Les saumons ne rêvent pas de remontées mécaniques …
210 pages
Français

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Les saumons ne rêvent pas de remontées mécaniques … , livre ebook

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Description

Que visons-nous au juste quand nous voulons réaliser une plus-value ? Quels processus psychiques sont alors mobilisés dans notre inconscient lors de cette quête de profit ?
Dans cet essai, l’auteur interroge la recherche de la rentabilité, inhérente à toute plus-value, sous l’angle de la psychanalyse. Seront ainsi recroisés les registres Imaginaire, Symbolique et Réel en reprenant les choses depuis le « mehr lust » freudien, l’au-delà du plaisir, et le néologisme proposé par Lacan du « plus-de-jouir ». Mais cette intime Jouissance attendue dans toute plus-value sera, par le fait même de la parole qui s’y incorpore, irrémédiablement hors d’atteinte. Et pourquoi cela ? C’est tout le chemin que propose de parcourir cet ouvrage.
Il nous conduira à revisiter la mythologie, la linguistique, la littérature, les pulsions, la jouissance, les fantasmes, les actes manqués, l’hystérie et les rêves.
S’appuyant sur la psychopathologie de nos vies quotidiennes dévoilée par Freud, le lecteur aura la surprise de constater que le ratage de la jouissance peut aussi déboucher sur une paradoxale réussite. Celle d’un “moins-de-jouir“ qui est le désir même.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Michel Forné est médecin psychothérapeute. Il pratique la psychanalyse à Mulhouse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 avril 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9791037706393
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Michel Forné
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Les saumons ne rêvent pas de remontées mécaniques…
Essai
 
 
Quelle place pour le désir
dans un monde centré sur la plus-value
économique liée au plus-de-jouir psychique ?
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – Michel Forné
ISBN : 979-10-377-0639-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
Du même auteur
 
 
 
L’Inconscient ça (nous) parle !        Edition L’Harmattan – 2013
 
L’écheveau des échecs         Edition Edilivre – 2015
(essai psychanalytique autour du jeu d’échecs)
 
Eidesis , palimpseste d’étoiles        Thot édition – 2016
(la lettre peinte, écrite et interprétée) et coll.
 
Entrez, c’est tout vert               à paraître – avril 2020
(imprécis de linguisterie loup-phoque) et coll.
 
***
 
Articles parus depuis 2011 accessibles à  :
 
Analuein , revue de la Fédération européenne
de Psychanalyse de Strasbourg)
 
www.youscribe.com/dr.forne/
 
https://www.youtube.com/channel/UCHtbkR_IKVhw2WU4HVEAuBw
 
Association Lacanienne Internationale  :
https://www.freud-lacan.com/getpagedocument/7117

 
 
 
 
 

« L’homme est tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. »
 
Malaise dans la civilisation
Sigmund Freud
« L’homme est tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. »
 
Malaise dans la civilisation
Sigmund Freud
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
*
 
 
 
« Qui trouve a mal cherché. »
 
Souvenirs de l’inconnu Rutger Kopland

 
 
 
 
 
Introduction aux dialectiques économiques

 
 
 
 
Qu’est-ce que le « plus-de-jouir » évoqué par le psychanalyste Jacques Lacan en analogie à la plus-value économique décrite par Karl Marx ? C’est la question que me posait un collègue médecin avec qui nous devisions psychanalyse et complexités du monde.
 
Aurais-je quelques abords pédagogiques pour y réfléchir, m’interrogeait-il, et pourquoi avais-je soutenu que ce plus-de-jouir ne peut se départir de la parole qui, en même temps, constitue son entrave ? Je le remerciais pour sa question et sa curiosité et en étais heureux. Heureux parce que cette demande d’éclaircissements me poussait à vouloir toujours davantage partager mon intérêt pour l’inconscient, cette autre scène 1 qui est en nous, et parce que cela me contraignait à essayer de rendre intelligibles des concepts ardus et parfois abstraits. Concepts nécessitants, pour les assouplir, de les travailler longtemps, que ce soit du point de vue théorique ou clinique.
Alors en piste pour approcher cette notion d’économie 2 qui, comme son étymologie l’indique, est aussi la « gestion de la maison ». Cette dernière déjà comme métaphore de notre « monde intérieur » …
 
Le néologisme “plus-de-jouir“ sur lequel nous avons démarré cet essai fut avancé par Lacan tout au long de deux séminaires 3 pendant lesquels il développa cette comparaison psychique ; séminaires tenus de 1968 à 1970 en des périodes d’agitations sociales et d’ébullition intellectuelle fécondes.
 
Rappelons succinctement que la plus-value est un concept d’économie forgé par Karl Marx en 1867 dans son livre Le capital 4 . Il y décrivait et interrogeait les valeurs attribuées aux objets d’échanges et comment nous nous positionnions par rapport à elles au sein de ce que l’on nomme l’économie de marché. Nous pourrions présenter ces rapports sous quatre degrés de complexité différents :
 
*) Tout d’abord envisageons ces objets dans une économie de type troc. Dans ce cas, les marchandises sont affectées d’une valeur dite d’échange. Leurs prix sont alors simplement ceux des objets eux-mêmes à qui l’acheteur intéressé attribuera une valeur subjective et/ou fonctionnelle non chiffrée. Pour obtenir cet objet, il lui faudra s’en délester d’un autre en sa possession, estimé de valeur équivalente en direction du vendeur également intéressé, et avec qui il réalisera ce commerce.
 
*) La valeur d’un objet peut aussi être celle de sa vente réelle, sans troc cette fois. Dans ce cas le prix à payer est celui du prix de revient, c’est-à-dire du prix des matériaux nécessaires à sa fabrication. Cette somme doit permettre au producteur d’acheter de nouvelles matières premières pour de nouvelles productions, dans une boucle économique simple, sans pouvoir vivre réellement de ce commerce.
 
*) Cette précédente valeur (le prix de revient) pourra se majorer du prix du travail lui-même. Il s’agira d’un surcoût, idéalement le plus équitable possible, et basé sur le coût du travail. Si le travail est réalisé par un ouvrier, ce prix de vente devra lui permettre (tout comme au producteur) de vivre de cette production. L’équation serait alors :
 
Prix de vente = [prix de revient + prix du travail
+/– salaire]
 
ou encore : prix de vente – [prix de revient + prix du travail
+/ – salaire] = 0
 
*) Marx introduisit une variation du résultat final par l’intermédiaire d’un paramètre supplémentaire :
 
[Prix de vente + ∆ ] – [prix de revient + prix du travail +
éventuel prix du salaire] > 0

avec ∆ = Plus-value
 
avec ∆ = Plus-value
 
Prix final
 
Cette valeur “extra“ (ici +∆) constitue la plus-value, c’est-à-dire un reste positif après qu’aient été défalqués du prix final, le prix de revient, le prix du travail et l’éventuel salaire ouvrier. Ce reste sera éminemment subjectif et source potentielle de déséquilibres. Il viendra s’ajouter au prix de vente en tant que pur profit. De nos jours cette inadéquation est de plus en plus marquée et injuste. Des inégalités se creusent ainsi du fait d’un productivisme “jouant“ sur le poste des salaires, sur la qualité des matières premières ou encore sur les conditions de travail, pour augmenter toujours da

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