Transmedia storytelling
152 pages
Français

Transmedia storytelling , livre ebook

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152 pages
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Description

Le transmedia storytelling est une façon de raconter des histoires en rajoutant des éléments narratifs sur diverses plateformes médiatiques pour créer un univers complet et augmenté. Terreau solide pour le développement des stratégies de narration augmentée, les fans sont des publics actifs, producteurs et créateurs prêts à s'engager et à s'immerger dans un univers narratif complexe.

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Date de parution 01 avril 2013
Nombre de lectures 232
EAN13 9782296534902
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Édito termindonnaéeslpersonnelles. JacquES VéTOISL’Europe redéînit la protection des terminaldossier ÉDITO Jean-Benoît ZimmermannPour en finir n°111 avec une loi inappropriée. n° 112technologie de LetransmCehdainatalstEongruyethaerLdLLienttgre:oiunvterrtoeduction HEnRY JEnkIànFS,raTnRçaoDiusITHoPlalaRndMeé.lanIE BOuRDaaLa licorne origami contre-attaque : réexions plus poussées sur le l’information, tansmedia stDorOytSeSllIiEngR. culture & LES PRATIQUES DUWEB:MODES DE PARTICIPATION re 1 Partie:terminoLogies ET APPROCHES CRITIQUES société BEnjamIn LGEeSnSeOvniè(veHiV)isdtoalrIynttreolldiunctgio:n.vVeralséruienSncohuafveeraeutpHaerrtvaége du sensible...LeoClIrvoIsEniRerAIïntmernLeetettrlaenWsembé:dl’iiallucsioomn dmuesroecimalé, ldaiafitniodenl’idéal égalitaire ?Karine AillerieQuelle compétence informationnelle pour les de la théorie du récitÉRIc MaIgRETDu « signiîant ottant » usages juvéniles du Web ?Julien MesangeauLe réseautage et ses usages, au « transmedia storytelling » ou le retour aux stratégies. le cas d’un groupe d’anciens étudiants hébergé sur LinkedIn.Dominique e 2 Partie:entrestratégiesdeLicenceetmarketing MeunieretRayén CondezaLe mouvement « 2.0 » des lycéens chiliens de mai 2006.André MondouxA propos du social dans HélènE LauRIchESSEUn marketing générateur de contenus pour les médias sociaux.Geneviève VidalA propos du livre de Bernard Stiegler : l’univers transmédia.MYRIam BahuauDTransmedia storytelling : Réseaux sociaux. Culture politique et ingénierie des réseaux sociaux. quand l’histoire se conçoit et se construit comme une licence. e 3 Partie: disPositifsdutransmediastoryteLLing REPÈRES GaETanO sTucchIMigration du récit télévisuel vers le transmedia Claude PoulainLes élèves sous l’œil des TICs.Laetitia Schweitzer avec CECIL storytelling : évolution des produits et des pratiques télévisuelles dans et CREIS-TerminalLe Dossier Médical Personnel : comment constituer un le cadre de lagigcaonntevseqruegfeicnhcieerndue dmoénrniéqesu.eMaRIDa dI CROSTaStratégies narratives transmédias : des pratiques scénaristiques transversales ? Appel à contributionL’industrie informatique dans la société de l’information. concLusion AuRORE GallaRInOJenkins reloaded : évolutions de la pensée d’Henry Jenkins BLOC-NOTES de Textual Poachers à (l’avant) Spreadable Media. repÈres Avec le soutien de Avec le soutien du CNL Réponse de la Présidence de la République à la lettre ouverte publiée dans le n° 111 de Terminal.JEan-JacquES LavEnuEInterconnexion des îchiers : de la réduction du champ de la protection des libertés au retour de l’État protecteur.
BLoC-Notes
Avec le soutien de Avec le soutien du CNL
16,50
Creis-terminal
15 € ISBN 978-2-336-00432-7
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tteteechrnorlogmiedmeinianlal lt’ienfcohrnmoatlioong,ie de l’information, culture&société culture &société
n°111 l a n i m r e t
n° 111
terminal n° 112
n° 112
PRATIQUESDU WEB
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terminal n°112 S o m m
EDITO Lla protection des donnéesEurope redéfinit personnelles
DOSSIER LETRANSMEDIA
STORYTELLING
:INTRODUCTION
La licorne origami contre-attaque : réflexions plus poussées sur letransmediastorytelling
1 PARTIE:TERMINOLOGIES RE (Hi)story telling : vers un nouveau partage du sensible...
Le transmédia comme remédiation de la théorie du récit
Du « signifiant flottant » au « transmedia storytelling » ou le retour aux stratégies
E 2 PARTIE:ENTRE STRATÉGIES DE LICENCE ET MARKETING Un marketing générateur de contenus pour lunivers transmédia
Transmedia storytelling : quand lhistoire se conçoit et se construit comme une licence
3 PARTIE:DISPOSITIFS DU TRANSMEDIA E STORYTELLING Migration du récit télévisuel vers le transmedia storytelling : évolution des produits et des pratiques télévisuelles dans le cadre de la convergence numétique
Stratégies narratives transmédias : des pratiques scénaristiques transversales ?
CONCLUSION Jenkins reloaded : évolutions de la pensée dHenry Jenkins de Textual Poachers à (lavant) Spreadable Media
REPERES Réponse de la Présidence de la République à la lettre ouverte publiée dans le n° 111 de Terminal
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Interconnexion des fichiers : de la réduction du champ de la protection des libertés au retour de lÉtat protecteur
BLOC-NOTES :nouvelles parutions
Bulletin dabonnement
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Une erreur technique a conduit à un effacement des notes de bas de pages de larticle«Le DMP : comment constituer un gigantesque fichier de données »de Laetitia Schweitzer, publié dansTerminal 111. Une version complète de larticle peut être téléchargée sur le site de la revue.
terminalest édité par lassociation Creis-terminal
© Copyright : terminal / LHarmattan. Directeur de publication: Jacques Vétois.Comité de rédaction: Michel Burnier, Dominique Desbois, Mélanie Dulong de Rosnay, Cédric Gossart, Nicolas Jullien, Guy Lacroix, Thomas Lamarche, Daniel Naulleau, Robert Panico, Jacques Prades, Bernard Prince, Chantal Richard, Jacques Vétois, Jean-Benoît Zimmermann
Conseil scientifique: Michel Armatte (Maître de Conférences en économie à l'Université Paris 9), Danièle Bourcier (Professeur de Droit à l'Un iversité Paris 2), Philippe Breton (Chercheur CNRS en sociologie et infocom à l'Université de Strasbourg et à l'Université Paris 1), Dominique Carré (Professeur en infocom à lUniversité Paris 13), Michèle Descolonges (Sociologue à l'Université Paris X), Jean-Gabriel Ganascia (Professeur d'informatique à l'Université de Paris 6), Jean-Paul Haton (Professeur d'informatique à l'Université de Nancy 1), Blandine Laperche (Maître de Conférence en économie à l'Université du Littoral), Bernard Miège (Professeur émérite en infocom à l'Université de Grenoble 3), Pierre Musso (Professeur en sciences politiques et infocom à l'Université de Rennes 2), Alain Rallet (Professeur d'économie à l'Université de Paris-Sud), Gérard Valenduc (Maître de Conférences en Informatique et Société à l'Université FUNDP de Namur), André Vitalis (Professeur en infocom à l'Université de Bordeaux 3).
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Relecture, mise en page: Léa Martin Maquette originale: Michel Raby
Adresse de la rédaction: 24, rue de la Chine – 75020 Paris
Courriel: redaction@revue-terminal.org
Site Web: www.revue-terminal.org
ISSN : 0997-5551 Imprimé en CEE
© LHarmattan, hiver 2012-2013 ISBN : 978-2-
Édito
L'Europe redéfinit la protection des données personnelles
e 25 janvier 2012, la Commission européenne a entrepris de remet-L tre en chantier une réforme globale de la protection des données per-sonnelles en proposant à la fois un règlement européen pour la pro-tection des données personnelles d’ordre commercial et leur circulation et une directive pour les données relatives aux affaires de justice et de police, d’enquêtes et de sanctions pénales. La précédente directive européenne, datant de 1995, a été diversement transposée dans les différents pays de l’Union. En particulier, cette directive ne l’a été qu’en 2004 en France, remettant partiellement en cause un certain nombre d’acquis de la loi Informatique et Libertés de 1978. Quelles sont les raisons poussant la Commission européenne, suivie en cela par le Parlement européen qui a approuvé dans un rapport du 6 juillet 2011 la démarche de la Commission ? Celle-ci avance trois arguments majeurs motivant cette évolution : - le développement de l’Internet qui était balbutiant en 1995, - la facilitation des échanges et du commerce des données personnelles pour favoriser la fluidité des marchés et leur développement, - l’unification des législations européennes car la directive de 1995 avait été diversement transposée au sein des différents pays de l’Union.
