Les petits cultivateurs de coca et de pavot en Colombie

Alvarez Clara

Description

A travers une série d'entretiens, de récits de vie, de portraits, l'auteur "retrace l'histoire de la production de drogues en Colombie, l'organisation de cette filière et ses conséquences sur les conditions de vie des populations impliquées dans la culture de coca et de pavot. [...] La lecture de cet ouvrage permettra de comprendre bien des blocages, en Colombie et dans d'autres régions du monde dont les situations sont comparables, entre drogue, violence et souffrances à tous les niveaux." M.E. Cosio

Sujets

• Sociologie
• Campagne
• Agriculture

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 décembre 2014
• Nombre de lectures: 21
• EAN13: 9782336363585
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

collectés dans des zones particulièrement difîciles, dangereuses, « retrace dans ce livre l’histoire de la production de drogues en Colombie, l’organisation de cette îlière et ses conséquences sur les conditions de vie des populations impliquées dans la culture de coca et de pavot »

Le gouvernement colombien, dépassé par la situation et poussé par la pression internationale, a recours à des aspersions de désherbants

cultures alimentaires –, ne font qu’augmenter la misère des petits paysans. Abandonnés des institutions, ces derniers subissent les violations des paramilitaires, des guérillas, des narcotraîquants et de l’armée. Parmi les témoignages recueillis par l’auteur, ceux également de personnels des

de leaders de communautés paysannes et indigènes. Tous évoquent le fonctionnement d’une société parallèle, entre drogues et violence armée, une situation catastrophique en termes économiques, juridiques, familiaux,

« La lecture de cet ouvrage, conclut très justement M.E.Cosío, permettra de comprendre bien des blocages, en Colombie bien sûr, mais aussi dans d’autres régions du monde dont les situations sont comparables, entre drogue, violence et souffrances à tous les niveaux. »

Couverture : Capitale Florencia, euve Caquetá traversant la ville. Photo prise en mai 2005.

ISBN : 978-2-343-04986-1 17

Clara Alvarez

LES PETITS CULTIVATEURS Clara Alvarez DE COCA ET DE PAVOT EN COLOMBIE

E n t r e i l l u s i o n e t m i s è r e

D O C U M E N T S A M É R I Q U E S L A T I N E S

E n t r e i l l u s i o n e t m i s è r e

Préface de María Eugenia Cosío Zavala

LES PETITS CULTIVATEURS DE COCA ET DE PAVOT EN COLOMBIE ENTRE ILLUSION ET MISÈRE

Recherches Amériques latines Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin La collectionRecherches Amériques latinespublie des travaux de recherche de toutes disciplines scientifiques sur cet espace qui s’étend du Mexique et des Caraïbes à l’Argentine et au Chili. Dernières parutions Alain KONEN,La mano de Orula,2014. Lucia OZORIO,Penser les périphéries, une expérience brésilienne. Pour un nouveau type de politique publique de construction du commun, 2014. Robert CABANES,Economie morale des quartiers populaires de São Paulo, 2014. Tamar HERZOG,Rites de contrôle et pratiques de négociation dans l’Empire espagnol. Dialogues distants entre Quito et Madrid (1650-1750), 2014. Guyonne BLANCHY,Le vignoble argentin de Mendoza et l’influence e e française, XIX -XXI siècle, 2014. Jose Maria TAVARES DE ANDRADE,Une mythologie brésilienne, 2014. German A. DE LA REZA,En quête de la confédération. Essais e d’intégration des républiques hispano-américaines au XIX siècle, 2014. Alexandra ANGELIAUME-DESCAMPS, Elcy CORRALES, Javier RAMIREZ, Jean-Christian TULET (dir.),La petite agriculture familiale des hautes terres tropicales. Colombie, Mexique, Venezuela, 2014. Marcio de Oliveira,Brasilia entre le mythe et la nation, 2014. Patrick HOWLETT-MARTIN,La politique étrangère du Brésil (2003-2010). Une émergence contestée, 2013. Denis ROLLAND, Marie-José FERREIRA DOS SANTOS et Simele RODRIGUEZ,Le Brésil territoire d’histoire. Historiographie du Brésil contemporain, 2013. César CARILLO TRUEBA,Plurivers. Essai sur le statut des savoirs indigènes contemporains, 2013.

