Qu est-ce qui fait société ?
224 pages
Français

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Qu'est-ce qui fait société ? , livre ebook

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Description

S'interroger sur ce qui fait société sans spécifier la société objet de ce questionnement, est ici un choix délibéré. Il vise à identifier comment une société en vient à être ce qu'elle est, ce qui fait société et non pas ce qui la caractérise : qu'en est-il de la place de la violence dans la constitution de la société ? Qu'en est-il de l'ordre social et son articulation à la citoyenneté ? Qu'en est-il de la question de l'organisation de la société, de sa nécessité et du lien au politique ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2014
Nombre de lectures 14
EAN13 9782336359564
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Logiques sociales
Logiques sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Nicole ROELENS, Manifeste pour la décolonisation de l’humanité femelle. Tome 4 : poussées d’émancipation et violences colonisatrices , 2014.
Khosro MALEKI, Introduction à la sociologie du mécontentement social , 2014.
Jean PENEFF, Howard S. Becker. Sociologue et musicien dans l’école de Chicago , 2014.
Jean-Michel BESSETTE , Être socio-anthropologue aujourd’hui ?, 2014.
Alexandre DAFFLON , Il faut bien que jeunesse se fasse ! Ethnographie d’une société de jeunesse campagnarde, 2014.
Jean PENEFF, Howard S. Becker. Sociologue et musicien dans l’école de Chicago , 2014.
Dominique MARTIN, Relations de travail et changement social, 2014.
Thomas PIERRE, L’action en force et les forces en action. Sociologie pragmatique des forces , 2014.
Jean FERRETTE (dir.), Souffrances hiérarchiques au travail. L’exemple du secteur public , 2014.
Titre

Claude Giraud








Qu’est-ce qui fait société ?
Copyright

Du même auteur

De la suspicion, sociologie des liens négatifs , L’Harmattan, Paris, 2013.
Que es el compromiso ? USAM Edito, Buenos Aires, 2013.
Que fait-on lorsqu’on organise ? , L’Harmattan, Paris, 2012.
Qu’est-ce que l’engagement ? , L’Harmattan, Paris, 2011.
Del Ahorro y del Gasto Sociologia de la organizacion y la institucion Biblos Buenos Aires, 2010.
De la trahison, L’Harmattan, Paris, 2010.
De la dette comme principe de société, L’Harmattan, collection logiques sociales, Paris, 2009.
Las lógicas sociales de la indiferencia y de la envidia. Contribución a una sociología de las dinámicas organizacionales y de las formas del compromiso, Biblos, Buenos Aires, 2008.
De l’épargne et de la dépense essai de sociologie de l’organisation et de l’institution, L’Harmattan, Paris, 2008.
De la institución a la organización de la Gendarmería nacional in Cuadernos de Seguridad (director) n°2-12/2006 et n°3-04/2007 INCAP, Buenos Aires.
De l’espoir sociologie d’une catégorie de l’action, L’Harmattan, Paris, 2007.
Acerca del Secreto, Biblos, Buenos Aires, 2007.



© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http ://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-70967-3
Préalable
S’interroger sur ce qui fait société peut sembler étrange, tant la société se voit, s’entend, s’éprouve dans les plaisirs les plus simples comme celui de s’attabler à une terrasse de café, ou dans les difficultés et les souffrances, comme lors de l’utilisation de services hospitaliers. La société s’appréhende d’abord, comme une vaste offre de services, publics et privés. Elle s’éprouve également, à travers les contraintes, les obligations multiples, les règles tacites que les urbains doivent apprendre à intégrer dans leurs pratiques, leurs comportements et attitudes. Elle s’éprouve également à travers des injonctions bureaucratiques, tout autant qu’à travers des usages, les solidarités passives ou actives, les règles de politesse envers les autres. La société s’éprouve ainsi comme une réalité, comme quelque chose étant déjà là, dans sa pesanteur autant que dans son évanescence, dans son épaisseur et sa densité autant que dans sa discontinuité et dans la présence contrôlée de l’animal et du végétal. Pourtant, nous sentons confusément que ce théâtre d’ombres et de lumières, cette scène préconstruite, peuvent disparaître ou s’abîmer sous l’effet de facteurs qui se conjugueraient en un lieu et en un temps. De la même façon, nous sentons confusément la fragilité de ce qui constitue une société, dès lors que nous considérons les liens négatifs qui la parcourent et la structurent à la fois. Nous avons, par ailleurs, quelques difficultés à saisir ce que désigne ce terme, si ce n’est dans son abstraction référentielle, tantôt répulsive, tantôt attirante. « La société exige de ses membres », « c’est la faute de la société si nous ne pouvons vivre avec décence », « nous sommes garants de la bonne marche de la société », « c’est à la société de nous protéger », telles sont quelques-unes de ces expressions communes relatives à la société. Mais ce qu’est la société ou une société, reste appréhendé le plus souvent de façon intuitive et quand une société l’est de façon déductive, à partir de quelques principes ou de postulats, elle ne correspond plus alors à la réalité éprouvée. Ainsi en est-il de notre société, en l’occurrence, la société française. Est-elle différente d’autres sociétés ? Faut-il la circonscrire à une époque ? Se confond-elle avec les institutions ? Peut-on en rendre compte dans ses grandes lignes ? Qu’est-ce qui lui donne forme ? Faut-il distinguer ce qui procède de l’économie, du social, du politique, du sociétal ? Telles sont quelques-unes des questions que la référence à la société induit. Essayons-nous à dessiner quelques pistes de réponses possibles. La société française ne semble pas bien différente d’autres sociétés occidentales. En effet, lorsqu’un voyageur arrive sur le territoire français, il a utilisé un mode de transport qui est bien comparable à ceux qu’il empruntera pendant son séjour. Les espaces dédiés aux transports sont, peu ou prou, également comparables. Les lieux d’habitation ne diffèreront que par leur style de vie reflétant le plus souvent un niveau social, plutôt que par la spécificité nationale. Lorsque le besoin d’argent se fera sentir, il utilisera un réseau bancaire lui permettant de disposer de ses ressources. Si des accessoires vestimentaires venaient à lui manquer, il pourrait, sans grande difficulté, les trouver dans des magasins réunis le plus souvent sous une même structure, celle d’une galerie commerçante. Des restaurants pourront répondre à ses désirs. Des cinémas diffusent des films qu’il aurait pu voir dans son propre pays. S’il venait à avoir besoin d’une aide médicale, il la trouverait sans grande difficulté. L’organisation des villes en quartiers, rues, immeubles, services, ne l’étonnerait guère. Alors quoi, cette uniformité signerait-elle la fin de ces sociétés fondées sur des référents nationaux ? Certes pas, et cela en raison de l’histoire des peuples qui y vivent, des pratiques sociales, de la place de l’Etat, des modes d’identification et de résolution des problèmes, de la langue dans laquelle ils parlent et des conceptions du monde qui sont partagées. S’il est aisé, à notre voyageur, de se mouvoir dans la société française, il n’en reste pas moins un étranger, tant qu’il ne partage pas les traits d’humour, qu’il ne maîtrise pas la langue, tant qu’il ne sait pas comment se jouer des difficultés administratives et comment faire face à des difficultés courantes. La société lui apparaît alors dans sa singulière opacité. Abandonnons pour un temps notre voyageur et reportons-nous à la description objectivante d’une société. Le « tableau » de la société française se résume parfois à quelques indicateurs et à une poignée de graphiques et de données statistiques agrégées. La mobilité, la répartition des diplômés, lah richesse produite, accumulée, répartie, la pression fiscale, les ressources énergétiques, la redistribution, la santé, l’espérance de vie, la répartition hommes-femmes, la natalité, constituent quelques-unes des données objectivées de cette société, comme d’aill

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