Marginalité et politiques sociales
303 pages
Français

Marginalité et politiques sociales , livre ebook

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303 pages
Français

Description

Les pays dits développés ont été marqués ces dernières décennies par la marginalisation de leurs populations, en dépit de l'accumulation des richesses. « L'exemple américain » a souvent polarisé les discours concernant la marginalité et les politiques sociales en Europe et a inspiré un certain nombre d'actions publiques. Cet ensemble de contributions permet de mettre en regard ces deux entrées, marginalité et politiques sociales. L'ouvrage croise un regard pluridisciplinaire et une approche comparative.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 194
EAN13 9782296445949
Langue Français
Poids de l'ouvrage 31 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MARGINALITÉ
ET POLITIQUES SOCIALES
Réflexions autour de l’exemple américain
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collectionLogiques Socialesfavoriser entend les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale. En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques. Dernières parutions Thomas MIHCAUD,La stratégie comme discours, 2010. Thomas MICHAUD,Prospective et science-fiction,2010. André PETITAT (dir.),La pluralité interprétative. Aspects théoriques et empiriques, 2010. Claude GIRAUD,De la trahison, Contribution à une sociologie de l’engagement, 2010. e Sabrina WEYMIENS,arrondissement de ParisLes militants UMP du 16 , 2010. Damien LAGAUZERE,Le masochisme, Du sadomasochisme au sacré, 2010. Eric DACHEUX (dir.),Vivre ensemble aujourd'hui : Le lien social dans les démocraties pluriculturelles, 2010. Martine ABROUS,Se réaliser. Les intermittents du R.M.I, entre activités, emplois, chômage et assistance, 2010. Roland GUILLON,Harmonie, rythme et sociétés. Genèse de l'Art contemporain, 2010. Angela XAVIER DE BRITO,L'influence française dans la socialisation des élites féminines brésiliennes, 2010. Barbara LUCAS et Thanh-Huyen BALLMER-CAO (sous la direction de),Les Nouvelles Frontières du genre. La division public-privé en question, 2010. Chrystelle GRENIER-TORRES (dir.),L'identité genrée au cœur des transformations, 2010. Xavier DUNEZAT, Jacqueline HEINEN, Helena HIRATA, Roland PFEFFERKORN (coord.),Travail et rapports sociaux de sexe. Rencontres autour de Danièle Kergoat, 2010. Alain BERGER, Pascal CHEVALIER, Geneviève CORTES, Marc DEDEIRE, Patrimoines, héritages et développement rural en Europe, 2010. Jacques GOLDBERG (dir.),Ethologie et sciences sociales, 2010.
Textes réunis et présentés par Taoufik DJEBALIetBenoît RAOULX
MARGINALITÉ
ET POLITIQUES SOCIALES
Réflexions autour de l’exemple américain
ERIBIA-LSA / CRESO
L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2010 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-12739-5 EAN : 9782296127395
TABLE DES MATIÈRES
Introduction générale…………………………………………………….…...9
Partie 1 : RÉGULATIONS SOCIALES Introduction :Susan FINDING ………………………………………...…25 Pauvreté et politique sociale aux États-Unis : les limites de la réforme de 1996. Taoufik DJEBALI………………………………………...............27 Mondialisation économique et politique sociale aux États-Unis : Réflexion sur le dispositif duTrade Adjustment Assistance. Martine AZUELOS ………..…………………………………………........37 Institutions, groupes d’intérêt et politique sociale : le cas du système de santé aux États-Unis. Salah OUESLATI ………………….…………....47
«Health Care for All?»Inégalités et discontinuités d'un système de santé «exceptionnel». Christian PIHET ………………...………………….75
Aux confins de la marginalité : le cas des handicapés en France et au Royaume-Uni. Marie-Hélène ADVIELLE ………………………………...89
Partie 2 : ARTS ET MINORITÉS
Introduction: Renée DICKASON ……………………………………….107
Art et marginalité : le mouvement artistique afro-américain dans le cadre des politiques sociales duNew Deal. Eliane ELMALEH.………....109
«Mexican-Americans» : un trait d’union à l’épreuve des nouvelles d’Oscar Casares, Sergio Troncoso et David Rice. Diane SABATIER……123 Partie 3: ESPACES URBAINS ET MARGINALITÉ Introduction: Robert HERIN.…………………………………………....135Organismes à but non lucratif, programmes d’emploi etworkfare: le cas des États-Unis et de l’Allemagne. Volker EICK & Britta GRELL …..137 Un centre ville «safe and clean» (sûr et propre) ? Marginalité, interventions urbanistiques et contrôle social en Amérique du Nord. Les exemples de Vancouver (Colombie-Britannique) et de Richmond (Virginie). Benoît RAOULX …………………………………..........……155
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La gentrification et ses effets d'exclusion et de marginalisation : Une esquisse de perspective comparative France / États-Unis. Laurence GERVAIS-LINON …………………………………………...…………..181
L'approche comparative plurinationale : l'intérêt dans l'étude de la détresse sociale (Royaume-Uni, Italie, France). Isabelle DUMONT …….197
Partie 4 : DÉBATS IDÉOLOGIQUES : ENTRE MODÈLE ET CONTRE -MODÈLE Introduction :Antoine CAPET………………………………………….213L'exclusion dans le discours libéral, ou comment justifier la pauvreté au sein d'une société prospère. Andrew IVES ……………………………217 Noam Chomsky : un marginal omniprésent. Pierre GUERLAIN …..........229 Champ et hors champ : norme et marginalité dans les spots politiques télévisés du Parti conservateur britannique (1979-1997). David HAIGRON …………………………………………………247 L’influence du modèle américain en Europe : le cas de l’Irlande. Isabelle RUFFLE ………………………………………………………....261 Lutte contre les discriminations,Affirmative Actionet anti-américanisme. Pascal NOBLET ………………………………………….269 Marginalité et politique américaine. Frances FOX-PIVEN ……………...285 Conclusion générale………………………………………………………...299
