Les modes d organisation du transfert
272 pages
Français

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Les modes d'organisation du transfert , livre ebook

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Description

Après la disparition de Freud, l'application de la cure analytique aux patients qui présentent des structures non névrotiques a permis de précieuses avancées dans la connaissance des diverses perturbations qui affectent le fonctionnement du psychisme humain. Elle a conduit à porter un autre regard sur cette résistance et ce ressort essentiel de la cure qu'est le transfert et, par conséquent, sur le contre-transfert. Dans cet ouvrage, Jean-Michel Porret en donne une vue comparative.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 86
EAN13 9782296465268
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES MODES D’ORGANISATION
DU TRANSFERT
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55169-5
EAN : 9782296551695

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jean-Michel PORRET


LES MODES D’ORGANISATION
DU TRANSFERT

Transferts névrotiques et non névrotiques
en psychanalyse


L’H armattan
Psychanalyse et Civilisations
Collection dirigée par Jean Nadal

L’histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru, par étayage réciproque à élaborer le concept d’inconscient, à éclairer les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation.
Dans cette perspective, la collection Psychanalyse et Civilisations tend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l’enfermement dans une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique de ses racines les plus profondes.

Dernières parutions

Richard ABIBON, Scène Primitive, 2011.
Marie-Noël GODET, De la réglementation du titre de psychothérapeute. La santé mentale, une affaire d’État, 2011.
M.-L. DIMON, Psychanalyse et empathie, 2011.
Roland BRUNNER, Freud et Rome, 2011.
Renaud DE PORTZAMPARC, La Folie d’Artaud, 2011.
Harry STRŒKEN, Rêves et rêveries, 2010
Madeleine GUIFFES, Lier, délier, la parole et l’écrit, 2010.
Prado de OLIVEIRA, Les meilleurs amis de la psychanalyse, 2010.
J.-L. SUDRES (dir.), Exclusions et art-thérapie, 2010.
Albert LE DORZE, Humanisme et psy : la rupture ?, 2010.
Édouard de PERROT, Cent milliards de neurones en quête d’auteur. Aux origines de la pensée , 2010.
Jean-Paul DESCOMBEY, Robert Schumann. Quand la musique œuvre contre la douleur. Une approche psychanalytique, 2010.
Serafino MALAGUERNA, L’Anorexie face au miroir. Le déclin de la fonction paternelle , 2010.
Larissa SOARES ORNELLAS FARIAS, La mélancolie au féminin. Les rapports mère-fille en lumière, 2009.
L’auteur remercie chaleureusement Madame Catherine Leidi
pour sa précieuse aide dans la relecture du manuscrit.
Avant-propos
Le regard rétrospectif qu’il est instructif et indispensable de porter à certains moments sur l’évolution de la psychanalyse n’a peut-être jamais été autant générateur d’embarras qu’à l’heure actuelle. On aurait souhaité qu’il soit plutôt source d’enseignements décisifs, encore que les embarras peuvent l’être parfois ! Le problème est que, depuis la mort de Freud, l’évolution de la psychanalyse s’est complexifiée considérablement en fonction de différents facteurs internes et externes à la discipline. On en est presque arrivé au point où, pour émettre un jugement fiable sur cette évolution, il faudrait définir préalablement un certain nombre d’axes prioritaires reconnus comme étant des angles de vue essentiels à l’examen de celle-ci. Il n’est probablement guère plus aisé de désigner clairement tout ce qui est générateur d’embarras que d’établir ces axes prioritaires. Je me contenterai d’énoncer en vrac certaines constatations générales qui serviront à préciser la direction que prendra le présent ouvrage. L’évolution de la psychanalyse sera évoquée à grands traits au sein de la discipline en fonction des positions adoptées par les psychanalystes postfreudiens et relativement à la définition de la psychanalyse que Freud a formulée le plus complètement en 1923 tout au début de « Psychanalyse » et « Théorie de la libido ». Elle sera aussi abordée dans le domaine social en rapport avec la place que celui-ci est disposé à accorder à la pratique analytique.

