Les Ressources de chaque royaume, état et république de l Europe - Élémens de statistique
125 pages
Français

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Les Ressources de chaque royaume, état et république de l'Europe - Élémens de statistique , livre ebook

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Description

CET empire, le plus étendu de ceux qui existent ou qui ont jamais existé, est beaucoup plus grand que l’Empire Romain au zénith de sa splendeur ; il embrasse plus de terrein que toute l’Europe ensemble.Ce ne fut que vers l’année 1613, que Michel Romanzow, fils d’un métropolitain, posa les fondemens de la grandeur de la Russie, en devenant Czar. Il est la tige de la famille qui règne aujourd’hui. Pierre-le Grand ajouta la Sibérie à cet empire, et par une conduite ferme et une vie remplie de grandes actions, il fit de cette masse informe et presque sans existence t une puissance qui jouit d’une grande considération en Europe.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346046850
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
William Playfair
Les Ressources de chaque royaume, état et république de l'Europe
Élémens de statistique
AU CITOYEN CHAPTAL, MINISTRE DE L’INTÉRIEUR

CITOYEN MINISTRE,
APPELÉ par votre réputation et vos talens, à un ministère que vous exercez à la satisfaction générale, à qui pourrais-je mieux offrir qu’à vous, un ouvrage qui traite des élémens d’une science que vous avez avancée, soit par vos travaux et vos lumières, soit parles encouragemens que vous avez donnés à ceux qui s’en occupent d’une manière utile pour la chose publique ?
Persuadé que la Statistique est une des bases fondamentales de la grande politique, vous avez senti, combien il importait de fixer l’attention sur cette étude encore nouvelle ; vous avez senti que ses résultats devaient nécessairement agrandir les idées, étendre le domaine de la diplomatie, et ramener les bons esprits au véritable point d’où ils n’auraient jamais dû s’éloigner. En effet, si les abstractions politiques qui ont fait tant de ravages en Europe, et qui ont eu quelque-tems une influence si marquée sur le sort de certains états,si ces abstractions, dis-je, eussent été essayées au creuset de la statistique, il n’eût pas été difficile de s’appercevoir qu’elles étoient plus brillantes que solide, et que la nature des choses rendait leur application, sinon impossible, au moins préjudiciable au repos et au bonheur des grands Etats.
Oui, citoyen Ministre, si cette science a été aussi cultivée et aussi encouragée en France depuis douze ans, il.faut rapporter l’attention qu’on y a donnée, aux progrès des lumières et aux épreuves difficiles par lesquelles nous avons passé : aux progrès des lumières ; parce-qu’on s’est apperçu que des hommes supérieurs par leur génie et par leur éloquence, faute des connaissances statistiques, avoient erré sur le vaste territoire de la politique, sans y tracer de route sûre, et sans pouvoir faire profiter leurs concitoyens de leurs découvertes : aux épreuves difficiles par lesquelles nous avons passé ; parce qu’après avoir essayé à nos dépens les systèmes chimériques des différentes formes de gouvernement nous en sommes enfin arrivés à cette conclusion, qu’il n’en est pas de meilleure, que celle qui repose sur la propriété et l’égalité civile 1 , bases immuables de tout Etat bien organisé. Si quelques auteurs justement célèbres, dont l’imagination exaltée et le style enchanteur entraînaient les esprits, se sont égarés en défendant la plus belle des causes, celle du peuple ; on ne doit attribuer ces égaremens qu’à l’ignorance des premiers élémens de la saine politique 2 , qu’au défaut de savoir calculer les faits qui caractérisent une nation, avec les combinaisons méthaphysiques que l’on peut faire pour améliorer son sort.
Remonter à l’origine des premières sociétés pour établir une constitution et des lois qui puissent convenir à une population de trente millions d’habitans, vouloir ramener les hommes des siècles de lumières aux premiers âges du monde, prétendre trouver dans ces tems d’isolement et de barbarie des règles de conduite pour un peuple asservi par les délices de la vie sociale, enfin comparer l’existence de l’homme sauvage avec celle de l’homme civilisé, n’est-ce pas plutôt prouver le pouvoir de l’éloquence, que de traiter sérieusement la plus grande question politique ? n’est-ce pas plutôt faire un tour de force littéraire (que l’on me passe l’expression) que de s’occuper sérieusement des véritables intérêts du peuple ?
