Sociologie de la musique
366 pages
Français

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Sociologie de la musique , livre ebook

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Description

Les individus sont immergés dans le son, ils l'alimentent, le consomment, dans un processus continu de redéfinition de leurs propres identités. A l'ère du numérique, l'interactivité et la connectivité participent à la définition de nouveaux langages et de modalités inédites de communication. Cet ouvrage est un guide indispensable pour ceux qui cherchent à s'orienter dans le monde de la musique et à comprendre le rapport complexe qui se joue entre les langages musicaux et notre réalité sociale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 février 2015
Nombre de lectures 20
EAN13 9782806107633
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

TITRE ORIGINAL :

Sociologia della musica
La costruzione sociale del suono dalle tribù al digitale , publié par Utet Università, Torino, 2010




La traduction française de l’ouvrage a été réalisée en partie grâce à l’aide financière de l’Université Federico II de Naples.






D/2014/4910/14
EAN Epub : 978-2-806-12013-7
© Academia-L’Harmattan s.a.
Grand’Place 29
B-1348 Louvain-la-Neuve



Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.

www.editions-academia.be
Titre

Lello Savonardo




Sociologie de la musique

La construction sociale du son des « tribus » au numérique



Traduit de l’italien par Malika Combes et Amélie Munoz
Sommaire
Couverture
4e de couverture
Copyright
Titre
Sommaire
P RÉFACE à l’édition française
Préface
I NTRODUCTION : Langages musicaux et sciences sociales
Remerciements
P REMIÈRE PARTIE P ERSPECTIVES THÉORIQUES
C HAPITRE 1 : Georg Simmel et les Études psychologiques et ethnologiques sur la musique
C HAPITRE 2 : Max Weber et la construction sociale de la tonalité
C HAPITRE 3 : Theodor W. Adorno, musique et théorie critique
C HAPITRE 4 : Alfred Schütz et la phénoménologie de la musique
S ECONDE PARTIE M USIQUE, MÉDIAS ET CULTURE DE MASSE
C HAPITRE 5 : Mondes artistiques et distinction sociale : Becker et Bourdieu
C HAPITRE 6 : Popular music, médias de masse et culture juvénile
C HAPITRE 7 : Les technologies de la musique
C HAPITRE 8 : Musique, nouveaux médias et culture numérique
C ONCLUSIONS : La construction sociale de l’expérience sonore
Postface
Glossaire
Bibliographie
P RÉFACE À L’ÉDITION FRANÇAISE
Depuis des décennies, les étudiants francophones intéressés par la sociologie de la musique n’ont d’autre choix que de commencer leur formation en remontant aux travaux classiques de Max Weber et de Theodor W. Adorno. Certes, de nombreux ouvrages sociologiques francophones traitent de la musique, mais rares sont ceux qui ont acquis le statut d’œuvre classique incontournable pour les étudiants.
Le sociologue napolitain Lello Savonardo n’avait certes pas l’ambition de se substituer à Weber et à Adorno lorsqu’il publia Sociologia della musica. La costruzione sociale del suono dalle tribù al digitale en 2010, en langue italienne. Au contraire, son propos partait des théories de ces deux auteurs dont il montrait l’actualité. Mais au-delà, il se proposait de présenter d’autres approches du fait musical, celles des sociologues modernes et postmodernes, de Schütz à Bourdieu en passant par Becker et bien d’autres auteurs encore. Ce faisant, il rendait un fier service aux étudiants italiens.
Aujourd’hui la traduction française de cet ouvrage comble une lacune du marché éditorial francophone, en proposant aux étudiants une introduction solide et complète à la sociologie moderne de la musique. Les principaux auteurs et leurs théories y sont passés en revue. Les thématiques majeures y sont présentées, avec un accent particulier mis sur les profondes modifications de la signification sociale de la musique à l’ère du numérique. Dans un langage clair proscrivant tout jargon inutile, non dénué de sens critique, il nous accompagne et nous promène avec brio à travers un champ souvent injustement négligé de la sociologie.
Marco Martiniello
Préface
La créativité est l’une des caractéristiques propres à l’agir humain. L’ouverture à des possibilités toujours nouvelles montre la capacité de transcendance inhérente à l’agir individuel et collectif, directement liée à la nature réflexive de l’auto-conscience. Grâce à une telle réflexivité, l’être humain est en effet capable d’« apprendre à partir de ses expériences », c’est-à-dire d’élaborer de nouveaux sens et de nouvelles formes de médiation symbolique à partir des expériences précédemment vécues dans divers contextes socio-historiques.
Les formes expressives de l’art, de type figuratif, poético-narratif, musical, sont sans doute celles qui mettent le mieux en évidence le fait que, à côté des formes répétitives propres aux routines, nécessaires pour assurer la prévisibilité de l’agir social, se présentent toujours des événements en mesure de transformer en profondeur les modalités de la vie sociale consolidées dans le temps. L’art apparaît, d’un côté, comme une forme particulière de représentation de la réalité sociale et, de l’autre, comme un facteur de transformation de celle-ci. La sociologie de l’art a précisément pour mission, d’une part, de relever l’influence des différents contextes sociaux sur la manière dont est élaborée et conçue une expression qui a progressivement été définie comme artistique : la composition des classes et des catégories sociales, le niveau et la nature des ressources matérielles, les techniques de transformation de celles-ci, les institutions, les idéologies politiques, les moyens d’information et de communication, les valeurs esthétiques et morales dominantes dans tel ou tel contexte, et ainsi de suite, sont autant d’éléments à prendre en compte pour comprendre les processus à travers lesquels se sont imposées, tour à tour, des formes spécifiques de la production artistique. Mais elle a également pour tâche, à l’inverse, de montrer à quel point la création artistique a constitué une importante source d’innovation dans les manières de représenter la réalité sociale et dans les processus de construction de celle-ci.
Concernant ce dernier aspect, la fonction spécifique de la création artistique en tant que telle semble surtout devoir être saisie dans sa capacité à montrer les limites de toutes les formes de détermination culturelle, y compris de celles dont elle-même fait usage. La particularité de l’art par rapport aux autres formes de médiation symbolique couramment utilisées dans la vie sociale (langage de tous les jours, sens commun, règles, etc.) ou aux formes de médiation associées à des domaines spécifiques (philosophie, science, droit moral, etc.) découle non seulement de l’importance que revêtent dans l’art les dimensions de l’imaginaire et du métaphorique, mais aussi du fait que dans l’art l’accent est particulièrement mis sur les moyens formels utilisés. Dans le domaine artistique en effet, les moyens d’expression n’ont pas tant pour vocation de se plier au mieux à ce que l’on veut exprimer, que de constituer en soi le contenu propre de chaque expression.
Mais surtout, dans ses formes les plus authentiques, l’œuvre d’art se présente comme une tentative d’exprimer un sens qui ne peut être saisi par les autres formes de connaissance et de représentation.
L’agir social est une source continue de production d’objectivations, parmi lesquelles on distinguera analytiquement deux catégories : les formes d’objectivation matérielles et les formes d’objectivation mentales , toutes deux pouvant être considérées comme des traces de l’agir social. Où se situent alors les formes d’objectivation que recouvre le mot œuvre d’art ? En tant que produit matériel (texte, peinture, sculpture, réalisation architecturale, partition musicale, etc.), l’œuvre d’art présente des caractéristiques communes avec les autres formes d’objectivation de l’agir social (techniques, systèmes normatifs, modèles, etc.). Mais, en tant qu’objectivation mentale née d’une intention particulière, l’œuvre d’art se manifeste dans sa spécificité comme une tentative de montrer quelque chose qui échappe aux déterminations courantes du dire , comme la volonté de révéler ce qui ne parvient pas à être entièrement traduit par le langage usuel. La particularité du produit artistique réside donc dans le fait qu’il est une objectivation dont la fonction est de montrer l’« inobjectivable », à savoir les limites de toute forme de détermination.
Par exemple, quand Van Gogh, dans l’un de ses tableaux les plus célèbres, figure une paire de souliers usés, il représente sans aucun doute u

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