Le but principal de la Commission européenne est de faciliter le marché unique numérique en développant le paiement électronique et de gagner la confiance des consommateurs dans ces systèmes. L’interopérabilité entre les différentes administrations nationales et les grandes entreprises est une nécessité sur le plan technique. Ce marché étant devenu mondial, l’échange des données hors de l’Europe avec les autres pays développés est devenu également une question cruciale. Le projet de règlement supprime la déclaration des traitements automa-tisés par les entreprises. Cette mesure était réclamée à la fois par les adminis-
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trations nationales et par les grandes entreprises et il est vrai que les moyens mis aux dispositions des différentes autorités de contrôle ne permettaient pas de traiter la masse des informations reçues. Comme contrepartie, le nouveau règlement prévoit un renforcement du pouvoir de sanction de la part des autorités de contrôle comme la Cnil en France, en cas de manquement grave 1 à la législation sous forme de fortes amendes et rend les responsables du traitement susceptibles d’être sanctionnés.
Le texte réaffirme également pour toute personne le droit fondamental à la protection des données personnelles la concernant. Cela se traduit par le fait d’imposer le choix dein »« l’opt aux sites marchands ou aux moteurs de recherche, c’est-à-dire un consentement explicite des internautes à l’utili-sation de leurs données personnelles« par un acte positif univoque » comme le fait de cocher une case lorsqu’ils consultent un site Web. Souvent ce consentement n’est donné qu’en échange de services (informations et/ou logiciels gratuits).
Un autre point positif est consacré au droit à la portabilité (article 18 du règlement) présenté commedroit d’obtenir auprès du responsable du« le traitement une copie des données faisant l’objet du traitement automatisé dans un format électronique structuré qui est couramment utilisé et qui per-met la réutilisation de ces données... »Ce qui devrait permettre au consom-mateur/internaute de faire jouer plus facilement la concurrence entre les pres-tataires de services. Le droit à l’oubli fait également l’objet de l’article 17, mais cette inten-tion louable de protéger les mineurs des informations qu’ils mettent en ligne sans réfléchir et de leur donner la possibilité d’exiger le retrait et la destruc-tion de certaines de ces données se heurte à la réalité de l’Internet où l’effa-cement est quasi impossible en réalité. On ne peut jamais certifier que toutes les copies et toutes les références à un document ont bien été effacées.
Les insuffisances de certaines propositions du règlement et de la directive 2 de la Commission ont été soulevées par la Cnil et le Groupe de l’article 29 :
* La directive dans le domaine de la police et de la justice manque d’ambition ; pour le G29 les protections devraient être de même niveau que dans le règlement et ne pas constituer des reculs pour certains pays. * Des restrictions subsistent dans la définition des données à caractère personnel notamment sur la notion d’identifiant potentiel (par exemple l’adresse IP d’une machine personnelle).
1. « Les États membres devraient veiller à ce que les sanctions soient effectives, proportionnées et dis-suasives, et prendre toutes mesures nécessaires à leur application. » 2. Groupe des réprésentants des autorités de contrôle (telle la CNIL) au niveau de l'Union européenne créé en 1996.
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* Des exceptions sont accordées au service public. * Un traitement ultérieur à des fins non compatibles avec la finalité ini-tiale reste possible lorsque celui-ci peut trouver une autre base juridique.
Quels sont les recours possibles d’un internaute face à des violations de cette loi (informations personnelles divulguées, piratées, modifiées voire détruites accidentellement ou non). Alors que l’on pouvait s’attendre à ce que l’autorité de contrôle du pays où a eu lieu l’infraction soit l’organisme où la plainte puisse être déposée et traitée, la Commission européenne a tranché en faveur du « guichet unique » : les requêtes doivent être déposées auprès de l’autorité de contrôle dans le pays dans lequel le responsable du traitement a son « principal établissement ». Comme beaucoup d’entreprises multinationales ont leur « établisse-ment principal » hors de France (souvent en Irlande pour les entreprises informatiques), la Cnil a vivement réagi à cette mesure qui prive les citoyens de la protection de l’autorité de contrôle de leur pays et d’un accès simplifié aux autorités judiciaires.
Même le Groupe de l’article 29 demande« un exercice effectif des droits de recours des citoyens, leur donnant la possibilité de se défendre devant le tribunal de leur résidence quelle que soit la procédure civile, pénale ou administrative choisie ». On peut comprendre le choix de la Commission européenne de ne pas compliquer l’installation des entreprises multinationales en Europe dans le domaine des TIC pour relancer nos écono-mies en difficulté, mais cela se fait au détriment de l’image de l’Europe vécue par les citoyens comme une entité bureaucratique lointaine.
Dans le cadre de la libéralisation du commerce électronique qui ne se limite pas aux frontières de l’Europe, la Commission européenne a choisi, en 3 poursuivant la politique déjà engagée dans ce domaine avec les États-Unis , de définir elle-même le niveau adéquat de protection des données qui doit être assuré par un pays non membre de l’Union pour permettre les échanges. Le Groupe de l’article 29« considère que le champ d’application des déro -gations aux règles d’encadrement des transferts est trop large et souhaite les limiter aux transferts non massifs et non répétitifs ».
Enfin, comment ne pas s’étonner de l’importance donnée à la Commission européenne pour un grand nombre de décisions à prendre dans le domaine de la protection des données personnelles ? Le Comité européen de la protection des données regroupant les autorités de contrôle « indépen-dantes » prenant la suite du Groupe de l’article 29 est dirigé par le contrô-
3. Dossier des données passager (Passenger Name Record) : accord UE-USA.
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4 leur européen de la protection des données qui rend compte à la Commission européenne. Il semble que l’on veuille mettre en place une surveillance accrue du domaine de la protection des données personnelles qui est consi-déré comme ayant un impact important dans l’économie et le commerce élec-tronique. Mais cela va de pair également avec des dispositions de plus en plus contraignantes dans le champ social (contrôle aux frontières…) et dans celui des libertés individuelles.
Jacques Vétois
4. Nommé par décision conjointe du Parlement européen et du Conseil européen pour un mandat de 5 ans. En place depuis 2001.
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LE
Dossier
TRANSMEDIA
Coordination Mélanie Bourdaa*
Introduction
STORYTELLING
n proposant une réflexion sur letransmedia storytelling, ce dos-E sier de la revueTerminalenvisage dexplorer les modalités et les enjeux de cette stratégie des industries culturelles et média-tiques, à partir des recherches de Henry Jenkins. 1 En 2003 , Henry Jenkins a proposé une définition dutransmedia storytellingaprès avoir analysé les dispositifs, numériques ou non numériques, dextension de la narration autour de la trilogie des films Matrix. Pour lui, ces films représentaient, du fait de leur complexité narrative, un excellent laboratoire innovant en matière de narration augmentée engageante et immersive. Jenkins définit alors letrans -media storytellingcommeprocessus dans lequel les éléments« un dune fiction sont dispersés sur diverses plateformes médiatiques dans le but de créer une expérience de divertissement coordonnée et 2 unifiée ». Letransmedia storytellingserait donc une façon de racon-ter des histoires en rajoutant des éléments narratifs sur diverses pla-teformes médiatiques pour créer un univers complet et augmenté.
Afin de comprendre lintérêt dun tel dossier ainsi que la diversité des approches qui sont envisagées ici, il me semble important de rap-peler le contexte démergence dun nouvel environnement médiatique
* Maître de conférences, Bordeaux 3, laboratoire MICA. Mail : melaniebourdaa@yahoo.fr 1. Jenkins, Henry,« Transmedia Storytelling. Moving characters from books to films to video games can make them stronger and more compelling », Technological Review, 15 janvier 2003. www.technologyreview.com/news/401760/transmedia-storytelling/ (consulté le 18 Aout 2012). 2 Jenkins, Henry (2006),Convergence Culture. Where old and new media collide, New York, New York University Press.
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qui nest pas étranger à lexplosion dutransmedia storytellingdans les pratiques de production et de réception. Il est, en effet, intéressant de constater que letransmedia storytellingest né de la rencontre de plu-sieurs facteurs médiatiques et culturels concomitants : des mutations dans lenvironnement médiatique, des pratiques de réception et de production nouvelles et des convergences (techniques et culturelles).
