Sciences sociales et sport 14
178 pages
Français

Sciences sociales et sport 14 , livre ebook

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Description

Ce numéro de Sciences sociales du sport met en lumière différentes questions sur l'orientation des jeunes vers la filière universitaire Staps : quelles possibilités de réussite à l'étranger ? Les conditions d'orientation et d'insertion professionnelle, la capacité limitée et l'égalité des chances d'entrer en licence Staps à travers une enquête monographique de quatre ans (2012-2016) sur ce sujet.

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Date de parution 11 juillet 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140126406
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

S o ci été d e S o ci o l o g i e d u S p o r t d e L a n g u e F r a n ç ais e 14 S o ci ét é F r a n ç a is e d ’ H is to i re d u S p o r t 14 SCIENCES SOCIALES ET SPORT Numéro 14 2019 LORIENTATION1 DES JEUNES EN STAPS : ENTRE CHEMINS DE TRAVERSE ET VOIE ROYALE
N° 14 – Juillet 2019
Revue SCIENCES SOCIALES etSPORT
L’orientation des jeunes en Staps : entre chemins de traverse et voie royale
© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-17980-3 EAN : 9782343179803
REVUE SCIENCES SOCIALES et SPORT
Directeur de la publication : Gildas LOIRAND Président de la 3SLF MCU, université de Nantes UFR Staps – 25 bis Bd Guy-Mollet – BP 72206 – 44322 Nantes
COMITÉ DE RÉDACTION
Rédactrice en chef : Carine ÉRARD MCU, université de Bourgogne Rédacteur en chef pour l’histoire : Jean-François LOUDCHER PU, université de Bordeaux Rédacteur en chef pour la sociologie : Michel KOEBEL PU, université de Strasbourg
Sociologie (3SLF) :
ÉQUIPE DES RÉDACTEURS
Sébastien FLEURIEL, PU, université de Nantes Marina HONTA, PU, université de Bordeaux Ludovic LESTRELIN, MCU, université de Caen Normandie Manuel SCHOTTÉ, PU, université de Lille
Histoire (SFHS) :
Nicolas BANCEL, PU, université de Lausanne Daphné BOLZ, MCU, université de Rouen Doriane GOMET, MCU, université de Rennes 2, IFEPSA-Angers Luc ROBENE, PU, université de Bordeaux
Gestion des commandes : Sébastien FLEURIEL : CENS-UMR 6025 Bât. A, chemin de la Censive du Tertre – 44312 Nantes Cedex 3 VHEDVWLHQÁHXULHO#XQLYQDQWHVIU
REVUE SCIENCES SOCIALES ET SPORT
COMITÉ SCIENTIFIQUE
BEAUD Stéphane. Sociologie. Université de Poitiers BOETSCH Gilles. Anthropologie. CNRS Aix-Marseille II BROMBERGER Christian. Anthropologie. Université de Provence. IUF CALLEDE Jean-Paul. Sociologie. CNRS Bordeaux CLÉMENT Jean-Paul. Sciences sociales-Staps. Toulouse III CORBIN Alain. Histoire. Université Paris I Panthéon-Sorbonne DINE Philippe. French Studies. National University of Ireland, Galway. IRL
DURET Pascal. Sciences sociales-Staps. Université de La Réunion
DURING Bertrand. Sciences sociales-Staps. Université Paris-R. Descartes DURU-BELLAT Marie. Sociologie. IEP de Paris. OSC et IREDU GUTTMANN Allen. English & American Studies. Amherst College MA (USA)
HARVEY Jean. Sciences sociales-Kinésiologie. Université d’Ottawa (CA)
LABERGE Suzanne. Sciences sociales. Université de Montréal (CA) LAHIRE Bernard. Sociologie. ENS, Lyon OHL Fabien. Sciences sociales-Sciences du Sport. Université de Lausanne (CH) ORY Pascal. Histoire contemporaine. Paris I Panthéon-Sorbonne et EHESS POCIELLO Christian. Sciences sociales-Staps. Université Paris-Sud Orsay RASPAUD Michel. Sciences sociales-Staps. Université Joseph-Fourier, Grenoble RAUCH André. Sciences sociales-Staps. Université de Strasbourg SOHN Anne-Marie. Histoire contemporaine. Université Paris I Panthéon-Sorbonne SUAUD Charles. Sciences sociales-Staps. Université de Nantes
VIGARELLO Georges. Histoire. EHESS et université Paris-R. Descartes
WAHL Alfred. Histoire. Université de Metz
SOMMAIRE Annie PILOTE 7 Éditorial vu de l’étranger : Les Staps : au-delà de l’accès, quelles possibilités de réussite ?
CAHIER THÉMATIQUE L’ORIENTATION DES JEUNES EN STAPS : ENTRE CHEMINS DE TRAVERSE ET VOIE ROYALE Christine GUÉGNARD, Jean-François GIRET Christine GUÉGNARD,Jean-François GIRET, Catherine LOUVEAU, 13 Thierry MICHOT Introduction. Conditions d’orientation et d’insertion professionnelle des jeunes en Staps Romuald BODIN, Sophie ORANGE 31 Déjouer les pronostics scolaires et les destins sociaux. Sur quelques UHSUpVHQWDWLRQV HW XVDJHV GH OD ÀOLqUH 6WDSV
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Lucie FORTÉ-GALLOIS Capacité limitée et égalité des chances d’entrer en licence Staps – Premiers résultats d’une enquête monographique de quatre ans (2012-2016)
Magali DANNER, Christine GUÉGNARD L’orientation des bacheliers professionnels en Staps et Art sous le prisme de la vocation
VARIA
Brice LEFÈVRE etÉricBOUTROY Innovation organisationnelle et technologique dans les sports de montagne : une histoire du laboratoire d’Essai des matériels de l’École nationale de ski et d’alpinisme
Anne-Sophie LEMAITRE et Marina HONTA /D ÀQ GH OD YLOOH SURYLGHQFH " Les paris risqués de l’instrumentation de l’action publique sportive locale
Notes de lecture
Résumés
Liste des experts sollicités pour les numéros 10 à 13.
Recommandations aux auteurs(nouvelle formule)
Éditorial vu de l’étranger Les Staps : au-delà de l’accès, quelles possibilités de réussite ?
Annie Pilote
 Ce dossier portant un regard sociologique sur les conditions d’orien-tation en Staps est fascinant, particulièrement pour une lectrice étrangère. Il constitue en quelque sorte une capsule permettant une incursion au sein de la complexité du système d’enseignement supérieur français et de ses enjeux en matière de justice sociale. Les regards croisés permettent en retour de s’interroger sur d’autres systèmes et de mettre en relief certains phénomènes similaires, même si les mécanismes à l’œuvre sont distincts. C’est donc en prenant appui sur mon ancrage au sein du système d’enseignement supérieur du Québec – un système qui possède des caractéristiques distinctives au sein GH O·HQVHPEOH FDQDGLHQ ² TXH MH SDUWDJH TXHOTXHV UpÁH[LRQV VRXOHYpHV SDU OD lecture des articles rassemblés dans ce dossier.  D’entrée de jeu, le dossier évoque l’enjeu de l’accès à l’enseignement su-SpULHXU HQ FRQWH[WH GH PDVVLÀFDWLRQ /D )UDQFH VH GLVWLQJXH SDU OH IDLW TXH OD ORL interdit aux universités d’effectuer une sélection pour l’entrée en licence. Or, les
Annie Pilote Professeure titulaire à la faculté des sciences de l’éducation de l’université Laval, et sociologue de l’éducation. Annie.Pilote@fse.ulaval.ca
Annie Pilote s’intéresse aux parcours éducatifs des jeunes et à l’analyse des systèmes scolaires et des dispositifs d’orientation. Ses recherches en cours portent notamment sur les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur selon l’origine sociale et ethnoculturelle des étudiants.
