David Holmgren
Permaculture Principes et pistes d’action pour un mode de vie soutenable
Cet ouvrage a été înîtîaement pubîé dans a coectîon ïnîtîa(e)s DD sous a dîrectîon de Bruno Lhoste.
L’édîtîon orîgînae de cet ouvrage a été pubîée sous e tîtrePermaculture : Principles & Pathways Beyond Sustainability. © by Davîd Homgren rench edîtîon pubîshed by arrangement wîth Homgren Desîgn, Hepburn, Vîctorîa, Austraîa www.homgren.com.au
Photo de couverture : Andrew Montgomery
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© , , édîtîons Rue de ’échîquîer, rue du Mouîn-Joy Parîs www.ruedeechîquîer.net ïSBN : --- -2 4 Dépôt éga : octobre
David Holmgren Cofondateur du concept de permaculture
Permaculture
Traduction : Agnès El Kaïm
Principes et pistes d’action pour un mode de vie soutenable
À la mémoire de H. T. Odum (décédé le 11 septembre 2002).
Préface d’Yves Cochet
LA PERMACULTURE, VISION DU MONDE DE L’APRÈS-PÉTROLE Pus qu’une technîque agrîcoe, a permacuture est une vîsîon des socîétés de demaîn, es nôtres, quî seront conron-tées à ’évoutîon des régîmes énergétîque et cîmatîque. La permacuture n’est pas seuement une autre açon de jardî-ner : c’est une autre açon de concevoîr et d’agîr sur e monde, un changement phîosophîque et matérîe goba, en même temps qu’un ensembe de stratégîes de résîîence ace aux métamorphoses, sînon aux eFondrements quî s’annoncent. La rîchesse et a croîssance économîque du monde îndus-trîe reposent sur une extractîon sans précédent de gîgan-tesques quantîtés d’énergîes ossîes, quî ont mîs des cen-taînes de mîîons d’années à se constîtuer dans es entraîes de a Terre. Nous avons utîîsé une partîe de cette énergîe précîeuse pour accrotre encore davantage et dans des pro-portîons însoutenabes e préèvement de ces ressources. Les conséquences de cette surexpoîtatîon se révèent à mesure que ’accès aux énergîes ossîes bon marché décîne. Dîapî-der autant de capîta mèneraît n’împorte quee entreprîse à a aîîte, souîgne Davîd Homgren.
La permacuture propose de rompre avec cette gabe-gîe énergétîque, ondée sur une conceptîon erronée de a rîchesse. Un de ses prîncîpes ondamentaux afîrme a nécessîté de capturer et de stocker ’énergîe dans e soucî du ong terme. En partîcuîer, ee se concentre sur a manîère
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d’optîmîser a capture de a photosynthèse. Les oîs de a ther-modynamîque n’ont pas échappé à a permacuture. Dans e deuxîème prîncîpe, « capter et stocker ’énergîe », Davîd Ho-mgren revîent sur a oî de ’entropîe : dans ’unîvers, ’éner-gîe se dîssîpe à partîr de centres de concentratîon et tend à se dîuer. L’énergîe de haute quaîté se dégrade en énergîe de pus basse quaîté, et perd aînsî de son utîîté. Cette tendance à a dîssîpatîon et à a dîspersîon aFecte tous es systèmes, vîvants ou înanîmés. Les systèmes vîvants s’organîsent de tee sorte qu’îs optîmîsent eurs acutés à transormer et stocker ’énergîe : seus es pus eIcaces tîrent eur épînge du jeu au cours de ’évoutîon. Toutes es ressources bîoogîques et mînéraes peuvent être consîdérées comme de ’énergîe concentrée. Toutes es înrastructures et tous es dîsposîtîs technoogîques sur es-ques reposent es socîétés humaînes, qu’ees soîent sîmpes ou compexes, résutent de ces sources d’énergîe prîmaîre. L’agrîcuture n’est autre qu’une technîque mîénaîre de cap-ture de a photosynthèse. Depuîs des sîèces, jardînîers et er-mîers ont capturé es caorîes îssues de a photosynthèse dans des cutures saîsonnîères. Les graînes coectées d’une année sur ’autre sont en ees-mêmes un stock dense d’énergîe, essentîe pour a récote suîvante. Parce que es scîences socîaes, en partîcuîer ’économîe, se sont déconnectées des scîences physîques, a questîon de ’énergîe a peu d’împact sur notre compréhensîon de a créa-tîon de rîchesse. Dans es socîétés îndustrîees, e lux d’éner-gîe prend a orme de nourrîture, de matîères premîères et de servîces. Cette énergîe est sî abondante que son usage sobre et sa conservatîon ont cessé d’être une préoccupatîon. Les systèmes d’înormatîon et d’organîsatîon sont perçus comme des bîens éthérés. Tant que ’on dîspose d’argent pour ache-ter, a ournîture de besoîns ondamentaux est assurée par es
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ermîers, es îngénîeurs, es technîcîens, etc. Avec e déveop-pement extrême des modes de vîe urbaîns, on ne peut stocker nî nourrîture nî carburant dans es appartements, et a capa-cîté d’achat est îée au crédît – quî uî-même est îé à ’empoî. La ratîonaîté économîque a conduît es entreprîses et es gouvernements à négîger es stocks aîmentaîres de nourrî-ture, de combustîbes, de matérîaux et de pîèces détachées au proit de ’eIcacîté des lux tendus, avec e rîsque înhérent de ruptures d’approvîsîonnement et de désastres.
