Se raconter à domicile
88 pages
Français

Se raconter à domicile , livre ebook

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88 pages
Français

Description

Cet ouvrage est consacré à la narration dans sa fonction libératrice, dans sa fonction de résilience. Les auteurs postulent que le simple fait de parler nous réconcilie, nous inscrit dans une autre histoire. Les auteurs nous font profiter de leur expérience et partagent des éléments de réflexion et de compréhension concernant la pratique clinique à domicile.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 132
EAN13 9782296514843
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoires de résiliences
SERACONTERÀDOMICILE
Approche narrative de la résilience
Alexia LE BRET & Serge MORI
Préface de Michel DELAGE Postface de JeanLouis PEDINIELLI
SE RACONTER À DOMICILE
CollectionHistoires de résiliences Dirigée par Michelle Van Hooland La collectionHistoires de Résiliencesde rendre compte propose d’histoires de personnes qui ont su résister et se construire face à une expérience de vie difficile telles que la maltraitance, la maladie, le deuil... La collection s’intéresse au vécu difficile du côté des savoirs, des processus de résistance et de construction. Elle est ouverte autant aux jeunes qu’aux adultes, aux professionnels qu’aux non-professionnels. Les histoires de résiliences peuvent être l’objet d’un travail à plusieurs voix : à une seule voix, à deux voix –entre un auteur et un facilitateur d’histoire, à différentes voix dans un cadre institutionnel par exemple de foyers de l’enfance. Les histoires de résiliences peuvent se présenter sous diverses formes : histoires de vie, comptes-rendus scientifiques mais aussi histoires fictionnelles de résilience avec notamment des contes. Livres parusSidibé Y., 2012,Séjour éducatif de rupture en Afrique, Résister et se construire en Structure d’Accueil Non Traditionnel, Paris : L’Harmattan. Rosa Linda et Ema Liss, 2012,Portraits d’adolescentes, Résister et se construire en Maison d’Enfants à Caractère Social. Paris : L’Harmattan.
Van Hooland M., 2012,Adolescence, maltraitance et placement, méthode d’éducation biographique pour la résilience. Paris : L’Harmattan.
Van Hooland M., 2011,Maltraitance psychologique et résilience, approche psychosociale et biographique. Paris : L’Harmattan.
Van Hooland M., (Ed.), 2009,Histoires de résilience au foyer de l’enfance:, Paris L’Harmattan.
Carhaix J. et Rennais B.L., 2009,Parkour d’adolescents, Résister et se construire en foyer de l’enfance, Paris : L’Harmattan.
ALEXIALEBRET&SERGEMORISE RACONTER À DOMICILEApproche narrative de la résilience PRÉFACE DEMICHELDELAGEPOSTFACE DE JEAN-LOUISPEDINIELLI
© L'HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00540-9 EAN : 9782336005409
Préface
Ce petit ouvrage ne manque pas d’ambition et d’originalité. Il associe en effet avec un grand bonheur l’approche narrative, la thérapie familiale à domicile et la notion de résilience, c’est-à-dire trois approches ou manières de penser innovantes.
L’approche narrative d’abord : on sait qu’en France, les thérapies narratives ne sont guère développées. Elles devraient sans aucun doute être mieux connues et pratiquées, notamment me semble-t-il parce qu’elles offrent de nouvelles possibilités de lecture dans les situations complexes que nous rencontrons de plus en plus souvent.
Non seulement l’approche narrative peut aider quand nous rencontrons une famille, mais elle peut à mon sens être particulièrement pertinente, quand nous sommes conduits entre professionnels, à parler d’une famille et que chacun est pris dans ses représentations et ses constructions personnelles de la situation.
Le post-modernisme dont se réclament Alexia Le Bret et Serge Mori nous propose un décloisonnement des savoirs et des pratiques, le refus de s’enfermer dans une position qui ne tiendrait sa légitimité que par l’obédience à l’orthodoxie d’une théorie.
Le narratif en thérapie est d’abord une manière d’introduire de la cohérence, d’organiser des souvenirs, de lier un ensemble de données, dont certaines relèvent de l’information, collent au plus près de la réalité, tandis que d’autres sont du registre de l’imaginaire, du fantasme, de la construction et de l’intersubjectivité. En effet, le narrateur s’adresse toujours à quelqu’un, ne fut-ce qu’un
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autre lui-même, et c’est bien dans cette adresse à l’autre 1 que se justifie l’idée du « narracteur » . Je ne peux ici m’empêcher de penser à Paul Ricoeur et à ce qu’il nous propose dans « temps et récit ». Il dénonce dans cet ouvrage le récit comme compris dans une logique de succession, comme relevant d’une temporalité fermée et répétitive. Il nous montre à partir des différents temps du récit, ce qui relève d’une continuelle « reconfiguration », réorganisation, reconstruction du passé à travers un auditeur qui est aussi un interlocuteur, c’est-à-dire quelqu’un qui intervient dans le récit, et qui par-là même ponctue, oriente, relance, infléchi le fil de ce qui est raconté, par ce qu’il en comprend et par la manière dont il réagit. Ainsi avec les thérapies narratives, il n’est pas question de « conversations », il est question de rencontres, Alexia Le Bret nous montre bien l’importance de la rencontre à travers ces illustrations cliniques.
C’est ici le deuxième point qu’il me plaît à souligner. En allant au domicile de leurs patients, les thérapeutes mettent d’abord l’accent sur la rencontre. C’est une gageure pour un thérapeute de se rendre dans les familles. Il perd le confort de son dispositif, la définition d’un contexte de travail bien défini par le cadre. Il s’agit désormais, comme nous l’indiquent les auteurs, de se transporter avec un cadre interne. On est sans doute toujours un peu sur une ligne de crête. Le danger est grand aussi de renforcer la position d’assistés chez ceux auprès de qui on intervient.
1 Mori S. & Rouan G., (2011),Les thérapies narratives, Bruxelles, De Boeck. p.119.
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Mais précisément c’est sans doute la rencontre à travers l’activité narrative qui permet d’éviter ces écueils.
D’un côté, la présence du thérapeute à la maison indique son engagement, son intérêt, l’attention qu’il porte. Elle le dégage d’une neutralité qui, dans bien des situations, n’a pas vraiment sa place. Mais, d’un autre côté, l’outil du thérapeute le met à distance de ce qui pourrait être partage émotionnel excessif, confusion, brouillage, activité de conseils au ras de la réalité quotidienne ou volonté interprétative et incongruente dans ce contexte où le thérapeute est accueilli par ceux qui ont souhaité sa présence.
Alexia Le Bret nous dit quelques mots des mouvements transférentiels à domicile, et elle nous montre toute la prudence et le savoir-faire nécessaires.
Pour finir, l’aide à la résilience me paraît bien trouver sa place dans cette approche narrative à domicile. En effet il est question, quand on se préoccupe de résilience, de personnes gravement endommagées, vivant des souffrances qui sont en deçà d’une problématique liée au désir et à ses avatars. Autrement dit, la demande est plus à comprendre dans le registre de l’aide, du « prendre soin » que dans celui d’une mise au travail psychique. Celui-ci peut advenir, mais dans un deuxième temps.
De ce point de vue, aller au domicile est donc d’abord manifester cette aide. C’est pour le thérapeute aller vers, tendre la main, proposer au fil des entretiens, de construire une histoire ou plus exactement le changement d’une histoire d’avant pour en faire une nouvelle histoire, c’est-à-dire le passage vers un après.
Le « tissage narratif » qui s’établit dans la relation intersubjective entre le « narracteur » et le thérapeute, soutient à mon sens, un travail de mentalisation nécessaire
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