Regalia
302 pages
Français
302 pages
Français

Description

Les regalia, emblèmes et rituels des pouvoirs royaux, sont liés au caractère "sacré" des souverains "investis par les dieux". Des objets divers - sceptre, épée, couronne, mais aussi vases, miroir, pierres, etc. - y participent. Plus diverses encore sont les cérémonies d'intronisation. Des spécialistes s'attachent ici à décrire ces objets et interpréter ces rituels, qui devaient permettre au souverain d'assurer la prospérité du royaume et de perpétuer son accord avec le cosmos.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 134
EAN13 9782296479418
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Société des Études euro-asiatiques REGALIA Emblèmes et rites du pouvoir
COLLECTIONEURASIE___________________________________________________ La collectionEURASIEregroupe des études consacrées aux diverses traditions culturelles des peuples du continent euro-asiatique et à leurs mutuelles relations. D’inspiration principalement ethnologique, elle est largement ouverte aux spécialistes d’autres disciplines : historiens, géographes, archéologues, spécialistes des mythes et des littératures La collectionEURASIE est publiée, au rythme d’un volume annuel, par la Société des Etudes euro-asiatiques, dont elle reflète les travaux. Directeur de collection:Yves VADÉ Secrétariat de rédaction: Muriel HUTTER Comité de lecture: Teresa BATTESTI, Jane COBBI, Bernard DUPAIGNE, Danielle ELISSEEFF, Rita H. RÉGNIER, Daniel ROSE, Yvonne de SIKE Volumes précédemment parus : 1 - Nourritures, sociétés, religions. Commensalités (1990) 2 - Le buffle dans le labyrinthe  1. Vecteurs du sacré en Asie du Sud et du Sud-Est (1992) 3 - Le buffle dans le labyrinthe  2. Confluences euro-asiatiques (1992) 4 - La main (1993) 5 - Le sacré en Eurasie (1995) 6 - Maisons d'Eurasie. Architecture, symbolisme et signification sociale (1996) 7 - Serpents et dragons en Eurasie (1997) 8 - Le cheval en Eurasie. Pratiques quotidiennes et déploiements  mythologiques (1999) 9 - Fonctions de la couleur en Eurasie (2000) e 10 - Ruptures ou mutations au tournant du XXI siècle.  Changements de géographie mentale ? (2001) 11 - La Forge et le Forgeron.  1. Pratiques et croyances (2002) 12 - La Forge et le Forgeron.  2. Le merveilleux métallurgique (2003) 13 - Sentir. Pour une anthropologie des odeurs (2004) 14-15 - Ethnologie et Littérature (2005) Nouvelle série : 16 - Europe-Asie. Histoires de rencontres (2006) 17 - Oiseaux. Héros et devins (2007) 18 - Etoiles dans la nuit des temps (2008) 19 – De l’usage des plantes (2009) 20 – Retour sur le terrain. Nouveaux regards, nouvelles pratiques (2010) ème Ce volume est le 21 de la collectionRÉDACTION : Musée du quai Branly, 222 rue de l’Université, 75343 Paris Cedex 07 La Rédaction laisse aux auteurs la responsabilité des opinions exprimées. e Illustrations de la couverture: p. 1, boîte en cuivre doré, émail cloisonné opaque. Chine. XVI siècle. 5,4x 15,8 cm. (Cliché Les Arts Décoratifs, Paris - Jean Tholance). ème er 4 de couverture, couronne du sacre (1516) de Charles 1 , roi d’Espagne. (Cliché Suzanne Nagy. Musée des Arts Décoratifs-Bibliothèque).
