Quartiers tsiganes

Samuel Delépine

Description

Loin des stéréotypes et des fantasmes sur les Tsiganes (nomadisme, mystère, délinquance), cet ouvrage propose de mieux connaître les lieux où vivent les Tsiganes (Rroms) dans les villes de Roumanie. Ils sont généralement sédentaires, et, dans les villes, la moitié d'entre eux vivent dans des quartiers pauvres et marginalisés. Cet ouvrage s'intéresse à leur quotidien et leurs perspectives et permet de saisir tous les enjeux d'une minorité européenne aujourd'hui en danger.

Sujets

• Sociologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 février 2007
• Nombre de lectures: 34
• EAN13: 9782336264271
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail]
9782296024830
EAN : 9782296024830
Quartiers tsiganes
L'habitat et le logement des Rroms de Roumanie en question

Samuel Delépine
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Aujourd’hui l’Europe REMERCIEMENTS AVANT-PROPOS INTRODUCTION PREMIERE PARTIE - QUESTION TSIGANE, QUESTION DU LOGEMENT ET PROCESSUS SEGREGATIFS
CHAPITRE I - LES RROMS : MINORITE TRANSNATIONALE ET MECONNUE CHAPITRE II - HISTOIRE DE LA SEDENTARISATION DES RROMS EN ROUMANIE : NAISSANCE DES SEGREGATIONS CHAPITRE III — LA SEGREGATION SOCIOSPATIALE DES RROMS DANS LES VILLES ROUMAINES : CONCEPTS ET ENJEUX CHAPITRE IV - LE « QUARTIER TSIGANE » : UNE NOTION FIABLE ? CHAPITRE V—LA PLACE DES RROMS AUJOURD’HUI DANS LA VILLE : BUCAREST VILLE LABORATOIRE CHAPITRE VI — LA QUESTION DU LOGEMENT POUR LES RROMS
SECONDE PARTIE - TYPOLOGIE DES QUARTIERS TSIGANES
CHAPITRE VII - LES NOYAUX ANCIENS DE SEDENTARISATION DES RROMS ET LEURS EXCROISSANCES URBAINES RECENTES CHAPITRE VIII — L’IMMEUBLE ET LE QUARTIER POST-COMMUNISTE : LE REVE DEÇU DE L’URBANITE CHAPITRE IX - DIFFERENTS DESTINS DES RROMS EN CENTRE-VILLE
TROISIEME PARTIE - LUTTER CONTRE LES SEGREGATIONS : VRAIS ESPOIRS ET FAUSSES UTOPIES
CHAPITRE X - REGARDS SUR LES RROMS CHAPITRE XI — LES ZONES D’HABITAT DES RROMS IGNOREES PAR LES POLITIQUES URBAINES CHAPITRE XII - AMELIORER LES CONDITIONS DE LOGEMENT DES RROMS CHAPITRE XIII — SCOLARISATION, EMPLOI ET SANTE : LES AUTRES GRANDS ENJEUX POUR LES RROMS CHAPITRE XIV — ELITE TSIGANE, EUROPE : DES PROJETS VOIENT LE JOUR
CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
Aujourd’hui l’Europe
Collection dirigée par Catherine Durandin

Peut-on en ce début de XXI ème siècle parler de l’Europe ? Ne faudrait-il pas évoquer plutôt les Europes ? L’une en voie d’unification depuis les années 1950, l’autre sortie du bloc soviétique et candidate selon des calendriers divers à l’intégration, l’une proatlantiste, l’autre attirée par une version continentale ? Dans quel espace situer l’Ukraine et qu’en sera-t-il de l’évolution de la Turquie ? C’est à ces mémoires, à ces évolutions, à ces questionnements qui supposent diverses approches qui vont de l’art à la géopolitique, que se confrontent les ouvrages des auteurs coopérant à « Aujourd’hui l’Europe ».
Déjà parus
Véronique AUZÉPY-CHAVAGNAC, L’Europe au risque de la démocratie, 2006.
loana IOSA, L’héritage urbain de Ceausescu : fardeau ou saut en avant ? , 2006.
Christophe MIDAN, Roumanie 1944-1975. De l’armée royale à l’armée du peuple tout entier, 2005.
Bogdan Andrei FEZI, Bucarest et l’influence française. Entre modèle et archétype urbain 1831-1921, 2005.
Antonia BERNARD (sous la dir.), La Slovénie et l’Europe. Contributions à la connaissance de la Slovénie actuelle , 2005.
Maria DELAPERRIERE (dir.), La littérature face à l’Histoire. Discours historique et fiction dans les littératures esteuropéennes , 2005.
Elisabeth DU REAU et Christine MANIGAND, Vers la réunification de l’Europe. Apports et limites du processus d’Helsinki de 1975 à nos jours , 2005.
Roman KRAKOVSKY, Rituel du 1 er mai en Tchécoslovaquie. 1948-1959 , 2004,
Catherine DURANDIN (dir.), Magda CARNECI (avec la collab. de), Perspectives roumaines , 2004.
Claude KARNOOUH, L’Europe postcommuniste. Essais sur la globalisation , 2004.
Neagu DJUVARA, Bucarest-Paris-Niamey et retour, 2004.
Catherine SERVANT et Etienne BOISSERIE (dir.), La Slovaquie face à ses héritages , 2004.
REMERCIEMENTS
Je remercie tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à l’élaboration de cet ouvrage. Je pense en particulier à ma femme, à ma famille et ma belle-famille. Aussi, à ceux qui m’ont accueilli, Tsiganes et non tsiganes.
AVANT-PROPOS
La place des Tsiganes dans l’espace européen est sans doute l’une des questions clefs posées aux Européens et aux instances européennes pour les prochaines décennies.
Le dossier social complexe et extrêmement diversifié est mal connu. Il est pourtant bien souvent l’unique perception que nous ayons des Tsiganes et Rroms. Dans chaque état et dans chaque ville, il doit être l’objet de mesures d’urgence.
Mais ce n’est pas l’unique facette des questions posées depuis des siècles par les populations tsiganes aux différents états européens et à leurs habitants.
Les questions tsiganes nous interrogent tous, habitants comme élus, sur nos propres perceptions de l’organisation de la vie dans des sociétés et des territoires de plus en plus normés.
Les premiers Européens ont beaucoup d’idées à nous livrer. Car les Tsiganes sont bien les premiers habitants à avoir expérimenté les fluidités territoriales d’une espace européen que les états peinent à mieux organiser.
Les Tsiganes, spécialistes de la transaction sociale ne nous diront jamais assez combien la construction d’un tissu territorial repose sur la multiplication des lieux de rencontre organisés dans un maillage à la fois serré et souple. Cette flexibilité des espaces de vie est poussée à l’extrême par les familles tsiganes. Pourtant les Tsiganes revendiquent l’ancrage territorial. Non dans le lieu mais dans la vie sociale potentielle des lieux. Il y a là une rupture totale avec la spécialisation de l’espace, avec les normes urbaines et toutes les limites...
C’est aux sources les plus directes- l’enquête de terrain conduite avec minutie dans des conditions difficiles comme on peut facilement l’imaginer- que l’auteur de cet ouvrage a puisé. Il nous fait vivre des situations familiales et des réalités de quartiers de villes roumaines. Il confronte les réalités mouvantes et vécues par les familles avec la rigidité du système de gestion de la ville communiste. Et finalement il témoigne un peu plus de la faillite d’une société dans son ambition de réduire l’altérité.
La question du logement ouvre une fenêtre d’observation particulièrement pertinente pour l’analyse des situations familiales tsiganes. L’irruption de la différence est toujours une épreuve redoutable pour les politiques publiques. Le logement constitue un révélateur très puissant de la capacité à accepter la diversité et à anticiper. Quand l’initiative publique se résume au parcage des habitants, certains souffrent plus que d’autres mais tous vivent mal. Telle est bien la situation des villes roumaines en ce début de XXI ème siècle et celle des Tsiganes un peu partout en Europe.
L’émergence d’une nouvelle élite tsigane est sans doute le fait le plus marquant de ce début de siècle. La maturation est lente. Elle est multiforme, autant sociale que politique, autant culturelle que religieuse. Elle se manifeste à toutes les échelles locales, nationales et européennes. C’est un formidable espoir pour l’avenir des Tsiganes dans la société et l’espace européens. Etats et instances européennes sauront-ils saisir l’opportunité d’apporter des réponses nouvelles au vieux débat de l’acceptation de l’altérité ?

Jean Baptiste HUMEAU Professeur des universités
INTRODUCTION
Ce livre synthétise les résultats d’une thèse de géographie soutenue en 2003 et dont le sujet était l’analyse des espaces occupés par les groupes tsiganes dans les villes roumaines. Plusieurs années de travaux et de nombreux séjours sur le terrain furent nécessaires à la récolte des données dans des quartiers délaissés et fort peu étudiés, notamment à Bucarest.
L’ouvrage propose une typologie des différents espaces urbains occupés par les Tsiganes en Roumanie. Ces types d’espace se retrouvent dans l’ensemble de l’Europe centrale et orientale. La typologie se dessine en fonction des degrés de ségrégations sociospatiales qui affectent les quartiers tsiganes.
Cette recherche est un travail scientifique et s’inscrit dans le champ de la géographie sociale mais elle a aussi pour objectif de donner un coup de projecteur sur une minorité en difficulté, ignorée et rejetée. Via le sujet des conditions de logement des Rroms, l’ouvrage essaie d’éclairer le lecteur sur le contexte difficile des Tsiganes en Europe. La migration de quelques milliers de Rroms vers l’Occident fut exagérément traitée par les médias. Cette médiatisation soudaine liée à l’inquiétude