Richard Hayward, l Indien millionnaire
256 pages
Français

Richard Hayward, l'Indien millionnaire , livre ebook

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256 pages
Français

Description

Richard Hayward fit renaître une tribu moribonde pour en faire la tribu la plus riche et influente de l'histoire des Etats-Unis. Dans le Connecticut, Foxwoods est le plus grand casino du monde occidental. Hayward sut utiliser à son avantage des lois qui n'avaient pas été votées pour favoriser les Indiens. A coups de dollars, il gagna l'amitié de Clinton, s'allia au groupe malaisien de Lin Goh Tong, fit concurrence à des magnats du monde du jeu.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782336338446
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MarieClaude FeltesStrigler
Richard Hayward,
l’Indien millionnaire
ou la renaissance d’une tribu
par les machines à sous
L ’ a i r e
a n g l o p h o n e
Richard Hayward, l’Indien millionnaire
L'Aire AnglophoneCollection dirigée par Serge Ricard Cette collection entend s'ouvrir aux multiples domaines d'un vaste champ d'investigation, caractérisé par la connexion idiome-culture, auquel les spécialistes formés en langues, civilisations et littératures dites “anglo-saxonnes” donnent sa spécificité. Il s'agira, d'une part, de mieux faire connaître des axes de recherche novateurs en études britanniques, américain-es et canadiennes et, d'autre part, de répondre à l'intérêt croissant que suscitent les cultures anglophones d'Afrique, d'Asie et d'Océanie — sans oublier le rôle de langue véhiculaire mondiale joué par l'anglais aujourd'hui. A cette fin, les domaines privilégiés seront l'histoire des idées et des mentalités, la sociologie, la science politique, les relations internationales, les littératures de langue anglaise contemporaines, le transculturalisme et l'anglais de spécialité. Dernières parutions Claire DELAHAYE, Serge RICARD,L’héritage de Théodore Roosevelt : impérialisme et progressisme (1912-2012), 2012 John MULLEN,La chanson populaire en Grande-Bretagne pendant la Grande Guerre (1914-1918), The show must go on, 2012.Annie OUSSET-KRIEF,Les Juifs américains et Israël. De l’AIPAC à JStreet, 2012. Daniel GALLAGHER,D’Ernest Hemingway à Henry Miller. Mythes et réalités des écrivains américains à Paris (1919-1939), 2011. Fiona McMAHON,Charles Reznikoff, Une poétique du témoignage, 2011. Emma RENAUD,Mary Beale (1633-1699). Première femme peintre professionnelle en Grande-Bretagne, 2010. Timothy WHITTON,Ken « le rouge » et la Mairie de Londres. DuGreater London Council à laGreater London Authority,2010.Dominique MAILLARD,Première vague d’immigration chinoise en Californie, 1849-1949, 2009. Suzanne FRAYSSE,Les voix du silence. La lettre écarlate et les récits d’esclaves, 2009.
Marie-Claude Feltes-Strigler Richard Hayward, l’Indien millionnaire Ou la renaissance d’une tribu par les machines à sous
Du même auteur La nation Navajo – Tradition et développement,L’Harmattan, 2000La médicine navajo,Indigène éditions, 2001Parlons navajo – Mythes, langue et culture,L’Harmattan, 2002Christian Gros et Marie-Claude Strigler (dir.),Être Indien dans les Amériques – Spoliations et résistance Mobilisations ethniques et politiques du multiculturalisme,Éditions de l’Institut des Amériques, 2006 Histoire des Indiens des États-Unis – L’autre Far West,L’Harmattan, 2007 Moi, Sam Begay – homme-médecine navajo,Indiens du tous pays – Nuage rouge, 2010 Mythes et légendes des Indiens navajos,L’Harmattan, 2013 © L'HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01664-1 EAN : 9782343016641
INTRODUCTION UN APPEL DU PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS Non loin de l’ancien port baleinier de Mystic, au Connecticut, il n’est plus question de malheureux Indiens opprimés. On n’y vend ni vanneries ni poteries indiennes le long des routes. En revanche, par n’importe quel après-midi ordinaire, des milliers de voitures viennent remplir le parking de Foxwoods, dans cette réserve qui, il y a quelques dizaines d’années, n’abritait plus qu’une vieille femme, et dont l’État avait prévu de faire un parc après la mort de sa dernière occupante. La situation géographique des Pequot dans le sud de la Nouvelle-Angleterre leur a permis de bénéficier d’avantages bien supérieurs à ceux des autres tribus, en dépit de l’exiguïté de leur réserve et du petit nombre de leurs membres. Le changement d’attitude des Américains en faveur du jeu et en faveur des revendications territoriales des Amérindiens ouvrit une fenêtre d’opportunité dans laquelle les Pequot s’engouffrèrent pour sortir de la misère et ouvrir le plus grand