ÁX[ GH EDFKHOLHUV HW EDFKHOLqUHV VRXKDLWDQW LQWpJUHU XQH / FRQVWLWXHQW XQ GpÀ pour les établissements qui doivent tenter au mieux de répondre à la demande, DORUV TXH O·RIIUH Q·HVW SDV H[WHQVLEOH j O·LQÀQL &RPPHQW JpUHU OHV ÁXFWXDWLRQV inévitables, en fonction des tendances de l’heure ou simplement des aléas des stratégies des postulant-e-s, quand une sélection ne peut être effectuée sur le SODQ IRUPHO " 8QH ÀOLqUH HQ WHQVLRQ FRPPH 6WDSV TXL D FRQQX XQH FURLVVDQFH spectaculaire sur le plan des vœux exprimés ces dernières années, constitue un cas des plus pertinents pour analyser cet enjeu, notamment en raison de l’hété-rogénéité des publics qui souhaitent y accéder.  Les dispositifs mis en place pour gérer l’attribution des places selon les vœux d’orientation des publics bacheliers, Admission post-bac (APB) remplacé GHSXLV SHX SDU 3DUFRXUVXS IRQW IDFH j GHV GpÀV UpHOV TXL VRXOqYHQW O·LQTXLpWXGH de nombreux acteurs de l’enseignement supérieur français, dont les lycéens et lycéennes au premier chef. Les mouvements étudiants qui ont fait les manchet-tes internationales au printemps 2018 témoignent notamment d’une crainte que
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Revue sciences sociales et sport /Numéro 14
les nouvelles modalités d’orientation vers le supérieur ne viennent restreindre O·DFFqV j OD ÀOLqUH GpVLUpH SDU XQH VpOHFWLRQ GpWRXUQpH HW SRUWHQW DWWHLQWH DX SULQ-cipe de la liberté de choix des études à l’université. Si la mobilisation étudiante 1 a clamé haut et fort le principe de l’égalité des places en cherchant à éliminer les barrières à l’accès, il me semble qu’on a très peu entendu parler de réussite. Qu’en est-il alors de l’égalité des chances réelles devant l’accès au diplôme ? Vu de l’étranger, la question semble se poser selon une conception stricte de l’égalité, en faisant très peu valoir les principes d’équité sur le plan des condi-tions de réussite. En d’autres termes, que vaut l’accès si les moyens ne sont pas déployés pour permettre aux étudiant-e-s de rencontrer les exigences de la ÀOLqUH FKRLVLH " /·RULHQWDWLRQ DFWLYH VH OLPLWHUDLWHOOH j pPHWWUH GHV UpVHUYHV HQ indiquant aux postulant-e-s les risques d’échouer lorsque leurs acquis scolaires ne correspondent pas aux attentes de la licence souhaitée ? Ce dossier sur les études de Staps s’inscrit directement dans le débat entre accès et réussite qui traverse l’enseignement supérieur français.  Avant de revenir à la question des parcours en Staps, j’emprunterai un détour de 5 000 km pour m’arrêter brièvement sur la situation québécoise. Les mécanismes permettant aux étudiant-e-s de contourner le tirage au sort SRXU DFFpGHU j OD ÀOLqUH 6WDSV GpFULWV SDU /XFLH )RUWp PHWWHQW ELHQ HQ pYL-dence les stratégies qui émergent, dès lors que des inégalités existent sur la ligne de départ et que les places convoitées sont limitées. Au Québec, cer-WDLQHV ÀOLqUHV XQLYHUVLWDLUHV VRQW FRQWLQJHQWpHV HW O·DFFqV UHSRVH HQ JUDQGH partie sur la cote de rendement (cote R) au collégial, c’est-à-dire au palier de l’enseignement supérieur qui constitue la principale voie d’accès à l’université. L’obtention d’une cote R la plus élevée possible constitue le sésame qui ouvre OD SRUWH DX[ ÀOLqUHV VpOHFWLYHV (Q O·DEVHQFH G·XQ V\VWqPH FRPPXQ G·pYDOXD-tion au collégial, les universités se sont dotées d’une formule pour classer les pWXGLDQWHV j GHV ÀQV GH VpOHFWLRQ /H %XUHDX GH FRRSpUDWLRQ LQWHUXQLYHUVL-2 taire précise les informations prises en compte pour établir ce calcul pour chacun des cours suivis : la position de chaque étudiant-e en fonction de la note obtenue dans son groupe, la force de ce groupe (établie en fonction des notes au secondaire) et la dispersion de ce groupe. Bien que la formule soit formellement connue et jugée équitable, elle demeure énigmatique pour les acteurs. Lorsque l’enjeu est grand, les étudiant-e-s les plus doté-e-s en capital culturel ou en capital social rivalisent d’ingéniosité pour manipuler les condi-tions permettant d’obtenir une cote R élevée en passant par le choix de l’éta-blissement ou du programme, voire en choisissant avec soin chacun de leurs cours pour se retrouver avec un groupe composé d’étudiant-e-s considéré-e-s
1 DUBET, François. 2010.Les places et les chances, Paris, Seuil, coll. « La République des idées ». 2 Bureau de coopération interuniversitaire. 2018.La cote de rendement au collégial : ce qu’elle est, ce qu’elle fait, BCI, Montréal. En ligne : http://www.bci-qc.ca/etudiants/cote-r/(consulté le 4 novembre 2018).