Les industries culturelles, et plus particulièrement celles de la télévision et du cinéma, connaissent des changements à la fois struc-turels, économiques et culturels auxquels elles doivent sadapter. Une concurrence de plus en plus importante, par exemple, pour les indus-tries du cinéma et de la télévision, a poussé à la création de nouvel-les formes de narrations plus engageantes, intellectuellement et émo-tionnellement. Pour la télévision, la stratégie dutransmedia storytellingest la suite logique de ce que Jason Mittell appelle« la 3 narration complexe », une nouvelle forme de production des épiso-des qui implique une forte sérialité. Cette sérialité va provoquer une envie dengagement de la part du téléspectateur, tout comme les stra-tégies detransmedia storytelling. La convergence, ensuite, technique et culturelle, a favorisé lémergence de cette forme de narration aug-mentée et immersive. Le développement dInternet et son appropria-tion dans les pratiques de production et dans les tactiques de récep-tion ont permis la vulgarisation des stratégies transmédias, autour de productions audiovisuelles du moins.
Si nous prenons lexemple de la télévision, Internet a colonisé les programmes, afin de mettre en place de linteractivité (SMS), de recréer des communautés et des expériences de visionnages en groupe (Twitter, Get Glue), doffrir de nouvelles temporalités ou choix aux téléspectateurs (sites et visionnages en streaming, catch-up TV). Cette convergence technologique a conduit au développement du transmedia storytelling, mais également à son appropriation par les récepteurs. Enfin, les nouvelles pratiques des récepteurs et plus particulière-ment des fans forment un terreau solide pour le développement de stratégies de narration augmentée. En effet, les fans sont des publics actifs, producteurs, créateurs, prêts à sengager et à simmerger dans un univers narratif complexe. Ils pourront grâce à lintelligence collec-tive mettre en place des tactiques de réception liées aux stratégies transmédias, collecter et partager les informations complètes afin de (re)cartographier lunivers créé. Ils joueront différents rôles : celui de créateurs dextensions propres (fan-fictions par exemple), darchéolo-
3. Mittell, Jason (2009), « Narrative complexity in contemporary American television »,The Velvet Light Trap, n°58. pp. 29-40.
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gues allant chercher les informations sur les différentes plateformes médiatiques, et darchitectes de la reconstruction de lunivers.
Dans ce dossier, les enjeux liés autransmedia storytellingsont explorés en trois thématiques qui proposent des pistes de réflexion à considérer pour mieux comprendre cette stratégie. Les thématiques retenues – terminologie et épistémologie, stratégies de licence et marketing, dispositifs de production – ne sont en aucun cas des enti-tés séparées, mais au contraire liées entre elles par des logiques de production et de réception, inhérentes autransmedia storytelling.
Pour commencer, Henry Jenkins offre une définition dutransme-dia storytellingen déclinant cette stratégie en sept principes, axant sa réflexion sur lesthétique, léconomie, mais également la réception. Ces sept principes (circulation/forage ; immersion/extraction ; conti-nuité/multiplicité ; sérialité ; construction dun univers ; performance ; subjectivité) sont des éléments essentiels dans la création esthétique, mais aussi technique des stratégies detransmédia storytelling.
Dans la première thématique, lenjeu terminologique et épistémo-logique est abordé sous trois angles différents. Benjamin Lesson pro-pose un article qui permet de repositionner les termes trans/cross/inter médias dans une perspective socio-historique. Grâce à une description minutieuse dun dispositif transmédia, celui du filmTron Legacy, et dun dispositif intermédia, celui deInvisible shape of things past, il revient sur la figure du flâneur et se place ainsi dans une approche théorique entre étude de réception et étude épis-témologique. Dans le second texte, Olivier Aïm croise une réflexion sur le transmédia storytellingavec une réflexion sur la théorie des idées. Sa démarche sinscrit dans une étude épistémologique de lévolution des médias et des métiers médiatiques qui en découlent. Enfin, Eric Maigret reprend le concept de braconnage emprunté par Henry Jenkins à Michel de Certeau pour voir si une compétence de braconnier textuel, dans une stratégie transmédia, ne se réduirait finalement pas à un traçage prédéterminé qui répondrait aux angois-ses existentielles des industries par temps de reconfiguration média-tique et déparpillement des audiences. La deuxième thématique aborde la question dutransmedia sto-rytellingdu côté du licensing et du marketing, donc du côté de léco-nomie des médias. Dans son article, Myriam Bahuaud tente de met-tre en lien les théories du licensing, de léconomie des produits déri-vés et dutransmedia storytellingselon la définition de Henry Jenkins. En détaillant les stratégies des licences liées au monde de lenfance,
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