Privatisation en Côte d Ivoire
264 pages
Français

Privatisation en Côte d'Ivoire , livre ebook

-

264 pages
Français

Description

L'expérience des privatisations réalisées en Côte d'Ivoire entre 1990 et 1999 nourrit ici une analyse s'inscrivant certes dans la dynamique contemporaine de la mondialisation libérale des économies, mais surtout sensible aux contraintes pesant sur les pays en voie de développement. Ces réflexions doivent ainsi enrichir le débat sur ce sujet en Afrique subsaharienne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2008
Nombre de lectures 2 136
EAN13 9782296197688
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À la mémoire de mes parents Cyprien BROU QUOIHO
et Suzanne Claver DANHO, dont l'éducation et
les conseils ont éclairé ma voie.

AVANT-PROPOS

Lorsqu'en février 1991, j'ai eu l'honneur d'être nommé Président du
Comité National de Privatisation de Côte d'Ivoire (CP), j'étais loin de
me douter de l'ampleur et de la complexité de la tâche qui attendait
ses membres en général et son président en particulier. Cette mission
de près d'une décennie, (mes fonctions ont pris officiellement fin en
janvier 2000) a été menée concomitamment avec d'autres
responsabilités, d'abord en tant que Conseiller du Premier Ministre
chargé des questions économiques et financières, puis, à partir de
1996, commeDirecteur de Cabinet duPremier Ministre. Elle m'a
permis, en tant que chargé de la mise en œuvre duprogramme de
privatisation, d'appréhender les différentes facettes d'un processus aux
dimensions multiples.
Tout aulong de ces années, j'ai mesuré la responsabilité de
conduireun programme qui allait modifier, de manière profonde, le
mode de fonctionnement économique et la structure productive de la
Côte d'Ivoire. Ces différentes responsabilités m'ont permis de me
forgerune double conviction : je reste profondément convaincuque la
lutte pour le développement économique et social nécessiteune
implication active de l'Etat, pour orienter, impulser et soutenir les
politiques et actions en faveur des secteurs productifs, envue d'une
croissance forte et soutenue. Parallèlement, il me semble essentiel que
l'Etat se désengage, de manière ordonnée, de la gestion directe des
entreprises, afin d'assurer la solidité et la pérennité de cette croissance.
Cette conviction n'est pas liée àun dogmatisme étroit, mais elle a été
forgée à travers l'observation dufonctionnement effectif des
entreprises publiques sur plusieurs années et la nécessité d'assurerune
répartition optimale des rôles entre les différents acteurs de la
collectivité.
La tâche qui m'a été confiée a puêtre accomplie parce que j'étais
également persuadé que cette évolution était nécessaire pour
moderniser l'outil de production de la Côte d'Ivoire et le préparer aux
défis futurs qui s'annonçaient auniveauinternational. L'évolution de
l'économie mondiale, engagée dansun processus de globalisation
irréversible, ainsi que le nombre croissant de pays en Afrique qui se

