Société numérique
83 pages
Français

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Société numérique , livre ebook

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Description

Quelle société numérique veut-on laisser à nos enfants ? La réponse doit être citoyenne et non imposée par quelques entreprises multinationales. Si nous ne transformons pas le numérique en patrimoine, notre liberté peut être en danger. Dans ce livre clair et engagé, François-Xavier Marquis décrit avec pédagogie les enjeux humains du numérique. Il nous amène au coeur de ce débat de société, formule les interrogations recueillies au cours de ses conférences et pose clairement la question du rôle de chacun dans le développement de la société numérique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 novembre 2018
Nombre de lectures 37
EAN13 9782336856841
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

François Xavier Marquis SOCIÉTÉ NUMÉRIQUE PATRIMOINE HUMAIN OU CRIME CONTRE L’HUMANITÉ ? Suivi de
Incertaine Intelligence Artificielle de Pierre Jourlin
Du même auteur
La technologie aux portes des PMELe rôle des structures de terrain, interfaces territoriales : exemple du site de Saint-Nazaire, L’Harmattan, 1996.
Pensée ou intelligence artificielle ? De la stratégie à la formation, l’humain au cœur du numérique, L’Harmattan, 2017. © L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-85684-1
« Je vous souhaite à tous, à chacun d’entre vous, d’avoir votre motif d’indignation. C’est précieux. Quand quelque chose vous indigne, comme j’ai été indigné par le nazisme, Alors on devient militant, fort et engagé. On rejoint le courant de l’histoire, Et le grand courant de l’histoire doit se poursuivre grâce à chacun. Et ce courant va vers plus de justice, plus de liberté, Mais pas cette liberté incontrôlée Du renard dans le poulailler. »
Indignez-vous ! Stéphane Hessel
PRÉAMBULE
Un second livre pour passer 1 du descriptif au militantisme
Lorsqu’en août 2017, j’ai commencé le premier livre, j’avais imaginé lui donner comme titre « ce que je voudrais laisser à mes enfants ». En effet, après une trentaine d’années passées à investir la formation professionnelle tout autant que le numéri que, ma place d’acteur puis d’observateur me permettait d’avoir un recul sur les différentes évo lutions des technologies de la dématérialisation, d’Internet à la blockchain. Je n’avais pas d’autres ambitions que de formaliser une expérience, de donner des grilles de lecture, de mutualiser un ensemble de questions afin de permettre à chacun d’y apporter ses propres réponses. On pense souvent qu’un écrit est un point final, j’ ai découvert (à mes dépens ?) que c’était le contraire. Alors que je pensais laisser une sorte d’héritage, je me suis retrouvé au milieu d’échanges polémiques. Ce qui aurait dû être une controverse, un débat constructif, se limitait à des discours où les partis pris, les affirmations découlant de dogm atismes, convergeaient le plus souvent vers des visions transhumanistes, voire eugénistes, aux antithèses des valeurs auxquelles je crois. Pourtant, au démarrage d’Internet (les plus anciens se souviendront des éditions d’avant 2000 des 2 journées annuelles d’Autrans) , les échanges, les discussions, les débats étaient au cœur des échanges. Même si certaines discussions pourront paraître surréalistes aujourd’hui telles que « faut-il autoriser la publicité sur Internet ? », l’échange était source de créativité et, au final, de sécurité. Si peu de personnes, à l’époque, ne s’y intéressaient vraiment, toutes les bases de l’éthique des usages ont été posées lors de ces échanges. À l’opposé de cette approche assez communautaire, les années 2000 ont vu le développement se focaliser sur des démarches personnelles de plus en plus individualistes, d’une ampleur sans doute jamais connue jusqu’alors, ne se limitant pas simplement à un objectif de bien-être personnel, mais débordant largement sur une logique de profit individuel sans interrogation sur les conséquences pour autrui. La bulle internet de 2001 en est sans doute le point de départ en générant quelques grandes fortunes au milieu d’un nombre impressionnant de chutes vertigineuses. Comme de nombreux dirigeants, loin de ces visions hautement spéculatives, j’ai appliqué les technologies à mes environnements professionnels sans réellement m’apercevoir de la dérive... Pourtant le grand écart entre le chemin réaliste, voire humaniste d’une part et d’autre part le culte de l’effet d’aubaine de la technologie ou le scientisme de nombreux intervenants, s’est profondément creusé. Il aura fallu attendre les années 2010 pour que les interrogations réapparaissent réellement. Pour moi, cette rupture m’a rattrapé lorsque j’ai été mandaté pour participer au projet du Président 3 Hollande pour la configuration de la Grande École d u Numérique . La double inquiétude du président de la République de l’époque était qu’une radicalisation pouvait se faire par les réseaux dématérialisés et que seule une utilisation de ces derniers, par la formation et l’information, pouvait y remédier. Cette prise de conscience, au plus haut sommet de l ’État au lendemain des attentats deCharlie Hebdo, constituait la partie visible d’un constat plus p rofond : une fracture sociétale, pluridimensionnelle, s’était créée au travers du développement à marche forcée des technologies et de leurs usages. La logique d’une économie, basée sur la sublimation de l’individualisme, trouvait dans ces applications des moyens de surdévelopper les intérêts de certains au détriment du plus grand nombre, sans que l’on ne puisse réellement remettre en cause le fonctionnement sauf à être qualifié de rétrograde, « d’arriériste »... J’ai eu le droit à ce qualificatif alors que je suis depuis plus de 30 ans baigné dans les technologies de la dématérialisatio n et que j’étais présent dans les premières applications marchandes, les premières autorités de certification, les usages du numérique en formation et aujourd’hui actionnaire d’une blockchain. Cela aurait pu me prêter à sourire d’entendre certains, surtout les derniers arrivés, me traiter soit de réactionnaire, soit de naïf, si je ne voyais pas aujourd’hui ces mêmes personnes mettre en place, à leur seul profit, des concepts que nous avions initiés, il y a plus de dix, voire vingt ans pour un bénéfice collectif.
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