Les Tsiganes (Tome II)
199 pages
Français

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Les Tsiganes (Tome II) , livre ebook

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Description

La République tchèque présente cet intérêt d'offrir à l'observation sociologique une lutte sur le choix de la politique d'intégration à prendre concernant les Tsiganes. S'opposent ainsi, les tenants d'une politique d'intégration sociale d'un côté et, de l'autre, les défenseurs d'une politique multiculturelle. Au travers des enquêtes de terrain, l'objectif de cet ouvrage est de pointer les limites et contradictions inhérentes aux deux modèles d'intégration.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 28
EAN13 9782336282169
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296137592
EAN : 9782296137592
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Logiques Sociales REMARQUE LINGUISTIQUE INTRODUCTION - TRIPTYQUE SUR L’IDENTITÉ TSIGANE CHAPITRE I - LES « LOCALITÉS D’EXCLUSION SOCIALE » CHAPITRE II - LE MUSÉE DE LA CULTURE ROM CHAPITRE III - LE CLUB DE BOXE DE ŽIŽKOV CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE REMARQUE METHODOLOGIQUE : - LE CHERCHEUR « ÉTRANGER »
Les Tsiganes (Tome II)

Mathieu Plésiat
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Eric DACHEUX (dir.), Vivre ensemble aujourd’hui : Le lien social dans les démocraties pluriculturelles , 2010.
Martine ABROUS, Se réaliser. Les intermittents du R.M.I, entre activités, emplois, chômage et assistance , 2010.
Roland GUILLON, Harmonie, rythme et sociétés. Genèse de l’Art contemporain , 2010.
Angela XAVIER DE BRITO, L’influence française dans la socialisation des élites féminines brésiliennes , 2010.
Barbara LUCAS et Thanh-Huyen BALLMER-CAO (sous la direction de), Les Nouvelles Frontières du genre. La division public-privé en question , 2010.
Chrystelle GRENIER-TORRES (dir.), L’identité genrée au cœur des transformations , 2010.
Xavier DUNEZAT, Jacqueline HEINEN, Helena HIRATA, Roland PFEFFERKORN (coord.), Travail et rapports sociaux de sexe. Rencontres autour de Danièle Kergoat , 2010.
Alain BERGER, Pascal CHEVALIER, Geneviève CORTES, Marc DEDEIRE, Patrimoines, héritages et développement rural en Europe , 2010.
Jacques GOLDBERG (dir.), Ethologie et sciences sociales , 2010.
M. DENDANI, La gestion du travail scolaire. Etude auprès de lycéens et d’étudiants , 2010.
Françoise CHASSAGNAC, Les sans-abri à La Rochelle de nos jours , 2010.
REMARQUE LINGUISTIQUE
S’agissant d’une recherche réalisée à l’étranger dans un pays non francophone, une remarque linguistique s’impose pour le lecteur. La plupart de nos sources sont des sources orales, recueillies et enregistrées lors des entretiens que nous avons réalisés en République tchèque. La responsabilité du chercheur dans le recueil du discours et sa retranscription à l’écrit est d’ordinaire considérable, elle l’est d’autant plus lorsqu’il s’agit de le retranscrire dans une autre langue, dans notre cas du tchèque au français. Conscient de cette responsabilité, un effort important a été fourni dans le travail de retranscription du sens des discours. Les doutes dans la traduction des termes, comme les écarts entre le sens littéral et le sens figuré, les allusions ou même l’ironie supposée, ont sans cesse été interrogés et consultés, soit directement auprès de nos interlocuteurs après entretiens, soit auprès de Tchèques francophones. Les doutes persistants dans la traduction d’un terme ou sur le sens d’un discours sont néanmoins constamment mentionnés au fil de cet ouvrage.
S’agissant de la prononciation des mots tchèques, nous indiquons ci-dessous au lecteur quelques lettres qui diffèrent du français dans leur prononciation :
č [tch] « tchèque » d’ [dï] « diète » ch [cH] « Buch » (en allemand) j [ï] « iode » ň [nï] « nièce » r [r] roulé ř [ř] « rj » en un seul son š [ch] « chou » t’ [tï] « tiède » ž [j] « jour »
INTRODUCTION
TRIPTYQUE SUR L’IDENTITÉ TSIGANE