sont engagés dans cettevoie, témoignent de la justesse des choix
opérés en 1991. En effet, l'ouverture des marchés sous l'égide de
l'Organisation Mondiale duCommerce, les négociations en cours sur
les Accords de Partenariats Economiques (APE) entre l'Union
Européenne et les pays d'Afrique, des Caraïbes et duPacifique, la
libéralisation des mouvements de capitaux, la révolution des nouvelles
technologies de l'information et de la communication, l'émergence de
la Chine et de l'Inde en tant qu'acteurs majeurs de l'économie
mondiale, dansun contexte de libéralisation et de privatisation
progressive de leurs économies, l'accélération des regroupements
régionauxde par le monde (en Europe, en Asie, auxAmériques et en
Afrique), et la nécessaire prise en compte des problèmes
environnementauxdans les stratégies de développement durable, sont
des évolutions majeures qui ont profondément changé la donne
économique à l'échelle planétaire. Pour faire face à tous ces
bouleversements dans les meilleures conditions,une mutation
profonde des économies s'avérait nécessaire. L'approfondissement de
la libéralisation de l'économie ivoirienne, le recentrage durôle de
l'Etat ainsi que la plus grande implication dusecteur privé dans
l'appareil productif participaient de ce changement.
Cet ouvrage a été écrit quelques années après les dernières
opérations de privatisation réalisées en Côte d'Ivoire pour plusieurs
raisons. D'abord, la privatisation étantune réforme structurelle, son
impact doit s'apprécier dans le moyen et long termes, contrairement
auxpolitiques conjoncturelles. Plusieurs années sont nécessaires pour
tirer les enseignements significatifs des décisions prises. Ensuite, les
évolutions sociopolitiques que connaît la Côte d'Ivoire depuis fin
1999 ont profondément affecté le climat des affaires, changé la
perception durisque-pays et entraîné des modifications et des
réorientations dans la stratégie des opérateurs économiques. Ces
évolutions imprévisibles ont brouillé l'analyse de l'impact des
privatisations par rapport auxeffets initialement attendus. Enfin, il
étaitutile d'apprécier, avecun certain recul, l'évolution des réformes
économiques engagées dans le monde, en Afrique en général et
particulièrement dans la sous-région, afin de tirer des éléments
pertinents de comparaison.
Ce livre a été rédigé parun praticien de la privatisation qui a
participé auxréflexions et discussions sur toutes les phases de

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conception, d'élaboration et de mise en œuvre duprogramme ainsi
que sur les différentes opérations réalisées et sur les solutions
proposées face auxdifférentes contraintes et défis observés. C'est
cette expérience que je souhaite modestement partager avec les
acteurs intéressés par ce sujet. Pour toutes ces raisons, cet ouvrage
s'adresse d'abord augrand public, en essayant de répondre aux
préoccupations exprimées sur ce sujet aucours des récentes années.
Lors des rencontres dans les colloques et séminaires ainsi que dans
différentes émissions devant la presse, nous avons tenté d'apporter des
réponses à ces questions. La persistance de ces préoccupations
confirme la justesse de leur prise en compte.
L'expérience présentée pourrait également êtreutile auxpraticiens,
en particulier auxgestionnaires de programme de privatisation en
Afrique ausud duSahara. Bien que les privatisations se soient
accélérées aucours de la dernière décennie dans cette partie du
monde, beaucoup reste à faire dans ce domaine, plusieurs pays étant
encore audébut de leur processus. En outre, les conditions initiales
qui prévalaient en Côte d'Ivoire sont très proches de celles des autres
pays africains et les défis et contraintes sont comparables. Ainsi, les
questions et dilemmes qui sont apparus en Côte d'Ivoire devraient s'y
poser également dans des termes semblables. Dans cette optique, les
orientations proposées pourraient alimenter les réflexions, et servir de
piste pour des solutions éventuelles.
Les décideurs politiques pourraient également tirer quelques
enseignements. La décision de céder les entreprises publiques leur
appartient et ils sont les premiers à en apprécier les résultats. Les
analyses à cet égard leur permettraient de mieuxappréhender les
différentes contraintes qui se posent aufonctionnement des
entreprises publiques, ainsi que les conditions de succès des
opérations de privatisation, surtout dans les secteurs dits stratégiques.
Enfin, pendant et après mes activités auComité de Privatisation,
j'ai été souvent approché par des étudiants quivoulaient comprendre
les facteurs qui fondaient certains choix. J'ai donc essayé d'aborder les
points évoqués en espérant que les analyses apporterontun éclairage
satisfaisant. Pour ces lecteurs, la bibliographie pourrait servir de base
à des études futures plus approfondies, en particulier sur les
orientations de la recherche actuelle en la matière.

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REMERCIEMENTS

Jevoudrais remercier les personnes qui m'ont fait l'amitié de
formuler des observations à l’occasion de la rédaction de cet ouvrage.
Ces remerciements s’adressent en particulier à mes collègues de la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO),
Messieurs Ismaïla DEM, Directeur de la Recherche et de la Statistique
et Franck BATIONO son adjoint, Kossi TENOU, Chef duService des
Etudes Economiques, Pape Lamine DIOP, Chef duService des
Relations Internationales et de l'Intégration Economique et Abdoulaye
LY, tous de la Direction des Etudes. Je suis spécialement
recon

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