Paul Lazarsfeld (1901-1976)
552 pages
Français

Paul Lazarsfeld (1901-1976) , livre ebook

552 pages
Français

Description

Ce livre présente les différents aspects et les différentes phases de l'influence profonde exercée dans les sciences sociales par le psychosociologue et le sociologue mathématicien Paul Lazarsfeld. Il s'agit d'une biographie intellectuelle et d'un essai de bilan sociologique. Au fil des contributions, les apports de Lazarsfeld à la sociologie des communications de masse, à l'analyse du vote par technique du panel et comme cas particulier de l'analyse empirique de l'action, son rapport paradoxal à la sociologie compréhensive, sa conception de la méthodologie, son type d'enseignement si particulier, sont présentés par les auteurs dont certains sont de grands sociologues ayant connu personnellement Lazarzsfeld. - Nombreux articles en anglais -

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 1998
Nombre de lectures 510
EAN13 9782296358973
Langue Français
Poids de l'ouvrage 19 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PAUL LAZARSFELD
(1901-1976)
La sociologie de Vienne à New YorkCollection Logiques Sociales
fondée par Dominique Desjeux
et dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si
la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend
favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à
promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une
expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes
sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique,
voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels
classiques.
Dernières parutions
Gilbert VINCENT (rassemblés par), La place des oeuvres et des acteurs
religieux dans les dispositifs de protection sociale. De la charité à la
solidarité, 1997.
Paul BOUFFARTIGUE, Henri HECKERT (dir.), Le travail à l'épreuve
du salariat, 1997.
Jean- Yves MÉNARD, Jocelyne BARREAU, Stratégies de
modernisation et réactions du personnel, 1997.
Florent GAUDEZ, Pour une socio-anthropologie du texte littéraire, 1997.
Anita TORRES, La Science-fiction française : auteurs et amateurs d'un
genre littéraire, 1997.
François DELOR, Séropositifs. Trajectoires identitaires et rencontres
du risque, 1997.
Louis REBOUD (dir.), La relation de service au coeur de l'analyse
économique, 1997.
Marie Claire MARSAN, Les galeries d'art en France aujourd'hui, 1997.
Collectif, La modernité de Karl POLANYI, 1997.
Frédérique LEBLANC, Libraire de l'histoire d'un métier à
l'élaboration d'une identité professionnelle, 1997.
Jean-François GUILLAUME, L'âge de tous les possibles, 1997.
Yannick LE QUENTREC, Employés de bureau et syndicalisme, 1998.
Karin HELLER, La bande dessinée fantastique à la lumière de
l'anthropologie religieuse, 1998.
Françoise BLOCH, Monique BUISSON, La garde des enfants. Une
histoire de femmes, 1998.
Christian aUIMELL!, Chasse et nature en Languedoc, 1998.
Roland aUILLON, Environnement et emploi: quelles approches
syndicales ?l998.
@ L'Harmattan, 1998
ISBN: 2-7384-6365-7Sous la direction de
Jacques Lautman et Bernard-Pierre Lécuyer
PAUL LAZARSFELD
(1901-1976)
La sociologie de Vienne à New York
Editions L'Harmattan L'Harmattan INC
5-7, rue de l'Ecole-Polytechnique 55, rue Saint Jacques
75005 Paris Montréal (Qc) - Canada H2Y IK9Cet ouvrage est dédié à
la mémoire de James S. Coleman,
décédé le 25 mars 1995REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier tout particulièrement Jacqueline Lécuyer,
I Françoise Aulagne ainsi que David Gaussen du GEMAS pour l'aide
indispensable qu'ils ont apportée à la réalisation de ce livre.Présentation
Paul Lazarsfeld fut deux fois professeur associé à la Sorbonne et heureux
d'êtreà Paris. Son œuvre, son enseignement et, pour les plus chanceux, le
commerce avec lui ont profondément marqué une bonne partie des
sociologues français actifs à partir de la fin des années 50 et ultérieurement. Ce
livre réunit les contributions présentées au colloque Paul Lazarsfeld,
organisé par le Groupe d'Etude des Méthodes de l'Analyse Sociologique
(GEMAS), laboratoire de l'Université de Paris IV-Sorbonne, associé au
CNRS et dirigé par Raymond Boudon, qui s'est tenu à la Sorbonne du 15 au
17 décembre 1994, avec le soutien de l'Institut Autrichien, l'Association
Ouvertüre France-Autriche, la Banque Nationale Autrichienne, et la Maison
des Sciences de l'Homme. Le projet était de rassembler et de confronter les
éléments d'une biographie intellectuelle, qui, entendue largement enveloppe
la vie, les créations scientifiques, l'œuvre institutionnel1e et l'influence à
long terme.
Pour un intellectuel juif, né à Vienne et devenu américain, la traversée du
siècle ne pouvait pas passer à côté de l'histoire. Lazarsfeld aimait la vie et le
lecteur découvrira des épisodes qui ne manquent pas de piquant. Dans sa
jeunesse viennoise il fut très activement militant socialiste et la science sociale
qu'il développa devait servir la cause du progrès social. Il fut en relations
avec une bonne partie de. cet extraordinaire milieu intellectuel des années
vingt à Vienne. Or, une fois établi en Amérique, ses priorités et la vision de
son travail semblent avoir changé, mais dire qu'il a été happé par un modèle
américain serait certainement un contre-sens. À bien des égards, il est resté
très européen et la question intéressante, que plusieurs témoignages éclairent,
est d'interroger la fécondité de la rencontre entre ce jeune intellectuel forméPaul Lazarsfeld (1901-1976)10
aux mathématiques puis à la psychologie d'une part, le milieu américain
d'autre part. Marie Jahoda, reprenant une métaphore célèbre, écrit que, « né
pour être un renard, il fut forcé par les circonstances de la vie à se faire
porcépie» .
Fils d'un juriste et d'une psychologue le jeune Paul Lazarsfeld choisit de
s'inscrire à l'Université en mathématiques et en sciences politiques sur l'avis
d'un ami de sa mère, Friedrich Adler, fils du fondateur du parti socialiste
autrichien, physicien, que celle-ci l'emmena voir en prison alors qu'il venait
simplement d'assassiner le premier ministre, dans l'espoir que le
retentissement du procès populariserait l'option pacifiste à laquelle il se vouait. Son
conseil fut suivi et Paul prit ses grades en sciences jusqu'au doctorat inclus,
ce qui ne l'empêcha pas d'avoir une activité politique soutenue dans les
milieux de l'austro-marxisme et, par goût de l'action concrète, de participer à
un groupe d'éducation populaire. Entreprenant, il fonde un bureau d'études
tout à fait pionnier avec l'espoir de vivre de contrats en psychosociologie
appliquée, mais l'enquête à Marienthal naît d'un projet plus militant avec,
entre autres, la question de savoir pourquoi la condition de chômeur, loin de
rendre les ouvriers plus agressifs, les démotive politiquement.
Le représentant de la Fondation Rockefeller en Europe qui, au vu du livre,
lui fit accorder une année aux États-Unis n'avait, semble-t-il, pas de
prévention à l'encontre des jeunes intellectuels socialistes, à moins qu'il ne fût tout
à fait convaincu de la capacité de nOlmalisation de la culture américaine. En
1934, c'est l'arrivée au pouvoir d'un chancelier de droite musclée, Dollfuss,
plus tard assassiné sur ordre de Hitler, qui commence par interdire le parti
social-démocrate et mettre en prison les amis de Paul, ainsi que, pour un
temps, ses propres parents (cf. Paul Neurath). On comprend qu'il ait sollicité
le renouvellement de sa bourse, libéralement accordé et qu'en 1935, il ait fait
le choix de rester en Amérique, quelque difficiles que dussent être les débuts
de cette nouvelle vie. Arrivé avant le flot des intellectuels européens fuyant le
nazisme, il fut à temps pour être encore un immigrant par choix et non à
proprement parler un réfugié.
Aux États-Unis, il n'eut plus d'activité militante, ce qui a bien déçu Robert
Lynd, son protecteur parce qu'admirateur des Chômeurs de Marienthal. Mis
à la question par les réfugiés de l'école de Francfort, il se déclara marxiste en
congé. (cf. David Sills). On a beaucoup glosé sur ce point qui est quelque peu
une énigme pour les biographes et on trouvera ici, dans différents chapitres
(cf. Sills, Neurath, Fleck) des notations qui peuvent aider le lecteur à se
construire une interprétation. Le point n'est pas totalement anecdotique à
propos de quelqu'un qui a toujours affirmé que les sciences sociales devaient
avoir une utilité sociale. Rappelons seulement que tel fut le thème de son
discours présidentiel en tant que Président pour 1962 de l' AmericanPaul Lazarsfeld (1901-1976) 11
Sociological Association, et que ce texte fut le germe de The Uses of
Sociology, publié en 1971 sous les auspices de l'UNESCO.
Un point est sûr et un autre est vraisemblable. Lazarsfeld n'a pas
abandonné le combat pour les valeurs démocratiques; il est arrivé aux États-Unis juste
après la première victoire de Roosevelt. Comme le rappelle P

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents