Prélude à une histoire d amour
346 pages
Français

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Prélude à une histoire d'amour , livre ebook

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Description

Une histoire d'amour et de guerre entre 1912 et 1980.

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312020235
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Prélude à une histoire d’amour
Louis Szlos
Prélude à une histoire d’amour













LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014 ISBN : 978-2-312-02023-5
1
L’aventure humaine n’est pas une nouvelle histoire. Pour accéder à son stade d’évolution actuel, les 1400 grammes du cerveau humain ont bénéficié de 4 milliards d’années d’évolution. Presque 1 kg 1/2 de matière grise, comprenant 100 milliards de neurones, reliés entre eux par des synapses et dans lesquels l’imagination de l’homme trouve sa place. Avoir inclus dans l’espace restreint de la boîte crânienne la notion du temps qui passe et la mort, comme point final , n’arrange rien. Dans l’amalgame tortueux, labyrinthique, de l’encéphale, l’agencement, la juxtaposition des événements disparates qui s’y impriment durant les premières années de la vie, provoquer ont bien avant l’adolescence un échafaudage de peurs mystiques, de croyances incontrôlées, de convictions bien accrochées, d’espérance irréaliste, de dégoût, de jalousie, de frustrations, de fantasmes, d’agressivité, de cruauté et un impérieux besoin de mysticisme, qui peut prendre n’importe quelle forme, se fixer sur n’importe quoi, n’importe qui : D ieu unique, dieux multiples, gourous, astrologues, magie, idéologies nébuleuses, pile ou face, etc. Bref, l’individu doit trouver son équilibre dans une communauté en déséquilibre et d’instabilité permanente. L’espèce dominante , en l’occurrence l’homme, occupe, peu à peu, toute la planète, la modèle à son propre usage. Les autres formes de vie, considérées comme inférieures , sont annihilées ou domestiqués. Rapport de force, sexualité, conflits, domination et soumission ; voilà, en résumé, ce qui nous caractérise. De deux choses l’une : ou l’évolution du cerveau n’est pas terminée – il lui manque encore quelques cases … – ou alors l’homme est une espèce inachevée et le processus n’ira jamais à son terme et terminera, comme beaucoup d’autres essais infructueux , dans les poubelles de la création. Depuis l’origine des temps, chaque société génère sa propre psychopathie , permettant à sa population qui en accepte les règles de vivre en une relative harmonie. Pour certaines raisons , la plupart du temps économiques, territoriales, religieuses ou idéologiques, parfois les trois à la fois, l’ordre établi est rompu, permettant la naissance d’une psychopathie nouvelle. On donne le nom de « révolution populaire » à ce chambardement qui n’a rien de populaire. Ce n’est qu’un subterfuge pour une minorité de prendre le pouvoir à ceux qui sont en place. Parfois , un concours de circonstances permet à un psychopathe isolé, potentiellement tueur en série, désaxé sexuel, pervers, possesseur d’un certain charisme , de prendre la tête d’une clique, d’une secte, d’un parti politique et , dans des situations extrêmes, avec l’aide d’autres asociaux et opportunistes, de devenir le maître à penser d’une population. Le sacré, le cérémonial et les lois en vigueur sont dévoyés. La consécration quasi religieuse, mystique ou intégriste d’un nouveau dieu, roi ou guide est acceptée par la majorité de la population ; les opposants sont éliminés. Une nouvelle démence dirige les hommes. Ainsi , de démence en démence, d’hystérie en hystérie, l’homme se dirige vers… nulle part.
***
Freud : 1856-1939
Hitler : 1889-1945
