Traditions en devenir
214 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Traditions en devenir , livre ebook

-

214 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Si loin qu'elles remontent dans le passé, les traditions ne cessent de subir des changements qui les ouvrent sur le présent. Ces transformations liées à l'histoire générale, aux échanges, au passage de l'oral à l'écrit, ne sont pas moins dignes d'étude que la continuité d'une mémoire parfois millénaire. Voici une diversité d'exemples issus d'Europe mais aussi d'Asie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2015
Nombre de lectures 15
EAN13 9782336366142
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection Eurasie
COLLECTION EURASIE
La collection EURASIE regroupe des études consacrées aux diverses traditions culturelles des peuples du continent euro-asiatique et à leurs mutuelles relations.
D’inspiration principalement ethnologique, elle est largement ouverte aux spécialistes d’autres disciplines : historiens, géographes, archéologues, spécialistes des mythes et des littératures
La collection EURASIE est publiée, au rythme d’un volume annuel, par la Société des Etudes euro-asiatiques, dont elle reflète les travaux.
Directeur de collection : Yves VADÉ Secrétariat de rédaction : Muriel HUTTER
Comité de rédaction : Bernard DUPAIGNE, Danielle ELISSEEFF, Antonio GUERREIRO, Bénédicte MARTIN-GUERREIRO, Rita H. RÉGNIER, Yves VADÉ
Volumes précédemment parus :
1 – Nourritures, sociétés, religions. Commensalités (1990)
2 – Le buffle dans le labyrinthe
1. Vecteurs du sacré en Asie du Sud et du Sud-Est (1992)
3 – Le buffle dans le labyrinthe
2. Confluences euro-asiatiques (1992)
4 – La main (1993)
5 – Le sacré en Eurasie (1995)
6 – Maisons d'Eurasie. Architecture, symbolisme et signification sociale (1996)
7 – Serpents et dragons en Eurasie (1997)
8 – Le cheval en Eurasie. Pratiques quotidiennes et déploiements mythologiques (1999)
9 – Fonctions de la couleur en Eurasie (2000)
10 – Ruptures ou mutations au tournant du XXI e siècle.
Changements de géographie mentale ? (2001)
11 – La Forge et le Forgeron.
1. Pratiques et croyances (2002)
12 – La Forge et le Forgeron.
2. Le merveilleux métallurgique (2003)
13 – Sentir. Pour une anthropologie des odeurs (2004)
14-15 – Ethnologie et Littérature (2005)
Nouvelle série :
16 – Europe-Asie. Histoires de rencontres (2006)
17 – Oiseaux. Héros et devins (2007)
18 – Etoiles dans la nuit des temps (2008)
19 – De l’usage des plantes (2009)
20 – Retour sur le terrain. Nouveaux regards, nouvelles pratiques (2010)
21 – Regalia. Emblèmes et rites du pouvoir (2011)
22 – Histoires de fantômes et de revenants (2012)
23 – Mémoire culturelle et transmission des légendes (2013)
Ce volume est le 24e'"‘de la collection
RÉDACTION : Musée du quai Branly, 222 rue de l’Université, 75343 Paris Cedex 07
La Rédaction laisse aux auteurs la responsabilité des opinions exprimées.
Titre
COLLECTION EURASIE
Publiée par la Société des Études euro-asiatiques





TRADITIONS EN DEVENIR
Coutumes et croyances d’Europe et d’Asie face au monde moderne


Textes réunis et présentés par Yves Vadé
Copyright






















© L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-336-71625-1
PRÉSENTATION
Ce volume, « Traditions en devenir », comme le précédent dans la collection (« Mémoire culturelle et transmission des légendes »), regroupe principalement des communications données au colloque sur la Mémoire culturelle, organisé les 19 et 20 avril 2012 au Musée du Quai Branly par la Société des Etudes euro-asiatiques, avec la collaboration de la Société de Mythologie française et du Groupe Ile-de-France de Mythologie française.
Pour ce volume, un classement en deux parties, Europe/Asie, s’est imposé. Pour peu que l’on réfléchisse en effet à la notion si extensive de « traditions » – englobant l’ensemble des mythes, contes, légendes, coutumes diverses… continuant à être transmis –, une forte dissymétrie apparaît entre les deux parties du continent. Si différent qu’il soit, c’est moins le contenu des traditions qui marque l’écart que ce qu’on pourrait appeler leur mode de présence. Certes, toutes ont des origines millénaires, remontant parfois au plus lointain passé. En même temps, toutes appartiennent en quelque manière au présent, peuvent se transformer, être reprises sous de multiples formes, à travers des adaptations et des médias divers.
Toutes sont ainsi en devenir. Mais leur transmission peut se faire de manière plus ou moins large, leur présence peut être limitée à un petit secteur de la société, rester localisée, marginale, quasi confidentielle, ou au contraire être diffusée partout et légitimée par les instances les plus officielles. Des traditions européennes, aux racines profondément enfouies, sont comme oubliées sous plusieurs couches de cultures successivement dominantes, et leurs manifestations contemporaines n’apparaissent qu’épisodiquement à la surface, en des secteurs parfois fort limités de la géographie comme de la vie culturelle. On risque de les cantonner dans la catégorie, si dévalorisante en français, du folklore.
D’autres au contraire participent pleinement, dans d’immenses régions comme l’Inde ou la Chine, à la vie collective la plus actuelle dans toutes ses dimensions – religieuses, intellectuelles, politiques, festives.
L’exemple des rituels de l’ours, présenté par Dominique Pauvert dans l’étude qui ouvre ce volume, est un bon exemple d’une tradition qui fut autrefois de grande portée, mais dont les manifestations chez nous, quoique bien vivantes, doivent être cherchées dans quelques cantons limités de la région pyrénéenne ou de la Dordogne. Dominique Pauvert peut en parler de façon non livresque, sur le vif, puisque chaque année il participe en ethnologue aux festivités carnavalesques qui se déroulent dans le Vallespir, au sud du Canigou, aussi bien qu’en Navarre espagnole.
Contrairement à la plupart des historiens, qui assignent à ces fêtes une origine médiévale, il s’efforce d’en établir la filiation avec d’anciennes mythologies et de très anciens rituels, permettant de remonter jusqu’aux cultures de chasseurs cueilleurs de la région de l’Altaï. C’est ainsi que les fêtes de l’ours qui se déroulent chez les Kets de Sibérie centrale obéissent à un scénario inversé, mais fondamentalement identique à celui qui se perpétue dans les Pyrénées orientales. La figure de Jean de l’Ours, « le héros eurasiatique par excellence », le héros médiéval de Valentin et Ourson, le Gargantua de Rabelais, « tout velu comme un ours », aussi bien que certaines œuvres de Jérôme Bosch et de Bruegel, participent de la même tradition, sur laquelle naguère le regretté Claude Gaignebet a vigoureusement attiré l’attention. L’ours apparaît encore dans les carnavals de certaines zones isolées du Périgord et du Quercy. En tant que maître des souffles et du feu, on le retrouve, au moins indirectement, dans la figure du Pétassou, comme à travers les rituels ludiques des Soufflaculs de Nontron. Encore faut-il se donner la peine de se déplacer jusqu’à cette petite ville de Dordogne, où un récent monument sculpté et surtout une très vivante confrérie témoignent de l’importance de ces traditions pour les habitants du canton.
Vêtu de haillons multicolores et le visage noirci, le Pétassou est bien proche de ce qui deviendra l’Arlequin de la comédie italienne. D’une manière singulière – mais que de très anciennes conceptions sur la circulation des âmes pourraient expliquer –, on retrouve Arlequin, évoqué cette fois au travers de son nom ancien, Hellequin, comme figure centrale de la Chasse des morts, étudiée par Karin Ueltschi. Depuis Orderic Vital, qui au XII e siècle décrit le passage de la familia Herlechini (« Mesnie Hellequin » en ancien français), d’innombrables textes font intervenir ce meneur de la Chasse sauvage, que l’on entend dans les campagnes ou les forêts les nuits de tempêtes, principalement aux périodes carnavalesques, et qui entraîne les âmes des défunts dans son sinistre cortège.
Il apparaît, sous différentes formes, d’un bout à l’autre de l’Europe. Le meneur de cette Chasse des morts a bénéficié d’un brillant devenir littéraire. On songe principalement à l’Erlkonig de Herder et de Gœthe, issu d’un Roi des elfes danois, transposé en France par Nodier en Roi des Aulnes, et repris plus tard par Michel Tournier. Mais la Chasse des morts est surtout affaire de traditions orales, sans doute bien antérieures à Orderic Vital. Elles ont continué à être transmises au fil des siècles, donnant lieu parfois à des légendes notées ou à des contes écrits, point de départ de nouvelles variantes.
Ainsi se tisse un ensemble complexe, entre oralité et littérature, variable selon les provinces et les pays. En Poitou et ailleurs, la Chasse des morts devient la Chasse-Gallery, déjà bien étudiée par

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents