Mer et marine
172 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Elément clé pour l'équilibre de notre climat, la mer est la première "assurance-vie" de la planète. L'épuisement des ressources des "30% verts" et la réflexion qui se met en place autour des "70% bleus" sont révélateurs de l'importance de ses enjeux pour notre civilisation en crise. Mais le rayonnement de la mer reste lié aux hommes et aux femmes, aux idées et aux convictions. Ce lien se manifeste par la formation du marin d'Etat, l'esprit des sauveteurs en mer, la force de la poésie ou d'une expérience spirituelle de la mer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2014
Nombre de lectures 45
EAN13 9782336358727
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-70883-6
Titre
Sous la direction de
Siméon Montrose et Éric Barrault




M ER ET M ARINE

ENJEUX STRATEGIQUES ET CULTURELS DU XXI È SIECLE
POUR UN MONDE PLUS FLUIDE, PLUS JUSTE, PLUS DURABLE




Avec les contributions du vice-amiral Emmanuel Desclèves, du contre-amiral Jean Dufourcq, du commissaire général de la Marine Jean-Louis Fillon, du vice-amiral d’escadre Yves Lagane, du vice-amiral d’escadre Olivier Lajous, de M. Marc Muguet, de M. Patrick Naudin Mac-Auliffe, du professeur Chantal Reynier.


Postface de
Dominique de La Rochefoucauld-Montbel
Les droits d’auteurs

Les droits d’auteurs de cette publication seront entièrement reversés aux organismes suivants :

Ordre de Malte France
Revue Défense Nationale
Société Nationale de Sauvetage en Mer
Association pour le développement des œuvres sociales de la Marine
Citation

Il n’y a ni richesse ni force que d’hommes.
Jean Bodin

Le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit.
François de Sales
Dédicace

Cet ouvrage est dédié à la Commission armées jeunesse, aux membres de l’Ordre de Malte, de l’Institut et des forces armées, qui ont encouragé ce travail, notamment à la frégate de Grasse.

Cet ouvrage qui met notamment en lumière enjeux stratégiques et esprit de service associés aux valeurs des forces armées, est avant tout l’œuvre collective des contributeurs, sans lesquels il n’aurait pu mettre en perspective, avec force, conviction et expérience, les contours d’un sujet d’espérance et d’avenir.

Il a été réalisé avec le soutien de la Revue Défense Nationale en la personne du contre-amiral Jean Dufourcq ainsi que le concours des Peintres officiels de la Marine, grâce à Jean-Louis Goubin, secrétaire général des Peintres officiels de la Marine, directeur de cabinet à l’Académie des Beaux-Arts.

Que soient également remerciés, les relecteurs, dont les riches observations ont favorisé des échanges approfondis.

Toutes les transitions non signées sont des auteurs, Éric Barrault et Siméon Montrose.
Jean-François Hue,
Intérieur du port de Brest , 1793, Musée national de la Marine.
L’écrivain a toujours humecté sa plume d’eau salée. Il n’y a plus qu’à se laisser emporter par la houle des mots .
Didier Decoin
Introduction
Dans les années 1970, la France des « Trente Glorieuses », malgré les convulsions qu’elle avait connues, posait un regard assuré sur l’horizon de l’équilibre et de la croissance économique. Quarante ans se sont écoulés, et ce monde n’est plus. On peut se féliciter que les secousses de l’Histoire dissipent les illusions d’une technocratie triomphante.

Pendant ces quarante ans, notre société a connu des transformations profondes – culturelles, politiques, sociologiques, économiques – qui ont bouleversé notre compréhension commune du cours des choses. C’est bien la première fois au cours de l’histoire qu’une grande mutation, celle de la modernité occidentale, en vient à englober et niveler les diverses traditions de vie et de pensée qui se partageaient naguère le monde.

L’on peut donc s’interroger sur le sort de l’intelligence et de l’esprit, au fil de cette transformation inédite des horizons de l’histoire. Ce fil n’est ni l’agréable métaphore de la continuité apparente des choses, ni le fil des Parques qui font et défont le destin. Il est le fil de l’épée qui, si l’on n’y prend garde, viendra séparer chacun de ce qu’il est en son irréductible noyau de profondeur personnelle, pour le laisser flotter au gré des flots inconstants.

