Prise de décision et performance sportive
96 pages
Français

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Prise de décision et performance sportive , livre ebook

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Description

Il est communément admis qu'un processus implique une suite d'opérations aboutissant à un résultat. Comment décrire, expliquer et comprendre ces opérations dès lors que nous sommes en présence du processus de prise de décision en situation de jeu ou de sport ? L'approche praxéologique refuse de considérer le joueur comme le jouet du jeu, mais comme un décideur qui se joue des difficultés en jeu. La praxéologie motrice place la décision praxique en figure de proue des activités physiques et sportives.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 avril 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336897585
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection


Mouvement des savoirs Collection dirigée par Bernard Andrieu
L’enjeu de la collection est de décrire la mobilité des Savoirs entre des sciences exactes et des sciences humaines. Cette sorte de mobilogie épistémologique privilégie plus particulièrement les déplacements de disciplines originelles vers de nouvelles disciplines. L’effet de ce déplacement produit de nouvelles synthèses. Au déplacement des savoirs correspond une nouvelle description.
Mais le thème de cette révolution épistémologique présente aussi l’avantage de décrire à la fois la continuité et la discontinuité des savoirs : un modèle scientifique n’est ni fixé à l’intérieur de la science qui l’a constitué, ni définitivement fixé dans l’histoire des modèles, ni sans modifications par rapport aux effets des modèles par rapport aux autres disciplines (comme la réception critique, ou encore la concurrence des modèles). La révolution épistémologique a instauré une dynamique des savoirs.
La collection accueille des travaux d’histoire des idées et des sciences présentant les modes de communication et de constitution des savoirs innovants.
Déjà parus
Yann Beldame et Eric Perera (dir.), IN SITU. Repousser les frontières de l’enquête de terrain, 2020.
François Potdevin, L’intervention dans les pratiques physiques, sportives et artistiques, Responsabilités et stratégies des acteurs, 2019.
Gérard FATH, Le « sujet » en désarroi dans les pratiques à haut gradient relationnel, 2019.
Bernard ANDRIEU et Simon RAMBAUD (dir.), L’architecture des Staps. Quatre-vingt-dix ans rue Lacretelle, 2018.
Laurence JEAN, Mon chat chez Lacan, 2018.
Bernard ANDRIEU, Philippe POMAR, Florent DESTRUHAUT et Emmanuelle VIGARIOS, Visages hybrides. Vers une anthropologie de la prothèse, 2018.
Odile GIRARDIN-GANTIER, D’autres limites à la prison, Comment l’Art-thérapie peut aider à supporter le monde carcéral, 2018.
Éric DUGAS (dir.), Les violences scolaires d’aujourd’hui en question. Regards croisés et altérités, 2018.
Titre


Sous la direction de Iman NEFIL et Mohamed BOUTALBI









Prise de décision et performance sportive

Approche praxéologique



Préface de Pierre Parlebas
Copyright

Cet ouvrage est soutenu par l’URP 3625 I3SP Institut des Sciences du Sport-Santé de Paris situé à l’Université Paris Descartes, UFR STAPS, 1 Rue Lacretelle, dirigé par le Pr. Bernard Andrieu.