On a pu observer que la psychanalyse et ses découvertes, après avoir heurté le narcissisme de l’humanité et suscité le plus généralement méfiance, rejet ou indifférence, se sont finalement imposées partiellement comme étant dignes d’intérêt en Europe et en Amérique. Depuis l’arrêt de la deuxième guerre mondiale jusque vers la fin du vingtième siècle, soit pendant cinquante ans environ, la psychanalyse a joui d’un essor remarquable, même si les attaques dirigées contre elle n’ont pas cessé et ne cesseront jamais. Durant cette longue période, les analystes et les patients ont beaucoup attendu de la cure classique et ces attentes sont allées souvent au-delà des possibilités de la méthode, jusqu’à négliger les limites inévitables de celle-ci. Je crois que, rétrospectivement, il n’est pas exagéré de dire qu’un bon nombre des uns et des autres a sur-idéalisé la cure classique et les effets qu’elle est susceptible de produire, même sur la pathologie névrotique à laquelle elle est destinée en premier lieu. Cette sur-idéalisation veut bien dire qu’il s’agit là de quelque chose qui dépasse la référence au modèle idéal que constitue « la cure type » dont M. Bouvet (1954, repris en 1968) avait tenté de décrire le déroulement et les grands principes. Elle apparaît déjà dans ce texte de Bouvet (1968, p. 78), lorsqu’il cite les trois critères de guérison retenus en 1950 par les psychanalystes américains (cf. International Journal of Psychoanalysis, n° 3,1950) et justifiant, une fois atteints, la terminaison de la cure ; il s’agit de : 1) la liquidation de toute résistance ; 2) la disparition des symptômes et l’amélioration de l’adaptation sociale ; 3) la normalisation complète de la vie psychosexuelle. On appréciera !

Cette même sur-idéalisation contraste avec les avertissements de Freud qui, surtout depuis 1920 et jusqu’à sa mort en 1939, s’était efforcé de mettre au jour les facteurs intrapsychiques qui étaient une menace pour la réussite de la cure. Elle contraste également avec la controverse historique entre Freud et Ferenczi, le premier ayant jugé inadéquat ce que le second avait estimé nécessaire, à savoir la participation plus active de l’analyste faisant alors usage de sa personne pour exercer une action corrective dans la cure de patients qui avaient subi dans leur enfance des traumas occasionnés par de graves manquements de l’environnement parental. Elle s’est certainement construite progressivement en réaction aux travaux de L’Institut Psychanalytique de Chicago (F. Alexander et T.M. French, 1946) qui avaient cherché à rendre réalisable un mode de psychothérapie analytique plus flexible, plus court et plus efficace que l’analyse classique. Elle me semble aussi émaner en partie du fait que la psychiatrie s’est tournée à un moment donné vers la psychanalyse pour puiser en elle les éléments qui lui faisaient et lui font toujours défaut concernant l’abord et la compréhension du psychisme. Plus exactement, elle a été favorisée, à mon avis, par l’une des conséquences de cette orientation de la psychiatrie vers la psychanalyse. Dès 1960 environ et dans le sillage d’Alexander et French, certains praticiens européens, à la fois psychiatres et psychanalystes, dirigeant soit des consultations de médecine psychosomatique organisées dans des services de l’assistance publique (R. Held, 1968), soit des services publics de psychiatrie (P.B. Schneider, 1976), ont mis sur pied ce qu’ils ont appelé des « psychothérapies d’inspiration ou d’orientation psychanalytique ». Celles-ci modifiaient le cadre analytique habituel (cures conduites en face à face dans la situation fauteuil-fauteuil et à la fréquence d’une ou de deux séances hebdomadaires).

Les raisons de cette modification obéissaient à des préoccupations diverses :
étendre le champ d’application de la méthode de traitement analytique à un plus grand nombre de patients ; d’abord, aux névrosés que la situation du divan angoisse exagérément comme c’est le cas avec certaines névroses phobiques de type génital ou avec certaines névroses prégénitales, c’est-à-dire où prédominent les fixations et les conflits prégénitaux ; ensuite, aux patients qui présentent une atteinte et une déformation plus ou moins marquées du moi et chez lesquels la cure type risquerait d’entraîner une paralysie psychique constante ou une désorganisation psychique majeure, autrement dit aux patients qui entrent dans le cadre des « névroses » de caractère, des maladies psych

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