Neveux et esclaves dans les rites funéraires chez les Wè et les Anyi-bona de Côte d Ivoire
137 pages
Français

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Neveux et esclaves dans les rites funéraires chez les Wè et les Anyi-bona de Côte d'Ivoire , livre ebook

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Description

Ce travail à caractère comparatif porte sur deux populations de Côte d'Ivoire : les Wè, situés à l'ouest et à la filiation patrilinéaire, et les Anyi-bona, situés à l'est et à filiation matrilinéaire. Il décrit le rôle du neveu et celui de l'esclave lors des funérailles d'un oncle maternel ou d'un maître. Les funérailles sont des moments importants dans les politiques de réputation et des stratégies d'ostentation des groupes sociaux, le lieu de la redistribution des biens ou du "gaspillage" des richesses.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 68
EAN13 9782296243088
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

NEVEUX ET ESCLAVES
DANS LES RITES FUNÉRAIRES
CHEZ LES WÈ ET LES ANYI-BONA
DE CÔTE D’IVOIRE
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions


Stéphane SCRIVE, La crise de la démocratie en Afrique, 2009.
Henriette MANGA NDJIE BINDZI MBALLA, Les Pygmées face à l’école et à l’État, 2009.
Serge Armel ATTENOUKON, L’Afrique : poubelle de l’Occident ? La gestion des déchets dangereux, 2009.
Cédric ONDAYE, Comprendre les enjeux bancaires en Afrique Centrale, 2009.
Laurier Yvon NGOMBE, Le Droit d’auteur en Afrique, 2009.
Roger KAFFO FOKOU, Cameroun : liquider le passé pour bâtir l’avenir, 2009.
André YABA Proverbes et idiotismes de sagesse des Bandzèbi. Gabon – Congo-Brazzaville, 2009.
Ferdinand BAKOUP, L’Afrique peut-elle gagner sa place dans la mondialisation ?, 2009.
Bernard TCHIMBAMBELELA, Le commerce mondial de la faim. Stratégie de rupture positive au Congo-Brazzaville, 2009.
Essè AMOUZOU, Pauvreté, chômage et émigration des jeunes Africains. Quelles alternatives ? , 2009.
Damien MEKPO, Pour une économie centrée sur L’Homme en Afrique, 2009.
Momar CISSÉ, Parole chantée et communication sociale chez les Wolof du Sénégal, 2009.
Mamadou Aliou BARRY, L’armée guinéenne. Comment et pour quoi faire ?, 2009.
Papa Ibrahima DIALLO, Les Guinéens de Dakar : migration et intégration en Afrique de l’Ouest, 2009.
Jules Kouassi ADJA, Evangélisation et colonisation au Togo : conflits et compromissions, 2009.
Albert MOUTOUDOU, Le retard des intellectuels africains : l’exemple du Cameroun, 2009.
Charles GUEBOGUO, Sida et homosexualité(s) en Afrique. Analyse des communications de prévention, 2009.
Maïkoréma ZAKARI, L’islam dans l’espace nigérien, tomes 1 et 2, 2009.
Pierre BAMONY, Des pouvoirs réels du sorcier africain, 2009.
Dr GUIBLEHON Bony


NEVEUX ET ESCLAVES
DANS LES RITES FUNÉRAIRES
CHEZ LES WÈ ET LES ANYI-BONA
DE CÔTE D’IVOIRE


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’EcoIe polytechnique, 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10563-8
EAN : 9782296105638