© L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-89758-5
Préface Le joueur est un décideur
Pierre PARLEBAS 1
Désormais, l’éducation physique a franchi le Rubicon : l’ancienne conception qui reposait fondamentalement sur la description des différentes techniques sportives et sur leur correspondant biomécanique, paraît dépassée. C’est un tournant dans la théorie de la motricité. Il convient dorénavant d’analyser les pratiques motrices comme des « champs », c’est-à-dire comme des situations globales d’interaction dont les éléments sont interdépendants. Dans ce qui devient des « domaines d’action motrice », ce sont les prises d’information et les liaisons chargées de sens entre les éléments humains et matériels qui tiennent le rôle principal et non les qualités intrinsèques de ces éléments. La décision motrice devient clef de voûte ; elle va déclencher les réactions et les initiatives des pratiquants, face à autrui et face aux obstacles plus ou moins imprévus de l’environnement.
Mais qu’est-ce à dire ? Qu’apporte de neuf le processus de décision ? Sur quels mécanismes repose-t-il ?
À la lecture des fécondes propositions de ce présent ouvrage, le lecteur est frappé par la mise en évidence d’un phénomène habituellement laissé dans l’ombre : la communication d’un sens stratégique attribué par le pratiquant à l’agencement dynamique des éléments de l’environnement matériel et social. Le fait essentiel ne siège pas à l’intérieur des corps, mais dans ce qui se passe entre les corps.
Surgit l’intrusion de phénomènes originaux, de type informationnel et donc abstrait, dans l’accomplissement de ce que l’on a coutume d’appeler le « mouvement » ou la « motricité ». Les corps se font signe. Aussi, afin d’introduire ces jeux dans le champ de la signification, parlerons-nous au niveau individuel de « conduite motrice », et plus largement « d’action motrice ». L’interprétation d’indices informationnels de la part des personnes agissantes détermine la signification perçue de l’action engagée, et devient le gouvernail qui va orienter les décisions praxiques.
L’analyse de ce champ de significations praxiques potentielles a donné naissance à une sémiotique de la motricité, plus simplement dénommée « sémiotricité ». Ce point de vue sémioteur implique que c’est la personne agissante qui interprète la situation et qui décide de ce que signifient les indices du contexte. Il se produit, comme on dit, une « prise d’information », mais qui est en réalité une « construction » de l’information. Le joueur ne prend pas l’information comme on ramasse un caillou : il construit lui-même cette information selon sa propre sensibilité stratégique, selon ses émotions, sa perception d’autrui, sa culture et ses compétences praxiques. Et il agit en retour ; le joueur est un décideur. C’est ainsi que, par exemple, Pascal Bordes parle à juste titre de « gestèmes » qui visent à orienter les interventions des participants, et que Ahmed Torki et Iman Nefil identifient des « praxèmes » qui sont à la fois des actes de jeu et des signes annonciateurs des éventuelles actions à venir.
Cette perspective sémiotrice ne coïncide pas avec l’analyse de James Gibson qui, dans ses publications, propose la notion « d’affordance », notion intéressante qui a retenu l’attention de nombreux auteurs, mais qui nous paraît en réalité délester la personne agissante de son pouvoir créatif, de son pouvoir de décision. Selon ce psychologue, les affordances correspondraient aux propriétés dispositionnelles des éléments de l’environnement, objets ou individus qui peuvent induire quasi mécaniquement les comportements de l’acteur. Ainsi, l’agencement des marches d’un escalier invite à organiser spontanément une motricité de montée progressive, marche après marche. Ce sont les propriétés écologiques de l’environnement qui seraient incorporées de façon spontanée selon leur valeur d’usage.
La dimension psychologique de cette sollicitation corporelle n’est pas négligée par J. Gibson. Cependant, la conduite humaine ne peut être assimilée au comportement de l’eau qui s’écoule sur le terrain en se conformant servilement à la ligne de plus grande pente. Ce comportement polissé, et policé, est certes vérifié, par exemple dans les situations fortement canalisées de la conduite automobile où le conducteur décide en fonction des prescriptions et des possibilités de circulation imposées qui jouent le rôle d’affordances. Cela est également vérifié dans de multiples comportements de la vie quotidienne, en général comportements de routine. Mais cela ne l’est pas au cours des conduites ludomotrices où c’est le doute et la ruse qui s’imposent. Le jeu sportif offre des situations originales, déstabilisantes, des situations de rupture. L’incertitude informationnelle règne sur le terrain de jeu. Et c’est le joueur qui « décide » de la signification des « indices » du contexte, c’est l’actant qui va imposer, à ses risques et périls, sa propre vision de l’action en cours.
L’originalité de cet ouvrage est précisément de souligner la richesse des travaux qui ont analysé le rôle de la décision sous des angles variés. Ainsi, Bertrand During propose-t-il une mise en perspective des ressources du sport, qui dévoile l’enjeu scientifique de la décision ludosportive. De multiples thèmes déterminants sont tour à tour présentés : par exemple les subtilités des prescriptions des règles (Raùl Martinez-Santos ; Asier Oiarbide), la nature spécifique des pratiques (Joseba Etxebeste, Redouane Sadat, Clara Urdangarin), la comparaison avec le

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