Psychoéthique : du bien-être individuel à l'épanouissement collectif

Cécile Chavel

Description

Qu'est-ce que la Psychoéthique ? L'auteur, à partir de sa double expérience de politologue et de psychanalyste, propose d'appeler ainsi un domaine encore inexploré : celui des conditions de l'équilibre écosystémique permettant l'épanouissement de l'individu ; ces conditions sont affectives, mais aussi sociales et politiques. Ce livre explore transversalement divers domaines où la psychoéthique pourrait être appliquée, de l'éducation à l'immigration en passant par les dépenses de santé ou le management.

Sujets

• Sociologie, société et politique
• Socio
• Psychiatrie
• Éthique
• Psychanalyse
• Science politique
• Sociologie
• Psychologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 août 2016
• Nombre de lectures: 26
• EAN13: 9782140016097
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

CÉcIle CHAVEL

E t r i n ê d - i n V i E d i u b E u L d

LA PSYCHOÉTHIQUE à L f i ’ é t p C A E n L o L u o C i s t s E m E n Préface Postface Pascal PERRINEAU JeanDidier VINCENT

LA PSYCHOETHIQUE : du bien-être individuel à l'épanouissement collectif

© L’HARMATTAN, 2016 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris www.harmattan.com [e-mail] ISBN : 978-2-343-08736-8 EAN : 9782343087368

Cécile CHAVEL LA PSYCHOETHIQUE : du bien-être individuel à l'épanouissement collectif Préface Pascal PERRINEAU Postface Jean-Didier VINCENT

RemeRciements

Je tiens à remercier chaleureusement Monsieur Jérôme Monod et Monsieur Franck Debié, ainsi que Monsieur Laurent Bibard pour leur précieux soutien à mes travaux. Merci également à Monsieur Pascal Perrineau et Monsieur Jean-Didier Vincent pour leur contribution.

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PRéfAce

Professeur des Universités en Sciences Politiques à Sciences-Po Paris, ex- Directeur du centre de re- cherches politiques de Sciences-Po (CEVIPOF). La politique (politics) est en général analysée comme l’expression de conflits économiques, sociaux ou culturels. Les ouvrages sont très nombreux sur l’évolution des systèmes politiques en fonction de l’état du dévelop- pement économique des sociétés. Il y a plusieurs dé- cennies, Roger Gérard Schwartzenberg parlait dans son manuel de sociologie politique de sous-dévelop- pement créant du sur-pouvoir politique et de sur-déve- loppement engendrant en revanche du sous-pouvoir. L’idée sous-jacente à toutes ces analyses développe- mentalistes était que le développement économique était la matrice du type de pouvoir politique que connaissent les sociétés. D’autres analyses plus ou moins marquées par le marxisme considèrent que la politique reçoit ses règles de fonctionnement essentiellement de l’état des rapports sociaux et des conflits de classes qui sont à

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l’œuvre dans la société. La politique n’est alors qu’une superstructure qui est l’expression plus ou moins fidèle de l’affrontement des groupes sociaux.

Enfin, un dernier type d’analyses cherche la clef du fonctionnement de la politique dans l’état des conflits culturels à l’œuvre dans le système social. Les clivages autour de la religion face à l’Etat, les clivages entre « centre » national et « périphéries » régionales sont alors envisagés comme autant de lignes de fractures décisives pour comprendre la manière dont est struc- turée la vie politique.

Toutes ces approches différentes ont un point com- mun : l’hétéronomie. Pour toutes celles-ci la politique reçoit ses lois d’autres ordres que le sien. Derrière cette posture intellectuelle, se cache une grande dif- ficulté à penser l’autonomie du politique. Le débat, parfois vif, qui, depuis des décennies, oppose l’histoire politique à l’histoire sociale tourne assez largement autour de cette question.

En 1903, le sociologue François Simiand dénonçait l’histoire politique qui, à ses yeux, avait trois idoles : la chronologie, l’individuel et le politique. Pendant des décennies, jusqu’au renouveau de l’histoire politique 1 autour de René Rémond , l’histoire sociale a pris le dessus et les événements, la chronologie, l’individu et le politique ont été remisés au « magasin des acces- soires ». En particulier, l’individuel et le politique ont été oubliés.

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René Rémond, dir.,Pour une histoire politique, Paris, Le Seuil, 1983.

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Il est, en effet, rare et difficile de penser le poli- tique à partir du psychique, des affects, des écono- mies psychiques individuelles. De penser le collectif à partir de l’individuel. Cependant, là aussi, quelques intellectuels relativement isolés s’y sont attaqués. La place des émotions dans l’analyse des faits politiques 2 3 a été analysée par Philippe Braud . Pierre Ansart s’est attaqué à la mobilisation des sentiments dans l’arène politique. Aux États-Unis, après les travaux qui, dans 4 la lignée des enquêtes d’Adorno sur la personnalité 5 ou de Rokeach sur les mentalités ont mis au jour le substrat affectif des choix et des attitudes politiques, le « citoyen sentimental » a été décortiqué par un po- 6 litiste américain George Marcus qui tente d’articuler raison et émotion chez nos concitoyens des sociétés démocratiques.

La réflexion que propose Cécile Chavel va plus loin. À partir de son expérience d’analyste et de po- litologue, elle formalise une structure du psychisme humain articulée autour de deux pulsions fondamen- tales (la pulsion de vie individuelle et la pulsion de vie du collectif en chacun). Elle élabore un schéma très convaincant du système dynamique que forment

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Philippe Braud,L’émotion en politique, Paris, Presses de Sciences-Po, 1996. Pierre Ansart,La gestion des passions politiques, Lausanne, Âge d’homme, 1983. Théodore Adorno et al.,The Authoritarian Personnality, New York, Wiley, 1964. Milton Rokeach,The open and closed mind, New York, Basic Books, 1960. George E. Marcus,Le citoyen sentimental. Émotions et poli- tique en démocratie, Paris, Presses de Sciences-Po, 2008.

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