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Édito vu de l’étranger
performant-e-s. On voit bien que le « mérite » associé au talent et à l’effort n’est qu’un ingrédient parmi d’autres qui contribuent au classement. Les écarts se creusent lorsqu’on ajoute les inégalités de préparation aux études supérieures qui font en sorte que certain-e-s seront plus aptes à s’insérer rapidement et DYHF VXFFqV GDQV OH © PpWLHU ª G·pWXGLDQWH TXH G·DXWUHV /D GLIÀFXOWp ORUVTX·LO est question de sélection, c’est de permettre à chacun-e de bien comprendre les UqJOHV GX MHX /RUVTX·RQ FRPSDUH OD VLWXDWLRQ TXpEpFRLVH DYHF O·DFFqV HQ ÀOLqUH Staps en France, on voit bien que dans un cas comme dans l’autre, l’opacité des mécanismes engendre des inégalités à la faveur des mieux informé-e-s.  Une autre particularité qui distingue le système d’enseignement supé-rieur québécois du système français concerne l’individualisation des parcours qui est rendue possible par des mécanismes facilitant la mise à niveau, les bifurcations, les études à temps partiel, les interruptions suivies de reprises 3 d’études, etc. Sans éliminer l’anxiété ressentie face au choix d’orientation scolaire, cette souplesse relative permet aux étudiant-e-s de cheminer par es-VDLV HW HUUHXUV GH ERQLÀHU XQ GRVVLHU VFRODLUH FRPSRUWDQW GHV IDLEOHVVHV RX GH déployer des stratégies permettant d’accéder à la formation désirée au terme d’un détour par un autre programme d’études. Tout compte fait, des inégalités GHYDQW O·DFFqV j O·HQVHLJQHPHQW VXSpULHXU HW DX ÀO GX FKHPLQHPHQW VFRODLUH 4 se maintiennent tant au Québec qu’en France, notamment celles associées à l’origine sociale. Il n’en demeure pas moins que les dispositifs d’orientation sont un des ingrédients qui contribue à façonner l’étendue des possibilités 5 données aux individus de poursuivre un parcours d’études . 6  La conception de l’égalité des libertés nous amène ainsi à considé-rer les possibilités réelles qui sont données aux étudiant-e-s de réaliser un projet d’études qui a du sens à leurs yeux. Au-delà des libertés formelles, par exemple l’accès à l’université, il importe de se pencher sur les possibilités de convertir les ressources consenties par l’établissement en possibilités réelles GH UpXVVLWH %UHI LO QH V·DJLW SDV XQLTXHPHQW G·DFFpGHU j OD ÀOLqUH 6WDSV HQFRUH
3 PICARD, France ;TROTTIER;, Claude DORAY, Pierre. 2011. « Conceptualiser les parcours sco-laires à l’enseignement supérieur »,L’orientation scolaire et professionnelle, vol. 40, n° 3, p. 343-365. 4 KAMANZI;, Pierre Canisius PILOTE, Annie ;UZENAT, Morgane ;GRIS, Sandrine. 2017. « La démocratisation des études supérieures à l’aune de la différenciation et l’individualisation des parcours scolaires au Québec »,L’orientation scolaire et professionnelle, vol. 46, n° 4, p. 571-594. 5 PICARD, France ;GOASTELLEC, Gaële ;OLYMPIO;, Noémie PILOTE, Annie. 2016. « Entre par-cours formels et parcours réels : l’espace des possibles des jeunes en transition vers l’ensei-gnement supérieur dans trois systèmes éducatifs »,inMASNODATI;, Jonas BANGALI, Marcel-line ;COURNOYER, Louis (dir.),Éducation et vie au travail :perspectives contemporaines sur les parcours et l’orientation des jeunes, Québec, Presses de l’université Laval, p. 47-88. 6 SEN, Amartya. 2010.L’idée de justice, Paris, Flammarion.
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