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
À tous les neveux wè et esclaves anyi-bona
À ma famille
À tous mes amis
« Si la rivière déborde, elle emporte la feuille ; si elle ne déborde pas, elle l’emporte quand même », c’est-à-dire que tout homme sera emporté par la mort un jour.
Proverbe wè
REMERCIEMENTS
Cet ouvrage est le fruit de plusieurs années de recherches sur le terrain. Sa publication n’a été possible que grâce au soutien et à l’encouragement des peuples wè et anyi-bona.
Nous avons particulièrement bénéficié des suggestions critiques et relectures professionnelles des professeurs, F. AKINDES et S. YAPIAFFOU (Université de Bouaké) ainsi que de leur regard théorique exigeant qui nous a conduit à préciser ou à nuancer notre pensée.
Nous restons toujours redevables au professeur M. Houseman dont les remarques ont permis d’approfondir des perspectives de ces recherches.
Sincères remerciements à tous nos amis, qui ont donné d’eux-mêmes pour contribuer à la rédaction et publication de cet ouvrage : Antoine Yégbé et Yao Djeth L. Arsène, pour la relecture critique du manuscrit, Serge Grah pour sa mise en forme, Mme A. Gnonsoa, « le monument » de la culture wè.
Nous remercions nos collègues, Séverin Kouamé, Fie Doh et Nicaise Hlil, pour leurs observations ainsi que nos étudiants : Pulchérie Doffou et Mathilde Kouassi N’zouba, qui ont bien voulu lire et saisir le manuscrit.
Nous exprimons notre gratitude à ceux et à celles qui, au cours de nos enquêtes ont contribué directement et de diverses manières à la rédaction de ce travail : Henri C. Tiécoura, Marie Kouao, le Père Bertin Doue.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Il n’est pas toujours facile, voire « bon », d’aborder un sujet aussi complexe et controversé que celui de la mort, dans la mesure où « toute société se voudrait immortelle… » (L.-V. Thomas, 1982 : 11) et met en place un « ensemble organisé de croyances et de rites, afin de mieux lutter contre le pouvoir dissolvant de la mort individuelle et collective » (L-V. Thomas, op. cit : 11). La mort mobilise tous les « efforts conjugués de l’homme, le seul être peut-être qui sache qu’il doit mourir, tout en se persuadant qu’il est immortel » (L-V. Thomas, 1989 :10-11). De ce point de vue et de façon générale, l’idéologie funéraire que L-V. Thomas (1982, op. cit :11) définit comme « les croyances, les mentalités, les attitudes, les rites… », reste la même dans toutes les sociétés, bien que l’existence d’une régionalisation des pratiques funéraires soit indiscutable.
Ces dernières décennies, on observe des transformations ou variations rituelles importantes au niveau de la prise en charge de la mort par toute une catégorie de personnes ou d’institutions. Selon Cacqueray (1999 :19-49), ces transformations qui résultent de la « modernité », et partant, de « l’urbanisation et des cultures urbaines ou du changement religieux » sont liées à l’apparition et au développement des « professionnels funéraires » dont J. Ziegler n’hésite pas à qualifier la démarche de « cannibalisme marchand » et J. Mitford « d’aberrations dictées par la perspective du profit ». Car la mort « devient une simple transaction ordinaire, un acte que les vivants peuvent intégrer à leur plate conscience de consommateurs » (L-V. Thomas, 1979 :108-112). En effet, toute une série de professions, selon Witte (2001), tire aujourd’hui des funérailles, la totalité ou une partie non négligeable de ses revenus. Pour lui, ces métiers ou ces activités génératrices de revenus complémentaires plus ou moins fortement liés à « l’industrie funéraire », vont du morguier au charpentier spécialisé dans la fabrication de cercueils, les assurances {1} , en passant par les « groupes culturels » qui trouvent dans les funérailles, une de leurs principales occasions de se produire. Dans le même ordre d’idées, Bacqué (1997 :13) souligne de la part de ces professionnels, « un travail considérable, subtil et direct de reconstitution de l’image du défunt ».
En fait, ces transformations montrent que la gestion de la mort passe de plus en plus du domaine familial et communautaire à des milieux spécialisés (hôpitaux, morgues, pompes funèbres). Il en résulte une redistribution du travail funéraire qui, dans les sociétés modernes, permet aux professionnels funéraires de prendre complètement en charge techniquement, administrativement ou socialement, les obsèques. C’est pourquoi, disent-ils eux-mêmes, « la mort, c’est notre métier » (Bacqué, op. cit ., 19-49).
D’un point de vue théorique, ces transformations font apparaître quatre phénomènes de la conception de la mort dans les sociétés modernes : « l’individualisation, la laïcisation, la marchandisation et la médicalisation de la mort ». Un cinquième phénomène apparaît de ces transformations : « la banalisation dédramatisante » de la mort et, d’une autre façon, la « déculpabilisation », car c’est le travail de deuil même qui est escamoté, tout comme la conduite à tenir à l’égard du mort.
Dans les sociétés africaines, « l’individu ne peut être pensé seul : il n’existe qu’en relation » (Héritier, 1996 : 288), c’est-à-dire enchâssé dans une pluralité de relations sociales. C’est pourquoi, samort appelle une mobilisation de tous les groupes (familiaux, religieux, professionnels, alliés, etc.) qui trouvent nécessaire l’investissement dans les funérailles. Selon Bourdieu (1997 : 22), les funérailles reposent sur l’ illusio, c’est-à-dire la « croyance fondamentale dans l’intérêt du jeu et la valeur des enjeux » du champ funéraire. Car les cérémonies funéraires sont également considérées comme des événements incontournables dans les politiques de réputation ou de reconnaissance sociale ou de soi et les stratégies d’

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