Notger de Liège

Jean-Louis Kupper

Description

Depuis la parution du livre remarquable de GodefroidKurth, aucune publication d’ensemble n’avait été con-sacrée à l’évêque de Liège Notger (972-1008) qui fut lecontemporain des empereurs Otton I, Otton II, Otton IIIet Henri II. Le présent ouvrage, qui réalise la synthèsed’une série d’articles tout en prenant en compte lesétudes les plus récentes consacrées à l’Église germaniqueaux alentours de l’an Mil, s’efforce de renouveler l’imagede celui qui fut le plus important des « princes-évêques »de Liège du Moyen Âge.

Jean-Louis Kupper, professeur émérite aux Universités de Liège et de Luxembourg,est membre correspondant de l’Institut de France, membre de l’Académie royalede Belgique et de la Commission royale d’histoire. Il s’intéresse particulièrement àl’histoire des liens multiples qui existèrent entre l’« espace » belge et le Saint-Empiregermanique au cours de la période médiévale.

Sujets

• Sciences humaines et sociales
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: Académie royale de Belgique
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782803105038
• Langue: Français

Extrait

NOTGER DE LIÈGE

J EAN -L OUIS K UPPER

Notger de Liège (972-1008)

Académie royale de Belgique rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique www.academieroyale.be

Informations concernant la version numérique ISBN : 978-2-8031-0503-8 © 2015, Académie royale de Belgique

Mémoire de la Classe des Lettres Collection in-8°, IVe série, tome XI, n°2107 Diffusion Académie royale de Belgique www.academie-editions.be

Crédits Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique Illustration de couverture : JGrégory Van Aelbrouck

Publié en collaboration avec

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Informations concernant la version numérique ISBN 978-2-87569-202-3 A propos Bebooks est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.

INTRODUCTION

Par une lettre datée de Gand, le 12 mars 1905, Henri Pirenne accusait réception d’un exemplaire 1 dédicacé duNotger de Liègede son maître Godefroid Kurth : « J’ai passé la soirée d’hier, écrivait-il, à lire une bonne partie du tome I, avec ce plaisir que cause la lecture d’un travail définitif et d’une œuvre d’érudition, qui est en même temps une belle page d’histoire. Je ne sais où se manifestent les défauts de composition dont vous 2 parlez dans la préface . Je ne les ai pas remarqués jusqu’ici. Mais peut-être sont-ils imposés e par le sujet lui-même. On n’a pas assez de renseignements sur les personnages du X siècle pour leur édifier des monographies complètes de toutes pièces. Leurs monuments sont incomplets, non par la faute de l’architecte, mais par la pénurie des matériaux. Heureux quand on peut dire, comme c’est certainement le cas pour Notger, qu’on ne trouvera plus d’autres documents que ceux que l’on possède et que, comme c’est certainement le cas pour vous, on n’extraira pas de ces documents plus de vérité et de lumière que vous ne l’avez 3 fait . » Nous n’avions pas connaissance de cette belle lettre lorsque, dans l’Avant-propos de notre livre consacré àLiège et l’Église impériale, nous réfléchissions au choix duterminus a quo de notre travail : « Aucun événement, ou groupe d’événements, ne semblaient assez marquants pour justifier la pose d’une borne. Finalement, ce ne sont pas les faits historiques qui vinrent à notre secours : c’est un historien et son livre. Un très grand livre d’ailleurs, un chef-d’œuvre : leNotger de LiègeGodefroid Kurth. Il n’était plus possible, après le passage du maître, d’écrire des de pages vraiment originales et vraiment neuves sur l’évêque Notger qui occupa le siège de saint Lambert de 972 à 1008 et sous l’épiscopat duquel l’Église liégeoise fut réellement 4 intégrée au système ottonien . » À cette époque, le professeur Karl-Ferdinand Werner nous objecta oralement qu’en dépit de ses immenses qualités, le livre de Godefroid Kurth datait tout de même de près de quatre-vingts ans et qu’il était certainement possible d’en renouveler de nombreux passages et, dès lors, d’intégrer l’épiscopat de Notger, plus que nous l’avions fait, dans une thèse consacrée à la e e 5 Reichskircheou « Église impériale » des XI et XIIsiècles . L’observation de Karl-Ferdinand Werner — un des meilleurs spécialistes de l’histoire de l’Empire et de la France au Moyen Âge — valait son pesant d’or. À tout le moins nous forçait- elle à réfléchir sur le contenu d’un livre, celui de Godefroid Kurth bien évidemment, dont la profondeur et l’ampleur avaient impressionné le jeune historien que nous étions et, du reste, continuent de nous impressionner. Cette réflexion nous accompagna pendant toute notre carrière universitaire. Chaque occasion fut bonne de revoir tel aspect de l’épiscopat de Notger, de nuancer, voire de corriger, l’un ou l’autre point de vue de Godefroid Kurth et même d’apporter, grâce à une relecture attentive voire différente des sources, — complétées, de temps à autre, par de nouvelles découvertes archéologiques, — du neuf et de l’inédit. Il nous a semblé qu’il était temps de rassembler sous la forme d’un livre toutes ces informations disparates qui, replacées côte à côte, sont de nature à projeter sur l’épiscopat de Notger de nouvelles lumières. Cela dit, il n’était pas question pour nous d’écrire un nouveauNotger de Liègesous la forme d’une édition nouvelle, revue et corrigée : unNotger« refondu » qui aurait intégralement

