Problèmes sociaux contemporains - 4e édition

Jean-Paul Valette

Description

Afin d’appréhender les politiques sociales, d’en faciliter la contextualisation, d’apprécier leurs capacités à répondre à l’impératif de solidarité entre tous les individus, de favoriser un regard lucide, critique et constructif sur une réalité de plus en plus complexe, l’auteur s’appuie sur une douzaine de thèmes, aisés à relier entre eux :

• Les modèles sociaux
• La protection sociale
• L’intégration des immigrés
• Handicap et société
• L’incivilité
• Gratuité et service public
• Le phénomène religieux
• Les sectes religieuses
• Les musées nationaux
• Audiovisuel et diversité culturelle
• Sport et politique
• Le tourisme international
• L’action humanitaire

Cet ouvrage s’adresse aux étudiants en Droit, Science politique, AES, Sociologie, Histoire, Économie et Gestion. Il répond aux exigences des Licence et Master, des diplômes des IUT, mais aussi des épreuves de culture générale des concours administratifs ou des écoles de commerce.

Sujets

• Société

Informations

• Publié par: Editions Ellipses
• Date de parution: 06 octobre 2020
• Nombre de lectures: 14
• EAN13: 9782340044531
• Langue: Français

Extrait

Du même auteur
•Droit des services publics , Ellipses, 3 e éd., 2020.
•Régulation financière internationale, européenne et française , Ellipses, 2020.
•Droit public économique , Hachette, 5 e éd., 2019.
•Problèmes sociaux contemporains , Ellipses, 3 e éd ., 2016.
•Le pouvoir exécutif depuis la Révolution française , L’Harmattan, 2014.
•Méthodologie du droit constitutionnel , Ellipses, 2 e éd., 2014.
•Régulation des marchés financiers , Ellipses, 2013.
•Droit constitutionnel , L’Harmattan, 2013.
•Grandes œuvres politiques , Ellipses, 2013.
•Droit de la régulation des marchés financiers , Gualino, 2005.
•Précis de droit public , PUF, 2000.
•Le service public à la française , Ellipses, 2000.
•Le pouvoir exécutif en France de 1789 à nos jours , Ellipses, 1999.
•Droit constitutionnel et institutions politiques , Dalloz, 2 e éd., 1997.




Sommaire
Présentation
Chapitre 1 Les modèles sociaux
Section 1 Les conceptions classiques de l’État social
Section 2 Les conceptions contemporaines de l’État social
Chapitre 2 La protection sociale
Section 1 Aux origines de la protection sociale
Section 2 La protection sociale à la croisée des chemins
Chapitre 3 L’intégration des immigrés
Section 1 La construction du modèle français d’intégration
Section 2 Les difficultés du modèle français d’immigration
Chapitre 4 Handicap et société
Section 1 De la charité à la solidarité
Section 2 De la personne handicapée à la situation de handicap
Chapitre 5 L’incivilité
Section 1 La référence à une notion ambiguë
Section 2 L’expression de contradictions sociales
Chapitre 6 Gratuité et service public
Section 1 Une question controversée
Section 2 Une réalité à géométrie variable
Chapitre 7 Le phénomène religieux
Section 1 Le phénomène religieux et la sécularisation de la société
Section 2 Le phénomène religieux face à la démocratie et la modernité
Chapitre 8 Les sectes religieuses
Section 1 Le développement des sectes
Section 2 Les pouvoirs publics face aux sectes
Chapitre 9 Les musées nationaux
Section 1 Le dynamisme des musées nationaux
Section 2 Les défis pour les musées nationaux
Chapitre 10 Audiovisuel et diversité culturelle
Section 1 L’émergence d’interventions culturelles en faveur de l’audiovisuel
Section 2 L’affirmation du principe de diversité culturelle en matière audiovisuelle
Chapitre 11 Sport et politique
Section 1 Le sport, représentation de la nation
Section 2 Le sport, instrument politique de l’État
Chapitre 12 Le tourisme international
Section 1 Une activité en progression spectaculaire
Section 2 Des enjeux économiques, sociaux et culturels planétaires
Chapitre 13 L’action humanitaire
Section 1 La transformation de l’action l’humanitaire
Section 2 Les ambiguïtés de l’action humanitaire
Table des matières