Descente énergétique créative et attitudelow tech Davîd Homgren însîste sur ce poînt : dans un monde où ’énergîe va décrotre, nous aons redécouvrîr ’opportunîté de recueîîr et de stocker des énergîes renouveabes îmmé-dîatement accessîbes et de réutîîser es ressources gaspîées dans nos oyers et économîes ocaes. Maîs î ne s’agît pas seu-ement d’une mue technîque. À contre-courant des mytho-ogîes technîcîennes, a permacuture est une orme delow tech: par opposîtîon auxhigh tech, ee propose une panopîe d’outîs quî redonnent de ’autonomîe à ses usagers, tandîs que es « hautes » technoogîes maîntîennent sous perusîon énergétîque nos socîétés techno-îndustrîees.
Aînsî certaînes vaeurs et attîtudes peuvent concourîr à a descente énergétîque : vaorîser des systèmes de savoîr au-deà du ratîonaîsme scîentîique, croîser es dîscîpînes, recueîîr es savoîrs ocaux et a transmîssîon dîrecte. Les bîorégîons seront e berceau de a descente énergétîque. Ees seront cutureement, înteectueement et bîoogîque-ment métîssées ain de renorcer a vîgueur hybrîde de eurs ressources humaînes et naturees, seront dotées de eurs propres structures poîtîques et économîques, reèteront
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a dîversîté géographîque des terrîtoîres, dépendront peu des technoogîes centraîsées. Dans es corporatîons et es « guîdes » de a descente énergétîque, des usages dîversî-iés et întégrés se déveopperont dans es ermes, quî seront gérées par des coectîs.
Reboucler les cycles écologiques Le so est e premîer et utîme îeu du « reboucage » des cyces du carbone, du phosphore et de ’eau. Du cyce du carbone, car ’humus retîent e carbone et contrîbue à a sta-bîîsatîon des émîssîons de gaz à eFet de serre. Du cyce de ’eau, car es technîques de couverture du so et es baîssîères vîsent à retenîr ’eau et à a répartîr. Du cyce de ’azote, du phosphore, du potassîum, du cacîum, car es permacuteurs sont attentîs à a composîtîon des sos et tendent à auto-pro-duîre eurs engraîs et composts organîques. Le permacuteur est conscîent que a perte d’humus dans ’agrîcuture îndus-trîee est un acteur de réchauFement cîmatîque. Tous es déchets organîques doîvent donc retourner à a terre. Toutes es ormes d’éevage îndustrîe doîvent être proscrîtes, car ees utîîsent des carburants ossîes. En revanche, e pâtu-rage extensî se déveoppe, tandîs que a consommatîon de vîande dîmînue ortement. Les égumîneuses doîvent être încuses dans es rotatîons ou, mîeux, cutîvées en perma-nence ain de reconstîtuer es réserves d’azote dans es sos. L’întégratîon « d’arbres comestîbes » – dont es ruîts peuvent être cueîîs et mangés – devîent une composante întégrae de tout paysage de erme.
La permaculture comme réduction de la complexité À ’orée d’un changement d’état, î aut savoîr débarrasser e système de ses ééments es moîns împortants, ain de réduîre
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