définitivement relégué l’ouvrage de Godefroid Kurth sur les rayons des antiquariats ou des curiosités historiographiques. LeNotgerque nous présentons aujourd’hui, et dont le titre est volontairement celui du travail de Godefroid Kurth, n’est autre qu’une synthèse de nos recherches personnelles écrite, en grande partie, conformément aux conceptions qui présidèrent à la rédaction de notre thèse consacrée à Liège et l’Église impériale. La lecture du présent livre, où l’essentiel de ce qu’il convient de savoir sur l’épiscopat et la personnalité de Notger est, sinon dit, du moins honorablement abordé, ne dispensera donc pas de la relecture ou de la consultation duNotger de Liège de Godefroid Kurth, à savoir d’un livre remarquablement complet que nous tenons pour le chef-d’œuvre d’un très grand et très talentueux historien. Bien loinde nous la prétention d’avoir réussi à faire mieux que notre prédécesseur. En revanche, nous espérons, plus modestement, avoir été capable, sur certains points, d’écrire autre chose. ● En dehors de la documentation diplomatique et de l’un ou l’autre extrait de chroniques ou d’annales qui seront soumis à l’examen critique au fur et à mesure de leur exploitation, nous avons tiré nombre d’informations de deux textes narratifs : I. LesGesta episcoporum Leodiensiumrédigées vers 1055 par un chanoine de la cathédrale Sainte-Marie et Saint-Lambert de Liège connu sous le nomd’Anselme. Ce texte d’une très grande valeur s’appuie sur les souvenirs de l’auteur, sur des sources écrites contemporaines aujourd’hui perdues et, pour ce qui est de l’épiscopat de Notger, sur le 6 témoignage des anciens . II. LaVita Notgeri episcopi Leodiensis, dont la genèse est un peu plus complexe, se fonde sur des sources contemporaines de l’épiscopat de Notger et, notamment, sur uneVie 7 métrique de cet évêque aujourd’hui perdue . L’auteur, se comportant en véritable « antiquaire », a visiblement voyagé et pris connaissance de l’une ou l’autre information et de l’un ou l’autre document. Cet « historien », qui semble avoir rédigé sa compilation vers 1140, est fort probablement le chanoine et doyen de la cathédrale Saint-Lambert Reimbald de Dongelberg qui fut également prévôt des collégiales Saint-Jean-l’Évangéliste, où 8 reposait la dépouille de Notger, et de Sainte-Croix à Liège .

BIBLIOGRAPHIE

Cette bibliographie se veut exclusivement « notgérienne » : elle rassemble les sources et les travaux fréquemment utilisés au cours de l’élaboration de cet ouvrage, donne un aperçu des principales études consacrées à Notger et, d’un point de vue plus technique, contribue à simplifier et raccourcir les notes critiques. Quant aux sources et aux travaux, tout aussi importants mais plus rarement mentionnés, ils sont cités au fur et à mesure de leur utilisation avec, le cas échéant, l’indication de la première note où ils apparaissent. Lecteurs et chercheurs y trouveront leur compte. UneBibliographie sélectiveà l’époque notgérienne est publiée dans relative Évêque et prince(recueil d’études cité ci-dessous), p. 579-598. SOURCES Sources narratives Anselme,Gesta episcoporum Tungrensium, Traiectensium et LeodiensiumKoepke,, éd. R. M.G.H.,SS., t. VII, p. 189-234 = Anselme. Gerbert d’Aurillac,Correspondance, 2 vol., éd. P. Riché et J.-P. Callu, Paris, 1993 = Gerbert*. e Richer,Histoire de FranceLatouche, 2 vol., Paris, 2 , éd. R. tirage, 1964-1967 ; éd. H . Hoffmann,M.G.H.,SS., t. XXXVIII, Hanovre, 2000. – Nous utilisons l’éd. Latouche = Richer. Vita Notgeri episcopi Leodiensis, éd. G. Kurth,Notger de Liège, t. II, p. 10-15 =Vita Notgeri. Sources diplomatiques Böhmer, J.-F. et von Ottenthal, E.,I. und Otto I.Die Regesten des Kaiserreiches unter Heinrich c. 876 (919)-973, Innsbruck, 1893 (Regesta imperiiOttenthal,, II, 1) = Böhmer-von Regesta imperii, Otto I.. Böhmer, J.-F. et Mikoletzky, H.-L.,II. 955 (973)-Die Regesten des Kaiserreiches unter Otto 983, Graz, 1950 (Regesta imperii, II, 2) = Böhmer-Mikoletzky,Regesta imperii, Otto II.. Böhmer, J.-F. et Uhlirz, M.,Die Regesten des Kaiserreiches unter Otto III. 980 (983)-1002, Graz-Cologne, 1956 (Regesta imperii, II, 3) = Böhmer-Uhlirz,Regesta imperii, Otto III.. Böhmer, J.-F. et Graff, Th.,Die Regesten des Kaiserreiches unter Heinrich II. 1002-1024, Vienne-Cologne-Graz, 1971 (Regesta imperiiBöhmer-Graff,4) = , II, Regesta imperii, Heinrich II.. e Böhmer, J.-F. et Zimmermann, H.,Papstregesten, 911-1024éd., Vienne-Cologne-Weimar,, 2 1998 (Regesta imperii, II, 5). Kurth, G.,Catalogue des actes de Notger, dans Id.,Notger de Liège, t. II, p. 62-87. e e Marchandisse, A.,siècles)L’obituaire de la cathédrale Saint-Lambert de Liège (XI -XV , Bruxelles, 1991 =Obituaire de Saint-Lambert. Monumenta Germaniae historica. Diplomata regum et imperatorum Germaniae: Conradi I., Heinrici I. et Ottonis I., éd. Th. Sickel, Hanovre, 1879-1884. Ottonis II., éd. Th. Sickel, Hanovre, 1888. Ottonis III., éd. Th. Sickel, Hanovre, 1893. Henrici II. et Arduini, éd. H. Bresslau et autres, Hanovre, 1900-1903. =M.G.H.,DD.,Nom de l’empereur.

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