Freud gardait un très mauvais souvenir de Linz et pourtant il n’y avait jamais mis les pieds. Il avait objecté un tas de raisons avant d’accepter l’invitation de son ami. La raison de sa rancœur pour Linz venait de loin et avait pour nom Elsa Schnitzler, une étudiante qu’il avait croisée à Vienne en 1873. Par son refus de le fréquenter ( et de quelle façon !), elle l’avait humilié. Le souvenir de sa mésaventure était gravé dans ses neurones et avait renforcé une autre humiliation subie à Vienne lorsqu’il avait 13 ans. Il se promenait avec son père qui venait de lui faire un discours sur la démocratie autrichienne lorsqu’un homme traita son père de « sale juif » et lui intima l’ordre de descendre du trottoir. Son père avait obtempéré sans rien dire et continué la promenade comme si rien ne s’était passé. Sigmund blessé n’avait pas pardonné à son père. Bref ! Il s’était juré de ne jamais mettre les pieds à Linz , et pourtant , le 25 mai 1895 , Freud, sur le quai de la gare de linz, donnait l’accolade à son confrère.
– Tu tombes bien, tu vas m’aider à neutraliser une épidémie de grippe, claironna-t-il.
– N’importe quoi me changera les idées, que j’ai plutôt noires en ce moment.
– Tu as une sale gueule, en pleine déprime, je suppose ? Tou-jours dans tes recherches sur l’inconscient ?
Karl avait pris le bagage de Sigmund. Les deux amis se dirigeaient vers une carriole attelée d’un cheval la tête plongée dans une mangeoire souple.
– Oui, toujours, ça ne va pas très fort, mes recherches sur l’hypnotisme et l’hystérie sont dans l’impasse. Je ne sais pas comment organiser mes introspections.
– Je ne suis pas étonné. Penses-tu vraiment pouvoir effacer les traumatismes du cerveau ? Personnellement , je ne pense pas. Si je me prends comme exemple, comme tout le monde, j’ai certains souvenirs de mon enfance et de mon adolescence que la société civile réprouve. Je vis avec, je les accepte. Aujourd’hui, je suis marié, j’ai deux beaux enfants et j’aide les gens dans leur détresse. Il faut savoir relativiser.
– Leur détresse ? Quelle détresse ? Leur santé physique, peut-être, mais leurs angoisses, leur mal de vivre, tu l’oublies. C’est là que je pense pouvoir intervenir… par l’hypnose, peut-être. Tout le monde ne peut pas gérer ses troubles du psychisme. En les mettant à plat, en les extirpant, je dois pouvoir aider des malades, tout comme toi, mais à un autre niveau.
– Ne prends pas ton cas personnel pour la généralité. Si tu tiens à les traiter de malades, alors nous sommes tous malades. Si tu crois que rendre conscients certains refoulements serait la potion magique qui donnerait au malade un cerveau neuf, tu es aussi fou que le reste de l’humanité. Je pense que tu devrais commencer par te soigner toi-même.
Freud ne répondit pas. C’est l’année suivante qu’il inventa la psychanalyse et il fut son premier patient, qui ne guérira évidemment jamais. À quel moment s’est-il rendu compte que notre machine à penser imprimait, mais ne désimprimait pas. Le grand succès de Freud n’est pas la psychanalyse elle-même, mais que tous les bons psychanalystes, bardés de diplômes ou pas, devaient avoir un nom à consonance germanique. D’origine juive, c’était encore mieux. La cerise sur le gâteau, c’est d’avoir un accent autrichien et un divan pour allonger le patient.
Freud tapa sur l’épaule de son ami. Quoi-qu’il en soit, je suis content d’être ici avec toi. Je me laisse guider. Quel est le pro-gramme ?
– Ce soir , Hélène nous a préparé un bon petit plat. Demain , tu m’accompagnes dans ma tournée, j’ai pas mal de malades à voir. Freud était content d’avoir quitté Vienne pour quelques jours. Ce moment de sa vie était une plaie, rien n’allait. Il sortait d’une dépression et se sentait encore fragile, et puis il attendait de son ami quelques bons conseils qui l’aideraient à se défaire de son accoutumance à la cocaïne. En ce temps-là, entre 1860 et 1900, un grand nombre de personnes, surtout parmi les intellectuels et les artistes , étaient persuadé e s que la cocaïne était le remède universel et décuplait les capacités du cerveau. Elle était v endue sans restriction ; Freud lui-même en vantait les qualités thérapeutiques et la recommandait , comme étant tonique et sans danger. Tout avait commencé à Paris. D’octobre 1885 à fin février 1886 , Freud avait suivi les cours du docteur Jean - Martin Charcot sur l’hypnose et les autopsies du d octeur Brouardel sur des enfants décédés de suites de maltraitance et d’abus sexuels. Il avait pu observer à la Salpétrière beaucoup de dérangés du ciboulot. L ’inconscient, voilà un terrain à explorer ; l’hystérie, voilà une patho

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