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casino du monde occidental. C’est l’histoire d’une réussite 1 avec laquelle peu d’autres tribus peuvent rivaliser . C’est ainsi que, le 18 octobre 1994, dans la petite ville de Ledyard, Richard « Skip » Hayward, le chef de la tribu amérindienne qui allait devenir la plus riche des États-Unis, entra dans la remorque qui lui servait temporairement de bureau et attendit qu’un opérateur lui transmette un appel de la Maison-Blanche. À 10 heures du matin, une voix officielle lui annonça que le Président des États-Unis était en ligne. Ce fut un moment historique dans la vie de la tribu des Pequot Mashantucket. La conversation dura un petit quart d’heure. Clinton commença par remercier Richard Hayward de la générosité dont il avait fait preuve, car le chef avait donné quelque 500 000 dollars au parti démocrate pour les élections au Congrès de 1994. Hayward rappela au président combien il avait tenu à soutenir les efforts de Hillary pour réformer la politique de santé. Il avait en effet déjà fait preuve de générosité en donnant 100 000 dollars au Comité démocrate pour soutenir ce projet de réforme, en déclarant : « 34 millions d’Américains n’ont aucune couverture médicale. C’est 34 millions de trop. Comme le Président des États-Unis, nous pensons que tous les Américains devraient 2 bénéficier d’une protection médicale. » Il en profita pour solliciter de Clinton qu’il cautionnât sa demande de subvention auprès du Bureau des Affaires indiennes pour la construction d’un hôpital tribal. Hayward insista aussi sur les problèmes qui touchaient à la souveraineté des nations indiennes et lui exprima son désir que les projets de taxation du casino que les Pequot venaient
1 Anne-Marie d’Hauterre, “Foxwoods Casino Resort : an Unusual Experiment in Economic Development”,Economic Geography, Suppl. 1998, p.112-121. 2 “Tribe Makes $100 000 Donation to Support Clinton Health Plan ”, Pequot Times, Special issue, novembre 1993.
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d’ouvrir restent lettre morte. La conversation se termina avec les assurances de Clinton qu’il ferait tout pour les aider. Le moment était mémorable pour Hayward et sa tribu. Les contacts directs entre les présidents américains et les chefs indiens avaient été rares depuis la première visite historique du chef sioux oglala Red Cloud et du chef lakota brulé Spotted Tail à Washington sous l’administration de Ulysses 1 Grant le 6 juin 1870 pour parler des Black Hills . Sept ans plus tard, Red Cloud se rendit à nouveau à Washington pour négocier, avec le président Rutherford Hayes, la création des réserves de Pine Ridge et de Rosebud dans le Dakota du Sud. Depuis leur déplacement forcé dans des réserves, les Amérindiens vivaient dans la misère la plus abjecte. Ces peuples autrefois habitués à se déplacer sur de vastes espaces ne pouvaient se résoudre à une vie confinée dans les limites des réserves. Ils voyaient les colons empiéter de plus en plus sur leurs terres ancestrales alors qu’ils signaient des traités qu’ils ne pouvaient pas lire et qu’ils vendaient sans le savoir des milliers de kilomètres carrés. L’alcoolisme, la discrimination et une éducation totalement inadaptée dépouillèrent délibérément les Indiens de leur dignité, de leur fierté et de leur indépendance économique. La terre qui leur était attribuée dans les réserves était généralement impropre à l’agriculture. Lorsque des ressources minières étaient découvertes dans leur sous-sol, les concessions avec les compagnies extractrices étaient mal négociées par le Bureau des Affaires indiennes et les agences fédérales censées gérer leurs comptes au mieux de leurs intérêts étaient souvent
1 Le Traité de Fort Laramie de 1868 reconnaissait que les Black Hills appartenaient aux Lakota. La découverte de gisements aurifères provoqua une véritable ruée vers l’or, que le gouvernement fédéral ne parvint pas à endiguer. Les États-Unis prirent illégalement possession des Black Hills. Les Lakota refusent tout dédommagement financier et luttent toujours pour que leurs lieux sacrés leur soient restitués.
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