommes, si ce n’est sur le court terme, à tout le moins sur le long terme. On peut certes évoquer la situation de crise. Une fois celle-ci passée, le patriarcat peut reprendre le dessus. D’ailleurs, juste après l’opération, dans le cas de Sanaa décrite par Carole André-Dessornes, des rumeurs ont circulé qu’elle avait été enceinte et qu’elle avait voulu sauver la face par la mort sacrée. Cela revient à réinscrire la femme-martyre dans le reg

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