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Description
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Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 10 avril 2020 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9791037706393 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Michel Forné
Les saumons ne rêvent pas de remontées mécaniques…
Essai
Quelle place pour le désir
dans un monde centré sur la plus-value
économique liée au plus-de-jouir psychique ?
© Lys Bleu Éditions – Michel Forné
ISBN : 979-10-377-0639-3
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Du même auteur
L’Inconscient ça (nous) parle ! Edition L’Harmattan – 2013
L’écheveau des échecs Edition Edilivre – 2015
(essai psychanalytique autour du jeu d’échecs)
Eidesis , palimpseste d’étoiles Thot édition – 2016
(la lettre peinte, écrite et interprétée) et coll.
Entrez, c’est tout vert à paraître – avril 2020
(imprécis de linguisterie loup-phoque) et coll.
***
Articles parus depuis 2011 accessibles à :
Analuein , revue de la Fédération européenne
de Psychanalyse de Strasbourg)
www.youscribe.com/dr.forne/
https://www.youtube.com/channel/UCHtbkR_IKVhw2WU4HVEAuBw
Association Lacanienne Internationale :
https://www.freud-lacan.com/getpagedocument/7117
« L’homme est tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. »
Malaise dans la civilisation
Sigmund Freud
« L’homme est tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. »
Malaise dans la civilisation
Sigmund Freud
*
« Qui trouve a mal cherché. »
Souvenirs de l’inconnu Rutger Kopland
Introduction aux dialectiques économiques
Qu’est-ce que le « plus-de-jouir » évoqué par le psychanalyste Jacques Lacan en analogie à la plus-value économique décrite par Karl Marx ? C’est la question que me posait un collègue médecin avec qui nous devisions psychanalyse et complexités du monde.
Aurais-je quelques abords pédagogiques pour y réfléchir, m’interrogeait-il, et pourquoi avais-je soutenu que ce plus-de-jouir ne peut se départir de la parole qui, en même temps, constitue son entrave ? Je le remerciais pour sa question et sa curiosité et en étais heureux. Heureux parce que cette demande d’éclaircissements me poussait à vouloir toujours davantage partager mon intérêt pour l’inconscient, cette autre scène 1 qui est en nous, et parce que cela me contraignait à essayer de rendre intelligibles des concepts ardus et parfois abstraits. Concepts nécessitants, pour les assouplir, de les travailler longtemps, que ce soit du point de vue théorique ou clinique.
Alors en piste pour approcher cette notion d’économie 2 qui, comme son étymologie l’indique, est aussi la « gestion de la maison ». Cette dernière déjà comme métaphore de notre « monde intérieur » …
Le néologisme “plus-de-jouir“ sur lequel nous avons démarré cet essai fut avancé par Lacan tout au long de deux séminaires 3 pendant lesquels il développa cette comparaison psychique ; séminaires tenus de 1968 à 1970 en des périodes d’agitations sociales et d’ébullition intellectuelle fécondes.
Rappelons succinctement que la plus-value est un concept d’économie forgé par Karl Marx en 1867 dans son livre Le capital 4 . Il y décrivait et interrogeait les valeurs attribuées aux objets d’échanges et comment nous nous positionnions par rapport à elles au sein de ce que l’on nomme l’économie de marché. Nous pourrions présenter ces rapports sous quatre degrés de complexité différents :
*) Tout d’abord envisageons ces objets dans une économie de type troc. Dans ce cas, les marchandises sont affectées d’une valeur dite d’échange. Leurs prix sont alors simplement ceux des objets eux-mêmes à qui l’acheteur intéressé attribuera une valeur subjective et/ou fonctionnelle non chiffrée. Pour obtenir cet objet, il lui faudra s’en délester d’un autre en sa possession, estimé de valeur équivalente en direction du vendeur également intéressé, et avec qui il réalisera ce commerce.
*) La valeur d’un objet peut aussi être celle de sa vente réelle, sans troc cette fois. Dans ce cas le prix à payer est celui du prix de revient, c’est-à-dire du prix des matériaux nécessaires à sa fabrication. Cette somme doit permettre au producteur d’acheter de nouvelles matières premières pour de nouvelles productions, dans une boucle économique simple, sans pouvoir vivre réellement de ce commerce.
*) Cette précédente valeur (le prix de revient) pourra se majorer du prix du travail lui-même. Il s’agira d’un surcoût, idéalement le plus équitable possible, et basé sur le coût du travail. Si le travail est réalisé par un ouvrier, ce prix de vente devra lui permettre (tout comme au producteur) de vivre de cette production. L’équation serait alors :
Prix de vente = [prix de revient + prix du travail
+/– salaire]
ou encore : prix de vente – [prix de revient + prix du travail
+/ – salaire] = 0
*) Marx introduisit une variation du résultat final par l’intermédiaire d’un paramètre supplémentaire :
[Prix de vente + ∆ ] – [prix de revient + prix du travail +
éventuel prix du salaire] > 0
avec ∆ = Plus-value
avec ∆ = Plus-value
Prix final
Cette valeur “extra“ (ici +∆) constitue la plus-value, c’est-à-dire un reste positif après qu’aient été défalqués du prix final, le prix de revient, le prix du travail et l’éventuel salaire ouvrier. Ce reste sera éminemment subjectif et source potentielle de déséquilibres. Il viendra s’ajouter au prix de vente en tant que pur profit. De nos jours cette inadéquation est de plus en plus marquée et injuste. Des inégalités se creusent ainsi du fait d’un productivisme “jouant“ sur le poste des salaires, sur la qualité des matières premières ou encore sur les conditions de travail, pour augmenter toujours da