Radicalités politiques et violentes en France et dans le monde
383 pages
Français

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Radicalités politiques et violentes en France et dans le monde , livre ebook

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Description

Cette vaste enquête propose une vision panoramique de la galaxie ayant opté pour l'utilisation de la violence en politique. Une violence à multiples facettes allant de la manifestation « offensive » jusqu'à la pratique du terrorisme. Au fil des pages, les zadistes ou autonomes succèdent aux complotistes, miliciens néo-nazis, maoïstes, suprémacistes et bien d'autres encore, présents sur tous les continents. L'occasion de faire le point sur la nature des groupes et individus composant cette nébuleuse, son implantation, ses faits d'armes et sa réelle dangerosité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336880877
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-88087-7
Titre
Jacques LECLERCQ





RADICALITÉS POLITIQUES
ET VIOLENTES EN France
ET DANS LE MONDE
INTRODUCTION
Nous parlerons souvent de guérilla. Autant éclaircir de suite cette notion. Certaines définitions parlent de « petite guerre ». Je ne pense pas que ce terme soit adapté, car nous verrons que certaines guérillas ont entrainé des centaines de milliers de morts et des millions de déplacements parmi les populations. Par contre, il est avéré que les différentes techniques utilisées par les guerilleros consistent bien à affaiblir les armées régulières par des attaques-surprises éreintantes, car se prolongeant dans le temps en provoquant l’usure des nerfs et du mental de leurs ennemis avec un harcèlement continu, notamment à travers des embuscades. Elles sont efficaces pour ralentir, freiner l’avancée des militaires et policiers. Leur équipement généralement léger permet de se déplacer plus aisément, en particulier dans des zones peu hospitalières comme les jungles et montagnes offrant des zones de repli où ses positions sont plus faciles à tenir. Leur mobilité favorise des raids-éclairs. Certaines guérillas ont été emblématiques, devenant un mythe, d’autant plus si elles luttent contre des dictatures militaires, souvent soutenues par la CIA désireuse de contrer les idées socialistes dans l’Amérique du Sud. C’est ce que l’on appellera les "guerres sales". Un mythe écorné par l’utilisation de méthodes discutables, parfois le trafic de drogue ou un véritable commerce d’enlèvements permettant de financer leur fonctionnement. Nous verrons que ces actions sont imputables aux deux extrêmes et se déroulent dans les villes (guerilla urbaine) autant qu’au sein des campagnes (guerilla dite rurale par opposition).
En France, la pratique de sabotages affectant des entreprises ou la séquestration des patrons ou cadres a parfois été considérée comme des marques de guerilla, en particulier chez les « maos » de la CdP-GP. Il y a donc une échelle dans la notion même de guerilla, allant des actions précitées aux attaques armées ou autres attentats à l’explosif. Ce n’est pas du tout la même chose et j’éviterai l’amalgame ou le mélange des genres. Pour autant, on entend parler toujours de "guerre sociale", "guerre de classes", d’"action directe", encore plus à travers la lutte du printemps 2016 contre la « loi-travail et son monde ». Il y eut alors un courant minoritaire mais consistant qui suivait les "cortèges de tête" et autres appels aux manifs sauvages et au sabotage. Nous reviendrons sur des textes d’organisations où les appels à commettre des actes de violences conséquents figurent. Le risque de dérapage existe bel et bien, des éléments pouvant passer à l’acte pour mettre en pratique une violence plutôt verbale ou symbolique. Même si le contexte a bien changé depuis les années 1970, des dérives militaristes peuvent se recréer ici ou là.
Par contre, je ne traiterai pas ou peu des mouvements régionalistes ou indépendantistes, une étude approfondie nécessitant un ouvrage entier. Désolé pour les lecteurs et amis alsaciens, basques, corses, kanaks, occitans et les autres. De même, il aurait été digne d’intérêt de traiter des violences perpétrées par les mouvements contre l’IVG en France et leurs liens avec les groupes d’extrême ou d’ultra-droite, des commandos désireux de pénétrer dans les salles d’opération. La loi Neiertz a mis en place des condamnations pour de tels actes, allant de deux mois à deux ans d’emprisonnement et des amendes de 2 000 à 30 000 francs.
Les organisations néo-nazies présentes sur différents continents sont listées, dans la mesure où, fondamentalement, elles inspirent la violence et l’exclusion.
Le lecteur en quête de précisions et de développements pourra utilement se reporter sur mes six ouvrages sur les extrêmes en France. Il s’agit de trois dictionnaires sur les droites de la droite, d’un volume centré sur les radicalités au-delà de l’extrême-gauche, l’autre étant consacré à l’autre bord. Enfin, un document répertorie l’ensemble des mouvements d’extrême-gauche et anarchistes, avant, pendant, et après Mai 68, jusqu’à nos jours.
Vifs remerciements à Éric Ledru des Éditions SPM, à la fois pour son grand professionnalisme, son soutien indéfectible durant de nombreuses années et… sa patience inégalée !
GLOSSAIRE
– AF : Action Française
– AFA PB : Action Antifasciste Paris Banlieue
– BB : Black Bloc
– AD : Action Directe
– Assemblée générale
– B & H : Blood and Honour
– BR : Brigades Rouges (Italie)
– BS : Bastion Social
– CdP : (la) Cause du Peuple
– CGT : Confédération Générale du Travail
– CNT : Confédération Nationale du Travail
– FA : Fédération Anarchiste
– FANE : Fédération d’Action Nationale et Européenne
– FN : Front National
– GAVA : Garde-à-Vue
– GI : Génération Identitaire
– GIN : Groupe d’Intervention Nationaliste
– GP : Gauche Prolétarienne
– GUDH : Groupe Union Défense
– JN : Jeune Nation
– JNR : Jeunesses NationalistesRévolutionnaires
– LC : Ligue Communiste
– LCR : Ligue Communiste Révolutionnaire
– ML : Marxiste (s)-Léniniste(s), ou Marxisme-Léninisme
– NPA : Nouveau Parti Anticapitaliste
– NR : Nationaliste-Révolutionnaire
– NRP : Nouvelle Résistance Populaire
– NS : National-Socialiste
– OAS : Organisation de l’Armée Secrète
– OF : Œuvre Française
– ON : Ordre Nouveau
– PCF : Parti Communiste Franças
– PFN : Parti des Forces Nouvelles
– PFNE : Parti Nationaliste Français et Européen
– PS : Parti Socialiste
– RAF : Rote Armee Fraktion - Fraction Armée Rouge (Allemagne)
– RG : Renseignements généraux
– RT : Renseignements Territoriaux
– SO : Service d’Ordre
– TV : Troisième Voie
– RN : Rassemblement National (ex-Front National)

NB : les noms des sites internet, des publications figurent en italiques, afin de les distinguer des formations physiques, tout comme les noms d’emprunt. Le choix de l’auteur a été de supprimer des expressions très vulgaires n’apportant en rien un bénéfice au document ; vous trouverez des points à la place des mots en question.
Première partie ICI
I. De la fin du XIX e siècle au début du XX e siècle jusqu’en 1939 : les anarchistes
Pour garder intact le contenu de notre étude, nous traiterons essentiellement des individus et groupes qui utilisèrent la voie de la lutte violente. Certaines figures sont incontournables.
Jules Bonnot (1876-1912) en est une, qui défrayera la chronique à la Belle Époque. Après une adolescence où il se montrera violent, il se tourna vers l’anarchie, lui occasionnant son renvoi des chemins de fer et des difficultés pour trouver un emploi. Pourtant, ses capacités en mécanique lui permirent de se faire embaucher à Berliet-Lyon. Mais c’était sans compter sur son autre capacité, celle de mettre en grève ses camarades face aux injustices. Exclu de l’usine, il se fera hébergé avec femme et enfant chez un syndicaliste à Saint-Étienne où il trouvera un emploi de mécanicien. Son hébergeur partira loin avec sa femme devenue son amante, Bonnot connaissant le chômage. Puis il rentrera dans la délinquance en 1906, tirant profit de son activité de mécanicien pour ouvrir des coffres forts, disposant de deux ateliers pour y réparer motos et voitures lui servant ensuite pour commettre des hold-up. Cela ne lui suffit pas et il volera des limousines et grosses cylindrées qu’il jugeait fiables. C’était en fait une nouveauté, comme sa première attaque en voiture avec ses comparses (d’où la "Bande à Bonnot") commise le 21 décembre 1911 contre une succursale de la Société Générale rue Ordener, dans le 18 e arrondissement de Paris, occasionnant un blessé grave... tandis que la plupart des gendarmes ou policiers ne disposaient que de vélos ou chevaux. Ses comparses fréquentaient les milieux anarchistes, dont il

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