COLLECTION EURASIE Publiée par la Société des Études euro-asiatiques
REGALIA Emblèmes et rites du pouvoir
Textes réunis par Bernard Dupaigne et Yves Vadé Présentés par Yves Vadé
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011 5-7 rue de l’École Polytechnique, 75005 Paris http:///www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-56636-1 EAN : 9782296566361
INTRODUCTION Toute sacralité s'entoure de symboles. Ces symboles peuvent être des objets matériels de différentes sortes – vêtements, armes, bijoux, vases, pièces de mobilier, pierres, animaux emblématiques… – aussi bien que des cérémonies et rituels divers. Tout cet ensemble constitue un appareil symbolique fortement structuré. Ce que désigne le terme deregalia n'est rien d'autre que l'appareil symbolique d'une royauté sacrée. Pas de royauté sansregalia (« royauté » étant à prendre au sens large de pouvoir monarchique traditionnel, depuis la petite principauté jusqu'au plus vaste empire). Autant dire que, dans son principe au moins, toute royauté est sacrée. Elle n'est pas seulement en charge de l'ordre politique, du bien de la cité, de la prospérité des sujets. Sa fonction s'étend au-delà, et vise à mettre en accord le bien du royaume avec l'ordre du monde. On connaît l'exemple de ces souverains chinois d’une Antiquité largement mythique jugés en fonction de leur capacité à 1 maîtriser « le vent violent, le tonnerre et la pluie » . A l'autre extrémité du continent, dans le domaine germano-scandinave dont traite Régis Boyer, le roi « gère avant tout la chance de son peuple » et lorsque sévit la famine, le roi en est tenu pour responsable : le roi de Suède Domaldi, un autre roi de Suède, Olafr Taillebois, payèrent de leur vie des années de disette. Depuis les rois africains « faiseurs de pluie » jusqu'aux empereurs de Chine et du Japon, une même logique est à l'œuvre, faisant du monarque le garant du bon déroulement des phénomènes et, sous des modalités diverses, un intermédiaire de la divinité et un intercesseur entre le ciel et la terre. Le pouvoir thaumaturgique attribué aux rois de France et d'Angleterre, si bien étudié par Marc Bloch, est, dans notre histoire, la dernière expression de cette croyance en une sacralité de la fonction royale assez puissante –
1 Marcel Granet en fournit plusieurs exemples dans sesDanses et légendes de la Chine ancienne, Paris, P.U.F., 1959, p. 244 et pp. 284-285.
5
indépendamment des vertus ou de l'absence de vertu personnelle du roi – pour provoquer des miracles. Cette puissance est indissociable d'un rapport très particulier que le roi entretient avec la divinité, les dieux, ou plus généralement le monde de l'au-delà. Ce rapport peut être d'initiation, de filiation, de représentation ; il peut prendre la forme juridique, comme ce fut le cas chez nous, d'un statut de « droit divin ». Il peut aller parfois jusqu'à la divinisation complète : qu'on songe à ces empereurs romains divinisés de leur vivant et dont le culte rendu obligatoire fut un des principaux motifs d'affrontement avec le christianisme naissant. On pourrait remonter à l'Egypte, rappeler la nature divine attribuée au pharaon – que celui-ci soit tenu pour l'incarnation du dieu suprême, ou pour son fils et son « image vivante ». Le titre d'Horus, dont il prend le nom lorsqu'il accède au trône, e celui de « fils de Rê » (qui apparaît dès la IV dynastie et se généralise ensuite), affirment la dimension divine de sa personne sacrée. Prêtre par excellence, « maître des rites du culte » et officiant suprême, il est le seul à connaître les formules nécessaires à la bonne marche de l'univers. C'est lui qui en assure l'harmonie, pourvu qu'il reste fidèle à Maât –vérité, justice, justesse, équilibre, en un motrectitude –garantissant que toutes les formes de troubles et de désastres, 2 naturels ou humains, pourront être surmontés . Il est frappant que ce soit cette même notion de rectitude que l'on trouve, étymologiquement, à l'origine du nom du roi dans plusieurs langues indo-européennes, où il est formé à partir d'un radical *reg-diriger en ligne droite , « » (sanskritraja, latinrex, regis, gauloisrix, irlandaisri…). Dans le cadre du continent euro-asiatique et dans une antiquité moins reculée que celle de l'Egypte pharaonique, l'empire achéménide fournit d'autres exemples de la proximité du roi avec une divinité dont il tient directement son pouvoir. Sur le rocher de Behistun, un personnage barbu, représentant à 2 Nous empruntons certaines de ces formules à l'Avant-propos de Jean Leclant au Catalogue de l'exposition « Pharaon » (Paris, Institut du monde arabe, octobre 2004-avril 2005), pp. 10-11 et à l'article de Dominique Valbelle, « La royauté pharaonique, la nature du pouvoir »,ibid., p. 84-89. – Pour un exposé plus complet, v. G. Posener, « De la divinité du Pharaon »,Cahiers de la Société asiatique, 15, Paris, 1960.
