Proverbes agricoles du sud-ouest de la France
92 pages
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Proverbes agricoles du sud-ouest de la France , livre ebook

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Description

« C’est parmi les cultivateurs que naissent les meilleurs citoyens et les soldats les plus vigoureux. »CATON.« On ne saurait persuader à un homme de bon sens que la terre vieillisse comme l’homme, elle qui, à l’exemple de la divinité, a reçu en partage une jeunesse éternelle ; cette terre que nous appelons la mère commune de toutes choses, puisqu’elle enfante tout ce qui est et qui enfantera tout ce qui doit être dans le temps à venir.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346064267
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
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Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Anacharsis Combes
Proverbes agricoles du sud-ouest de la France
Cette seconde édition diffère de la première : 1° Par de nombreuses additions ; 2° Par des épigraphes résumant les principes généraux de chaque division ; 3° Par un chapitre nouveau sous le titre d’ Hygiène ; 4° Par la reproduction en langue vulgaire de tous les Proverbes classés par l’auteur, et formant ainsi un chapitre nouveau qui se trouve à la fin du livre, avec des numéros correspondant à ceux du texte français.
INTRODUCTION
L’AGRICULTURE, comme toute science qui tend à devenir positive, exige d’être étudiée à la fois dans son passé, dans son présent et dans son avenir. D’un côté la tradition, d’un autre la statistique, d’un troisième l’administration ou la politique ; voilà ce qui répond successivement à la triple face du même fait, et le rattache ainsi à la loi universelle du progrès.
En se livrant donc à l’étude de l’agriculture, avec l’intention d’abord de déterminer comment elle s’accorde avec les besoins généraux du moment, et ensuite de préparer, pour un temps prochain, son développement civilisateur, il ne saurait paraître indifférent de rassembler les observations dont une longue expérience a démontré la vérité.
Ces observations varient suivant les lieux, les climats, l’intelligence des hommes, les époques où elles ont été recueillies, les préjugés qui les rendent plus ou moins acceptables, plus ou moins suspectes. Il faut, par conséquent, en pareille matière, se prémunir contre un penchant à trop généraliser, tout autant que contre le danger de vouloir appliquer à tel pays ce qui appartient à tel autre, distant souvent du premier de plusieurs degrés de latitude ou de longitude.
Après de semblables considérations, trouvera-t-on étonnant que, dans un choix de Proverbes relatifs à l’agriculture, il ait paru nécessaire d’opérer un triage ? En procédant de la sorte, on a voulu éviter l’inconvénient grave ou de s’écarter des traditions réelles d’une circonscription territoriale donnée, ou de confondre le vrai avec le faux, la routine avec la raison, la chose pratique avec l’utopie.
Le mot Proverbe, écrit ou prononcé, rappelle immédiatement Sancho et ses admirables maximes de bon sens. En même temps, personne en France peut-être, parmi celles d’une instruction ordinaire, qui n’ait pas répété, d’après la périphrase de Beaumarchais : les Proverbes sont la sagesse des nations. Ajoutons à cela que déjà depuis longtemps saint Augustin avait écrit : Sæpe lingua popularis est doctrina salutaris, et il y aura à se demander si le rapprochement de ces trois noms n’indique pas que le Proverbe, enfant de l’instinct, de l’esprit, de l’érudition, tend toujours à participer de ces différents caractères, en se montrant raisonnable comme le sens commun, spirituel comme tout ce qui possède une originalité quelconque, exact comme une démonstration mathématique.
Telles sont les règles qui ont servi de base à ce travail, premier chapitre d’un livre où l’auteur se propose un jour de résumer les vérités d’expérience les plus incontestablement applicables à la culture des terres. D’une part, on en a rejeté tout ce qui, agricolement parlant, semblait trop peu en rapport avec les habitudes du paysan méridional : pensées, langage, expressions ; de l’autre, on a cherché à y conserver la forme la mieux appropriée à sa mémoire, prompte, vive, impressionnable, et pourtant assez étendue pour saisir un très-grand nombre de mots, souvent sans liaison apparente. Enfin, on s’est étudié à rassembler, au moyen de divisions rationnelles, les divers principes dont l’ensemble constitue encore, sous beaucoup de rapports, l’état le plus avancé de l’industrie rurale dans certains départements des environs de Toulouse.
VÉRITÉS MORALES
« C’est parmi les cultivateurs que naissent les meilleurs citoyens et les soldats les plus vigoureux. »
CATON.
 
« On ne saurait persuader à un homme de bon sens que la terre vieillisse comme l’homme, elle qui, à l’exemple de la divinité, a reçu en partage une jeunesse éternelle ; cette terre que nous appelons la mère commune de toutes choses, puisqu’elle enfante tout ce qui est et qui enfantera tout ce qui doit être dans le temps à venir. »
COLUMELLE.

1 Ensemencer sa terre est se fier à Dieu.
 
2 Ce que Dieu mouille, Dieu le sèche.
 
3 Dieu, mesure le froid à la brebis tondue.
 
4 Il n’est pas tard quand le Ciel aide.
 
5 Dieu donne fil à toile ourdie.
 
6 Pour Dieu qui donne son bien,
Ne le diminue en rien.
 
7 Dieu baille (pour donne)
A qui travaille.
 
8 Avec bonté Dieu tend la main
A qui sait se lever matin.
 
9 Se lever tôt ne vieillit pas.
Don aux pauvres n’appauvrit pas.
Prier Dieu ne détourne pas.
Ces pensées chrétiennes se retrouvent au fond d’un très-grand nombre de Proverbes applicables à l’agriculture. Nulle part peut-être l’idée de la providence n’apparaît plus constante, plus renouvelée, plus consolatrice. Quelquefois cependant celle-ci participe encore du fatalisme païen, témoin l’adage : au fou la fortune (audaces fortuna juvat) ; ou bien elle ne néglige pas tout-à-fait d’écouter la voix de l’intérêt personnel :

10 Suis l’Evangile, aime bien ton prochain ;
Mais ne fais pas de ta haie un chemin.
Il y aurait trop à écrire si l’on voulait rappeler ici tous les préceptes de bonne conduite, propres à guider le cultivateur en sa qualité de père de famille ou de chef de maison ; toutefois on peut noter comme préceptes de ce genre :

11 Toujours meilleur tenir qu’attendre.
 
12 Cherté prévue arrive peu.
 
13 Trop reposer et trop dormir
Font le riche pauvre venir.
 
14 La longue matinée
Avance la journée.
 
15 Le lever matin enrichit
Et le lever tard appauvrit.
 
16 Si tu te couches tard, tard tu te lèveras ;
Tard te mettras à l’œuvre ; aussi tard dîneras.
 
17 Quand le fermier trop reste au lit
La terre souffre et s’appauvrit.
 
18 Le renard non matineux
N’a pas le museau plumeux.
 
19 Ce n’est pas le tout de courir ;
De bonne heure il faut partir.
 
20 Qui le temps par trop attendra,
A la fin le temps lui faudra.
 
21 N’attendez pas la soif pour tirer l’eau du puits.
 
22 Amasser en toute saison,
Dépenser selon la raison ; On fait ainsi bonne maison.
 
23 Bouche qui de peu se contente
D’un pré se prépare la rente.
 
24 C’est grain par grain qu’on remplit la mesure.
 
25 Les mains noires font le pain blanc.
 
26 Ne rien perdre du nécessaire
A l’homme, aux bestiaux, à la terre.
 
27 Un peu répété coup sur coup
Finit par produire beaucoup.
 
28 Grande cuisine,
Pauvreté voisine.
 
29 Mal soupe qui trop dîne.
Grande maison, petite cuisine.
 
30 Pain trop tendre et bois trop vert
Mettent la maison au désert.
 
31 Pot au feu doit être tenu
Sur chaque état et revenu.
 
32 Qui s’achète plus qu’il ne peut,
Vend ensuite plus qu’il ne veut.
 
33 L’homme trop libéral
Plante cheville à l’hôpital.
 
34 Qui veut dans moins d’un an devenir opulent
Sera pendu six mois avant.
 
35 A courir foires et marchés,
Un qui gagne, cent écorchés.
 
36 Cuisinier, pécheur et chasseur,
Trois gourmands de peu de valeur.
 
37 Au logis n’est rien
Si du dehors ne vient.
Les maximes qui précèdent sont générales et applicables en tous pays ; il y a plus d’à-propos à remarquer ici que les anciens avaient déjà appr

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