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INTRODUCTION C et ouvrage regroupe les contributions d’un colloque pluridisciplinaire organisé par les équipes Littérature et Sociétés Anglophones (LSA), le Centre de Recherche sur les Espaces et les Sociétés (CRESO-UMR ESO 6590 CNRS) de l’Université de Caen Basse-Normandie, à la Maison de la Recherche en Sciences de l’Université de Caen Basse-Normandie. L’objectif était de croiser les regards de chercheurs sur la marginalité et les régulations sociales et politiques de plusieurs disciplines : civilisationnistes, géographes, sociologues, politistes, en plaçant au centre l’exemple des États-Unis. La nécessité de la comparaison À partir des années 1980, le renouveau de formes de marginalité sociale, visibles, dans l’espace public (homeless, Sans Domicile Fixe) en Amérique du Nord comme en Europe incite à faire des parallèles entre ces pays. Les inégalités croissantes et la diffusion de la marginalité relèveraient-elles d’un processus d’ « américanisation » des sociétés européennes ? En France, le langage commun tend à faire des associations rapides entre les deux côtés de l’Atlantique. Par exemple, beaucoup de termes liés à la ville font référence implicitement ou explicitement à l’exemple étatsunien. Ainsi, le termeghettoest souvent utilisé pour qualifier les quartiers pauvres desbanlieuesen France ; il véhicule un cortège d’images sur les villes des États-Unis. Or, aux États-Unis, ce mot désigne des quartiers pauvres généralement situés à proximité du centre ville, qui s’inscrivent dans le cadre de rapports sociaux racialisés. Pour autant, rejeter les raccourcis ne signifie pas nier la réalité des rapports sociaux qui produisent de la grande pauvreté, de la marginalité, et les formes insidieuses de discrimination envers les personnes les plus vulnérables, notamment les personnes issues de l’immigration. Le parallèle avec les États-Unis est souvent vu au travers d’un jugement de valeur positif ou négatif, la France et les États-Unis ayant tendance à être érigés comme modèles d’organisation de référence opposés.
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En ce qui concerne l’intervention sociale, les États-Unis sont souvent considérés comme un repoussoir, ou, au contraire, comme un exemple duquel 1 devrait s’inspirer la « politique de la ville » française . Sans nier les effets d’influence, et l’importance des emprunts idéologiques, on peut se demander dans quelle mesure les évolutions en cours relèvent d’un phénomène global, qui prend des formes différentes en fonction des sociétés. Cela revient à étudier la dimension spécifique des phénomènes, à les replacer dans les héritages sociaux et culturels des pays en question, d’où l’intérêt de confronter plusieurs entrées afin de tenter d’y discerner des processus similaires. Définir la marginalité Une notion très large À la lecture du présent ouvrage, on remarque la diversité du registre de la marginalité. S’agit-il d’une notion ubiquiste, apte à rendre compte de sociétés différentes ? La notion de marginalité est-elle suffisamment « plastique » pour voyager de façon pertinente entre les différents registres, social, culturel, etc. ? Ne construit-on pas l’objet de façon différente en fonction de l’endroit où l’on produit la connaissance (Europe ou Amérique du Nord) ? Comme le remarque Robert Castel : « (…) le marginal porte le signe 2 inversé de la norme qu’il n’accomplit pas. Il marque un écart » ; l’auteur relève une certaine homologie de situations, chaque société produisant une mise à l’écart des populations jugées hors normes. La marginalité fait aussi l’objet de représentations sociales très fortes, en fonction de critères moraux, qui peuvent conduire à la renforcer. La marginalité fait donc référence à une absence de pouvoir et à une négation de la citoyenneté. Au sens commun, en français, le mot marginal signifie à la fois un entre-deux (en dehors des catégorisations dominantes) et un phénomène quantitativement ou qualitativement peu important (idée d’une absence de signification). La marginalité recoupe partiellement l’état de pauvreté, qui conduit souvent à une mise à l’écart. Or, le terme ne désigne pas uniquement la marginalité que l’on pourrait qualifier de sociale, mais aussi la marginalité culturelle – les formes de mise à l’écart des populations qui sont considérées hors-normes, en raison de leur appartenance culturelle, religieuse, intellectuelle, 3 idéologique etc. L’une et l’autre peuvent se combiner, les discriminations pour des raisons culturelles pouvant mener à une marginalité sociale, et la
1  DONZELOT J., C. MEVEL et A. WYVEKENS,la politique de la ville auxFaire société : États-Unis et en France, Paris : Seuil, 2003. 2  CASTEL R., « Les marginaux dans l’histoire »,in PAUGAMS.,L’exclusion. L’état des savoirs, Paris : La découverte, 1996, 32-41. 3 Voir la contribution de Pierre Guerlain dans cet ouvrage.
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