Les fondements de l arthérapie
200 pages
Français

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Les fondements de l'arthérapie , livre ebook

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Description

La psychothérapie qui a pour cadre l'atelier d'art est une jeune profession qui a déjà fait ses preuves. Elle invite à réfléchir sur les questions que pose l'expérience fascinante et hétéroclite d'une oeuvre d'art en train de se faire. Les éléments théoriques issus de la psychologie et de la psychanalyse permettent dans cet ouvrage, de comprendre les obstacles qui s'opposent à l'épanouissement de chaque sujet.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2007
Nombre de lectures 106
EAN13 9782336253169
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296045330
EAN : 9782296045330
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Ouvrages du même auteur en français Avant-propos Chapitre I - Arthérapie et art contemporain Chapitre II - La folie idéalisée et le traitement social des malades mentaux Chapitre III - Le «désoeuvrement », symptôme de l’art actuel Chapitre IV - L’incorporation au domaine de l’art des productions archéologiques et ethnologiques Chapitre V - Réponses transitoires à des questions persistantes Chapitre VI - Représentation, image, expression Chapitre VII - Figures de l’inconscient Chapitre VIII - La vision et la vision de la fiction Chapitre IX - L’objet séducteur Chapitre X - Interprétation et transfert d’objet Chapitre XI - La représentation de l’enfant en peinture Chapitre XII - La folie en peinture Chapitre XIII - Variations sur Les bergers d’Arcadie de Nicolas Poussin Chapitre XIV - Un lieu sans nom : le revers du visage Chapitre XV - Autour de l’arbre Chapitre XVI - Gauguin, le corps beau du corbeau Bibliographie citée Notes sur les œuvres d’art citées Santé, Sociétés et Cultures - Collection dirigée par Jean Nadal
Les fondements de l'arthérapie

Sara Pain
Ouvrages du même auteur en français
- & Gladys Jarreau, Sur les traces du sujet, théorie et technique d’une arthérapie, Delachaux et Niestlé, 1991.
- La fonction de l’ignorance, Peter Lang Verlag, Collection Exploration, Bern, 1990.
- Les difficultés d’apprentissage, Diagnostic et traitement, Peter Lang Verlag, Collection Exploration, Bern, 1989.
Avant-propos
Dans La fonction de l’ignorance nous avons traité les processus de production de la pensée à travers la description et l’analyse de quatre structures mentales autonomes (corporelle, organique, cognitive et dramatique ou symbolique) à partir des contributions respectives de la psychobiologie, de la théorie de Jean Piaget et de la psychanalyse. Le corps y a été décrit comme la synthèse de trois élaborations corporelles partiales : la coordination entre sensorialité et motricité, la résonance réciproque des affections intéroceptives et extéroceptives et la réflexion du vécu sur la constitution du moi efficace et du moi imaginaire. Dans cette perspective, le corps tient le rôle triple de lieu d’expérience, de caisse de résonance affective et de présence continue du moi dans le monde. Cela suffisait largement à rendre compte de l’apprentissage. Mais pour élargir le champ de recherches au domaine de la créativité et de la sensibilité, il fallait un autre apport théorique et un autre champ d’observation.
En psychologie, l’activité clinique facilite la détermination des fonctionnements psychiques par la découverte de ce qui inconsciemment leur fait obstacle. De la même façon que les troubles de l’apprentissage sont une situation privilégiée pour étudier les interférences entre la connaissance et le désir, le champ de l’arthérapie constitue un laboratoire idéal pour déceler les articulations entre le corps et la pensée. Tel a été mon objectif en participant à la fondation du Centre d’études et formation en arthérapie (CEFAT) en 1983. Cela m’a donné la possibilité de faire un travail de recherche sur les processus de « créativité chez des sujets sans entraînement artistique préalable et de traiter dans ce champ les questionnements concernant les rapports imbriqués du corps sensible, du corps agissant et du corps pensant. L’élaboration théorique et technique de ce travail dans les ateliers d’arthérapie a été développée dans le livre Sur les traces du sujet , écrit avec Gladys Jarreau, artiste et thérapeute cofondatrice et collègue du CEFAT, à qui je tiens à exprimer ici mon amicale gratitude. Ses capacités de transmission, unies à son enthousiasme et ses aptitudes d’organisation, ont rendu ce parcours possible.
Mais il fallait encore donner des assises plus profondes à l’analyse de l’activité artistique, car sa problématique s’avère irréductible à celle de la connaissance et du désir. L’approche phénoménologique permet d’aborder le champ complexe de l’imaginaire et du corporel que ni la logique ni l’institution symbolique n’épuisent.
Les chapitres de ce livre étant la réécriture de mes cours et conférences, je tiens à exprimer ma reconnaissance à tous ceux qui continuent à me poser des questions et à répondre aux miennes, qui m’ont invité à dire et incité à publier. Mes remerciements vont aussi aux professeurs Fabrice et Marie-Dorothée Rousselot, très patients correcteurs du manuscrit, ainsi qu à mes enfants, Silvia et Mario, pour leur soutien et collaboration inestimables.
S. P.
Chapitre I
Arthérapie et art contemporain