Les incertitudes interrogent inlassablement les identités. Les défis de l’exploitation des ressources marines 1 , les enjeux de la sécurisation des passages 2 font de la mer un sujet essentiel 3 .
De plus, les tentatives pour territorialiser les océans et accéder aux ressources qui s’y trouvent peuvent créer des risques de conflit interétatique 4 .
Au-delà de ces enjeux, la Marine nationale, comme les autres forces armées, contribue à forger des valeurs d’humilité et de solidarité à la racine d’un rôle social diffus, vecteur de cohésion sociale et de bien commun, depuis des générations.
La mer fait écho à un milieu spécifique qui n’est pas exclusif aux marins d’État. Ce milieu soumet chacun à des exigences, à des automatismes qui permettent peut être plus qu’ailleurs un esprit d’équipage perçu comme une solution aux individualismes destructeurs de la postmodernité.
À bord d’un bâtiment de la Marine nationale, l’on peut avoir cette impression indescriptible d’approcher le cœur d’une humanité, certes perfectible, mais toujours exemplaire et façonnée d’une intelligence de cœur.
Le temps long est un terreau favorable à la réflexion pour des passeurs de traditions marines 5 . C’est ainsi que l’on peut lire au sujet de cet univers exigeant et imprévisible : si tu veux apprendre à prier, va sur mer 6 .
Source de dangers et de convoitises, la mer cristallise toujours plus les espérances d’une civilisation en crise.
Cette civilisation, puisant toujours davantage dans un réservoir commun de matières premières, se tourne désormais vers l’océan et ses profondeurs : l’épuisement des ressources des « 30 % verts » et la réflexion mondiale qui se met en place autour des ressources des « 70 % bleus » sont révélateurs de l’importance de ces enjeux (chapitre 1).

De surcroît, la question des valeurs et de la culture rappelle que les richesses de la mer sont aussi immatérielles. Des richesses qui peuvent constituer le plus grand patrimoine culturel de l’humanité.
Imaginons notre société reconstruisant ses relations autour des valeurs marines ! Cette société bleue , plus solidaire, plus durable, plus respectueuse de la mer, gagnerait en humanité réelle.
En effet, « élément clé pour l’équilibre de notre climat, la mer est, grâce à la richesse de sa biodiversité et de ses ressources naturelles, la première « assurance-vie de la planète 7 » (chapitre 2).

Le rayonnement de la mer reste lié aux hommes et aux femmes, aux idées et aux convictions. C’est par exemple la formation du marin d’État, le rôle de Montego Bay, l’esprit des sauveteurs en mer, la force de la poésie ou d’une expérience spirituelle de la mer.
Des vertus qui peuvent éclairer l’homme moderne face aux incertitudes et aux enjeux 8 de notre temps. Ces vertus ne naissent pas spontanément de la mer mais bien de l’union de la mer et du marin.

Pêcheur, plaisancier, marin de l’État ou du commerce, baliseur, homme ou femme de la marine scientifique, sauveteur, c’est l’action qui fait la valeur (chapitre 3), serait-ce même celle de la contemplation (chapitre 4).

Le plus souvent, l’homme ou la femme revient plus tolérant, plus indulgent, plus endurant, plus capable de surmonter les difficultés. La société y gagne des responsables plus à même de comprendre les difficultés de leurs collaborateurs, des salariés mieux au fait de l’œuvre collective.

« Il reste encore à savoir si, au regard des impératifs de la sécurité maritime, Claude Roy avait raison d’écrire dans Le rivage des jours : Lorsqu’on a perdu toutes ses illusions, il reste à perdre l’illusion suprême, qui est de se croire sans illusions 9 ».

En bref, la mer est bien un trésor de culture et de traditions, difficile à saisir. Pourtant, le destin de chaque génération semble toujours s’inscrire dans cette diversité insaisissable et immémoriale, condition sine qua non d’une mondialisation qui peut être vertueuse. Elle produit et laisse circuler la richesse mais concentre enjeux et occasions d’affrontement, d’usage ou d’appropriation. Les marins de toutes les marines, présents sur les mers, perçoivent les dangers, les incertitudes et veillent sur l’avenir.

Éric Barrault et Siméon Montrose
1 Cf. notamment Rapport de la mission d’étude du Conseil général de l’environnement

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