Les "gens de l'air", "jeux" de guérison dans le sud de l'Iran

Aghakhani Nader

Description

L'ouvrage présente un culte rituel de "dé-possession" très populaire pour des communautés qui utilisent ces rites. Elles ont été nommées "les gens de l'air" (Ahlé hava). Lors d'un voyage en Iran, l'auteur a rencontré des guérisseurs (bâbâ) et des personnes possédées par le vent (bâdi), et a participé aux jeux (rituels qui sont appelés bâzi). Il décrit la trajectoire, les modalités, les étapes d'une prise en charge et d'une guérison qui permettent un "changement de l'attitude du sujet à l'égard de sa maladie".

Sujets

• Médecine
• Médecine Générale
• Anthropologie
• Psychologie
• Santé
• Psychanalyse
• Ethnologie
• Civilisation
• Afrique subsaharienne
• Anthropology
• Sociologie, société et politique
• L'Iran en transition
• Social Science
• psychiatrie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 octobre 2014
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782336357423
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Certains soirs de la semaine, des bruits Les « gens de l’air »,
de dohol (percussion) accompagnés de Les « gens de l’air », « jeux » de guérison chants se font entendre, à l’extrême sud
de l’Iran, le long de la mer d’Oman. Cela dans le sud de l’Iran
vient de cérémonies qui sont organisées « jeux » de guérison
pour un bâdi (possédé par le vent) afn de faire descendre son vent et
l’interroger, ou pour toute la communauté des Ahlé hava d’un bâbâ ou
d’une mâmâ, afn d’entretenir leurs vents. dans le sud de l’Iran
Il y a une cinquantaine d’années, Gholam Hossein Saédi, psychiatre
et écrivain iranien, était allé à leur rencontre. Il avait réalisé une
monographie remarquable en invitant la prochaine génération
de chercheurs à la compléter et surtout à analyser ses données et Nader AGHAKHANIproposer une lecture des pratiques et coutumes des « gens de l’air ».
C’est à cela que je me suis attelé. Après avoir lu le livre de mon aîné et
m’être servi du matériel précieux qu’il avait réuni sur cette région, cette
communauté et ses pratiques, je me suis rendu sur les lieux rencontrer
plusieurs bâbâ, fréquenter les bâdi et participer aux jeux (rituels qui
sont appelés bâzi). Finalement j’ai parcouru le trajet d’un possédé, de
Préface d’Olivier DOUVILLEl’intérêt soulevé à la rencontre, de la rencontre énigmatique à l’alliance
thérapeutique, avec son lot d’apaisement et de savoir, de naissance,
d’aventures.
Pour nous, cette thèse fut le temps des premières conclusions tirées
de ces rencontres. Depuis, par oral ou par écrit, ce matériel a voyagé.
Selon le contexte et l’auditoire, je l’ai relue sous différents angles et
découvert de nouvelles pistes de lecture. À cette nouvelle étape de
leur voyage dont je présente une nouvelle mouture, je n’ai pas voulu
en changer les conclusions. Puisque le plus important me paraît
encore : d’une part, comment ces rituels, telle « une métapsychologie
du prendre soin », déplient devant nos yeux la trajectoire ainsi que
les modalités, les étapes d’une prise en charge et d’une guérison. Et,
d’autre part, comment l’intégration d’une « expérience spécifque »
dans un « système de pensée » offre l’occasion d’une « aventure
singulière ». Et à Bandar Lengué ou à Paris, il s’agit, dans la rencontre et
travaillé au corps, de permettre un « changement de l’attitude du sujet
à l’égard de sa maladie ».
Nader Aghakhani est docteur en psychopathologie et travaille depuis quinze
ans dans deux établissements de la Croix-Rouge française : le Passage et la
Garenne. Psychanalyste, membre fondateur de l’association Ravanpajouhan,
par des articles et des traductions il tente de tisser un lien scientifque
(psychanalytique) entre la France et l’Iran. Il est également musicien, se produit
en concert et enseigne le târ (luth persan) depuis de nombreuses années.
ISBN : 978-2-343-03918-3 26 €
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Conception graphique : Ata Ayati
Les « gens de l’air », « jeux » de guérison
Nader AGHAKHANI
dans le sud de l’IranLes « gens de l’air »,
« jeux » de guérison
dans le sud de l’Iran
Une étude d’anthropologie psychanalytique
Aghakhani_final.indd 1 11/09/2014 09:27:02COLLECTION L’IRAN EN TRANSITION
Dirigée par Ata Ayati
Michel MAKINSKY (dir.), L’économie réelle de l’Iran, au-delà des chiffres, 2014.
Emma PEIAMBARI, Éclat de vie. Histoires persanes, 2014.
eFoad SABÉRAN, Nader Chah ou la folie au pouvoir dans l’Iran du XVIII siècle. Préface de
Francis Richard, Postface d’Alain Désoulières, 2013.
Reza MAMDOUHI, L’Iran et le commerce mondial. Préface d’Azadeh Kian, 2013.
Alain BRUNET, Rakhshan Bani Etemad. Une pasionaria iranienne, 2013.
Mohsen MOTTAGHI, La pensée chiite contemporaine à l’épreuve de la Révolution iranienne.
Préface de Farhad Khosrokhavar, 2012.
Alain CHAOULLI, L’avènement des jeunes bassidji de la République islamique d’Iran.
Une étude psychosociologique. Préface de Farhad Khosrokhavar, 2012.
Djamchid ASSADI (dir.), La rente en République islamique d’Iran : Les mésaventures d’une
économie confisquée, 2012.
Alain CHAOULLI, Les Juifs d’Iran à travers leurs musiciens. Préface de Pierre Lafrance,
2012.
Michel MAKINSKY (dir.) L’Iran et les grands acteurs régionaux et globaux. Perceptions et
postures stratégiques réciproques, 2012.
Bijan GHALAMKARIPOUR, L’univers mental des Iraniens : approche sociologique des
proverbes et des maximes persans. Préface de Claude Javeau, 2012.
Mélissa LEVAILLANT, La politique étrangère de l’Inde envers l’Iran. Entre politique de
responsabilité et autonomie stratégique (1993-2010). Préface de Bertrand Badie, 2012.
David RIGOULET-ROZE, L’Iran pluriel. Regards géopolitiques. Préface de François Géré,
2011.
M. A. ORAIZI, L’Iran : un puzzle ?, 2010.
eHassan PIROUZDJOU, L’Iran, au début du XVI siècle. Préface Francis Richard, 2010.
Djamchid ASSADI (dir.) L’Iran sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad. Bilan et
perspectives, 2009.
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Les « gens de l’air »,
« jeux » de guérison
dans le sud de l’Iran
Une étude d’anthropologie psychanalytique
Préface d’Olivier Douville
Aghakhani_final.indd 3 11/09/2014 09:27:02Crédit photo couverture : Nader Aghakhani,
La pièce réservée aux rituels avec des langoutés
© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École Polytechnique ; 75 005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
[e-mail]
ISBN : 978-2-343-03918-3
EAN : 9 782 343 039 183
Aghakhani_final.indd 4 11/09/2014 09:27:02À mes enseignants
À bâbâ Ghollam
et tous mes informateurs
du sud de l’Iran.
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Carte : sud de l’Iran © N. Kasraian, Le Sud.Préface
Sommaire
Préface 9
Préambule ....................................................................... 13
Introduction .................................................................... 19
Chapitre I - La possession...................................................35
Chapitre II - Le vent, un signifant surdéterminé :
le divin et le démoniaque ................................. 47
Chapitre III - Le symbolisme du vent
dans la littérature psychanalytique ................... 93
Chapitre IV - Le sacrifce ............................................... 117
Chapitre V - Le rituel dans le sud de l’Iran ..................... 155
Conclusion  ................................................................... 199
Glossaire ....................................................................... 215
Annexes ........................................................................ 221
Bibliographie ................................................................. 237
Index ............................................................................. 247
Table des matières ......................................................... 253
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Aghakhani_final.indd 8 11/09/2014 09:27:03Préface
Préface
Mes premières rencontres avec Nader Aghakhani datent de
ces moments, que la nostalgie préserve, où il était mon étudiant à
l’Université de Rennes 2. J’y avais été fraîchement promu Maître
de conférences. Là, en la compagnie de Laurent Ottavi mon
collègue d’alors, aujourd’hui mon ami de toujours, nous étions
surpris, charmés aussi, par la qualité des collectes d’information
que ce jeune chercheur, tout à la fois humble et téméraire, avait
su recueillir autour de ces thérapies des « gens de l’air ». Une
thèse vint, il y a de cela dix années. Ce travail d’envergure, que
j’eus la joie de co-diriger, avait l’ambition d’articuler la clinique
psychanalytique et l’anthropologie autour de ces rituels. Soucieux
de restituer à un public de lecteurs et d’auditeurs occidentaux
toute l’extrême fnesse et complexité de tels rites, considérant
pas à pas les motifs de leurs survivances et les architectures
de leurs déroulements, mon ami Nader Aghakahni eut parfois
fort à batailler pour que son travail ne soit pas raboté par la
violence d’une « psychanalyse » orthodoxe qui confondait avec
une assurance confte et inavertie la dimension spirituelle de
l’air (celle du vide médian) avec le réalisme de l’objet pulsionnel
anal (le vent comme « pet », lui disait pour venir tout expliquer la
bouche d’un psychanalyste bien formaté). Il sut, avec humour et
élégance, ne pas s’en laisser conter, et nous livra une thèse d’un
intérêt considérable, que ce présent livre prolonge et radicalise
loin des furia interprétatives.
Aujourd’hui, nous tenons ce livre en main. À plus ou moins
longue échéance, en raison de la richesse de la documentation et de
la solidité de l’appareil théorique, ce travail s’imposera et trouvera
sa place à côté de quelques grands textes anthropologiques qui
savent parler de la transe et de la possession.
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Aghakhani_final.indd 9 11/09/2014 09:27:03Les « gens de l’air », « jeux » de guérison dans le sud de l’Iran
Voyons, plus en détail, ce qu’apporte l’auteur.
Nous sommes en Iran. Haute terre de culture, de mysticisme,
de spéculations sur ce qui fonde et possède le sujet. Ce dernier ne
se façonne pas uniquement par l’addition de pans de son histoire
ou de sa culture, tant il semble que le plus étonnamment riche et
décisif ici soit que l’homme a, comme bien le plus subtil et le plus
intime, un vide, un creux, un manque où peut se loger l’Autre. Le
sujet ne se défnit pas en termes de complétude ou de clôture. Il
héberge en lui ce creux dont il est l’héritier et le responsable, ce
pli de l’âme qui est la source même des élans les plus nets et des
hospitalités les plus vraies. On comprend qu’un tel sujet, si loin de
ce que les doctes psychologies occidentales ont pu élucubrer, n’est
pas un despote, car le despotisme serait pour lui folie, et n’est pas
un champion du « moi fort ». Il est