Le sens figuré
La tentative de définir l’arthérapie en donnant une signification à chacun des mots du composé est risquée : la conceptualisation des deux mots s’avère insurmontable, leur synthèse laborieuse et l’addition peu euphonique. Venant de deux champs disparates, cette discipline apparaît comme une espèce bizarre. Pourtant, en analysant son origine double, il est possible de montrer que le mot « arthérapie » convient exactement à une époque historique et à une intention sociale, et que le développement de la discipline dépendra chaque fois des changements respectifs dans le domaine de l’art et dans le domaine de la psychothérapie.
Déjà les difficultés sont grandes pour s’accorder sur une définition de l’art capable d’inclure tous les objets qui réclament ce label. Les critères pour considérer un objet comme étant une oeuvre d’art sont fluctuants, non seulement pour les productions artistiques contemporaines, mais aussi lorsqu’il s’agit d’inclure des productions issues des fouilles archéologiques, du folklore, des techniques sérielles, bref de toute activité façonnant des images.
C’est justement de cet état fluctuant que profite l’arthérapie. Pour l’artistant — appellation du sujet qui suit une thérapie par l’art à la façon dont les psychanalystes utilisent le barbarisme « analysant ». pour indiquer que cette personne n’a pas la passivité d’un patient, ni l’urgence d’un malade, ni les exigences d’un client — c’est plus facile de se rapporter à l’art gestuel ou minimaliste que de faire semblant de faire de l’art classique, démarche impossible sans un effort d’entraînement considérable. Certainement cela ne présuppose pas un jugement de valeur comparatif car. si faire « à la manière » de Miro peut paraître plus facile du point de vue de la technique, c’est parce que cette illusion de facilité a été créée par l’auteur, et de cet acte d’invention nous sommes emprunteurs.
Du côté de la « thérapie » l’embarras est pareil. car la pratique thérapeutique suppose la présence d’un symptôme, d’un comportement à comprendre et à transformer. Ce comportement, vécu comme anomalie, demande à son tour l’existence d’un critère de normalité, toujours discutable. Il y a certainement la souffrance, mais comme Lacan le souligne, elle peut manquer ou encore être elle-même source de plaisir.
Dans l’actualité, le traitement de la maladie mentale ou simplement du malaise psychique se réalise avec la conviction que la pensée humaine travaille à surmonter sa pathologie constitutive : la contradiction entre sa puissance virtuelle et sa dépendance totale par rapport à l’autre et à la réalité. Dans cette situation existentielle de souffrance symbolique, la « normalité » s’impose toujours comme un état arbitraire exigé d’un dehors par rapport auquel le sujet sera plus ou moins adapté. Dans l’état de turbulence sociale contradictoire et critique propre à notre société, chaque sujet doit se prendre en charge pour obtenir un ajustement personnel aux multiples situations, et trouver en lui-même des repères qui l’aident à réfléchir sur sa propre façon de penser et celle des autres. La psychothérapie naît dans un moment historique paradoxal où se conjuguent la perte des repères et la multiplication des possibilités de choix. Elle naît pour donner réponse à la conscience du mal de vivre. L’arthérapie sera une des options techniques pour répondre à cette demande.
La genèse de l’arthérapie se place donc dans la confluence de deux histoires parallèles de la recherche concrète de sens, au moment où, aussi bien l’art que le traitement de la maladie mentale deviennent antidogmatiques, relativistes, multiples, et s’autorisant d’eux-mêmes.

La dimension esthétique
La conception moderne de l’art n’inclut que la dimension esthétique de la production humaine, en écartant d’autres comme l’uti

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