Clara Alvarez LES PETITS CULTIVATEURS DE COCA ET DE PAVOT EN COLOMBIE ENTRE ILLUSION ET MISÈRE Préface de María Eugenia Cosío Zavala

© L’HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-04986-1 EAN : 9782343049861

PRÉFACE Le livre de Clara Alvarez « Les petits cultivateurs de coca et de pavot en Colombie : entre illusion et misère » est un recueil de témoignages exceptionnels, réunis au cours d’un long travail de terrain, au sud de la Colombie, dans les quatre départements de Nariño, Huila, Putumayo et Caquetá, auprès de populations difficiles à approcher et qui vivent dans une situation de pauvreté et de violence permanente. L’accès à ces territoires était particulièrement malaisé à cause des contrôles exercés par les FARC (Forces armées révolutionnaires colombiennes), l’ELN (Armée de Libération nationale), les forces paramilitaires, l’armée colombienne et les bandes de malfaiteurs. Clara Alvarez, avec courage et détermination, est allée justement dans ces régions pour y mener des enquêtes. Elle retrace dans ce livre l’histoire de la production de drogues en Colombie, l’organisation de cette filière et ses conséquences sur les conditions de vie des populations impliquées dans la culture de coca et de pavot, à partir de 111 entretiens réalisés auprès des habitants. Elle donne surtout la parole aux petits paysans, lesquels tentent de survivre dans un contexte hostile, et dont les récoltes sont anéanties périodiquement par les aspersions de désherbants, notamment du glyphosate (Roundup). Pour eux la coca est un produit agricole ordinaire, le seul qui permet l’espoir – ô combien illusoire – de pouvoir les sortir de la famine et de la misère. L’ouvrage explique, grâce à une sélection des récits de vie, comment les jeunes commencent commeraspachines (cueilleurs saisonniers), puis producteurs de coca et de cocaïne. Dans certaines zones, la culture du pavot a eu des conséquences similaires, notamment de l’argent vite gagné, mais aussi vite consommé. Or les jeunes perdent toutes leurs valeurs dans les filières de la drogue, passent leur temps à boire et deviennent toxicomanes ou délinquants. La violence accompagne toujours ces transformations, et les groupes armés profitent de l’argent facile des drogues pour financer leurs opérations.

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Parmi les enquêtés, il y a également des fonctionnaires, que l’on peut identifier à un groupe plus instruit, dont les rôles sont divers selon qu’ils appartiennent aux services de santé, à l’éducation ou aux gouvernements locaux. Il y a les membres d’ONG de développement, les leaders des communautés paysannes et indigènes, les infirmières, les maîtresses d’école, etc. Tous évoquent avec impuissance le fonctionnement d’une société parallèle, entre drogues et violence armée, et ils nous offrent des aperçus des relations entre les différents acteurs et des témoignages à partir de leurs histoires de vie. Clara Alvarez a su gagner la confiance de tous ces personnages, hommes et femmes, et partager leurs espoirs ainsi que leurs déceptions. Elle a fait preuve dans chaque cas d’empathie, sans jamais juger ni prendre parti. Elle montre aussi un grand courage, alors qu’elle va au-devant des dangers, entrant en « zone rouge » pendant quelques jours ; envoyant ses notes de terrain par la poste pour ne pas les perdre lors des fouilles, lesquelles peuvent survenir n’importe quand au cours d’un trajet ; devant demander une autorisation d’entrée au commandant du moment ; puis fuir avec les gens lorsque les troupes approchent d’une localité. À partir des portraits et des biographies de toutes ces personnes dont on n’entend généralement jamais les voix, c’est une société souterraine qui se présente, avec son organisation, ses relations de pouvoir, son économie. On distingue les stratégies de survie, mais aussi les attaches familiales, identitaires, de genre, dans un contexte de déplacements volontaires ou forcés, d’homicides sans fin, de terreur et de dégradation continuelle des conditions de vie. Dans ces marges extrêmes de la Colombie, proches de l’Équateur, du Pérou et du Brésil, une population vit et se reproduit comme elle peut, loin de toute structure d’État organisée, menacée de toutes parts et pourtant bien vivante. C’est tout le mérite de cet ouvrage de nous permettre d’observer de l’intérieur les mécanismes et les blocages qui perpétuent une situation catastrophique en termes économiques, juridiques, familiaux, scolaires, sanitaires et même militaires.

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On comprend la faillite de la stratégie nationale et internationale de l’État colombien incapable de proposer d’autres solutions que l’accroissement de la lutte armée, l’expansion de la violence et l’augmentation des victimes civiles. Clara Alvarez a pris le parti de nous montrer comment les individus se battent et se débattent pour survivre, malgré tout, dans un tel contexte. Je voudrais saluer l’audace et la qualité des enquêtes de Clara Alvarez, qui rendent ces entretiens uniques. Il faut également souligner le courage des familles, des adultes, des jeunes, des hommes et des femmes, de tous ceux qui lui ont offert de partager leurs témoignages, leurs espoirs et leurs douloureuses expériences. La publication de cet ouvrage est ainsi d’une impérieuse nécessité, et sa lecture permettra de comprendre bien des blocages, en Colombie bien sûr, mais aussi dans d’autres régions du monde dont les situations sont comparables, entre drogue, violence et souffrances à tous les niveaux. María Eugenia Cosío Zavala Professeur Émérite de Démographie de l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense. Professeur invitée au Colegio de México depuis 2010.

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