Présentation
À divers titres, la sociologie, l’économie, le droit, la gestion, la science politique, la psychologie et l’histoire se sont saisis des « problèmes sociaux contemporains » – avec leurs propres méthodes – sans apporter une délimitation commune, ni témoigner d’ambitions aisées à concilier. La complexité de la vie sociale encourage pourtant l’interdisciplinarité afin de rendre compréhensible une réalité problématique en elle-même, de repérer les causes de nombreux phénomènes, d’établir des corrélations entre paramètres, d’évaluer les solutions apportées aux difficultés rencontrées. Ces considérations suffisent à justifier quelques questions préliminaires : comment définir les problèmes sociaux ? quel champ d’investigation privilégier ? quelle méthode d’analyse retenir ? quels objectifs se fixer ?
La sociologie classique privilégie la dimension objective ou subjective des faits sociaux. Émile Durkheim (1858-1917) les assimile à des choses, des événements et phénomènes significatifs prenant la forme de manières d’agir, de penser ou de sentir extérieures à l’être humain, et qui s’imposent à lui. Dès lors qu’ils existent en dehors de toute conscience individuelle, il est nécessaire de les observer et expliquer à l’aide de catégories et d’instruments scientifiques qui révèlent les transformations du milieu social. Max Weber (1864-1920) n’envisage toutefois les actions humaines qu’en association avec des valeurs, des croyances et des représentations propres à des êtres de conscience. Un certain consensus se dégage néanmoins aujourd’hui pour associer l’observation empirique de données physiques, physiologiques ou comportementales, et l’analyse des significations, motifs et valeurs véhiculés par les acteurs sociaux. Dans ce contexte, l’irruption d’un problème social dans l’espace public naît d’une série de faits qui finissent par permettre sa construction et sa formalisation. Pour qu’il existe en tant que tel, le problème doit être reconnu, légitimé et apparaître susceptible d’être résolu par une intervention collective.
Un problème social résulte d’un décalage important entre les valeurs morales, les normes, les comportements partagés au sein d’une société et les conditions de vie des individus, voire de tel ou tel groupe. Il apparaît néfaste, indésirable ou immoral, constitutif d’une menace, d’une altération, voire d’une rupture du bien être social. Dans une société pluraliste, il n’est pourtant pas facile de s’entendre sur des comportements consensuels de référence : la coexistence de valeurs concurrentes ou de conflits entre des idéaux traditionnels et des idéaux modernes n’est pas rare. Il est donc indispensable que le problème devenu public bénéficie d’une légitimation. On assiste à des états successifs de prise de conscience : des luttes d’influence, des compétitions et des rapports de force entre des réseaux de pouvoir ne cessent de se développer pour gagner l’attention publique sur le phénomène considéré et, surtout, faire reconnaître qu’il est désormais impossible de remplir d’une manière acceptable une série de standards sociaux en usage. La perception des situations par les individus ne doit pas être minimisée, chacun peut porter un jugement, favorable ou défavorable, le justifier. Mais les institutions publiques (gouvernement, administrations…), les organismes privés (partis, syndicats, associations…), les chercheurs et les experts sont les plus à même de contribuer à la mobilisation en dressant un diagnostic qui confirme l’urgence à agir. Le problème se construit d’autant plus qu’il devient un enjeu de revendication et d’action collective, et que les médias sensibilisent l’opinion publique. Une conscience publique se constitue, qui permet à la question d’exister pleinement même si de nombreuses personnes n’y ont pas été confrontées personnellement. Tout problème social reste néanmoins une notion relative car il peut connaître une réinterprétation par les institutions et leurs agents, mais aussi par les individus. Son appréhension varie avec le temps, le lieu et le contexte dans lequel il s’inscrit. En tout cas, il doit sembler raisonnablement susceptible d’être corrigé par une intervention organisée et concertée destinée à restaurer le bon fonctionnement des relations humaines. Cette aspiration à réduire la difficulté ou à l’atténuer sensiblement est essentielle, sinon la situation relève davantage des processus d’adaptation des sociétés que du véritable problème à résoudre.
Une série de thèmes d’actualité particulièrement représentative de la mutation des valeurs, des croyances, des institutions et des modes de vie a été retenue : les modèles sociaux, la protection sociale, l’intégration des immigrés, le handicap, l’incivilité, la gratuité dans les services publics, le phénomène religieux, les sectes, les musées nationaux, l’audiovisuel et la diversité culturelle, le sport et la politique, le tourisme international, l’action humanitaire. Ils participent d’une concep