6
l’évidence Ahura-Mazda, tient dans la main gauche un anneau, qu’il semble tendre vers Darius : scène d’investiture, exprimant que, « sans être dieu lui-même, le roi, investi par le dieu de la puissance royale, est le lieutenant d’Ahura-Mazda sur la terre, à 3 l’issue d’un véritable pacte qu’ils ont conclu. » Une formule de la longue inscription qui couvre le rocher est on ne peut plus nette : « C'est par la grâce (vasna) d'Ahura Mazda que je suis roi, c'est Ahura Mazda qui m'a donné la royauté ». Et lorsque Thémistocle, banni par les Grecs, cherche refuge auprès du roi des Perses, il se voit contraint à un cérémonial d'adoration, car le roi, comme on le lui explique, est « l'image du dieu qui 4 gouverne le monde ». Neuf siècles plus tard, le sassanide Shapour II s'intitulera encore, dans une lettre à l'empereur Constance, « roi des rois, compagnon des étoiles, frère du Soleil 5 et de la Lune ». Ces parentés prestigieuses n'étaient-elles que vanité, ou recouvraient-elles, comme d'un vêtement éclatant, une mystique véritable, voire une quelconque initiation ? Derrière la grandiloquence pouvait se cacher un savoir transmis par les prêtres. En ce qui concerne Pharaon, il n'est guère permis d'en douter. Chez les Perses, Plutarque parle d'une « initiation royale » (basilikè teletè),accomplie dans le sanctuaire d'une déesse guerrière, sous la direction de prêtres qui ne peuvent être 6 que les mages . Dans sonDe Divinatione, Cicéron est affirmatif : « Personne ne peut devenir roi des Perses, s’il n’a
3 Pierre Briant,Histoire de l’empire perse, de Cyrus à Alexandre, Paris, Arthème Fayard, 1996, p. 138.4 La scène est racontée par Plutarque,Vie de Thémistocle, 27. Amyot traduit : « …l'image du dieu de nature, qui maintient toutes choses en leur estre et leur entier ».5 Ammien Marcellin, 17, 5, 1. Cité par Jean Hani,La Royauté sacrée. Du pharaon au roi très chrétien(1984), rééd. Paris, L'Harmattan, 2010. Cet ouvrage, écrit dans une perspective traditionaliste qui appelle discussion, contient nombre d'indications utiles concernant notre sujet.6 V. le texte cité par P. Briant,op. cit., p. 539, à propos de l'investiture d'Artaxerxès II : « C’est dans le sanctuaire d’une déesse guerrière, que l’on pourrait croire être Athéna : celui que l’on y initie doit s’y rendre, quitter sa propre robe, revêtir celle que Cyrus portait avant de devenir roi, goûter un gâteau de figues, mâcher du térébinthe et boire jusqu’à la dernière goutte une coupe de petit-lait. Peut-être existe-t-il d’autres rites, mais ils sont inconnus du reste des hommes. »
7
7 pas reçu préalablement la discipline et la science des mages ». Dans l'étude qu'elle consacre auxvarnahiranien et sur laquelle on va revenir, Teresa Battesti confirme et précise cette dimension initiatique et mystique des souverains achéménides et sassanides ; dimension manifestée par la « Lumière de Gloire » qui les nimbe et qui en fait, au sens strict, des souverains de droit divin. Sacralité, responsabilité à l'égard de l'équilibre du monde naturel et humain, relation privilégiée du souverain et de la divinité, autant de traits généraux que l'on retrouve dans la majorité des monarchies traditionnelles. Mais dans la diversité des cultures concrètes, à travers l'espace et le temps, immense est la variété des objets, des symboles, des cérémonies qui illustrent la sacralité du pouvoir royal. En ce qui concerne lesregaliace serait une erreur matériels, de considérer qu'ilspourraient être ramenés pour l'essentiel à quelques symboles simples tels qu'un trône, un sceptre et une couronne. Les études qui composent ce volume montrent au contraire la variété des dispositifs mis en œuvre et leur complexité. Prenons l'exemple de l'épée, symbole royal commun entre autres au Japon, au Cambodge, à l'Inde, aux royaumes de France et d'Angleterre… Dans l'empire ottoman, comme l'indique J.-L. Bacqué-Grammont, c'est un sabre, de signification symbolique comparable, qui est la pièce essentielle de l'intronisation du souverain. La cérémonie est résumée par l'expression « ceindre le sabre ». Encore faut-il que l'arme soit transmise par un saint personnage, ou un dignitaire religieux de haut rang. Et à partir de Soliman le Magnifique en 1520, le sabre consécrateur sera celui du Prophète, rapporté lors de la conquête de l'Egypte par Sélîm Ier. Epée ou sabre sont ainsi sacralisés par leur appartenance à la sphère du religieux, quand ce n'est pas par leur origine divine. Au royaume du Cambodge, dont traite Bernard Dupaigne, l'épée est un des cinq attributs de la royauté, gardés par des brahmanes indiens faisant office de chapelains royaux. Elle occupe une place prééminente à côté de quatre autres armes : 7 Cicéron,De Divinatione, I, 41, 90. Cité par P. Briant,ibid.
8
lance, kriss, arc et flèches. C'est elle, écrit B. Dupaigne, qui est le « signe de l'alliance avec le ciel » fondant le pouvoir et l'autorité du roi. Son origine est doublement divine : non seulement elle aurait été donnée aux rois khmers par le dieu Indra, mais sa fabrication serait due aux quatre principaux dieux de l'hindouisme, auxquels se serait associé le Bouddha – avant que son acier, pour faire bonne mesure, ne soit trempé dans le sang de sept pucelles. En France, comme on sait, l'épée du sacre n'était autre que Joyeuse, qui aurait appartenu à Charlemagne. On ne prétendait pas qu'elle descendait du ciel – seule la sainte Ampoule fut apportée par un ange –, mais elle n'en était pas moins sainte puisque, nous dit laChanson de Roland, son pommeau d'or recèlerait la pointe de la lance dont fut blessé Notre Seigneur. Et le vieux texte, comme pour en renforcer la sacralité, ajoute un détail merveilleux : « chaque jour sa couleur change trente 8 fois » . Dans la fiction arthurienne, c'est encore de l'au-delà, mais d'un au-delà sous les eaux, à la manière celtique, que provient l'épée Excalibur. Son apparition entraîne une compétition en forme d'ordalie, puisque le roi désigné sera celui qui réussira à l'extraire du rocher (ou de l'enclume de pierre) où elle est enfoncée. Le cadre romanesque où s'insère Excalibur n'empêchera pas les rois d'Angleterre, comme on le rappelle plus loin, d'en faire à l'occasion un de leursregalia. Par-delà cette sacralité commune, cette arme royale ou impériale s'inscrit, dans chaque cas, dans un ensemble mythico-rituel différent qui lui confère une valeur particulière. Au Japon, rappelle Jane Cobbi, l'Epée est extraordinairement valorisée : indissociable du Miroir et du Joyau, elle est un des « Trois Trésors sacrés », donnés à l'origine par la déesse du soleil Amaterasu à son petit-fils, fondateur de la dynastie impériale, et transmis depuis à l'empereur de génération en génération par les prêtres shintô. Ces Trois Trésors, conservés en des lieux différents, sont pratiquement invisibles au public. Ils jouent différentiellement l'un par rapport à l'autre : si, dans un code
8 La Chanson de Roland, publiée d'après le manuscrit d'Oxford et traduite par Joseph Bédier, CLXXXIII, vers 2501-2506. .
9
moral, le miroir est symbole de sagesse, l'épée, sans surprise, de bravoure ou de force et le joyau de bienveillance, dans un code astronomique le miroir est mis en rapport avec le soleil, dont il a la forme, le joyau est réputé contenir l'essence de la lune, et l'épée la substance des étoiles. LeKojikipar ailleurs à donne cette épée une origine mythique singulière : elle aurait été trouvée par le héros Susanoo dans la queue d'un immense serpent dont le corps couvrait « huit vallées et huit collines », dans la province d'Izumo.Une donnée pourrait rapprocher ces différents mythes, mais elle n'apparaît qu'en filigrane et demanderait d'autres développements : c'est leur rapport à d'anciennes traditions métallurgiques remontant, en Asie du moins, aux débuts de l'âge des métaux. Au Cambodge, il semble que l'accent soit mis sur la fabrication de l'épée, pour laquelle les grands dieux se font eux-mêmes métallurges. Et dans le mythe japonais rapporté par le Kojiki, il n'est pas interdit d'interpréter le vaste territoire du serpent à huit têtes et à huit queues, d'où suintent « sang et 9 pus », comme « une image poétique des mines de fer » situées dans cette région. Ces rapports desregaliaavec la métallurgie se retrouvent en Chine, à travers les traditions qui attribuent à l'empereur mythique Yu le Grand la fonte des neuf chaudrons des Xia, talismans royaux en rapport avec les neuf Régions délimitées par Yu. Mais surtout, ils sont confirmés de manière éclatante par les récentes découvertes archéologiques dont fait état Danielle Elisseeff dans son étude sur « La naissance desregaliachinois ». Il ne s'agit plus cette fois d'épée ni de sabre, mais de divers récipients. Des vases en terre pour commencer, qui occupent « une place toujours grandissante dans les sépultures depuis le néolithique », puis des disques de jade et des tubes e taillés en diverses pierres dures, enfin, à partir du milieu du II millénaire avant notre ère, des vases de bronze, contemporains de la première dynastie royale. La métallurgie du bronze en cette région n'avait guère que trois siècles d'existence, mais
9 V.Kojiki, éd. de Masumi et Maryse Shibata, Paris, Maisonneuve et Larose, 1969, Introd., p. 53, et Yves Vadé, « Métal vivant. Sur quelques motifs de l'imaginaire métallurgique », inLa Forge et le forgeron, II, Le merveilleux métallurgique, Eurasie 12, 2003, pp. 40-41.
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents