Regards croisés sur les printemps arabes
222 pages
Français

Regards croisés sur les printemps arabes , livre ebook

-

222 pages
Français

Description

Cet ouvrage vise à répondre à une question en apparence simple : qu'est-ce qui change, qu'est-ce qui reste immuable dans le monde arabe depuis 2011 ? La question du changement social est au fond une des questions fondamentales de l'ensemble des sciences sociales. Comment évoluent et se transforment les sociétés humaines ? Quelles logiques, globales ou particulières, oeuvrent à la transformation des sociétés ? Une vingtaine de chercheurs, spécialistes du monde arabe, provenant des différentes disciplines des sciences sociales, ont été interrogés sur la manière dont ils ont traité les évènements révolutionnaires ainsi que sur la manière dont ces évènements ont affecté leur travail de chercheur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 août 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140127984
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

des bourses du CEDEJ et de l’IFAO afin d’effectuer des enquêtes de terrain au Caire et à Alexandrie. Sa thèse porte sur les formes d’investissements féminins dans les milieux salafistes égyptiens, avec un focus sur le prêche féminin dans la scène religieuse égyptienne. Dans le cadre de cette recherche. Cette expérience lui a donné à réfléchir sur les thématiques suivantes : les formes d’engagement des femmes dans les milieux religieux égyptiens ; les échanges et rivalités de pouvoir entre acteurs et élites de la scène religieuse égyptienne ; les évolutions du salafisme égyptien dans le contexte post-révolutionnaire.
OURAS B
Naïma
Sous la direction de NaïmaBOURAS
Collection Perspectives Stratégiques
Regards croisés sur les printemps arabes
Ruptures/Continuités dans l’analyse de sociétés en mutation
Ruptures/Continuités dans l’analyse de sociétés en mutation
FON DAT IO N pour la R E C H E R C H E STRATÉGIQUE
Regards croisés sur les printemps arabes
Perspectives stratégiques Collection dirigée par Camille Grand La Fondation pour la recherche stratégique (FRS) a pour objet de développer le débat et les recherches stratégiques en France et de faire rayonner la pensée française en matière de politique de défense et de sécurité. Ses travaux englobent les dimensions les plus variées relatives à la défense (questions militaires, technologiques, mais aussi touchant au terrorisme et aux nouvelles menaces). Disposant d’une équipe de recherche du plus haut niveau, elle s’appuie aussi sur un réseau de chercheurs étrangers dont elle cherche à faire connaître les travaux. La collection Perspectives stratégiquesest héritière de l’activité des centres de recherche dont la fusion en 1998 a concouru à la création de la FRS. Déjà parus Abdennour BENANTAR,Les initiatives de sécurité au Maghreb et au sahel, Le G5 Sahel mis à l’épreuve,2019.Jean-François COUSTILLERE (Dir.),Dimension stratégique du changement climatique en Méditerranée occidentale d’ici 2050, 2017. Gilles BOQUERAT, Isabelle FACON, Valérie NIQUET, Clément THERME,L’Afghanistan dans son environnement régional. Acteurs et stratégies nationales, 2016. Abdennour BENANTAR,Le Moyen-Orient en quête d’un ordre régional (1945-2000), 2015.Brahim SAIDY,L’Otan et le Maghreb, 2014. Jean-Yves MOISSERON, Mohamed HADDAR (Dir.),La transition économique en Tunisie, 2012. P. BECKOUCHE, Z. LUÇON, A. TAITHE,L’eau en Méditerranée : fonder une stratégie commune. Services de l’eau, climat et sécurité, 2010. François BARLIER (coord.),Galileo. Un enjeu stratégique, scientifique et technique, 2007. Jean-Jacques PATRY,L’ombre déchirée, la puissance aérienne contre la terreur, 2007. Jean-François DAGUZAN et Hélène MASSON,L’intelligence économique. Quelles perspectives ?, 2004.
Sousla direction de Naïma BOURASRegards croisés surles printemps arabes Ruptures/continuités dans l’analyse de sociétés en mutation
© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.editions-harmattan.fr ISBN :978-2-343-18087-8EAN :9782343180878
Sommaire Introduction ................................................................................7 Métier de chercheur à l’IRD et bouleversements politiques en Égypte ..................................................................................22 La réforme constitutionnelle, outil ou symbole d’un processus de démocratisation ? .................................................................30 Printemps arabes et territoires du politique en Afrique du Nord : symptômes constitutionnels de réaménagements en cours......38 Moyen-Orient : risque d’effondrement des sociétés.................48 Quand dire, ce n’est pas nécessairement faire : réflexions sur des révolutions avortées et des jeux juridiques de façade .......54 Un siècle pour rien ?.................................................................62 Le monde arabe : fin d’un modèle ; gestation du nouveau ......68 Le Maroc dans les Printemps arabes : un épisode dans le jeu de force qui agite le pays ? ............................................................80 Ce que les révolutions ont révélé des sociétés du Maghreb .... 88 La jeunesse arabe entre arabisme et arabité..............................96 Révoltes arabes ? Révoltes des objets de recherche ? ...........104 Régime autoritaire ou démocratie de façade ..........................118 « L’histoire compte » ?...........................................................126 Il reste tant à comprendre du « monde arabe » .......................130 Un printemps saoudien ? ........................................................138 Les transformations du militantisme dans le monde arabe....146 Un long printemps : mobilisations alternatives et transformation de l’engagement en Palestine .................................................152
Les soulèvements arabes, occasion d’un nouveau pacte social ?.....................................160 Djihadisme, État, confessionnalisme......................................166 Les poussées populaires qui ont secoué les sociétés arabes depuis 2011 n’ont pu défaire lenœudqui les enserre, mais ont révélé les profondes ruptures antérieures.................174 Révolutions et géographie : territoires, migrations, contestations......................................184 Les partis politiques au cœur des transformations du lien État-société en Égypte ................................................192 La résurgence des identités primordiales (le cas syrien) .......202 L’hypothèse de la soumission et de l’obéissance a été invalidée...........................................210
Introduction Se vogliamo che tutto rimanga com’è, bisogna che tutto cambiIl Gattopardo, Guiseppe Tomasi di Lampedusa La collection de textes rassemblés dans cet ouvrage vise à répondre à une question en apparence très simple : qu’est-ce qui change ? Qu’est-ce qui ne change pas dans le monde arabe depuis 2011 ? La question du changement social est au fond une des questions fondamentales de l’ensemble des sciences sociales. Comment évoluent et se transforment les sociétés humaines ? Quelles logiques, globales ou particulières, œuvrent à la transformation des sociétés ? Existe-t-il des invariants quant à la direction, aux mécanismes en jeux, aux acteurs, aux institutions ? Quels éléments prendre en compte ? Peut-on définir une loi générale de transformation, une théorie du changement social, une théorie des transitions, bref une théorie de l’évolution ? Ces questions traversent les disciplines des sciences sociales, qu’elles prennent la forme de paradigmes comme celui du développement, qu’elles interrogent ‘le sens de l’histoire’ en philosophie ou en sociologie, qu’elles s’inspirent des théories globales comme celle du matérialisme historique faisant de la lutte des classes le moteur de l’histoire, ou encore insistant sur l’innovation technologique.
La manière de faire La réponse à la question : ‘Oui, cela change, non cela ne change pas’, même pour un sujet aussi circonscrit que celui des mouvements sociaux et des transformations politiques et
7
économiques dans le monde arabe depuis 2011 se révèle en réalité particulièrement complexe. Encore fallait-il faire le diagnostic de cette complexité, et la méthode retenue pour ce faire est au demeurant très simple : il s’agit de questionner ceux qui s’interrogent sur ces évolutions. Ainsi avons-nous contacté une vingtaine de chercheurs, d’enseignant-chercheurs, de spécialistes ou d’experts qui consacrent l’essentiel de leur temps à interpréter et à penser les évolutions du monde arabe, pour nous entretenir avec chacun d’eux. Les rencontres se sont faites en personne, par téléphone ou par visio-conférence. Au début de l’entretien, il a été demandé à chacun des interviewés de présenter leur objet d’étude et leur méthodologie de recherche. La première question adressée aux enquêtés était la suivante : les mouvements sociaux du monde arabe en 2011 avaient-ils changé leur manière de travailler ? Les intervenants ont été amenés à faire le lien entre leur méthodologie de recherche, leurs objets, leurs outils conceptuels et la question du changement. Il fallait préciser si possible, l’échelle d’analyse, la temporalité. Il semblait a priori que la réponse à la question devait dépendre beaucoup de la manière de ‘faire de la recherche’ des personnes interrogées. La discipline paraissait aussia prioriUn importante. démographe qui s’interroge sur les changements nécessairement lents des comportements démographiques (évolution de la fécondité, de l’âge au mariage, etc.) devrait, en principe, s’inscrire dans un temps plus long que, par exemple, le politiste s’intéressant aux processus électoraux, plus rapides, plus spectaculaires, plus erratiques que les évolutions démographiques de long terme. Un économiste se penchant sur les modes de régulation des économies pourrait lui aussi répondre à la question dans le sens d’une grande continuité : les pays concernés continuent à être dominés par une économie administrée, où les rentes jouent un rôle décisif, une économie peu innovante, dans laquelle l’accès des jeunes à l’emploi demeure le problème essentiel.
8
Après ces éléments introductifs, l’entretien était le plus souvent faiblement directif dans le sens où les interlocuteurs, eux-mêmes chercheurs, souvent rompus aux méthodes qualitatives d’entretien et tout à fait conscients de la demande qui leur était faite, se prêtaient avec naturel au jeu des questions qui consistaient à préciser un point ou à ouvrir sur d’autres aspects. Chaque entretien a duré une heure environ. Une fois les entretiens réalisés, ils ont été transcrits non pas sous la forme brute et linéaire qui était celle de l’enregistrement audio, mais nettoyés des redites et parfois même réorganisés dans un ordre plus logique. Le texte était ensuite envoyé aux contributeurs pour qu’ils l’amendent, le modifient et finalement en fassent un texte qui leur appartienne en propre. Certains auteurs n’ont fait que des ajouts marginaux. D’autres ont largement remanié leur texte et l’ont actualisé, le processus de récolte des témoignages des chercheurs ayant pris plus de deux ans.D’où le statut un peu ambigu des textes présentés. Ni interviews, ni articles directement écrits pour publication, ils sont co-produits par leurs auteurs et la directrice de l’ouvrage. Leur vocation est de présenter de manière lisible, pour un public non spécialiste, ce que la ‘Science’ a à dire sur l’épisode du ‘printemps’ arabe. C’est donc volontairement que les références académiques ont été éliminées et que les occurrences de concepts ou de termes non directement compréhensibles en dehors de la communauté des chercheurs ou des spécialistes de la zone ont été limitées. Nous espérons ainsi que la diversité des réponses montrera que les évolutions complexes du monde arabe ne donnent pas lieu à des explications univoques. À la complexité du monde répond, comme en miroir, la complexité des points de vue, la diversité des analyses. Le résultat de notre étude confirme certaines intuitions de départ. Effectivement, on ne répond pas de la même façon à la question : ‘Qu’est-ce qui change ? Qu’est-ce qui ne change pas ? ’ que l’on soit économiste, démographe, historien, ou politiste, sociologue, anthropologue. Mais on ne saurait affirmer que la discipline conditionne le type de réponse. Deux économistes, deux politistes peuvent s’opposer sur cette
9
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents