Production et revendications d identités
278 pages
Français

Production et revendications d'identités , livre ebook

-

278 pages
Français

Description

Le thème de l'identité se situe "non seulement à un carrefour mais à plusieurs. Il intéresse pratiquement toutes les disciplines" (Claude Lévi-Strauss). Cet ouvrage propose une analyse de cette notion à travers des disciplines variées afin de mieux cerner ce qu'est l'identité pour et en soi, en mettant en lumière différentes productions et revendications de cette dernière.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2009
Nombre de lectures 110
EAN13 9782296231016
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS
Cet ouvrage collectif vient prolonger une journée d’étude
de jeunes chercheurs qui s’est déroulée le 15 octobre 2008 à la
Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme d’Alsace
(MISHA), dans le cadredu Centre de Recherche et d’Etude en
Sciences Sociales (CRESS, EA1334) de l’Université de
Strasbourg, et avec le soutien de l’EcoleDoctorale des Humanités,
institutions que nous souhaitons toutes deux remercier pour avoir
rendu possible la manifestation.Celle-ci, intitulée«Revendication
et production d’identités: regards croisés », a rassemblé des
doctorants et docteurs en sociologie, et plus largement en sciences
humaines et sociales (ethnologie, sciences de l’information et de la
communication, science politique…), membres du CRESS bien
sûr, mais aussi venus d’autres horizons et d’autres Universités
(Metz et Montpellier 1 en particulier), favorisant des échanges
ouverts à partir des recherches qu’ils mènent, autour d’une
thématique d’ampleur, mais aussi plurielle, comme celle des
identités, et l’on ne peut que se féliciter des riches débats auxquels
lajournée adonnélieu.
Ceci a été pour nous un encouragement à en
«matérialiser » les apports à travers la réalisation de ce livre, qui
ne constitue pas simplement des actes «bruts » des
communications orales, mais présente une cohésion d’ensemble
dans les interrogations menées et leurs déclinaisons.Il peut à ce
titre prétendre à une portée démonstrative assurée tant pour des
étudiants et chercheurs spécialistes des terrains et des
problématiquesabordés quepour unlecteur curieux d’enapprendre
davantage sur des questions régulièrement d’actualité et invitant à
une mise à distance analytique. Nous souhaitons remercier les
contributeurs qui nous ont suivis dans cette démarche, et ont repris
leurs textes encesens.
C’est aussi l’occasion de saluer l’ensemble des
participants, collègues et étudiants, qui nous ont fait le plaisir de
prendre part à la journée d’étude et sans qui les discussions
n’auraient pas été aussi productives. Que Maurice Blanc et
JeanYves Causer soient en particulier remerciés pour l’animation des
sessions qu’ils ont bien voulu assurer, et leur soutien à ce projet,qui prend directement place dans les thématiques de
développement du CRESS, en croisant les trois axes de recherche
du laboratoire: Espace social, territoire et environnement,
d’abord, mais aussi Dynamiques et changements sociaux,
populations et migrations, ainsi queDynamiques professionnelles,
travail et santé.
On voudrait y voir un signe de la démarche qui nous
anime, celle d’associer pleinement, dans la formation à et par la
recherche, les doctorants et docteurs, autour des
enseignantschercheurs, dans des initiatives collectives, et emportant une
dimension de collaborations inter-disciplinaires, le CRESS ayant
vocation depuis son origine à constituerun lieu d’échanges entre
sociologues, ethnologues et démographes, et au-delà (STAPS,
géographie, urbanisme, statistiques, sciences de l’éducation,
informationetcommunication…).
C’est pourquoi nous souhaitons que cette journée d’étude
et ce livre en appellent d’autres. Le programme lancé dans le cadre
de l’Atelier de doctorants sur le rapport Société-nature, fondé en
2007 au sein du CRESS, impulsant des séminaires réguliers, y
invite. De même, le CRESS est institutionnellement associé au
projet interdisciplinaire «Jeunes chercheurs » 2009-2010 de la
MISHA«Contre l’Europe?Antieuropéanisme, euroscepticisme et
altereuropéanisme dans la construction européenne de 1945 à nos
jours », porté parCarineGermond et Martial Libera, doctorante et
docteur en histoire contemporaine à Strasbourg: plusieurs
doctorants en sociologie du CRESS (Pierre-Henri Bombenger,
Guillaume Christen, Inés Ferreira Rivaben, Elodie Piquette et
Georgia Terzakou) bénéficient de l’insertion dans ce réseau
d’excellence, qui donne lieu à des journées d’échanges et des
publications associées, sous la responsabilité deBirte Wassenber g
(histoire) et Philippe Hamman(sociologie).
L’objectif est donc bien departiciper àla constructiond’u n
espace de dialogue en sciences sociales, qui profite à tous et à
chacun, dans ce que peut être le métier de sociologue et plus
largement la rechercheenHumanités.
AdelineCherqui&PhilippeHamman
8INTRODUCTION
AdelineCherqui
La notion d’identité traverse les sciences sociales.
Comment ne pas penser à son utilisation par les ethnologues tels
que Lévi-Strauss (2007), qui nous a fait découvrir des peuples et
leurs spécificités et qui a partagé avec ses pairs mais aussi avec des
profanes leurs identités, ce qui fait leur richesse et leurunité ? Mais
cette notion n’a pas été usitée uniquement en ethnologie ou en
anthropologie, on la retrouve en sociologie et aujourd’hui comme
hier elle pose question. Quelle position se doit d’adopter le
sociologue, et plus largement le chercheur en sciences sociales,
pour décrire des particularismes de groupes sociaux? Comment
prendre de la distance par rapport à cette revendication des acteurs
que nous rencontrons, que nous étudions, quand eux-mêmes
parlent de leur identité particulière, spécifique ?C’est autour de ces
questions et bien d’autres que viennent prendre place les
contributionsà cet ouvragecollectif.
Il ne s’agit pas ici de répondre enfin et de façon exhaustive
à la question «qu’est-ce que l’identité? », mais de parcourir
différentes facettes de cette notion, de ce «mot-valise »
(PetitotCocorda, 2007), à travers une variété de terrains et différentes
disciplines des sciences sociales. Nous n’avons donc pas la
prétention de cernerce qu’est l’identité d’un point devue universel
mais de discuter un certain nombre de ses usages et mobilisations
eux aussi polymorphes.
C’est à cette fin que nous avons réuni à l’Université de
Strasbourg, dans le cadre du Centre de recherche et d’étude en
sciences sociales (CRESS, EA 1334), des doctorants et jeunes
docteurs et des enseignants-chercheurs dans le cadre d’une journée
d’étude autour de la question de la «production et [de la]
revendication d’identité ». En effet, à travers des rencontres
informelles et au fil de discussions entre doctorants, est apparu ce
point commun à nos recherches, au-delà de nos appartenances
paradigmatiques et disciplinaires différentes, à savoir
l’appréhension du discoursidentitaire. Nous avons ainsi organisé le15 octobre 2008 une journée d’échanges permettant aux jeunes
chercheurs de présenter leurs travaux et surtout de les discuter avec
des chercheurs d’horizons divers – de Strasbourg, mais également
d’autres Universités : Metz, Montpellier… Ceci a donné à chacun
matière à réflexion et nous a permis d’ouvrir notre pensée à
d’autres disciplines, d’autresthéorisations.
Comme l’a soulevé Lévi-Strauss dans les années 1970 déjà
(Lévi-Strauss, 2007), l’identité, qu’elle soit revendiquée ou
assignée, reste une construction sociale complexe. Et c’est son
utilisation par le sens commun qui va particulièrement poser
problème pour les chercheurs.En effet, si elle apparaît comme un
outil de communication spontané entre le chercheur ou l’expert et
le profane ou le novice, pareille désignation présente une limite
importante : chaque individu va comprendre cette notion
différemment en fonction de ce qu’il est, de son habitus.Comment
dès lors tenir à distance ces constructions personnelles cachées
derrières ces «mots valises»? Si nous ne pouvons réécrire la
langue française, nous devons, en tant que sociologues mais aussi
ethnologues, anthropologues, etc., chercher à éclairer le discours
des agents sociaux mais aussi à élucider le discours savant.
C’est dans cet objectif que l’ensemble des participants se
sont confrontés à la nécessité de la mise à distance pour mieux
comprendre et expliciter les mécanismes de production mais
également de revendication de l’identité, sous différentes facettes
et à trav

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