Prendre Langue avec Jacques Lacan
170 pages
Français

Prendre Langue avec Jacques Lacan , livre ebook

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170 pages
Français

Description

Ce livre propose dix études sur une série de néologismes lacaniens.Trois questions seront ainsi posées : Dans quel contexte, à quel moment précis du frayage de Jacques Lacan surgit la trouvaille néologique ? Quelles opérations sur la matière de la langue, quels traits seraient à retenir pour se permettre de soutenir qu'il passe un effet néologique dans la formule proposée ? Que produit, à chaque coup et à chaque fois, le jeu citationnel dans la fabrique de cette hybridation ? Quels déplacements s'opèrent ? Quelle incidence en résulte pour l'exercice de la psychanalyse ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2013
Nombre de lectures 23
EAN13 9782336329734
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Prendre langue avec Jacques Lacan Hybridations
Jean Louis SOUS
LANGUE & PAROLE
Prendre langue avec Jacques Lacan
Langue et Parole. Recherches en Sciences du langage Collection dirigée par Henri Boyer (Université de Montpellier 3) Conseil scientifique : C. Alén Garabato (Univ. de Montpellier 3, France), M. Billières (Univ. de Toulouse-Le Mirail, France), P. Charaudeau (Univ. de Paris 13, France), N. Dittmar (Univ. de Berlin, Allemagne), V. Dospinescu (Univ. "Stefan cel Mare"de Suceava, Roumanie), F. Fernández Rei (Univ. de Santiago de Compostela, Espagne), A. Lodge (St Andrews University, Royaume Uni), I.-L. Machado (Univ. Federal de Minas Gerais, Brésil), M.-A. Paveau (Univ. de Paris 13, France), P. Sauzet (Univ. de Toulouse-Le-Mirail), G. Siouffi (Univ. de Montpellier 3, France).  La collectionLangue et Parole. Recherches en Sciences du langagese donne pour objectif la publication de travaux, individuels ou collectifs, réalisés au sein d'un champ qui n'a cessé d'évoluer et de s'affirmer au cours des dernières décennies, dans sa diversification (théorique et méthodologique), dans ses débats et polémiques également. Le titre retenu, qui associe deux concepts clés (et controversés) duCours de Linguistique Généralede Ferdinand de Saussure, veut signifier que la collection diffusera des études concernant l'ensemble des domaines de la linguistique contemporaine : descriptions de telle ou telle langue, parlure ou variété dialectale, dans telle ou telle de ses/ leurs composantes; recherches en linguistique générale mais aussi en linguistique appliquée et en linguistique historique; approches des pratiques langagières selon les perspectives ouvertes par la pragmatique ou l'analyse conversationnelle, sans oublier les diverses tendances de l'analyse de discours. Elle est également ouverte aux travaux concernant la didactologie des langues-cultures.  La collectionLangue et Paroleainsi contribuer à faire connaître les souhaite développements les plus actuels d'un champ disciplinaire qui cherche à éclairer l'activité de langage sous tous ses angles. Rappelons que par ailleurs la CollectionSociolinguistiquede L'Harmattan intéresse les recherches orientées spécifiquement vers les rapports entre langue/langage et société. Dernières parutions Jaime Céspedes GALLEGO et Carmen PINEIRA-TRESMONTANT (dir.),L’Espagne : ? Le regard des médiasquels enjeux pour l’Europe sur les élections de 2011, 2013. Maurice TOURNIER,Des noms et des gens en guerre (1914-1945), Volume II (1939-1945), 2013. Maurice TOURNIER,Des noms et des gens en guerre (1914-1945), Volume I (1914-1939), 2013.
Jean Louis Sous Prendre langue avec Jacques Lacan Hybridations
© L'HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01541-5 EAN : 9782343015415
Sommaire
Trois petits points…...................................................... 7
I - Il déconnait, dit-on .................................................. 11II - Ils s’hainamorent .................................................... 17III - Baroque est la supposition....................................25IV - Est-il superflu que le capitaliste rie ? ...................37V - À deux, trois, quatre pattes… .................................67VI - Le pathétique du mathème ...................................85VII - Ce que vaut une bévue.........................................93VIII - Sept fois sur le bout de lalangue ...................... 103ie IX - Sinthome & C .................................................... 129X - S’hystoriser, dit-il… .............................................. 143Point final....571................................................................Table des matières...................................................... 161
Trois petits points…
Il s’agirait, à titre de préambule, de poser au moins trois questions à la fabrique néologique de Lacan : -Dans quel contexte, à quel moment précis de son frayage surgit la trouvaille néologique ? -Quelles opérations sur la langue, quels traits seraient à retenir pour nous permettre de considérer que passe un effet néologique dans la formule ainsi proposée ? -Que produit, à chaque coup et à chaque fois, telle ou telle invention néo-logique dans le cours de la doctrine lacanienne ? En ressort-elle infléchie, transformée, bouleversée ? Quelle incidence en résulte pour l’exercice de la psychanalyse ? Il sera soutenu, ici, que ces dix néologismes étudiés, loin de constituer un pur exercice de sophistication esthétisante, très parcellaire et localisé, glissent plutôt leur propre langue dans le savoir analytique affectant par là même la teneur de sa consistance. D’aucuns pourraient soutenir que l’écriture de Lacan relèverait d’un certain classicisme. Ses formulations autant logiques qu’assertoriques : il n’y a pas d’Autre de l’Autre, La femme n’existe pas, il n’y a pas de rapport sexuel seraient frappées du sceau de la concision et pratiqueraient l’art subtil de la litote et du mi-dire. Ses formules littérales, ramassées et condensées en petites lettres en représenteraient la pointe extrême. D’autres récuseraient ce minimalisme pour faire valoir, tout au contraire, la surcharge de l’énonciation, la multiplication des parenthèses
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à l’intérieur de la même phrase, le côté expansif des périodes lacaniennes ou le caractère proliférant des subordonnées. Ils souligneraient le style amphigourique ou gongorique de ses développements. Les premiers leur objecteraient que cela ne concerne que l’enveloppement du discours mais qu’en revanche, les mathèmes ou les tracés topologiques toucheraient au sublime et atteindraient l’équilibre classique de la clarté et la simplicité. Alors là, ces derniers s’insurgeraient : non, cette forme tarabiscotée ne serait pas exclusivement cantonnée à une expression orale ou réservée à certains écrits, elle affecterait également l’écriture des petites lettres et des opérateurs dits mathématiques. Si la teneur du sujet paraît définie de façon fort minimaliste par Lacan, il n’en est pas moins soumis à indétermination et excentricité ! La barre oblique qui le frappe d’incongruité décline toute transparence ou congruence signifiante et abâtardit ainsi sa représentation, de la même façon qu’elle désoblige la complétude de l’Autre. Cette barre afflige également le quanteur universel de la logique aristotélicienne du trait du « pas-tout ». Les figures topologiques des surfaces et des nœuds, souvent reprises de variantes en repentirs, se présentent plutôt, au tournant de leurs tracés, comme des lignes d’erre, un peu tremblantes, incertaines et précaires dans la torsion de leurs recoupements. Rien de si stable ou assuré dans tout ça ! Et même cet opérateur représenté par le signe du « poinçon » pourrait passer pour une pureté d’équilibre dans son tracé. Pourtant, la multiplication des opérations qu’il supporte en ferait plutôt un p’tit bijou baroque dans le sens ou ce mot qualifie une technique de joaillerie espagnole ou lusitanienne désignant un assemblage de perles disparates, taillées irrégulièrement. Et du reste… finiraient par nous dire ces insurgés, Lacan lui-même n’a-t-il pas revendiqué à son compte, ce côté baroque lorsqu’il cite la sculpture du Bernin lors de son commentaire sur la jouissance extatique de St Thérèse ? On pourrait donc supposer qu’il y aurait comme une forte tension entre l’écriture minimaliste de Lacan et l’hybridation de son langage comme si ce tiraillement, pris dans un abord manichéen, constituait une nette dichotomie et établissait un couple d’opposition irréductible. On pourrait faire valoir, tout au contraire, cette double polarisation : le minimal est hybridé par la teneur néologique du commentaire qui accompagne et nourrit les formules. De sorte que l’on pourrait plutôt
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parler d’une intrication (ce qui fait l’intrigue du discours lacanien) qui produirait une conjonction d’effets : d’un côté, surcharge et excès viennent s’imbriquer dans le dépouillement des formules littérales, de l’autre, la forme hybride mi-tisse sans cesse l’épure de l’écrit. Le minimal serait suspension et évidemment de tout présupposé référentiel personnaliste (classification séméiologique clinique ou assignations sexuées) tandis que l’hybridation de lalangue ferait résonner le métissage des modes de jouissance.
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