Dans l’ouvrage Les Tsiganes. Entre nation et négation, nous nous sommes efforcé de redéfinir les bases d’une approche sociologique satisfaisant le plus possible notre exigence de prudence vis-à-vis d’un sujet dont la principale particularité est précisément le défaut de réflexivité critique qui caractérise les attitudes de pensée à son égard au profit d’investissements affectifs complexes se déclinant sur le mode soit de la fascination soit de l’aversion. Cette exigence de prudence nous a conduit à réaliser un détour historique et théorique sur l’histoire du « sujet tsigane » en tant qu’objet de connaissance ; sur l’avènement d’une « question tsigane » au sein des États européens préoccupés à partir du début du XVI e siècle par la présence de groupes nomades ; enfin sur les politiques d’intégration mises en place à partir de la seconde moitié du XX e siècle en France et en Tchécoslovaquie communiste.
C’est plus particulièrement sur la situation actuelle de la République tchèque que notre attention s’est portée à l’issue de ce cheminement, car contrairement à un pays comme la France où le modèle d’intégration est relativement stable et uniforme, la République tchèque a ceci de particulier, qu’elle offre à l’observation une lutte sur le choix de la politique d’intégration à prendre concernant les Tsiganes. Ainsi, s’opposent au sein de ce que nous avons convenu d’appeler le « champ de la question tsigane », d’un côté les tenants d’une politique d’intégration sociale qui soutiennent que la « question tsigane » est avant tout un problème « social et économique » et qui raisonnent en termes d’« exclus sociaux » et de l’autre les défenseurs d’une politique multiculturelle qui affirment au contraire qu’il s’agit fondamentalement d’un problème « culturel et politique » et qui soutiennent le principe d’une « minorité rom ». Ces deux conceptions de la « question tsigane » sont exclusives et il ne pourrait en être autrement puisque la question qui est en jeu est une question d’identité ou plutôt d’identification. Qui sont les Tsiganes ? Question béante, enjeu de redéfinition de la « question tsigane » laissée ouverte dès la chute du communisme en 1989. La politique d’intégration sociale et la politique multiculturelle ont cependant ceci en commun, que contrairement aux politiques prises par le passé à l’encontre des Tsiganes, elles ne visent plus à les expulser hors du territoire, ni à les inclure par la force, mais à les conduire à s’inclure dans la société. Les politiques d’intégration ne sont plus coercitives, elles visent à convaincre et à éduquer en modifiant les représentations du groupe. En effet, étant détentrices de l’autorité pour définir le public qu’elles visent, elles légitiment arbitrairement, dans la réalité quotidienne des personnes concernées, des formes d’exclusion ou d’appartenance catégorielles. C’est précisément cet aspect que nous nous proposons d’explorer dans cet ouvrage.
Comment ces politiques s’appliquent-elles concrètement et comment les personnes visées réagissent-elles à la fois aux définitions imposées et aux effets qu’elles produisent ? Ces politiques reposent sur des principes contradictoires entre elles et ne peuvent s’appliquer sans rencontrer une certaine forme de résistance. Aussi, en quoi les éventuelles contradictions qui résulteraient de l’application ou de la constitution de ces politiques nous renseignent-elles sur les personnes qu’elles visent? Ou, en d’autres termes, la manière dont réagissent les personnes visées par les politiques d’intégration prolongerait-t-elle cette logique de résistance historique aux différentes politiques et qui les caractériserait en tant que Tsiganes ? En effet, nous rappellerons que notre propos, plus globalement, vise à déterminer à travers l’exemple des Tsiganes, les logiques qui consistent à assigner des individus à une identité déterminée, à démontrer que les individus ne s’y laissent jamais totalement enfermer et quant à parler d’identité de groupe, à en chercher la teneur dans les réactions mêmes de ces acteurs.
Afin de répondre à ces questions nous avons identifié trois terrains de recherche. Le choix de ces terrains répond à notre souhait d’observer comment les conceptions antagonistes de la « question tsigane » se réalisent concrètement au travers des politiques d’intégration. Deux de ces espaces répondent à cette exigence. Le troisième terrain, nous le verrons, tient une place à part entière puisque, tout en s’inscrivant dans le « champ de la quest

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