Non seulement il n’est pas à desirer pour la société qu’elle revienne à cette ignorance et à cette vie sauvage qui caractérisent les premiers siècles de l’espèce humaine ; mais c’est que tous les vœux que l’on pourrait faire à cet égard sont heureusement vains et superflus ; et que la nature des choses, plus puissante que toutes les spéculations philosophiques, s’y oppose d’une manière irrésistible.
Ce n’était donc pas à des déclamations contre la vie sociale, qu’il fallait se livrer, pour réformer les institutions vicieuses des nations civilisées : ce n’était donc pas en examinant quels pouvaient être les avantages des premiers peuples épars sur la surface de la terre, que l’on pouvait prétendre trouver les moyens d’améliorer l’état social des hommes du dix-huitième siècle.
Un territoire fertile, une population nombreuse, un commerce florissant, une agriculture encouragée, les sciences et les beaux arts honorés, les manufactures protégées, des forces respectables, des lois sages, des chefs justes et éclairés, une égalité de droits bien entendue : voilà ce qui constitue un peuple heureux dans l’ordre des choses actuelles. N’en doutons pas, ctioyen Ministre, la Statistique encore peu connue servira un jour de boussole à tous les écrivains politiques. On abandonnera le vague idéal pour rentrer dans les limites des calculs certains. Alors il ne suffira pas de savoir écrire, pour s’ériger encenseur de l’organisation sociale, il faudra faire coïncider les nouvelles idées qu’on aura conçues pour le bonheur d’un peuple, avec sa situation politique et morale, avec les moyens de réforme qu’il présente, avec son caractère, ses mœurs, ses habitudes ; avec ses forces physiques, ses ressources pécuniaires ; avec ses institutions primitives, ses opinions religieuses ; enfin, il faut le dire, avec ses préjugés mêmes, 3 Tels sont les principes que l’on puise dans la science que le gouvernement français protège, que vous encouragez, et que tous les bons esprits se plaisent aujourd’hui à cultiver. Un auteur aussi judicieux que savant, 4 vient à l’appui de cette opinion. Il remarque « que la plupart des tentatives qui ont été faites pour réformer la constitution et les lois dans divers pays et à des époques fort différentes, n’ont presque jamais réussi, soit qu’elles aient eu pour auteurs des philosophes célèbres, soit qu’elles aient été faites par des princes bienfésans. Eh ! comment pourroit-on en être surpris, s’écrie-t-il, en parlant des premiers. Autant vaudrait-t-il voir un ignorant présomptueux prétendre élever un édifice magnifique et colossal, qu’un philosophe entièrement étranger aux scènes de la vie active, former un systême combiné pour l’état et l’ordre actuel de la société. »
« Mais, peut-on s’attendre qu’un plus heureux succès couronne les efforts des princes qui tentent de réformer les institutions de leurs pays, et d’améliorer la situation de leurs sujets, si les premiers n’ont pas pris la peine d’acquérir les connaissances nécessaires à cet effet ? N’est-ce pas travailler dans les ténèbres, et s’exposer à faire plus de mal que de bien ? et n’est-il pas évident que, faute d’être instruits des détails qui ont rapport aux changemens qu’ils se proposent de faire, il leur est impossible de juger des avantages et des inconvéniens du nouveau plan qu’ils préméditent. Il arrive donc souvent que les résultats viennent tout autrement qu’on ne s’y attendait. De là naissent ces froissemens imprévus qui détruisent en un moment les combinaisons les plus sages, et changent les réformes les plus salutaires en une situation anarchique qui expose l’état à une dissolution entière ».
Une expérience longue et encore récente a jeté un tel jour sur ces grandes vérités, qu’il ne reste plus aucune incertitude à cet égard.
« Tous les souverains, et les réformateurs, éclairés et prudens, avant de proposer aucun changement dans la législation de leur nation, feront désormais les recherches les plus exactes sur la situation de leur pays, ils s’instruiront des faits qui le caractérisent, des rapports qui le lient avec les autres peuples : ils voudront connnoître les ressources physiques de territoire, la nature et les diverses productions de son sol, le total des biens, et la propriété personnelle de ses habitans, les différentes occupations des individus, le nombre çt la condition des

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